Living in the Material World : l’album où George Harrison défie le monde matériel

En 1973, George Harrison n’était plus le « Quiet Beatle ». Depuis le démantèlement des Beatles, il s’était imposé avec « All Things Must Pass », un triple album monumental qui dévoilait enfin l’étendue de son génie musical, jusque-là éclipsé par le tandem Lennon-McCartney. Mais alors que ce premier chef-d’œuvre solo le propulsait sous les projecteurs, Harrison n’était pas du genre à se complaire dans la lumière éblouissante du succès. Non, son véritable combat, il le menait contre les illusions du « monde matériel » qui l’entourait.

Avec « Living in the Material World », Harrison nous offre une œuvre introspective, spirituelle et pourtant profondément ancrée dans les préoccupations de son époque. Cet album, qui va connaître une réédition le 15 novembre prochain, nous replonge dans une ère où la musique pop cherchait encore à porter un message, à éveiller les consciences. Le monde des années 70 était en pleine mutation : après les utopies psychédéliques des sixties, le rêve hippie s’était effiloché, laissant place à une désillusion latente. Et c’est précisément ce que Harrison capte avec une finesse inouïe dans cet opus.

Il n’y a qu’à écouter la chanson-titre « Living in the Material World » pour saisir l’ambivalence qui le traverse. Les arrangements sophistiqués, mêlant sitar, cordes et guitare slide, contrastent avec la tension du texte. George y confesse son tiraillement entre l’aspiration spirituelle, guidée par les enseignements de Ravi Shankar et du Krishnaïsme, et les tentations d’un quotidien profane. Ce dilemme, Harrison le personnifie avec une honnêteté déconcertante, et le résultat est un album qui sonne à la fois comme un hymne mystique et un manifeste contre le matérialisme oppressant de l’Occident.

Contrairement aux éclats orchestraux d’« All Things Must Pass », « Living in the Material World » adopte une tonalité plus intime, plus épurée. Harrison, qui signe ici quelques-unes de ses plus belles mélodies, privilégie l’authenticité à la virtuosité. Chaque note, chaque accord semble porter la marque d’un homme qui a vu au-delà du rideau de l’illusion. Prenez par exemple « The Day the World Gets ‘Round » : dans cette ballade poignante, Harrison s’interroge sur l’indifférence et l’égoïsme ambiant, avec une intensité qui résonne encore aujourd’hui, à l’heure où l’humanité vacille face à des crises multiples.

Mais ne vous méprenez pas : malgré son caractère introspectif, l’album n’est en rien un repli sur soi. Bien au contraire, il est traversé par une énergie créative palpable, portée par des musiciens exceptionnels tels que Ringo Starr à la batterie, Nicky Hopkins au piano ou encore Jim Keltner aux percussions. Ces collaborations, bien que discrètes, confèrent à chaque titre une densité émotionnelle rare, faisant de « Living in the Material World » bien plus qu’un simple album de pop-rock.

La réédition de cet opus, plus de 50 ans après sa sortie, est donc l’occasion idéale de redécouvrir un Harrison en pleine maîtrise de son art, mais également en pleine quête de sens. L’album, qui sera agrémenté de bonus inédits et de prises alternatives, nous permettra de saisir encore mieux les nuances et les subtilités d’un artiste qui n’a cessé de chercher la vérité, malgré les sirènes du succès. De la magnifique « Give Me Love (Give Me Peace on Earth) » à la douce mélancolie de « Be Here Now », chaque morceau invite à la réflexion, à l’introspection.

Si vous êtes fans de George Harrison ou simplement curieux de découvrir un pan méconnu de sa carrière, cet article est fait pour vous. Vous y trouverez des analyses détaillées de chaque chanson, des anecdotes inédites et des témoignages de proches collaborateurs qui révèlent les coulisses de la création de cet album mythique. Et pour ceux qui ne connaissent pas encore bien l’œuvre de Harrison, ce dossier est une porte d’entrée idéale pour explorer l’univers complexe et fascinant de l’un des musiciens les plus spirituels et visionnaires de sa génération.

Alors, laissez-vous tenter, plongez dans les méandres de cet album mythique et venez découvrir comment George Harrison, en dépit des tumultes du monde extérieur, a réussi à s’élever au-dessus des contingences matérielles pour nous offrir, avec « Living in the Material World », une véritable méditation musicale. Un album qui, bien plus qu’une simple collection de chansons, est une quête vers l’absolu, une invitation à regarder au-delà de l’illusion pour toucher à l’essentiel.

N’attendez plus, embarquez pour ce voyage unique à travers les mots et les mélodies d’un artiste intemporel. Le matériel n’est qu’une illusion : seul compte ce qui résonne au fond de l’âme.
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La renaissance spirituelle de George Harrison : Living in the Material World

Lorsque George Harrison publie Living in the Material World en 1973, il porte déjà le poids d’une histoire musicale marquée par le succès fulgurant des Beatles et par un premier album solo, All Things Must Pass, acclamé par la critique. Avec ce second opus post-Beatles, Harrison s’éloigne des attentes du grand public en privilégiant une approche plus personnelle, presque introspective. Le titre même de l’album, emprunté à un concept hindouiste, annonce la dualité qui parcourt tout le disque : la lutte entre les exigences terrestres et la quête spirituelle. Ce dilemme, George l’explore avec une sincérité désarmante, oscillant entre des morceaux teintés d’angoisse et des moments de méditation musicale. Un voyage au cœur des préoccupations d’un artiste en quête d’élévation.

Le contexte d’écriture : entre succès et désillusion

Après le succès phénoménal de All Things Must Pass, George Harrison se trouve dans une position complexe. Si l’album précédent avait réussi à affirmer son indépendance artistique en dehors des Beatles, il lui avait également apporté une attention médiatique parfois pesante. Dans cette période de transition, Harrison se tourne davantage vers la spiritualité, cherchant un équilibre entre son statut de star et son aspiration à une vie simple et dévouée. Living in the Material World s’impose alors comme un journal intime musical, où chaque chanson est un fragment de sa réflexion sur la célébrité, le karma et le sens de la vie.

Les sessions d’enregistrement commencent en octobre 1972, à un moment où Harrison se remet à peine des excès liés au Concert for Bangladesh, l’un des premiers concerts de charité de cette ampleur. Marqué par cette expérience et par les critiques qui ont suivi, il s’isole dans ses studios Friar Park. Cet environnement intime et isolé favorise une approche plus personnelle, presque méditative, de la création musicale.

Des musiciens de renom, une atmosphère unique

Pour l’enregistrement de Living in the Material World, Harrison s’entoure de musiciens prestigieux. Le batteur Jim Keltner, que l’on retrouve sur des albums de John Lennon et de Bob Dylan, apporte une touche rythmique précise et subtile. Klaus Voormann, ami de longue date et bassiste émérite, assure une continuité sonore avec All Things Must Pass. Le maître du tabla, Zakir Hussain, insuffle une dimension indienne à certains morceaux, rappelant l’attachement de George à la culture orientale.

Mais l’album brille surtout par la présence minimale de Phil Spector, producteur légendaire mais controversé. Si Spector avait fortement influencé le son de All Things Must Pass avec son fameux “mur de son”, il se contente ici d’un rôle secondaire. Harrison, préférant une production plus épurée, joue lui-même la majorité des parties de guitare, de sitar et même de synthétiseur. Cette sobriété apparente renforce le caractère intimiste de l’album, tout en mettant en avant la virtuosité de George et sa capacité à transcender les genres musicaux.

Accueil critique et commercial : un succès mesuré

À sa sortie, Living in the Material World divise les critiques. Certains louent la profondeur spirituelle et la sincérité de Harrison, tandis que d’autres regrettent l’absence de tubes immédiats comme “My Sweet Lord”. Pourtant, l’album se hisse rapidement en tête des classements britanniques et américains, confirmant l’aura de George en tant qu’artiste solo. Le single “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)”, avec son message de paix et de rédemption, devient numéro un aux États-Unis, offrant à Harrison une nouvelle reconnaissance internationale.

Cependant, les ventes, bien que solides, ne rivalisent pas avec celles de All Things Must Pass. Ce relatif recul s’explique par la nature introspective de l’album, qui tranche avec les attentes du public de l’époque, davantage attiré par les rythmes endiablés et les refrains accrocheurs. Pourtant, cette œuvre atypique marque un tournant dans la carrière de George, affirmant son choix de privilégier l’authenticité sur le compromis commercial.

Un disque en avance sur son temps

Au fil des décennies, Living in the Material World a acquis un statut presque culte parmi les fans de George Harrison. Souvent éclipsé par l’aura de All Things Must Pass, il est pourtant considéré par beaucoup comme son œuvre la plus sincère et la plus personnelle. Des chansons comme “Be Here Now” ou “The Light That Has Lighted the World” ont su toucher un public sensible aux questionnements existentiels de l’artiste.

En 2006, la réédition remasterisée de l’album permet à une nouvelle génération de redécouvrir cette pépite spirituelle. Avec un son plus clair et de nombreux bonus, cette version offre un éclairage nouveau sur le processus créatif de Harrison. À l’heure où la musique pop est souvent synonyme de superficialité, l’album se distingue par son ambition philosophique et sa recherche de sens, résonnant avec les préoccupations contemporaines autour de la spiritualité et du matérialisme.

Living in the Material World demeure un témoignage poignant des dilemmes intérieurs d’un artiste en quête de vérité. Dans un monde où la célébrité et la superficialité dominent, George Harrison choisit de suivre un chemin plus ardu, celui de la recherche intérieure et de l’authenticité. Cet album, loin d’être un simple objet de consommation, nous invite à une réflexion profonde sur notre propre relation au monde matériel.

