Day Tripper fut composée dans l’urgence parce que les Beatles avaient besoin d’un nouveau 45 tours pour les fêtes de Noël. John écrivit la presque totalité des paroles et trouva le break de guitare, construit sur un riff inspiré par le Watch Your Step de Bobby Parker. Paul révisa les rimes.
Durant l’été 1965, John et George découvrirent le LSD quand un dentiste londonien en versa dans leur café à leur insu lors d’un dîner. Ils prirent leur premier acide de façon délibérée en août, alors qu’ils se trouvaient aux États-Unis. John reconnut plus tard qu’à partir de ce moment-là il se mit à « en gober tout le temps ». Day Tripper est un jeu de mot typique de John, qui voulait traduire dans une chanson des Beatles l’influence grandissante des drogues et de la contre-culture. Cette chanson était pour lui une façon de parler de ceux qui ne pouvaient pas, comme lui, être défoncé en permanence. « C’est juste un petit rock, expliqua-t-il. Les Day Trippers sont des gens qui font un petit voyage dans la journée et sont rentrés le soir, n’est-ce pas ? Ils font une excursion en bateau, ou quelque chose comme ça. Eh bien, cette chanson, c’est un peu… un peu être un hippie seulement le week-end. Vous comprenez ? »
La chanson en elle-même parle d’une fille qui mène le chanteur par le bout du nez. Il la décrit par les mots big teaser, une expression assez équivoque qui veut normalement dire qu’elle est joueuse, taquine, mais qui, en argot, peut également signifier que c’est une allumeuse.
Day Tripper sortit en 45 tours en double face A avec We Can Work It Out. Day Tripper fut la plus populaire des deux en Angleterre, et grimpa au sommet des charts, mais n’atteignit que la cinquième place aux États-Unis. Les Beatles dirent plus tard que c’était We Can Work It Out leur favorite.
