Brian Wilson : « Les Beatles étaient les meilleurs »

Brian Wilson : « Les Beatles étaient les meilleurs »

IL Y A quelque chose de magique à approcher Brian Wilson, l’ex-leader des Beach Boys. L’impression, en fait, de toucher du doigt l’une des vraies légendes des années 1960. Plutôt rare dans nos contrées, ce compositeur et chanteur d’exception était pourtant la semaine passée à Paris, histoire de commenter la sortie de son album « Smile », trente-huit ans après sa conception.


Aujourd’hui, Brian Wilson a 62 ans et dégage une étrange aura : le regard fixe, le visage figé, il porte en effet sur lui toutes les magnificences et les dérives de cette période bénie de la pop music. « A cette époque, se souvient Brian Wilson, nous étions dans une formidable émulation. En 1965, les Beatles ont sorti l’album Rubber Soul. Ça m’a tellement retourné qu’en 1966 j’ai répliqué avec l’album Pet Sounds. Entendant cela, Paul McCartney a voulu faire mieux. Alors est venu Sgt Pepper’s. J’ai voulu répondre avec Smile. » Un album qui, finalement, attendra presque quarante ans pour voir le jour, enfin disponible à présent. Et, heureusement, la déception n’est pas au rendez-vous, même si quelques morceaux apparaissaient déjà sur quelques pirates et certains disques officiels des Beach Boys. A l’écoute, cette nouvelle mouture de « Smile » sonne en effet comme une symphonie solaire et détraquée, l’oeuvre d’un homme illuminé et enfermé dans un monde qui n’appartient qu’à lui.


« Les gens autour de moi trouvaient que ce disque était trop en avance sur son époque » « C’est ma plus grande oeuvre, souligne d’un trait Brian Wilson. C’est le meilleur album que j’aie jamais composé. » Quant à savoir pourquoi exactement il n’est pas sorti à l’époque, le mystère persiste. « Les gens autour de moi trouvaient que ce disque était trop en avance sur son époque, tente aujourd’hui Wilson. Alors nous avons attendu, trop attendu. » Une autre version, plausible, de l’histoire existe : complètement drogué, assommé par son statut de star à l’âge de 24 ans, Brian Wilson aurait à l’époque lui-même sabordé ce projet, se coupant par la même occasion des autres membres des Beach Boys. « Je ne leur parle pas, ils sont hors de ma vie » , coupe-t-il d’ailleurs lorsque l’on évoque ses anciens compagnons de chant. « Ils ne sont pas fréquentables. » Résultat des courses, les Beach Boys ont sombré dans la routine, Brian Wilson dans la folie, tandis que les Beatles, eux, sont devenus le must de la pop music. « C’était les meilleurs, assène Brian Wilson. Ils ont signé des classiques comme Hey Jude ou All You Need Is Love. C’étaient les plus grands. » Et « Good Vibrations », alors, ce bijou indémodable présent dans ce « Smile » ? « Cette chanson me fait un peu peur, concède-t-il. C’est la plus grande chose que j’aie jamais créée et je ne sais toujours pas comment faire mieux. » De retour sur scène – comme à Paris en juin dernier – et dans les bacs des disquaires, Brian Wilson va enregistrer un nouvel album. « Douze nouvelles chansons de pur rock’n’roll, promet-il. Un peu comme ce que faisait le producteur Phil Spector. » Phil Spector, depuis peu embringué dans une sombre histoire de meurtre, un autre grand cinglé de la pop music…

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