En novembre prochain, la réédition de Living in the Material World sera une nouvelle occasion de redécouvrir cette œuvre audacieuse, à contre-courant, qui continue d’inspirer par son message universel. Un disque qui, à travers les décennies, n’a jamais perdu de sa pertinence et de sa puissance émotionnelle.

À l’écoute de ces morceaux, on ne peut s’empêcher de se questionner : comment, en pleine gloire, un artiste parvient-il à rester fidèle à lui-même ? George Harrison, avec ce disque, nous montre la voie. Un chemin difficile, mais lumineux.

L’album, chanson par chanson

“Give Me Love (Give Me Peace on Earth)” : Un Hymne Spirituel au Service de la Paix

En 1973, George Harrison publie l’album “Living in the Material World”, un chef-d’œuvre qui s’inscrit dans la continuité de son précédent succès, All Things Must Pass. Ce disque, à la fois spirituel et profondément personnel, contient l’un des morceaux les plus emblématiques de l’ex-Beatle : “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)”. Ce titre, qui ouvre l’album, est un véritable plaidoyer pour la paix, un cri du cœur mêlant méditation, compassion et quête de sérénité.

Une Prière Musicale

Avec “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)”, George Harrison nous livre une chanson à la fois simple et universelle. Il ne s’agit pas d’un discours politique ou d’une revendication sociale, mais d’une prière intime et sincère. En quelques mots, Harrison résume sa quête de paix intérieure : Donne-moi de l’amour, donne-moi la paix sur Terre, aide-moi à supporter ce fardeau lourd. L’artiste, qui s’est longtemps engagé dans des causes humanitaires et spirituelles, s’adresse ici à une force supérieure, cherchant à transcender les souffrances de ce monde matériel pour atteindre une forme d’harmonie spirituelle.

« Je veux être conscient de Dieu. C’est vraiment ma seule ambition, tout le reste dans la vie est accessoire. »
— George Harrison, s’exprimant début 1971 à propos de ses projets après le succès de All Things Must Pass.

Le morceau, d’une apparente simplicité, est porté par une mélodie douce et apaisante, accompagnée par la guitare acoustique caractéristique de Harrison. Les accords, fluides et chaleureux, semblent s’envoler vers des hauteurs célestes, tandis que les harmonies vocales enveloppent l’auditeur dans une atmosphère de sérénité. Cette sobriété musicale contraste avec l’intensité émotionnelle des paroles, créant un équilibre subtil entre réflexion introspective et expression artistique.

Un Succès Immédiat

À sa sortie, “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)” rencontre un succès immédiat, se hissant rapidement en tête des charts aux États-Unis, détrônant même le célèbre “My Love” de Paul McCartney et ses Wings. Ce succès commercial témoigne de l’impact universel du message de George Harrison. En effet, en pleine époque de tensions internationales, marquée par la guerre du Vietnam et les conflits sociaux, la chanson résonne comme un appel à l’unité et à la compassion. Le public, en quête d’espoir et de réconfort, s’identifie à ce désir de paix et de compréhension mutuelle.

Mais au-delà des classements et des ventes, c’est la sincérité de Harrison qui touche les cœurs. Contrairement à d’autres artistes engagés de l’époque, il n’essaie pas de convaincre ou de prêcher. Il partage simplement sa propre quête spirituelle, son besoin d’amour et de paix, sans prétention ni artifice. C’est cette authenticité qui confère à “Give Me Love” une place à part dans la discographie de l’ex-Beatle.

Une chanson avec de multiples reprises

Lindsay Planer met en avant deux reprises de la chanson qui méritent l’attention : l’une par Bob Koenig, parue sur son album Prose & Icons en 1996, et l’autre par la chanteuse brésilienne Marisa Monte, également la même année. La version de Monte figure sur son album Barulhinho Bom, plus tard publié dans les pays anglophones sous le titre A Great Noise. En 1998, “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)” a été l’une des cinq chansons de Harrison réinterprétées par les compositeurs Steve Wood et Daniel May pour la bande originale du film documentaire Everest ; une partie de la pièce musicale “The Journey Begins” intègre cette chanson.

Plusieurs artistes, en dehors de Harrison, ont repris ce morceau en concert, dont Elliott Smith et, en avril 2002, Sting, James Taylor et Elton John. Ces trois derniers ont interprété “Give Me Love” lors d’un hommage à Harrison pendant le concert Rock for the Rainforest au Carnegie Hall à New York. Dans ce que Planer qualifie de “version poignante”, Jeff Lynne a interprété la chanson au Concert for George le 29 novembre 2002, un an après le décès de Harrison, au Royal Albert Hall. Lynne était accompagné de musiciens proches de Harrison, tels qu’Eric Clapton, Andy Fairweather-Low, Marc Mann, Jim Keltner, Dhani Harrison, ainsi que Niles et Kissoon.

Dave Davies des Kinks a contribué avec sa version de “Give Me Love” à la compilation collective Songs from the Material World: A Tribute to George Harrison en 2003. Davies, qui se montre habituellement réticent à interpréter des morceaux d’autres artistes, a indiqué qu’il avait fait une “exception” pour rendre hommage à Harrison, qu’il considérait non seulement comme un talent musical exceptionnel, mais aussi comme une âme évoluée ayant partagé sans crainte sa vision spirituelle avec le monde. Il a ensuite inclus cette interprétation dans son album Kinked sorti en 2006.

En 2010, la chanteuse de Broadway Sherie Rene Scott a utilisé “Give Me Love” comme pièce finale de son spectacle autobiographique Everyday Rapture. Le chanteur canadien Ron Sexsmith a lui aussi intégré la chanson à ses performances live ; une de ses versions est apparue sur Harrison Covered, un CD hommage accompagné du numéro de novembre 2011 du magazine Mojo. En janvier 2017, le groupe Avett Brothers a interprété “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)” lors de leur passage dans The Late Show with Stephen Colbert.

En 2020, Disney+ a sorti le film Stargirl, et Grace VanderWaal a repris “Give Me Love” pendant le générique de fin, cette version étant également incluse dans la bande originale du film.

Une Dimension Spirituelle Profonde

La spiritualité a toujours occupé une place centrale dans la vie et l’œuvre de George Harrison. Initié à la philosophie indienne et au bouddhisme durant les années Beatles, il n’a cessé de puiser dans ces enseignements pour nourrir sa musique. “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)” en est un parfait exemple. La répétition des mots, la simplicité du langage et l’intention derrière chaque note rappellent les mantras indiens, ces chants sacrés destinés à apaiser l’esprit et à élever l’âme.

« George avait un toucher magnifique à la slide [guitare]… Quand j’entends certaines chansons sur lesquelles il jouait de la slide, cela me transporte immédiatement quelque part… »
— Le batteur Jim Keltner, dans le segment “Give Me Love” du documentaire George Harrison: Living in the Material World de Martin Scorsese.

Dans un monde dominé par les préoccupations matérielles, George Harrison invite ses auditeurs à se tourner vers l’intérieur, à rechercher la paix et l’amour en eux-mêmes. Comme il le disait lui-même : J’essaie de m’élever au-delà de ce monde de dualité, de trouver l’unité dans l’amour et la conscience. C’est cette aspiration à transcender les conflits et les divisions qui fait de “Give Me Love” un hymne intemporel, capable de toucher toutes les générations.

Ils ont participé à l’enregistrement

  • George Harrison – chant principal, guitare acoustique, guitare slide, chœurs
    Nicky Hopkins – piano
    Gary Wright – harmonium
    Klaus Voormann – guitare basse
    Jim Keltner – batterie

Une Influence Durable

Plus de cinquante ans après sa sortie, “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)” continue d’inspirer. De nombreux artistes ont repris ce titre, rendant hommage à l’universalité de son message. Des artistes comme Elton John, Billy Preston ou encore Jeff Lynne, qui ont tous collaboré avec Harrison, ont exprimé leur admiration pour cette chanson. Elle a également été utilisée dans diverses campagnes humanitaires et lors de rassemblements pour la paix, illustrant l’impact durable de l’œuvre de George Harrison.

Avec “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)”, George Harrison nous rappelle que la paix et l’amour commencent en chacun de nous. En cette période troublée, où les tensions et les divisions semblent omniprésentes, ce message résonne avec une pertinence renouvelée. Il nous invite à prendre un moment pour réfléchir, pour nous reconnecter avec notre humanité et, peut-être, pour trouver un peu de cette paix intérieure que Harrison cherchait désespérément à partager.

Car, comme le dit si bien Harrison, avec assez d’amour, tout est possible.

