Au cours de leurs 30 ans de carrière, la majorité des chansons que les Grateful Dead ont interprétées en concert étaient des reprises. Parfois, les Dead jouaient avec des airs contemporains, comme leurs nombreuses reprises de Bob Dylan qui sont devenues de plus en plus fréquentes dans la dernière partie de leur carrière, et parfois elles étaient si vieilles qu’il n’y avait pas d’auteur attribuable, comme ce fut le cas pour ” Goin’ Down the Road Feeling Bad “, ” Jack-A-Roe ” et ” Peggy-O “. Quel que soit l’auteur, les Grateful Dead ont toujours réussi à intégrer leurs reprises à leur style musical unique, basé sur le jam.
En tant que groupe de jeunes hommes à la fin de l’adolescence et au début de la vingtaine dans la région de San Francisco au milieu des années 1960, les Grateful Dead ont été créés comme un groupe de danse. Les reprises étaient donc essentielles à leur existence et, n’importe quel soir, on pouvait voir Jerry Garcia sortir une version de “Dancing in the Streets” entre les délires de Pigpen sur “Turn On Your Lovelight”. Les reprises semblaient apporter une joie et une variété illimitées au monde des Dead, à tel point que le groupe n’a jamais cessé d’incorporer des morceaux d’autres artistes dans ses concerts.
Sans surprise, les Beatles ont joué un rôle majeur dans l’évolution des Dead, qui sont passés d’une formation acoustique à un groupe électrique. “Les Beatles sont la raison pour laquelle nous sommes passés d’un groupe de pichets à un groupe de rock ‘n’ roll”, explique Bob Weir dans Garcia : An American Life de Blair Jackson. “Ce que nous les voyions faire était incroyablement attirant. Je ne pouvais pas penser à autre chose qui vaille la peine d’être fait.”
Il n’est donc pas surprenant que si vous allez fouiller dans diverses cassettes et archives live des Dead, vous pourrez trouver quelques airs des Beatles. Pigpen a brièvement essayé ” Hey Jude ” en 1969, et les Dead ont ensuite intégré la coda de la chanson dans des interprétations de ” Dear Mr. Fantasy ” de Traffic. Au fil des ans, on a également pu voir les Dead interpréter occasionnellement ” Blackbird “, ” Day Tripper “, ” Dear Prudence ” et ” Tomorrow Never Knows “, entre autres.
Jerry Garcia avait également une prédilection pour une chanson solo de Paul McCartney, en particulier. Lors de ses fréquents concerts avec le Jerry Garcia Band pendant la pause des Dead en 1975, on pouvait parfois entendre Garcia s’amuser avec ” That Would Be Something “, la chanson acoustique lo-fi et semi-improvisée qui figurait en deuxième piste du premier album solo éponyme de McCartney en 1970.
Il faudra attendre deux décennies pour que Garcia reprenne la chanson avec les Dead. Au Boston Garden en septembre 1991, Garcia émerge de l’espace avec le riff de guitare haché de ” That Would Be Something ” et offre quelques lignes avant que le reste du groupe ne plonge dans ” Playing in the Band “. Pour entendre la première interprétation de la chanson, vous pouvez vous référer au 17ème volume de la série Dick’s Picks live.
Au cours des quatre années suivantes, ” That Would Be Something ” a été joué occasionnellement lors de concerts de Dead. Au total, il existe 16 interprétations connues de la chanson lors de concerts des Dead, la dernière ayant eu lieu le 24 juin 1995 au RFK Stadium de Washington, D.C., deux semaines seulement avant le dernier concert des Grateful Dead.
L’appréciation entre Garcia et McCartney était apparemment mutuelle. “J’ai entendu aux nouvelles que Jerry était mort, et j’ai pensé : “Oh non, j’étais sur le point de lui montrer le film”, a expliqué plus tard McCartney au New York Times. “J’avais été en correspondance avec lui parce qu’il était peintre et je pensais qu’il aimerait ça.” Les Dead ont peut-être inventé leur propre monde, mais il n’était pas impossible que certains de leurs propres héros les remarquent.
Découvrez ci-dessous la version des Dead de ” That Would Be Something “.
