Astrid Kirchherr, l’amie des Beatles, est l’une des rares personnes à avoir pu les voir à leurs débuts. Elle était aux premières loges pendant toute la durée de leur résidence à Hambourg, en Allemagne, et a été témoin de leur talent brut à de nombreuses reprises. La photographe allemande a également aidé le groupe. Sans elle, les Beatles auraient connu une période difficile à l’étranger. Voici ce qui est arrivé à Kirchherr, l’une des personnes les plus importantes des premières années des Beatles.
Astrid Kirchherr, l’amie des Beatles, les a aidés pendant leur séjour à Hambourg.
En 1960, les Beatles partent pour l’une des villes les plus coquines du monde, Hambourg, en Allemagne. Leur premier manager, Allan Williams, organise leur résidence à l’Indra Club de Bruno Koschmider et au Kaiserkeller, où l’artiste allemand Klaus Voormann les voit se produire pour la première fois.
Il s’était disputé avec sa petite amie, Astrid Kirchherr, et “voulait se défouler”. Voormann s’est donc rendu dans la Reeperbahn. Ce qu’il a vu au Kaiserkeller l’a stupéfié.
Dans le documentaire de Martin Scorsese, George Harrison : Living in the Material World” de Martin Scorsese, Kirchherr raconte que son petit ami de l’époque était décontracté. Il en fallait beaucoup pour l’impressionner. Cependant, ce qu’il a vu chez les Beatles ce soir-là a suscité une réaction chez lui, comme jamais Kirchherr n’en avait vu. Il convainc sa petite amie d’aller voir le groupe. Elle a dit qu’elle avait “paniqué” lorsqu’elle les a vus jouer.
“En les voyant sur scène, j’ai toujours rêvé de prendre des photos d’eux parce qu’ils avaient tellement de personnalité et qu’ils étaient encore jeunes comme moi”, a déclaré Kirchherr.
Voormann et Kirchherr ont fini par rencontrer les Beatles. Elle ajoute : “John faisait son “Je suis un homme, je suis un homme”. Et Paul faisait son ‘I’m a good boy, good education’ (je suis un bon garçon, une bonne éducation). Il m’a dit bonjour et m’a serré la main. George m’a regardé et m’a dit : “Oh, bonjour. Et vous êtes la petite amie de Klaus ? Mais il était si gentil. C’est à ce moment-là que j’ai appris à connaître George”.
Voormann ajoute : “Nous aimions ce groupe. Nous étions assommés et nous ne nous rendions pas compte de la façon dont ils vivaient.” Les Beatles vivaient de façon horrible dans un placard étroit que Koschmider leur avait offert. Kirchher les invitait chez elle, cuisinait et lavait leurs vêtements. Elle prend soin d’eux.
Elle finit par rompre avec Voormann et commence à fréquenter le bassiste des Beatles, Stuart Sutcliffe. Leur relation a permis à Kirchherr de s’approcher de lui et du groupe pour prendre des photos d’eux pendant qu’ils jouaient. Très vite, Kirchherr a réalisé certains des portraits les plus célèbres des Beatles.
Les Beatles sont restés amis avec Kirchherr jusqu’à ce qu’ils deviennent célèbres
Malheureusement, Sutcliffe est décédé en 1962. John Lennon et George Harrison s’occupent alors de Kirchherr. Sans elle, les Beatles se seraient noyés pendant leur résidence à Hambourg.
Une fois que les Beatles ont quitté Hambourg, ils n’ont plus beaucoup revu leur amie, mais ils ont retrouvé Kirchherr sur le tournage du premier long métrage des Beatles, A Hard Day’s Night. Elle est venue prendre des photos de ses amis. Par la suite, ils n’ont plus beaucoup revu la photographe.
À la fin des années 1960, Kirchherr a photographié George pour son premier album solo, Wonderwall Music (1968), l’une de ses dernières photos avant de changer de profession pour devenir architecte d’intérieur (d’après Rolling Stone).
Pendant des années, Kirchherr a gagné peu d’argent grâce à ses célèbres photos des Beatles, bien que les gens les aient constamment reproduites. Cependant, elle a finalement commencé à tirer profit de son travail lorsqu’elle a commencé à vendre ses tirages lors des conventions des Beatles.
Dans le documentaire de Scorsese, Kirchherr déclare : “J’ai toujours eu l’idée de photographier des visages exceptionnels qui peuvent raconter une histoire derrière le masque. Imaginez ce qui se cache derrière cet homme rude qu’est John Lennon, et ce qui se cache derrière l’amusant plaisantin qu’est Paul, ou l’adorable et doux petit George.”
Selon le New York Times, elle et Ulf Krüger, un musicien allemand, ont créé en 1988 K & K, un magasin de Hambourg qui vendait des photographies et des livres anciens. Kirchherr est également devenue auteur.
Genesis Publications a publié cinq de ses livres : Liverpool Days (1994), Golden Dreams (1996), Beatles in Germany (1997), Hamburg Days (1999) et When We Was Fab (2007). Elle a également publié plusieurs ouvrages spécialisés, dont Yesterday : The Beatles Once Upon a Time (2008) et Astrid Kirchherr : A Retrospective (2010).
Kirchherr est décédée en 2020
En 2011, Kirchherr a vendu les droits de son œuvre à un collectionneur privé. Peu après, elle annonce sa retraite.
La photographe et artiste est décédée à 81 ans en 2020 après une courte bataille contre le cancer.
Selon NPR, Mme Kirchherr doutait de ses talents de photographe ; c’est pourquoi elle s’était tournée vers la décoration d’intérieur. Elle a déclaré : “Je ne savais pas si j’étais vraiment douée ou si c’était simplement les Beatles qui m’avaient rendue, d’une certaine manière, célèbre. Et je n’étais plus sûre d’être bonne ou non, alors j’ai tout simplement abandonné”.
Il est regrettable que Kirchherr ait douté de son travail. À elle seule, elle a eu un impact sur le monde de l’art et de la photographie. Sans son aide, les Beatles auraient probablement quitté Hambourg plus tôt ; sans ses portraits émouvants du groupe, aucun de leurs fans n’aurait pu les apercevoir avant qu’ils ne deviennent célèbres. Ces photos sont son héritage.