Paroles de la chanson

Give me love
Give me love
Give me peace on earth
Give me light
Give me life
Keep me free from birth
Give me hope
Help me cope, with this heavy load
Trying to, touch and reach you with
Heart and soul
My lord
Please take hold of my hand, that
I might understand you
Won’t you please
Oh won’t you
Give me love
Give me love
Give me peace on earth
Give me light
Give me life
Keep me free from birth
Give me hope
Help me cope, with this heavy load
Trying to, touch and reach you with
Heart and soul
My lord
Won’t you please
Oh won’t you
Give me love
Give me love
Give me peace on earth
Give me light
Give me life
Keep me free from birth
Give me hope
Help me cope, with this heavy load
Trying to, touch and reach you with
Heart and soul
Give me love
Give me love
Give me peace on earth
Give me light
Give me life
Keep me free from birth
Give me hope
Help me cope, with this heavy load
Trying to, touch and reach you with
Heart and soul

Traduction de la chanson

Donne-moi de l’amour
Donne-moi de l’amour
Donne-moi la paix sur Terre
Donne-moi de la lumière
Donne-moi la vie
Garde-moi libre de la naissance
Donne-moi de l’espoir
Aide-moi à faire face à ce lourd fardeau
En essayant de te toucher, de t’atteindre avec
Mon cœur et mon âme
Mon Seigneur
S’il te plaît, prends ma main, afin que
Je puisse te comprendre
Ne veux-tu pas, s’il te plaît
Oh, ne veux-tu pas
Donne-moi de l’amour
Donne-moi de l’amour
Donne-moi la paix sur Terre
Donne-moi de la lumière
Donne-moi la vie
Garde-moi libre de la naissance
Donne-moi de l’espoir
Aide-moi à faire face à ce lourd fardeau
En essayant de te toucher, de t’atteindre avec
Mon cœur et mon âme
Mon Seigneur
Ne veux-tu pas, s’il te plaît
Oh, ne veux-tu pas
Donne-moi de l’amour
Donne-moi de l’amour
Donne-moi la paix sur Terre
Donne-moi de la lumière
Donne-moi la vie
Garde-moi libre de la naissance
Donne-moi de l’espoir
Aide-moi à faire face à ce lourd fardeau
En essayant de te toucher, de t’atteindre avec
Mon cœur et mon âme
Donne-moi de l’amour
Donne-moi de l’amour
Donne-moi la paix sur Terre
Donne-moi de la lumière
Donne-moi la vie
Garde-moi libre de la naissance
Donne-moi de l’espoir
Aide-moi à faire face à ce lourd fardeau
En essayant de te toucher, de t’atteindre avec
Mon cœur et mon âme

“Sue Me, Sue You Blues” : George Harrison et la Bataille Juridique des Beatles

Lorsque l’on parle de George Harrison, on pense souvent à sa quête spirituelle, à ses mélodies envoûtantes et à ses textes empreints de sagesse. Pourtant, en 1973, l’ex-Beatle nous livre un morceau bien différent avec “Sue Me, Sue You Blues”, tiré de l’album “Living in the Material World”. Cette chanson, aussi incisive que sarcastique, est une réponse directe aux démêlés judiciaires qui ont marqué la fin des Beatles et l’après-groupe. Elle révèle un Harrison acerbe, loin de l’image paisible du ‘quiet Beatle’, prêt à en découdre avec les absurdités du système légal.

Une Satire de la Guerre des Avocats

La dissolution des Beatles n’a pas été un simple acte administratif ; elle a engendré une série de procès interminables, opposant les membres du groupe à leur manager Allen Klein, mais aussi entre eux. “Sue Me, Sue You Blues” est une réaction directe à cette situation complexe et douloureuse. Harrison y dénonce avec amertume l’intervention des avocats dans la gestion des affaires du groupe, mettant en lumière le contraste entre la camaraderie créative des débuts et le chaos juridique de la fin.

Le texte de la chanson est truffé de jeux de mots et de références aux procédures légales : Sue me, sue you, that’s what you wanna do, chante-t-il avec un sourire en coin. La mélodie bluesy, ponctuée de slides de guitare caractéristiques, ajoute à l’ironie du propos. Harrison se moque de l’absurdité de la situation, où les anciennes amitiés se transforment en combats juridiques acharnés. La chanson elle-même devient un exutoire, un moyen pour lui de digérer cette trahison et cette désillusion profonde.

La Fin des Illusions

Si “Sue Me, Sue You Blues” sonne comme un règlement de comptes, elle est aussi le reflet de la déception de Harrison face à l’effondrement du rêve collectif qu’étaient les Beatles. Comme il le dit dans le texte : You serve me and I’ll serve you / Swing your partners, all get screwed, tout le monde se retrouve piégé dans ce tourbillon de procès, où la danse tourne vite au cauchemar. C’est une perte d’innocence brutale pour un groupe qui avait prôné l’amour et la paix, et qui se retrouve désormais à batailler sur des questions de contrats et de droits.

Harrison ne se contente pas d’accuser ; il se montre lucide sur son propre rôle dans ce drame. Bring your lawyer and I’ll bring mine / Get together and we could have a bad time, ironise-t-il. Le ton sarcastique, presque désabusé, montre qu’il n’est pas dupe des enjeux financiers qui se cachent derrière ces querelles. C’est une critique amère du milieu musical, où les idéaux se font souvent écraser par les logiques de pouvoir et d’argent.

Un Écho à “Taxman” et aux Désillusions du Show-Business

En écoutant “Sue Me, Sue You Blues”, il est difficile de ne pas penser à “Taxman”, une autre chanson de Harrison qui dénonçait déjà, en 1966, les abus d’un système injuste, cette fois-ci le système fiscal britannique. Là encore, il utilise le blues pour exprimer son mécontentement, son sentiment d’impuissance face à des institutions qui le dépassent. Mais alors que “Taxman” restait dans le domaine du commentaire social, “Sue Me, Sue You Blues” est beaucoup plus personnel et douloureux. C’est la chronique d’un rêve brisé, celui d’une collaboration artistique et humaine qui s’effondre sous le poids des intérêts divergents.

La musique elle-même, avec ses riffs de guitare nerveux et son rythme syncopé, reflète cette tension. Loin des envolées spirituelles de “My Sweet Lord” ou de la douceur mélodique de “Something”, Harrison adopte ici un ton direct, sans fioritures, comme pour mieux souligner l’absurdité de la situation. La colère est palpable, mais elle est aussi teintée d’une certaine résignation, comme si Harrison avait déjà accepté l’inéluctable : l’aventure des Beatles appartient désormais au passé, et il est temps de tourner la page.

Un Reflet de l’Âge d’Or du Rock et de ses Travers

Sortie en pleine époque des seventies, “Sue Me, Sue You Blues” s’inscrit dans une période où les procès entre musiciens et maisons de disques se multiplient. Les années 70, âge d’or du rock mais aussi de ses excès, voient de nombreuses disputes juridiques éclater, que ce soit autour des droits d’auteur, des contrats d’enregistrement ou des royalties. Harrison, avec son regard acéré et son humour noir, capte parfaitement cette atmosphère de suspicion et de trahison.

Mais au-delà du cas spécifique des Beatles, la chanson résonne comme une critique plus large de l’industrie musicale. Une industrie qui, derrière ses paillettes et son glamour, peut se révéler impitoyable, broyant les artistes sous des montagnes de paperasse et de batailles judiciaires. En exposant ces réalités sordides, Harrison met en lumière la face cachée de la célébrité, loin des strass et des sourires de façade.

Un Message Toujours Actuel

Aujourd’hui encore, “Sue Me, Sue You Blues” garde toute sa pertinence. Les querelles judiciaires n’ont pas disparu, et l’industrie musicale continue de se débattre avec les mêmes problèmes de droits et de contrats. Que ce soit le conflit entre les artistes et les plateformes de streaming, ou les procès entre musiciens pour des questions de plagiat, la chanson de Harrison trouve toujours un écho dans notre époque.

Plus qu’un simple morceau de son répertoire, “Sue Me, Sue You Blues” est un témoignage unique sur les contradictions et les désillusions du monde de la musique. En tournant en dérision ses propres déboires, George Harrison nous offre une leçon d’humilité et de lucidité, rappelant que même les plus grands peuvent être rattrapés par les pièges du succès.

Un morceau à réécouter avec attention, pour savourer toute l’ironie d’un artiste qui, derrière sa guitare et son humour grinçant, n’a jamais cessé de chercher la vérité, même au cœur du chaos.

Paroles de la chanson

You serve me
And I’ll serve you
Swing your partners, all get screwed
Bring your lawyer
And I’ll bring mine
Get together, and we could have a bad time
It’s affidavit swearing time
Sign it on the dotted line
Hold your Bible in your hand
Now all that’s left is to
Find yourself a new band
We’re gonna play the sue me, sue
You blues
We’re gonna play the sue me, sue
You blues
Hold the block on money flow
Move it into joint escrow
Court receiver, laughs, and thrills
But in the end we just pay those
Lawyers theit bills
When you serve me
And I serve you
Swing your partners, all get screwed
Bring your lawyer
And I’ll bring mine
Get together, and we could have
A bad time
We’re gonna play the sue me, sue
You blues
I’m tired of playing the
Sue Me, Sue You Blues

Traduction de la chanson

Tu me sers,
Et je te servirai,
Faites tourner vos partenaires, tout le monde se fait avoir.
Amène ton avocat,
J’amènerai le mien,
Réunissons-nous et nous pourrions passer un mauvais moment.
C’est l’heure des serments sous serment,
Signe sur la ligne pointillée,
Tiens ta Bible dans ta main,
Il ne reste plus qu’à
Te trouver un nouveau groupe.
Nous allons jouer le blues « Poursuis-moi, je te poursuis ».
Nous allons jouer le blues « Poursuis-moi, je te poursuis ».

Bloque le flux de l’argent,
Place-le dans un compte séquestre commun,
Le séquestre judiciaire rit et s’amuse,
Mais au final, on paie simplement les factures
De ces avocats.
Quand tu me sers,
Et que je te sers,
Faites tourner vos partenaires, tout le monde se fait avoir.
Amène ton avocat,
J’amènerai le mien,
Réunissons-nous et nous pourrions
Passer un mauvais moment.
Nous allons jouer le blues « Poursuis-moi, je te poursuis ».
Je suis fatigué de jouer au
Blues « Poursuis-moi, je te poursuis ».

