Bien que Paul McCartney ait démontré au fil des ans qu’il est un auteur-compositeur et musicien exceptionnel à part entière, son histoire est souvent entrelacée avec celle de son regretté partenaire des Beatles, John Lennon. Ensemble, ils ont formé le duo musical le plus réussi de tous les temps. En jetant les règles par la fenêtre, leurs innovations ont créé l’histoire, et une grande partie du rock moderne peut être retracée jusqu’à leurs efforts.
Bien que chaque membre des Fab Four ait contribué à l’écriture des chansons au cours de leur décennie d’existence et ait joué un rôle dans leurs avancées artistiques, il est démonstratif du pouvoir coopératif de Lennon-McCartney que la majorité de leurs œuvres les plus culturellement significatives soient nées de leur partenariat.
Alors que de nombreux aspects cruciaux ont contribué au succès des Beatles, l’un des plus significatifs était la section rythmique du bassiste McCartney et du batteur Ringo Starr. Le premier reste l’un des bassistes les plus influents de tous les temps, avec son approche mélodique et dynamique s’inspirant du héros de la Motown James Jamerson et de la force singulière des Beach Boys, Brian Wilson. Cela a eu un impact déterminant sur les styles futurs de musiciens comme Geddy Lee et Sting.
La position de Starr a toujours été beaucoup plus contestée. Il existe une longue narrative selon laquelle il était le musicien le plus faible du quatuor de Liverpool et un mauvais batteur. Cela est tout simplement faux, avec une foule de héros ultérieurs, tels que Dave Grohl et Phil Collins, notant son approche pionnière. Sans son indifférence à la tradition, la percussion rock contemporaine serait un paysage complètement stérile.
Ensemble, McCartney et Starr ont formé une section rythmique redoutable et ont à jamais changé la face de leurs instruments respectifs et cette caractéristique du groupe de rock. Ce qui est vraiment étonnant, cependant, c’est qu’ils n’ont écrit une chanson ensemble qu’en 1996. Le premier morceau crédité à McCartney-Starkey est « Really Love You » du dixième album solo de l’ancien bassiste des Beatles, Flaming Pie, sorti en 1997.
La chanson est née d’une improvisation dans laquelle le duo s’est lancé lorsque Starr a été engagé pour aider à enregistrer une autre chanson de l’album, « Beautiful Night ». Dans les notes de pochette de Flaming Pie, McCartney a expliqué : « Faire ‘Beautiful Night’ avec Ringo ne suffisait pas. Je voulais plus de plaisir. Alors nous avons improvisé. Le pire cauchemar d’un acteur est d’être sur scène sans savoir dans quelle pièce il joue – faire ce vocal était comme ça, vous pouvez aller n’importe où. Vous devez vider votre esprit – et jouer de la basse – laisser votre tête ad-lib tout. »
Lorsqu’il a été invité à jouer sur « Beautiful Night », Starr savait qu’il ne pouvait pas refuser l’opportunité de se retrouver avec son vieil ami. Le batteur se souvenait : « Il avait quelques idées pour une improvisation, jouant sa basse. J’adore jouer de la batterie quand Paul joue de la basse – c’est un si bon joueur, toujours le plus mélodique. »
Bien qu’ils aient tous deux dépassé la quarantaine à l’époque, le duo a retrouvé son énergie d’antan. Alors qu’ils se lançaient dans l’improvisation, McCartney commençait à chanter tandis que le guitariste Jeff Lynne ajoutait des riffs de guitare saccadés qui augmentaient le groove de la basse. Bien que cela sonnait différemment de tout ce que McCartney et Starr auraient pu concevoir avec les Beatles—ayant plus en commun avec Talking Heads et d’autres groupes new wave funky—la connexion entre les anciens membres des Fab Four était indéniable.
De plus, Starr a admis qu’il était surpris d’être co-crédité pour la chanson parce que « nous l’avons juste inventée au fur et à mesure ». Bien qu’il y ait eu une compréhension tacite de longue date entre les deux que si l’un jouait sur l’album de l’autre, la faveur devait être retournée, McCartney est allé un peu plus loin avec une rémunération réelle. Cela a renforcé leur amitié après des années à traîner ensemble dans des environnements non musicaux.
