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Sean Lennon, superhéros

«Composer des bandes originales de films, ç’a quelque chose d’extrêmement libérateur», confie Sean Lennon. Travailler à celle d’Alter Egos, pré­senté demain à Fantasia, lui a particulièrement fait du bien. Entretien.

S’il possédait un superpouvoir, Sean Lennon aimerait bien avoir l’ouïe de Mozart. Ou celle de Beethoven. «Pour moi, c’est ça, être un superhéros, affirme-t-il lorsqu’on le joint au téléphone à son domicile new-yorkais. J’aimerais bien mieux être doté d’un immense talent musical et d’une oreille incroyable que de voir à travers les murs, par exemple!»
La question ne sort pas de nulle part. En effet, Sean vient de signer la bande originale d’Alter Egos, une comédie dramatique dans laquelle les surhommes en justaucorps font partie du paysage quotidien. Le film est réalisé par Jordan Galland, un grand ami du musicien. «La première bande originale que j’ai composée, c’était incidemment celle du premier film qu’il a réalisé, Rosencrantz and Guildenstern Are Undead. On a vraiment eu du plaisir! Quand j’ai appris que Jordan travaillait à un second film, je l’ai presque supplié de me laisser créer la musique.»
Artiste qui revendique haut et fort son indépendance, le fils de Yoko Ono et du regretté John Lennon affirme que pouvoir travailler à un projet pareil, c’est «presque un luxe». «J’adorerais bosser sur un film hollywoodien, mais il faudrait alors que je satisfasse les intérêts d’une entreprise. Et je sens que ça me déplairait sciemment! Tandis que là, tout ce que j’avais à satisfaire, c’était la vision artistique d’un ami. Disons que c’est une autre game!» s’exclame-t-il.
Le jeune Lennon ne nie pas non plus qu’un film de super­héros, c’est du bonbon pour un compositeur. Après tout, il y a de tout là-dedans : de l’amour, de la vengeance, des démonstrations de courage, des batailles, des gens à sauver, des méchants à coincer… bref, le cocktail idéal pour inspirer une trame sonore excitante. Surtout que Alter Egos ne se prend pas trop au sérieux. On y suit les péripéties du bien nommé Fridge (Kris Lemche), un garçon qui fait jaillir de la glace de ses mains, et de son ami C-Thru (Joey Kern), qui peut voir à travers les murs.
«Jordan et moi avons longtemps débattu sur le ton que je devais donner à l’instrumentation, raconte Lennon. Puisque l’histoire est comique, au départ, je lui avais proposé une bande son de film italien kitsch, façon Morricone. À la dernière minute, j’ai compris que j’allais dans la mauvaise direction. Et c’est là que Jordan et moi avons eu une révélation : pour accentuer encore plus le côté marrant du récit, il fallait que la musique soit super sérieuse!»
Pressé par le temps, Lennon a bouclé toutes ses compositions en un laps de temps record. «Ça me semble presque impossible aujourd’hui, mais après quatre jours, toute la musique originale était terminée!» Notamment les passages très électro et plutôt inhabituels pour qui connaît l’œuvre de l’artiste. «Les chansons électro sont celles que j’ai eu le plus de plaisir à interpréter, avoue-t-il. D’habitude, je ne fais pas dans le dance ou dans le funk, puisque je doute que quelqu’un voudrait me voir danser sur scène ou dans un vidéoclip, mais de le faire comme ça, caché derrière l’écran, m’a procuré un plaisir intense.»
Une autre chose qui lui a fait plaisir : revêtir pour Alter Egos le costume d’Electric Death. Ce personnage sombre n’apparaît que quelques instants à l’écran; pourtant, Sean en garde un excellent souvenir. «On tournait à l’extérieur et c’était intéressant de voir que les gens inter­agissaient différemment avec moi lorsque j’étais déguisé, se remémore-t-il. D’ailleurs, à la blague, j’ai également revêtu le léotard du héros, Fridge. Avec ma copine [la mannequin Charlotte Kemp Muhl], nous nous sommes promenés dans le parc pour prendre des photos. C’était une expérience surprenante! Il y avait plein de jeunes filles hyper jolies qui m’approchaient pour me demander si elles pouvaient prendre des photos avec moi. Je me disais : “Wow! Voilà un excellent truc pour attirer l’attention rapidement!’’ Je n’ai jamais été aussi populaire que lorsque je portais du spandex!»
Alors, le mythe des filles qui fantasment sur les hommes en cape et en costume serré, il est vrai? «Totalement!» rigole-t-il. Et à l’inverse, celui des mecs qui rêvent d’une superhéroïne? «Absolument! D’ailleurs, je dois vous avouer que Wonder Woman a été mon premier amour. À ce jour, j’ai encore des frissons quand je la vois. Elle a quelque chose de super hot. Son costume est légendaire», observe Sean avant de nous livrer une confidence : «C’est très gênant mais, lorsque j’avais quatre ans et que mon père était encore en vie, il paraît que je refusais de porter un vrai maillot de bain. J’étais tellement amoureux de Wonder Woman que je voulais porter un costume à son effigie. Mon père me l’a acheté parce qu’il était très cool et qu’il ne voyait pas de mal là-dedans. Jusqu’à l’âge de cinq ans, j’ai refusé de nager dans quoi que ce soit d’autre!» Vous vous sentiez comme un super­héros dans ce maillot, Sean? «Non! Pas du tout! Je me sentais proche de Wonder Woman!»

Source : journalmetro

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