“The Light That Has Lighted the World” : George Harrison face à la Gloire et la Spiritualité

Avec “The Light That Has Lighted the World”, George Harrison nous offre une chanson introspective et émotive, reflétant son évolution personnelle et artistique après la séparation des Beatles. Tiré de l’album “Living in the Material World” (1973), ce morceau explore les thèmes de la célébrité, de la solitude et de la quête de sens, des thèmes qui étaient au cœur des préoccupations de Harrison à cette époque. Alors que le succès l’avait placé sous les feux des projecteurs, il aspirait à un équilibre entre son statut de star et sa recherche de spiritualité.

Un Hymne à la Vérité Intérieure

Dans “The Light That Has Lighted the World”, George Harrison chante le contraste entre sa vie publique et ses aspirations spirituelles. Le morceau débute par des paroles pleines de mélancolie : I’ve heard how some people have said that I’ve changed / That I’m not what I was, how it really is a shame. Cette réflexion sur le changement évoque les critiques et les incompréhensions auxquelles il a dû faire face après s’être éloigné de l’image du Beatle souriant et discret pour se plonger dans des préoccupations plus spirituelles et philosophiques.

Pour Harrison, ces accusations de “changement” étaient le reflet d’un malentendu plus profond. Son parcours spirituel, qui l’a conduit vers la méditation, la pratique du yoga et les enseignements indiens, ne signifiait pas un reniement de son passé musical, mais bien une évolution naturelle. Comme il le chante plus loin : But oh, how I’ve tried to keep it inside / And it will be a long time before I find peace of mind. Ces paroles révèlent la difficulté de concilier la lumière intérieure, cette quête de vérité, avec les attentes du public et de l’industrie musicale.

Une Musique à la Croisée des Chemins

Musicalement, “The Light That Has Lighted the World” est à l’image de son message : épuré et méditatif. La mélodie, portée par un piano délicat et la guitare slide caractéristique de Harrison, crée une atmosphère à la fois douce et mélancolique. L’arrangement est minimaliste, laissant toute la place à la voix de George, fragile mais déterminée. Cette sobriété musicale contraste avec les compositions plus ambitieuses de son précédent album, All Things Must Pass, comme pour signifier un retour à l’essentiel, à la recherche de simplicité et d’authenticité.

Le choix d’une instrumentation réduite souligne aussi la dimension introspective du morceau. Ici, pas de grand orchestre ou de chœurs éclatants, mais une voix qui semble se frayer un chemin à travers les doutes et les interrogations. C’est un dialogue intérieur, une méditation mise en musique. La guitare slide, qui intervient par touches discrètes, devient presque un écho à la voix de George, ajoutant une nuance de sérénité et de résignation.

Un Écho de Solitude

Si Harrison parle souvent de lumière, le titre de la chanson, “The Light That Has Lighted the World”, peut aussi être interprété comme une métaphore de sa propre expérience. La lumière dont il parle n’est pas seulement celle de la célébrité, mais aussi celle de la conscience et de la compréhension spirituelle. Mais cette lumière, bien qu’elle ait éclairé son chemin, l’a aussi isolé, le séparant des autres et de leurs attentes.

Le morceau exprime une forme de solitude, celle de l’artiste qui, après avoir goûté au succès mondial, choisit de se tourner vers l’intérieur. Les critiques à son encontre, qu’il aborde dans les premières lignes de la chanson, résonnent comme le prix à payer pour avoir suivi sa propre voie, pour avoir osé s’écarter des sentiers battus. Won’t somebody please help me understand / This strange and confusing dream?, implore-t-il, comme un cri du cœur face à l’incompréhension générale.

Une Réponse à ses Détracteurs

Lorsque George Harrison a commencé à introduire des éléments de la culture et de la spiritualité indiennes dans sa musique, notamment avec des morceaux comme “Within You Without You”, il a souvent été perçu comme le “Beatle mystique”, un rôle qui, s’il lui correspondait en partie, ne reflétait pas toute la complexité de son parcours. “The Light That Has Lighted the World” est en quelque sorte sa réponse à ceux qui lui reprochaient d’avoir changé, de s’être “égaré”. Mais loin de se justifier, Harrison se contente de partager son ressenti, sans amertume, avec une acceptation presque sereine de cette situation.

Comme il le disait lui-même dans une interview : J’ai choisi de suivre un chemin différent, et je comprends que certains ne l’acceptent pas. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Ces mots traduisent bien l’esprit de la chanson : un refus de se conformer aux attentes, de sacrifier sa propre vérité sur l’autel de la popularité. C’est cette intégrité artistique et personnelle qui fait de George Harrison un artiste à part, capable de toucher les âmes par la sincérité de sa démarche.

Un Message Universel

Bien que “The Light That Has Lighted the World” soit ancré dans l’expérience personnelle de George Harrison, son message résonne bien au-delà de sa propre histoire. Nous sommes tous, à un moment ou à un autre, confrontés à cette tension entre ce que nous sommes et ce que les autres attendent de nous. La lumière dont parle Harrison, c’est celle de la vérité intérieure, celle qui nous guide malgré les doutes, les critiques et les incompréhensions.

C’est un appel à rester fidèle à soi-même, à ne pas se laisser éblouir par les mirages du succès ou de l’approbation extérieure. En ce sens, la chanson s’inscrit parfaitement dans la philosophie de Harrison, qui a toujours cherché, au-delà des apparences, à atteindre une forme de paix et de sagesse. Comme il le disait si bien : La seule chose qui compte vraiment, c’est ce que vous ressentez au fond de vous.

Avec “The Light That Has Lighted the World”, George Harrison nous offre un moment de grâce et de réflexion, un témoignage sincère de sa quête spirituelle, et un rappel de l’importance de rester fidèle à soi-même, coûte que coûte.

Paroles de la chanson

I’ve heard how some people, have said
That I’ve changed
That I’m not what I was
How it really is a shame
The thoughts in their heads,
Manifest on their brow
Like bad scars from ill feelings
They themselves arouse
So hateful of anyone that is happy
Or ‘free’
They live all their lives,
Without looking to see
The light that has lighted the world
It’s funny how people, just won’t
Accept change
As if nature itself – they’d prefer
Re-arranged
So hard to move on
When you’re down in a hole
Where there’s so little chance,
To experience soul
I’m grateful to anyone,
That is happy or ‘free’
For giving me hope
While I’m looking to see
The light that has lighted the world

Traduction de la chanson

J’ai entendu dire que certaines personnes
Affirment que j’ai changé,
Que je ne suis plus ce que j’étais,
Et que c’est vraiment dommage.
Les pensées dans leur tête
Se lisent sur leur front,
Comme de mauvaises cicatrices causées par des sentiments négatifs
Qu’ils suscitent eux-mêmes.
Ils détestent tant ceux qui sont heureux
Ou “libres”.
Ils passent leur vie entière
Sans chercher à voir
La lumière qui a illuminé le monde.
C’est étrange comme les gens refusent
D’accepter le changement,
Comme si la nature elle-même – ils préfèreraient
La réarranger.
Il est si difficile d’avancer
Quand on est au fond du trou,
Où il y a si peu de chance
De découvrir son âme.
Je suis reconnaissant envers tous ceux
Qui sont heureux ou “libres”,
Car ils me donnent de l’espoir
Alors que je cherche à voir
La lumière qui a illuminé le monde.

“Don’t Let Me Wait Too Long” : George Harrison et l’Attente d’un Amour Inconditionnel

Au milieu de l’album “Living in the Material World”, George Harrison nous gratifie d’un joyau méconnu : “Don’t Let Me Wait Too Long”. Ce morceau, qui contraste avec les réflexions spirituelles et introspectives du reste de l’album, est une chanson d’amour enjouée, presque légère, où Harrison exprime avec tendresse son impatience face à l’attente d’un amour réciproque et inconditionnel. Pourtant, malgré sa mélodie enlevée et son refrain accrocheur, ce titre n’a jamais connu le succès qu’il méritait, restant dans l’ombre des autres compositions plus célèbres de l’ex-Beatle.

Une Chanson d’Amour Optimiste

Dans “Don’t Let Me Wait Too Long”, George Harrison revient à un thème universel : l’amour. Contrairement à des morceaux plus sombres ou spirituels, cette chanson est une déclaration simple et sincère, où il supplie son interlocuteur de ne pas le faire attendre trop longtemps pour obtenir cet amour tant désiré. How I wish I could see you now / You’ve got me thinking about the times we used to have, chante-t-il, avec une douce nostalgie. Loin de la mélancolie, cependant, Harrison transmet une énergie joyeuse, une impatience presque juvénile, ce qui donne au morceau un caractère particulièrement rafraîchissant.

La musique, avec son rythme entraînant et ses harmonies vocales lumineuses, évoque les sonorités des années 60, rappelant par moments les productions des Beatles. La structure du morceau, avec son refrain simple et mémorable, et son pont mélodique élégant, démontre tout le savoir-faire de Harrison en matière de composition. Pourtant, malgré son potentiel évident, la chanson n’a jamais été publiée en single, un choix qui reste encore aujourd’hui un mystère pour de nombreux fans.

Un Paradoxe Musical

Ce qui frappe dans “Don’t Let Me Wait Too Long”, c’est ce contraste entre la légèreté de la mélodie et la profondeur de l’émotion exprimée. Sous l’apparente simplicité des paroles se cache une véritable quête de connexion, une aspiration à un amour authentique qui transcende les doutes et les incertitudes. Oh baby, make me feel like you did before, implore Harrison, révélant la vulnérabilité de celui qui attend une réponse, un signe de cet amour réciproque.

