La chanson des Beatles inspirée par le héros de la basse de Paul McCartney

Après avoir atteint une renommée mondiale et une vie de richesses grâce à une foule de chansons d’amour de style rhythm and blues, les Beatles ont commencé à mélanger un peu les choses. Avant que nous n’embrassions les Beatles de la fin des années 1960 psychédéliques, il y a eu un bref intervalle caractérisé par un changement de rythme et une diversité lyrique accrue. Ce moment a été marqué de la manière la plus précise par l’album Rubber Soul de 1965.

Il est généralement admis que la maturité lyrique atteinte dans Rubber Soul est due à l’influence prépondérante de Bob Dylan. Les tendances folk-rock de l’album, notamment dans des chansons comme “Norwegian Wood (This Bird Has Flown)” et “I’m Looking Through You”, renforcent ces comparaisons.

En préparation de Rubber Soul, McCartney a écrit ” You Won’t See Me “, un autre morceau aux accents folk qui s’inscrit dans le style de l’album, mais qui a aussi des influences de la Motown.

McCartney a écrit ce tube classique à propos de sa relation avec Jane Asher, alors en pleine mutation. La chanson s’est manifestée pour la première fois alors qu’il séjournait dans la maison des parents d’Asher à Londres. Asher étant absente et jouant dans une adaptation théâtrale des Grandes Espérances de Charles Dickens à l’Old Vic de Bristol, les pensées de McCartney ont commencé à s’interroger. You Won’t See Me ” retrace la frustration et l’anxiété de McCartney alors qu’il s’efforce de contacter sa petite amie géographiquement et émotionnellement éloignée.

Dans la biographie de Barry Miles (1997), McCartney décrit comment il a construit le côté musical du classique Rubber Soul. “Cela a été écrit autour de deux petites notes, une phrase très mince, une progression de deux notes que j’avais très haut sur les deux premières cordes de la guitare : les cordes de mi et de si. Je l’avais en position de mi aigu, et je laissais la note de la corde de si descendre d’un demi-ton à la fois, tout en gardant la même note supérieure, et je jouais une gamme chromatique descendante. Ensuite, j’ai écrit l’air de “You Won’t See Me” contre ça.”

“Pour moi, c’était très parfumé à la Motown”, ajoute McCartney, évoquant ses influences de l’époque. “Il y a un côté James Jamerson. C’était le bassiste de Motown, il était fabuleux, le gars qui faisait toutes ces grandes lignes de basse mélodiques. C’était lui, moi et Brian Wilson qui faisaient des lignes de basse mélodiques à cette époque, tous sous des angles complètement différents, LA, Detroit et Londres, tous reprenant ce que les autres faisaient.”

James Jamerson était l’un des bassistes les plus prolifiques et les moins connus des années 1960 et 1970. Il n’était généralement pas crédité mais a participé à la plupart des plus grands succès de Motown Records au cours de cette période, offrant des lignes de basse et de contrebasse innovantes aux compositions de jazz, de R&B et de soul.

Outre le folk-rock de Bob Dylan, les Beatles ont été fortement influencés par la musique soul américaine lors de la création de Rubber Soul. L’album a été nommé ainsi après que McCartney ait entendu l’expression “plastic soul” utilisée pour décrire les Rolling Stones. Cette expression était courante dans les années 60 pour décrire les musiciens blancs qui adhéraient à des styles musicaux traditionnellement noirs.

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