Description du produit
1989 RELEASE
Critique
Après le glorieux épisode Wings, le parcours solo de McCartney a connu quelques revers au milieu des années 1980, allant jusqu’à commettre Give My Regards To Broad Street une relecture de ses classiques un tantinet empesée et Press To Play, semblant ainsi toucher le fond de son inspiration. Puisant dans ses ressources mélodiques et dans son écoute attentive de l’actualité pop, il sort de ce faux-pas avec un paquet de vraies chansons et un collaborateur de choix en la personne d’Elvis Costello, l’une des plus belle plumes apparues dans l’immédiat après-punk.
Auteur-compositeur prolifique et versatile, Costello est bien entendu un admirateur de longue date de McCartney, même si les critiques le comparent plus volontiers à Lennon en raison de sa personnalité cyclothymique. Cela ne semble donc pas être une surprise si le tandem fonctionne à merveille sur les quatre titres portant la signature commune McCartney-MacManus, tous deux d’ascendance irlandaise. A vrai dire, ces compositions renforcent un disque qui en avait bien besoin.
La mélodie un peu forcée de « My Brave Face » est compensée par un certain éclat dans la production et le texte qui faisaient partie des points faibles des derniers McCartney. Le duo sur « You Want Her Too » opère pleinement dans la confrontation de ces deux personnalités complémentaires. Dans une veine plus classique, la paire de songwriters sert le nostalgique « That Day Is Done » qu’on croirait échappé du répertoire de Hank Williams, et « Don’t Be Careless Love » alimentée par une légère touche gospel. Au chapitre des réussites de Paul en solitaire on ajoutera « Figure Of Eight », « This Love » et « Put It There » qui réhaussent d’un cran le niveau de compositions passe-partout (« Rough Ride », « Motor Of Love », « We Got Married » bénéficiant d’un solo de David Gilmour) et parviennent à faire abstraction de sonorités datées dans la production. Et personne n’a compris ce que l’incongru « Où Est Le Soleil » chanté en français, venait faire là.
Loïc Picaud – Copyright 2019 Music Story