Cette tension entre espoir et appréhension, entre la joie de l’anticipation et la peur de l’attente, donne au morceau toute sa force émotionnelle. Harrison, qui s’était souvent montré réticent à exprimer ses sentiments personnels dans ses chansons, se dévoile ici avec une sincérité désarmante. Ce n’est plus le mystique en quête de vérité absolue que l’on entend, mais l’homme, avec ses faiblesses et ses désirs.

Un Hommage à l’Influence Pop

Musicalement, “Don’t Let Me Wait Too Long” est un clin d’œil aux racines pop de Harrison. L’arrangement, avec ses guitares rythmées et ses harmonies vocales impeccables, rappelle les classiques des Beatles, tout en intégrant des éléments plus modernes, notamment dans la production. La voix de Harrison, claire et posée, navigue avec aisance entre les couplets et le refrain, transmettant cette émotion brute avec une simplicité qui touche immédiatement l’auditeur.

Les sessions d’enregistrement de l’album “Living in the Material World” ont été marquées par un perfectionnisme quasi obsessionnel de la part de George Harrison. Chaque détail, chaque note, a été minutieusement travaillé pour atteindre l’équilibre parfait entre émotion et musicalité. “Don’t Let Me Wait Too Long” en est un exemple frappant : malgré son apparence spontanée, le morceau témoigne d’une maîtrise totale de la composition et de l’arrangement. Harrison parvient à créer une atmosphère lumineuse et apaisante, tout en laissant transparaître une certaine urgence, un désir profond de connexion.

Un Titre qui Aurait Dû Être un Single

Malgré ses qualités évidentes, “Don’t Let Me Wait Too Long” n’a jamais été publié en tant que single. Selon certaines sources, cette décision aurait été influencée par des problèmes contractuels avec la maison de disques, mais aucune explication officielle n’a jamais été donnée. Pour beaucoup de fans et de critiques, ce choix reste incompréhensible, tant la chanson possède tous les attributs d’un hit potentiel.

En effet, avec ses paroles accessibles, sa mélodie accrocheuse et son rythme entraînant, “Don’t Let Me Wait Too Long” avait tout pour devenir l’un des succès phares de l’album. Le fait qu’elle soit restée relativement méconnue souligne une certaine ironie, car Harrison, en demandant de ne pas être laissé à attendre trop longtemps, se retrouve lui-même pris dans l’attente d’une reconnaissance qu’il n’a jamais pleinement obtenue pour ce morceau.

Un Message Universel

En dépit de son contexte particulier, “Don’t Let Me Wait Too Long” véhicule un message universel : celui de l’attente et de l’espoir en l’amour. Que ce soit l’attente d’un amour romantique, d’une amitié ou même d’une réponse spirituelle, chacun peut se reconnaître dans cette supplication douce-amère. C’est peut-être ce qui donne à la chanson sa force intemporelle : elle parle à cette partie de nous qui, malgré les déceptions et les incertitudes, continue d’espérer, de croire que cet amour, sous quelque forme que ce soit, finira par se manifester.

Alors, même si “Don’t Let Me Wait Too Long” n’a jamais brillé sur les ondes comme elle le méritait, elle reste un trésor caché de la discographie de George Harrison, une perle rare qui, à chaque écoute, nous rappelle l’importance de ne jamais perdre espoir, même lorsque l’attente se fait longue.

Paroles de la chanson

I love you
Baby, so don’t let me wait too long
I love you
Baby, so don’t let me wait too long
I miss you
Baby, so don’t let me wait too long
I miss you
Baby, so don’t let me wait too long
Till you’re here by my side
Now only you know how to dry up all of those tears that I’ve cried
Here, with your love
Now only you know how to lay it down like it came from above
You know it’s you who I love
Now don’t let me wait too long
Now don’t let me wait too long
Now don’t let me wait too long
Now don’t let me wait too long
Till you’re here by my side
Now only you know how to dry eye up all of those tears that I’ve cried
Here, with your love
Now only you know how to lay it there like it came from above
You know it’s you that I love
So don’t let me wait too long
Now don’t let me wait too long
I miss you
Baby, so don’t let me wait too long
I miss you
Baby, so don’t let me wait
Don’t let me wait
Don’t let me wait too long

Traduction de la chanson

Je t’aime,
Bébé, alors ne me fais pas attendre trop longtemps.
Je t’aime,
Bébé, alors ne me fais pas attendre trop longtemps.
Tu me manques,
Bébé, alors ne me fais pas attendre trop longtemps.
Tu me manques,
Bébé, alors ne me fais pas attendre trop longtemps.

Jusqu’à ce que tu sois là, à mes côtés,
Toi seule sais comment sécher toutes les larmes que j’ai versées.
Ici, avec ton amour,
Toi seule sais comment le poser là, comme s’il venait d’en haut.
Tu sais que c’est toi que j’aime,
Alors ne me fais pas attendre trop longtemps.
Ne me fais pas attendre trop longtemps.
Ne me fais pas attendre trop longtemps.
Ne me fais pas attendre trop longtemps.

Jusqu’à ce que tu sois là, à mes côtés,
Toi seule sais comment sécher toutes les larmes que j’ai versées.
Ici, avec ton amour,
Toi seule sais comment le déposer là, comme s’il venait d’en haut.
Tu sais que c’est toi que j’aime,
Alors ne me fais pas attendre trop longtemps.
Ne me fais pas attendre trop longtemps.

Tu me manques,
Bébé, alors ne me fais pas attendre trop longtemps.
Tu me manques,
Bébé, alors ne me fais pas attendre…
Ne me fais pas attendre…
Ne me fais pas attendre trop longtemps.

“Who Can See It” : Le Cri du Cœur de George Harrison face à l’Incompréhension

Dans l’album “Living in the Material World” (1973), George Harrison se livre avec une intensité émotionnelle rare. Parmi les chansons introspectives et spirituelles qui composent cet opus, “Who Can See It” se distingue par sa puissance dramatique et son lyrisme poignant. Ce morceau, qui n’a jamais eu la reconnaissance commerciale qu’il méritait, est une déclaration personnelle de l’artiste face à l’incompréhension et à l’isolement qu’il a ressenti après la séparation des Beatles et son immersion dans une spiritualité plus profonde.

Un Portrait de l’Artiste en Solitaire

“Who Can See It” est une chanson dans laquelle Harrison exprime sa frustration face à ceux qui ne parviennent pas à comprendre son parcours spirituel et personnel. Il y dénonce, sans amertume mais avec une mélancolie palpable, le fossé qui s’est creusé entre lui et ses anciens fans, ses amis, voire ses collègues musiciens. I’ve lived in the light of the Lord, it’s been a long, long time, chante-t-il, comme pour rappeler qu’il a suivi une voie qui n’est pas celle du commun des mortels, une voie souvent mal perçue ou mal interprétée.

Musicalement, le morceau est porté par une orchestration majestueuse, avec des arrangements de cordes et des chœurs qui rappellent les grandes ballades de l’époque des Beatles. La voix de Harrison, plus vulnérable que jamais, se déploie avec une intensité rare, traduisant une émotion à fleur de peau. Chaque note, chaque inflexion de sa voix semble chargée d’une douleur contenue, d’un sentiment d’incompréhension qui l’habite.

Un Texte Profondément Personnel

Les paroles de “Who Can See It” résonnent comme un cri du cœur, une tentative de se faire entendre malgré le bruit ambiant. Harrison évoque le poids de son passé, les critiques, les attentes déçues : You say I’m different now, well why don’t you just try to find out / What’s going on in my heart?. Ces lignes témoignent de son désir de se libérer des étiquettes qui lui ont été collées, des stéréotypes du “quiet Beatle” ou du “mystique” qu’il a souvent rejetés. Il aspire à être vu pour ce qu’il est réellement, au-delà des apparences et des préjugés.

Dans cette quête de compréhension, Harrison ne cache pas sa déception face à ceux qui l’ont jugé ou trahi. They say I’m different now, but who can see it?, répète-t-il, comme une question rhétorique à laquelle il sait qu’il n’y a pas de réponse simple. Cette douleur, cette solitude qu’il exprime, trouvent leur origine dans les années tumultueuses qui ont suivi la dissolution des Beatles, lorsque chaque membre du groupe a dû se reconstruire et se redéfinir en tant qu’artiste solo.

Une Mélodie Épique

Le morceau se distingue également par son arrangement musical, qui contraste avec la sobriété des autres titres de l’album. L’utilisation des cordes, dirigées par John Barham, confère à la chanson une dimension presque cinématographique, un souffle épique qui amplifie l’émotion du texte. La mélodie, d’une beauté classique, évoque par moments les grandes compositions de McCartney, tout en gardant la touche personnelle et unique de Harrison.

La progression harmonique, tout en nuances et en subtilité, traduit l’intensité de cette introspection. Les crescendos orchestraux qui ponctuent le morceau semblent porter la voix de Harrison vers des sommets, comme pour mieux traduire l’ampleur de son sentiment de solitude et d’incompréhension. C’est un morceau à la fois intime et grandiose, qui mêle habilement la mélancolie et la révolte, le désespoir et l’espoir.

Un Message de Résilience

Pourtant, malgré cette tristesse apparente, “Who Can See It” n’est pas une chanson de désespoir. Au contraire, elle porte en elle un message de résilience, de fidélité à soi-même. Harrison, tout en reconnaissant la douleur de ne pas être compris, affirme son choix de suivre sa propre voie, coûte que coûte. And my mind will never be the same, déclare-t-il, signifiant par là qu’il a accepté son évolution, sa transformation intérieure, même si elle le conduit à s’éloigner de certains.

