Description du produit
(2013 ‘Universal’)
Medium 1
Save Us
Alligator
On My Way to Work
Queenie Eye
Early Days
New
Appreciate
Everybody Out There
Hosanna
I Can Bet
Looking At Her
Road
Critique
Plus le temps passe, moins il semble avoir de prise sur l’ex-Beatles de 71 ans, toujours hyperactif et prompt à proposer une oeuvre classique, un projet plus expérimental sous le nom d’emprunt The Fireman et un album de chansons originales sans âge. Excepté Kisses on the Bottom , recueil nostalgique dont ne pouvaient se contenter ses admirateurs, Paul McCartney n’avait rien proposé de neuf à son coeur de cible pop depuis Memory Almost Full en 2007. Il était donc temps de remettre le curseur sur ce qui lui a valu tant d’honneurs, la mélodie pop rock intemporelle dont il demeure l’alchimiste ultime.
Entre les quatre producteurs contactés et testés pour ce nouvel enregistrement, Oncle Paul n’a pas su choisir. C’est donc à Paul Epworth, Mark Ronson et les héritiers « fils de » Giles Martin et Ethan Johns qu’il a confié sa sélection de douze chansons formant le corpus NEW sous jaquette néon contemporaine. Livré en avant-goût, le morceau-titre s’inscrit béatement dans le cadre des ritournelles insubmersibles, d’une apparente simplicité biblique. Ce qui précède et suit montre que la cure de jouvence annoncée n’est pas si évidente et que quelques compositions lui donnent du fil à retordre, comme en témoigne le tortueux « Road » final et un « Looking At Her » à la mélodie triturée dans tous les sens.
Ce seizième cru solo ouvert par les grosses guitares et les choeurs de « Save Us » accroche agréablement les pavillons auditifs grâce à une première série de chansons bien troussées, alignées en rondelles. Sans fautes de goût défilent « Alligator », « On My Way to Work », « Queenie Eye » (deuxième simple extrait), nouvelles gemmes mi-acoustiques et électriques à la voix, reconnaissable, noyée dans le flot d’écho du mix. Vient ensuite « Early Days », inévitable extrait de l’album à photos jaunies censé attendrir les âmes entourées d’étagères à souvenirs (Beatles de préférence). Et, à sa suite, Sir McCartney peut glisser sur un « NEW » enjôleur, coup porté au coeur sous l’appellation de nouveauté, racontant sa survivance et la permanence de son art.
Les choses se gâtent un peu avec la tentative de jeunisme electro sur « Appreciate », oubliée dès que surgissent les accords triomphants de « Everybody Out There », plombé par un refrain choral et l’effet vocal crié au milieu de la foule. Cerise psychédélique cueillie dans un champ de fleurs acoustiques, « Hosanna » s’évanouit au détriment d’un « I Can Bet » poussif, digne du moins bon Wings. Paul XVI conclut son bulletin de santé en demi-teinte mais affiche de beaux restes.
Loïc Picaud – Copyright 2019 Music Story