Les Beatles ont eu une relation compliquée avec le leader du mouvement de la méditation transcendantale, Maharishi Mahesh Yogi. Le gourou avait ses manies et ne connaissait pas grand-chose au monde moderne. Selon Peter Brown, ancien associé du groupe, Maharishi n’a peut-être pas réalisé qu’il n’aurait pas dû prendre certaines libertés avec ses nouveaux amis célèbres.
Cependant, les Beatles l’ont remis à sa place.
Les Beatles ont entendu le Maharishi Mahesh Yogi pour la première fois lors d’un événement à Londres en 1967.
Comme par hasard, la relation des Beatles avec le Maharishi Mahesh Yogi a commencé par un article de journal. Selon Rolling Stone, en février 1967, Pattie Boyd, la femme de George Harrison, est tombée sur une publicité dans un journal pour des cours de méditation transcendantale.
Elle s’est inscrite pour faire partie du mouvement de régénération spirituelle. George et le reste des Beatles l’ont rejoint. En août, ils assistent à la conférence de Maharishi à Londres.
“Le Maharishi était aussi impressionnant que je l’avais imaginé et nous étions sous le charme”, écrit Mme Boyd dans ses mémoires de 2007, Wonderful Tonight.
À cette époque, les Beatles étaient à la recherche de la prochaine grande nouveauté. Ils avaient fait l’expérience de nombreuses choses en étant célèbres, mais ils voulaient des réponses à l’univers. “Nous avions été les Beatles, ce qui était merveilleux”, se souvient Paul McCartney dans The Beatles Anthology.
“Nous avions essayé de ne pas nous prendre la tête et nous nous en sortions plutôt bien – nous ne devenions pas trop distraits ou tête en l’air – mais je pense qu’en général, il y avait un sentiment de : “Oui, c’est bien d’être célèbre, c’est bien d’être riche, mais à quoi cela sert-il ?”
Les enseignements du Maharishi semblaient être la réponse. Plus tard, les Beatles, Mick Jagger et l’actrice Marianne Faithfull ont assisté à la conférence de 10 jours du Mouvement de Régénération Spirituelle organisée par Maharishi à Bangor, au Pays de Galles. Ce fut extrêmement instructif. Pendant la conférence, le groupe a annoncé qu’il arrêtait la drogue.
“C’est une expérience que nous avons vécue”, dit Paul dans le livre de Philip Norman, Shout ! “Maintenant, c’est terminé et nous n’en avons plus besoin.” Cependant, leur séjour à la conférence a été écourté en raison du décès inattendu de leur manager, Brian Epstein.
C’est alors que le Maharishi a invité les Beatles à sa retraite annuelle pour les Occidentaux dans son ashram de Rishikesh, en Inde. Cependant, le gourou a fait quelque chose d’inattendu avant leur arrivée.
Les Beatles ont confronté le Maharishi Mahesh Yogi au sujet de leur utilisation à des fins commerciales.
D’après Rolling Stone, le gourou s’attendait peut-être naïvement à ce que ses nouveaux amis célèbres l’aident à faire connaître le mouvement plus rapidement que lui en Occident. Il s’est trompé.
“Le Maharishi s’est avéré être plus doué pour les affaires et les médias que ses disciples ne l’avaient supposé au départ”, écrit Rolling Stone.
Peter Brown, ancien associé des Beatles, a écrit sur la méprise du Maharishi dans son livre The Love You Make. Il a noté qu’avant le voyage des Beatles en Inde, Maharishi a essayé de négocier avec les avocats d’ABC pour une émission spéciale qui inclurait une apparition du groupe.
Brown a averti Maharishi que l’arrangement était impossible. Pourtant, Maharishi a continué à dire aux avocats d’ABC qu’il pouvait faire en sorte que les Beatles apparaissent.
Les Beatles ont donc dû lui remettre les idées en place. Brown, George et Paul rendent visite au gourou en Suède. Ils lui ont demandé de ne pas utiliser les Beatles à des fins commerciales. Le Maharishi a accepté et a gloussé.
Pendant le trajet de retour en avion, Brown écrit que George a pris la défense du gourou. George a dit : “Ce n’est pas un homme moderne. Il ne comprend tout simplement pas ces choses.”
Pendant ce temps, dans With the Beatles, Lewis Lapham se souvient que le Maharishi “se prenait souvent pour le réalisateur sur un plateau de cinéma”.
John Lennon a fui l’Inde après avoir entendu une rumeur sur l’inconduite du Maharishi Mahesh Yogi.
Avance rapide jusqu’au séjour des Beatles en Inde. John a écourté son séjour après avoir entendu des rumeurs sur le comportement inapproprié de Maharishi envers certaines femmes de l’ashram. Il avait l’impression que le gourou avait essayé de les tromper et commençait à penser qu’il ne voulait que la gloire et l’argent.
La femme de John Lennon, Cynthia, s’en est souvenue dans son livre John (par Beatles Bible). Elle a écrit : “Ce n’est que lorsque John et moi avons discuté plus tard qu’il m’a dit qu’il avait commencé à être désenchanté par le comportement du Maharishi. Il avait l’impression que, pour un homme spirituel, le Maharishi s’intéressait trop à la reconnaissance publique, aux célébrités et à l’argent.”
John a confronté le gourou. Il a déclaré à Rolling Stone (d’après la Bible des Beatles) : ” J’étais le porte-parole – comme d’habitude, quand le sale boulot arrivait, je devais en fait être le leader, quelle que soit la scène, quand on en arrivait aux choses sérieuses, c’est moi qui devais parler. Et j’ai dit, ‘On s’en va’.
“Pourquoi ?” Hee-hee, tout ça. Et j’ai dit, ‘Eh bien, si tu es si cosmique, tu sauras pourquoi’. Il était toujours en train d’insinuer, et il y avait tous ses bras droits qui insinuaient qu’il faisait des miracles. Il disait, ‘Je ne sais pas pourquoi, vous devez me le dire’.
“Et j’ai continué à dire, ‘Tu sais pourquoi’ – et il m’a lancé un regard du genre, ‘Je vais te tuer, salaud’, il m’a lancé un tel regard, et j’ai su alors qu’il me regardait, parce que j’avais appelé son bluff. Et j’ai été un peu dur avec lui.”
Après cela, John a rapidement fui l’Inde. Il a écrit “Maharishi”, qu’il a rebaptisé “Sexy Sadie” sur les conseils de George. Il n’y a jamais eu de preuve de l’inconvenance de Maharishi. Cependant, les Beatles ont quitté l’Inde avec un mauvais goût dans la bouche. Leur opinion sur le gourou et leur séjour en Inde a changé des années plus tard. Les Beatles ont gardé un bon souvenir du Maharishi, ne serait-ce que pour ce qu’il pensait d’eux.