Ce refus de se compromettre, de céder aux pressions extérieures, est au cœur de la démarche artistique de Harrison. Loin de renier son passé, il cherche à l’intégrer dans un cheminement plus large, plus spirituel. “Who Can See It” devient alors une sorte de manifeste personnel, une profession de foi dans laquelle il revendique son droit à être différent, à explorer des territoires musicaux et spirituels que peu sont prêts à comprendre.

Une Émotion Toujours Intacte

Avec le recul, il est étonnant de constater à quel point cette chanson, pourtant peu médiatisée à l’époque, continue de toucher ceux qui la découvrent aujourd’hui. Peut-être parce qu’elle exprime des sentiments universels : la quête de soi, le besoin de reconnaissance, la douleur de l’incompréhension. George Harrison, en ouvrant son cœur avec une telle sincérité, nous offre un moment de vérité rare, un instant de pure émotion musicale.

Alors, pour tous ceux qui se sentent parfois incompris ou jugés, “Who Can See It” est une invitation à persévérer, à suivre sa propre lumière, même lorsque le monde semble aveugle à notre vérité intérieure.

Paroles de la chanson

I’ve been held up,
I’ve been run down
I can see quite clearly now
Through those past years,
When I played towing the line.
I only ask, that what I feel,
Should not be denied me now,
As it’s been earned, and
I have seen my life belongs to me
My love belongs to who can see it
I’ve lived in fear,
I’ve been out there,
I’ve been ’round and
Seen my share
Of this sad world
And all the hate,
That it’s stirred
I only ask,
That what I know,
Should not be denied me now
As it’s been learned,
And I have seen my life belongs to me
My love belongs to who can see it
I only ask, that what I feel,
Should not be denied me now
As it’s been earned, and
I have seen my life belongs to me
My love belongs to who can see it.
My love belongs to who

Traduction de la chanson

J’ai été retenu,
J’ai été rabaissé,
Je peux maintenant voir clairement
À travers ces années passées,
Quand je suivais aveuglément la ligne tracée.
Je demande seulement que ce que je ressens
Ne me soit pas refusé maintenant,
Car cela m’a été mérité, et
J’ai compris que ma vie m’appartient,
Que mon amour appartient à ceux qui peuvent le voir.

J’ai vécu dans la peur,
J’ai été dehors,
J’ai fait le tour et
J’ai vu ma part
De ce monde triste
Et de toute la haine
Qu’il a attisée.
Je demande seulement
Que ce que je sais
Ne me soit pas refusé maintenant,
Car cela m’a été appris, et
J’ai compris que ma vie m’appartient,
Que mon amour appartient à ceux qui peuvent le voir.

Je demande seulement que ce que je ressens
Ne me soit pas refusé maintenant,
Car cela m’a été mérité, et
J’ai compris que ma vie m’appartient,
Que mon amour appartient à ceux qui peuvent le voir.
Mon amour appartient à ceux qui…

“Living in the Material World” : George Harrison face aux Illusions du Monde Matériel

La chanson “Living in the Material World”, qui donne son titre à l’album de 1973, est une œuvre centrale dans la discographie de George Harrison. Elle exprime avec une lucidité poignante la lutte intérieure de l’artiste pour trouver un équilibre entre les tentations de la vie matérielle et sa quête spirituelle. Ce morceau, à la fois ironique et sincère, dévoile un Harrison tiraillé entre son succès phénoménal avec les Beatles et son désir de transcender les illusions du monde physique.

Une Dualité Permanente

Dès les premiers vers, Harrison expose cette contradiction : I’m living in the material world / And I am a material boy. L’artiste joue ici avec les mots, parodiant le célèbre tube de Madonna “Material Girl”, mais avec une ironie bien plus profonde. Alors qu’il évoque les pièges de la richesse et de la célébrité, il souligne également son propre rôle dans ce jeu, reconnaissant son implication dans ce “monde matériel” dont il critique pourtant les excès.

Le morceau est porté par une instrumentation riche, mêlant des influences rock, blues et indiennes. La guitare slide de Harrison, qui devient un instrument phare de sa carrière solo, accompagne une rythmique entraînante et des percussions percutantes. Le tout est agrémenté par la présence de l’harmonium, instrument traditionnel indien, qui confère une dimension méditative au morceau, rappelant les racines spirituelles de l’artiste.

Un Regard Critique sur le Passé

Dans “Living in the Material World”, George Harrison n’hésite pas à revenir sur son passé avec les Beatles et la frénésie qui les entourait. Met them all here in the material world / John and Paul here in the material world, chante-t-il, évoquant ses anciens compagnons de route. Il se souvient des débuts modestes du groupe, et de la manière dont ils ont été propulsés au sommet, devenant des icônes culturelles malgré eux. Harrison montre ici un certain détachement, presque une amertume, face à cette célébrité qu’il a toujours considérée comme une cage dorée.

Le texte de la chanson est truffé de références à ses expériences personnelles. Il y parle de la pression de l’industrie musicale, de la quête de spiritualité et de la difficulté à rester fidèle à ses valeurs. Though we started out quite poor / We got Richie on a tour, lance-t-il, en faisant référence à Ringo Starr (Richie étant son prénom), soulignant l’évolution rapide des Beatles, de jeunes musiciens insouciants à stars mondiales soumises aux aléas du show-business.

La Quête Spirituelle de Harrison

Harrison oppose constamment le matériel et le spirituel. Tandis que les Beatles s’éloignaient de plus en plus de la simplicité qui les avait caractérisés au départ, George s’est plongé dans la méditation et les enseignements de l’Inde. Got a lot of work to do / Try to get a message through, chante-t-il, révélant sa frustration face à un monde qui semblait ignorer son appel à la conscience et à la paix intérieure. Ce vers est un écho à sa propre quête spirituelle, une tentative d’utiliser sa musique pour éveiller les consciences, tout en étant conscient de la difficulté de la tâche.

Il se souvient aussi de ses rencontres avec des personnalités du mouvement hippie, comme le Maharishi Mahesh Yogi, qui l’ont aidé à trouver une forme de sérénité loin des projecteurs. I’m living in the material world / I hope to get out of this place, chante-t-il avec un soupir d’espoir. Ce désir de transcender le monde matériel, de trouver un refuge dans la spiritualité, est une constante dans l’œuvre de Harrison, qui n’a jamais cessé de chercher un sens plus profond à sa vie et à sa musique.

Une Ironie Mordante

Malgré son ton sérieux, “Living in the Material World” est empreint d’une certaine ironie. Harrison n’hésite pas à se moquer de ses propres contradictions, de ses efforts pour échapper aux tentations du monde matériel tout en étant inévitablement pris dans son engrenage. C’est cette lucidité, cette capacité à se voir tel qu’il est, qui donne à la chanson sa force et son authenticité.

Harrison, malgré ses critiques acerbes, ne renie pas son passé. Au contraire, il l’intègre dans une perspective plus large, celle d’un homme qui, après avoir goûté à tous les excès du succès, cherche à retrouver la paix intérieure. Il est conscient de ses limites, de ses faiblesses, et c’est précisément cette humanité qui rend “Living in the Material World” si touchante et intemporelle.

Un Message Toujours d’Actualité

Aujourd’hui, plus de cinquante ans après sa sortie, la chanson résonne encore avec force. À une époque où la société semble plus que jamais obsédée par l’accumulation matérielle et la consommation, les paroles de Harrison prennent un sens nouveau. Il nous rappelle que le vrai bonheur ne se trouve pas dans les possessions ou la gloire, mais dans la paix intérieure et la quête de vérité.

“Living in the Material World” est une invitation à réfléchir, à prendre du recul face à la frénésie du quotidien, et à se rappeler que, malgré les distractions du monde matériel, la lumière intérieure reste le guide le plus sûr pour trouver la sérénité.

Paroles de la chanson

Living in the material world
Can’t say what I’m doing here
But I hope to see much clearer
After living in the material world

I got born into the material world
Getting worn out in the material world
Use my body like a car
Taking me both near and far
Met my friends all in the material world

Met them all here in the material world
John and Paul here in the material world
Though we started out quite poor
We got Richie on a tour
Got caught up in the material world

From the spiritual sky
Such sweet memories have I
To the spiritual sky
How I pray
Yes I pray
That I won’t get lost or go astray
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Die With A Smile

As I’m fated for the material world
Get frustrated in the material world
Senses never gratified
Only swelling like a tide
That could drown me in the material world

From the spiritual sky
Such sweet memories have I
To the spiritual sky
How I pray
Yes I pray
That I won’t get lost or go astray

While I’m living in the material world
Not much giving in the material world
Got a lot of work to do
Try to get a message through
And get back out of this material world

I’m living in the material world
Living in the material world
I hope to get out of this place
By the Lord Sri Krishna’s grace
My salvation from the material world

Traduction de la chanson

Je vis dans le monde matériel
Je vis dans le monde matériel
Je ne peux pas dire ce que je fais ici
Mais j’espère y voir plus clair
Après avoir vécu dans le monde matériel

Je suis né dans le monde matériel
Je m’épuise dans le monde matériel
J’utilise mon corps comme une voiture
Qui m’emmène près et loin
J’ai rencontré tous mes amis dans le monde matériel

Je les ai tous rencontrés ici, dans le monde matériel
John et Paul, ici dans le monde matériel
Même si nous avons commencé assez pauvres
Nous avons embarqué Richie en tournée
Nous nous sommes laissés emporter dans le monde matériel

Du ciel spirituel
J’ai de si doux souvenirs
Vers le ciel spirituel
Comment je prie,
Oui, je prie,
Pour ne pas me perdre ni m’égarer

Car je suis destiné au monde matériel
Je suis frustré dans le monde matériel
Les sens jamais satisfaits
Ne font que gonfler comme une marée
Qui pourrait m’engloutir dans le monde matériel

Du ciel spirituel
J’ai de si doux souvenirs
Vers le ciel spirituel
Comment je prie,
Oui, je prie,
Pour ne pas me perdre ni m’égarer

Pendant que je vis dans le monde matériel
Il n’y a pas grand-chose à donner dans le monde matériel
J’ai beaucoup de travail à faire
Essayer de faire passer un message
Et de sortir de ce monde matériel

Je vis dans le monde matériel
Je vis dans le monde matériel
J’espère sortir de cet endroit
Par la grâce du Seigneur Sri Krishna
Ma délivrance du monde matériel

“The Lord Loves the One (That Loves the Lord)” : La Dévotion de George Harrison au Cœur de sa Musique

Avec “The Lord Loves the One (That Loves the Lord)”, George Harrison exprime avec force sa foi et son engagement spirituel. Tirée de l’album “Living in the Material World” sorti en 1973, cette chanson est un manifeste de dévotion, où l’ex-Beatle clame l’importance de l’amour divin et de la foi en Dieu. Contrairement aux réflexions plus personnelles de certains de ses autres titres, ce morceau s’apparente à un sermon musical, dans lequel Harrison appelle chacun à trouver un sens plus profond à sa vie à travers la spiritualité.

Un Message Spirituel et Universel

Dès les premières paroles, Harrison adopte un ton direct et sans équivoque : The Lord loves the one that loves the Lord. En répétant cette phrase, il martèle l’idée que l’amour envers le divin est la clé pour recevoir l’amour en retour. Ce concept, profondément enraciné dans la tradition bhakti de l’hindouisme, trouve un écho dans la foi de Harrison, pour qui la dévotion sincère est l’essence même de l’existence humaine.

La musique, construite autour d’un rythme soutenu et d’une mélodie énergique, contraste avec la gravité du message. Les arrangements de cordes et de cuivres, combinés aux chœurs dynamiques, créent une atmosphère presque jubilatoire, comme si la musique elle-même célébrait la foi. On retrouve ici l’influence des compositions gospel, avec un côté prédicatif qui incite l’auditeur à l’introspection tout en transmettant une énergie positive et entraînante.

Un Héritage Spirituel

Harrison a souvent déclaré que sa rencontre avec la spiritualité indienne et le Hare Krishna avait profondément changé sa vision de la vie. “The Lord Loves the One (That Loves the Lord)” reflète cette transformation. Loin d’être une simple chanson pop, elle est le témoignage d’une foi sincère et d’une quête de sens. Harrison, en plein conflit intérieur entre son passé de star du rock et ses aspirations spirituelles, tente ici de transmettre un message universel : l’amour véritable réside dans la dévotion et le détachement des choses matérielles.

Cette chanson s’inscrit dans une tradition plus large de la musique dévotionnelle. En effet, dans les religions orientales comme l’hindouisme, chanter les louanges du Seigneur est une pratique courante, destinée à élever l’esprit et à purifier le cœur. Harrison, avec son talent unique pour mêler culture occidentale et philosophie orientale, réussit à créer un pont entre ces deux mondes, offrant à ses auditeurs un message de paix et d’amour transcendental.

Une Critique Subtile de la Société Matérialiste

Au-delà de son message spirituel, la chanson comporte également une critique implicite de la société moderne, obsédée par la richesse et le pouvoir. He who knows not his fate, he takes his chances with a whole new slate, chante Harrison, soulignant l’illusion de contrôler sa vie par des moyens matériels. Pour lui, le vrai sens de la vie ne se trouve pas dans les possessions ou les succès mondains, mais dans la recherche d’une connexion profonde avec le divin.

Harrison utilise également des métaphores et des images bibliques pour illustrer son propos. Il parle de ceux qui cherchent la richesse et le pouvoir au détriment de leur âme, rappelant les paroles du Christ dans les Évangiles : Que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? En écoutant “The Lord Loves the One (That Loves the Lord)”, on ressent la conviction de Harrison que seul l’amour divin peut véritablement combler le vide existentiel que la quête matérielle laisse inévitablement derrière elle.

Un Rôle de Guide Spirituel

À travers cette chanson, George Harrison s’impose comme un guide spirituel pour ses auditeurs. Il ne prêche pas avec arrogance, mais partage humblement sa propre expérience et ses découvertes. And the Lord helps those that help themselves, chante-t-il, rappelant l’importance de l’effort personnel dans la quête de vérité. Cette phrase, souvent mal interprétée comme une incitation à l’individualisme, prend ici un sens plus profond : chacun doit s’engager activement sur le chemin de la spiritualité, car l’éveil ne peut venir que d’une démarche personnelle et volontaire.

Harrison, qui a souvent évoqué son besoin de se détacher des illusions du monde matériel, semble ici vouloir montrer la voie à ceux qui, comme lui, ressentent ce besoin de transcender les apparences pour trouver un sens plus profond à leur existence. Son message est clair : la foi et l’amour divin sont les seules réponses durables aux défis et aux souffrances de la vie.

Une Musique qui Éveille l’Âme

Musicalement, “The Lord Loves the One (That Loves the Lord)” est une fusion réussie de rock, de gospel et de musique indienne. Les accords de guitare, les cuivres éclatants et les chœurs vibrants créent une atmosphère à la fois entraînante et solennelle. On y retrouve l’influence de Phil Spector, producteur de l’album All Things Must Pass, mais avec une touche plus épurée et plus directe. Les chœurs, rappelant les chants religieux, ajoutent une dimension presque liturgique au morceau, incitant l’auditeur à la réflexion et à la méditation.

En fin de compte, “The Lord Loves the One (That Loves the Lord)” est bien plus qu’une simple chanson : c’est un appel à l’éveil spirituel, une invitation à dépasser les illusions du monde matériel pour se tourner vers une réalité plus profonde et plus authentique. George Harrison, avec son honnêteté et sa sincérité, nous montre que la musique peut être un vecteur puissant de transformation intérieure, capable de toucher les cœurs et d’élever les âmes.

Un morceau à écouter attentivement, pour apprécier non seulement la beauté de la composition, mais aussi la profondeur du message qu’il véhicule.

Paroles de la chanson

The Lord loves the one that loves
the Lord
And the law says if you don’t give,
then you don’t get loving

Now the Lord helps those that help
themselves
And the law says whatever you do
is going to come right back on you

We all making out
Like we own this whole world
While the leaders of nations
They’re acting like big girls
With no thoughts for their God
Who provides us with all
But when death comes to claim them
Who will stand,
and who will fall?

The Lord loves the one that loves
the Lord
And the law says if you don’t give,
then you don’t get loving

Now the Lord helps those that help
themselves
And the law says whatever you do
is going to come right back on you

We all move around,
with objectives in mind,
to become rich or famous,
With our reputations signed,
But the few that can reach,
to this coveted slot,
don’t escape old age creeping,
through their bodies,
like a rot

While the Lord loves the one that loves
the Lord
And the law says if you don’t give,
then you don’t get loving
Now the Lord helps those that help
themselves
And the law says whatever you do
is going to come right back on you

Traduction de la chanson

Le Seigneur aime celui qui aime
Le Seigneur
Et la loi dit que si tu ne donnes pas,
Alors tu ne reçois pas d’amour.

Le Seigneur aide ceux qui s’aident eux-mêmes,
Et la loi dit que quoi que tu fasses,
Cela te reviendra droit dessus.

Nous faisons tous semblant
Comme si ce monde entier nous appartenait,
Pendant que les dirigeants des nations
Se comportent comme de grandes enfants,
Sans une pensée pour leur Dieu
Qui nous fournit tout.
Mais quand la mort viendra les réclamer,
Qui tiendra debout,
Et qui tombera ?

Le Seigneur aime celui qui aime
Le Seigneur
Et la loi dit que si tu ne donnes pas,
Alors tu ne reçois pas d’amour.

Le Seigneur aide ceux qui s’aident eux-mêmes,
Et la loi dit que quoi que tu fasses,
Cela te reviendra droit dessus.

Nous avançons tous,
Avec des objectifs en tête,
Devenir riches ou célèbres,
Avec nos réputations signées,
Mais les rares qui atteignent
Ce statut convoité
N’échappent pas à la vieillesse,
Qui s’infiltre dans leur corps
Comme une pourriture.

Tandis que le Seigneur aime celui qui aime
Le Seigneur
Et la loi dit que si tu ne donnes pas,
Alors tu ne reçois pas d’amour.
Le Seigneur aide ceux qui s’aident eux-mêmes,
Et la loi dit que quoi que tu fasses,
Cela te reviendra droit dessus.

“Be Here Now” : Une Invitation à l’Instant Présent par George Harrison

Avec “Be Here Now”, George Harrison nous livre l’une de ses compositions les plus introspectives et méditatives. Tirée de l’album “Living in the Material World” (1973), cette chanson est un véritable hymne à la pleine conscience, inspiré par les enseignements spirituels qui ont profondément marqué la vie de l’ex-Beatle. En seulement trois minutes, Harrison nous invite à lâcher prise, à abandonner les regrets du passé et les inquiétudes pour l’avenir, afin de se concentrer pleinement sur l’instant présent.

Une Philosophie du Moment Présent

Le titre “Be Here Now” est plus qu’une simple phrase ; c’est une philosophie de vie. Harrison, influencé par ses lectures et ses pratiques spirituelles, notamment celles de Maharishi Mahesh Yogi et des textes sacrés hindous, transmet ici un message simple mais puissant : être présent, ici et maintenant. Remember, now, be here now / As it’s not like it was before, chante-t-il d’une voix douce et apaisante, comme une prière. Ces mots, répétés comme un mantra, évoquent l’idée de l’impermanence, un concept central dans le bouddhisme et l’hindouisme, qui nous rappelle que chaque moment est unique et doit être vécu pleinement.

La musique, quant à elle, accompagne parfaitement cette réflexion. Les accords de guitare acoustique, la basse subtile et les harmonies vocales délicates créent une atmosphère paisible et introspective. Contrairement à d’autres morceaux plus élaborés de Harrison, “Be Here Now” se distingue par sa simplicité, qui reflète l’essence même de son message. Cette épure musicale est à l’image de l’enseignement qu’il souhaite transmettre : revenir à l’essentiel, sans se laisser distraire par les complexités du monde matériel.

Une Chanson Inspirée par la Spiritualité

Le titre de la chanson est une référence directe au livre de Ram Dass, Be Here Now, publié en 1971. Ram Dass, anciennement Richard Alpert, était un psychologue américain devenu enseignant spirituel après une expérience transformative en Inde. Son livre, qui prône la pratique de la pleine conscience et de la méditation, a profondément influencé Harrison, déjà engagé dans une quête spirituelle intense. En nommant sa chanson de la même manière, Harrison rend hommage à cet ouvrage et en partage les principes avec ses auditeurs.

Les paroles de la chanson évoquent également le détachement des préoccupations mondaines. It’s not what it was before / It was much more than that, chante-t-il, nous rappelant que notre perception du monde est souvent altérée par nos attachements et nos jugements. Harrison, qui a connu la gloire et les excès des Beatles, semble ici vouloir exprimer une vérité plus profonde : ce qui compte, ce n’est pas ce que nous possédons ou ce que nous avons accompli, mais notre capacité à être pleinement conscients et présents dans chaque instant.

La Recherche de la Paix Intérieure

Pour George Harrison, “Be Here Now” est une invitation à trouver la paix intérieure. Après des années passées sous les projecteurs, entouré par l’agitation médiatique et les attentes du public, il aspire à une vie plus simple, centrée sur la spiritualité et la méditation. And the past was, be here now, répète-t-il, comme pour exorciser les fantômes du passé et se libérer des regrets qui l’ont longtemps tourmenté. Ces mots résonnent comme une résolution, un engagement personnel à se détacher des souvenirs et des aspirations futures pour se concentrer sur le seul moment qui importe vraiment : le présent.

Musicalement, la chanson reflète cette quête de sérénité. Le tempo lent, presque hypnotique, et l’utilisation des instruments acoustiques, créent une atmosphère propice à la méditation. La voix de Harrison, posée et apaisante, semble guider l’auditeur dans un voyage intérieur, loin des distractions du monde extérieur. Il n’y a ici ni flamboyance ni virtuosité ; tout est conçu pour inviter à la réflexion et à l’introspection.

Un Message Toujours d’Actualité

Près de cinquante ans après sa sortie, “Be Here Now” n’a rien perdu de sa pertinence. À une époque où les distractions sont omniprésentes, où nous sommes constamment sollicités par les écrans, les réseaux sociaux et les obligations professionnelles, cette chanson sonne comme un rappel bienvenu à l’importance de ralentir et de se reconnecter avec soi-même. Elle nous invite à prendre conscience de nos pensées, de nos émotions, et à ne pas nous laisser emporter par le flot incessant de l’information et de la surstimulation.

Le message de Harrison est d’une simplicité désarmante, mais il touche à une vérité universelle : le bonheur et la paix ne peuvent être trouvés qu’en nous-mêmes, dans notre capacité à être pleinement présents à chaque instant. En ce sens, “Be Here Now” est une œuvre intemporelle, qui continue d’inspirer ceux qui cherchent un sens plus profond à leur existence.

Un Héritage Spirituel

George Harrison a toujours cherché à intégrer sa spiritualité dans sa musique, et “Be Here Now” en est un exemple parfait. Contrairement aux chansons à messages politiques ou sociaux, celle-ci nous parle directement, sans détour ni artifice. Elle nous rappelle que la véritable liberté, la véritable paix, se trouvent dans notre capacité à vivre le moment présent, à nous détacher des préoccupations matérielles pour nous reconnecter avec notre essence spirituelle.

“Be Here Now” est bien plus qu’une simple chanson : c’est un guide spirituel, une invitation à redécouvrir la beauté de chaque instant et à embrasser pleinement la vie telle qu’elle est, ici et maintenant.

Paroles de la chanson

Remember now, be here now
As it’s not like it was before
The past was, be here now
And it’s not what it was before it was
Why try to live a life
That isn’t real, no how
A mind that wants to wander
‘Round a corner is an un-wise mind
Now is, be here now
And it’s not what it was before
Remember now, be here now
‘Cause it’s not like it was before it was

Traduction de la chanson

Souviens-toi maintenant, sois ici maintenant,
Car ce n’est plus comme avant.
Le passé était, sois ici maintenant,
Et ce n’est plus ce que c’était avant.

Pourquoi essayer de vivre une vie
Qui n’est pas réelle, en aucune façon ?
Un esprit qui veut errer
Au détour d’un chemin est un esprit sans sagesse.

Maintenant est, sois ici maintenant,
Et ce n’est plus comme avant.
Souviens-toi maintenant, sois ici maintenant,
Car ce n’est plus comme avant, avant.

“Try Some, Buy Some” : L’Expérience Spirituelle selon George Harrison

La chanson “Try Some, Buy Some”, tirée de l’album “Living in the Material World” (1973), est l’une des compositions les plus intrigantes et complexes de George Harrison. Initialement écrite pour Ronnie Spector en 1971, ce morceau est une réflexion sur la quête spirituelle et les illusions du monde matériel. Avec son atmosphère dramatique et ses paroles empreintes de symbolisme, Harrison nous plonge dans un univers musical à la fois sombre et mystique, où se mêlent le sacré et le profane.

Naissance de la Chanson

À l’origine, “Try Some, Buy Some” devait faire partie d’un album produit par Harrison et Phil Spector pour Ronnie Spector, l’ancienne chanteuse des Ronettes. Le projet n’a jamais vu le jour, mais la chanson a tout de même été enregistrée par Ronnie en 1971. George Harrison a ensuite décidé de l’inclure dans son propre album, en réutilisant la bande instrumentale originale et en y ajoutant sa voix.

Le résultat est un morceau inhabituel, à mi-chemin entre la pop orchestrale et le rock spirituel. Les arrangements somptueux de Phil Spector, avec leurs cordes luxuriantes et leur mur de son caractéristique, confèrent à la chanson une dimension épique, presque liturgique. La voix de Harrison, posée et solennelle, contraste avec la production grandiose, ajoutant une touche de gravité et de mystère au morceau.

Un Message Énigmatique

Le titre de la chanson, “Try Some, Buy Some”, peut sembler déroutant au premier abord. Harrison utilise cette expression, souvent associée au commerce ou à la consommation, pour décrire l’expérience spirituelle. Il évoque ici la découverte de la foi et de la vérité spirituelle, comme on goûterait à quelque chose de nouveau avant de l’adopter définitivement. Way back in time / Someone said try some, I tried some, chante-t-il, suggérant que cette quête de sens a commencé par une simple curiosité, un essai, avant de devenir une révélation.

Les paroles de la chanson oscillent entre le mysticisme et le quotidien, entre l’éveil spirituel et les désillusions. All I got was a smile and a shrug / And in my own time / I felt the need to call it my own, dit-il, décrivant la difficulté de trouver une vérité personnelle au milieu des contradictions et des incertitudes du monde. Harrison, avec sa sensibilité spirituelle, se penche ici sur les pièges de l’ego et de l’illusion, tout en cherchant à atteindre un état de paix et de compréhension.

Une Mélodie Sombre et Envoûtante

Musicalement, “Try Some, Buy Some” est une composition fascinante. La ligne de basse descendante, qui ouvre la chanson, crée une atmosphère sombre et mystérieuse. Les accords de harpe et les arrangements de cordes, typiques du style de Spector, confèrent au morceau un caractère presque gothique. Cette ambiance dramatique contraste avec les autres titres plus lumineux de l’album, accentuant le sentiment de lutte intérieure et de quête de sens.

La structure de la chanson, avec ses changements de tonalité et ses mélodies sinueuses, reflète l’incertitude et la complexité du chemin spirituel. Harrison n’hésite pas à explorer des harmonies inhabituelles, qui créent une tension permanente, comme pour traduire les doutes et les questionnements qui l’habitent. Sa voix, parfois hésitante, parfois déterminée, guide l’auditeur à travers ce voyage intérieur, où chaque note semble résonner comme une prière ou une supplication.

Un Pont entre le Sacré et le Profane

Avec “Try Some, Buy Some”, George Harrison réussit à créer un pont entre le sacré et le profane, entre l’expérience spirituelle et la réalité matérielle. Il y évoque les tentations de la vie moderne, la recherche de plaisir et de satisfaction, et la difficulté de trouver un véritable épanouissement dans un monde où tout semble éphémère et superficiel. Don’t have to tell me that, that’s how the world goes, chante-t-il, exprimant sa prise de conscience des limites du matérialisme et des fausses promesses qu’il véhicule.

Harrison, avec son regard acéré et sa plume incisive, dépeint ici un monde en quête de sens, mais souvent aveuglé par ses propres désirs. Il nous rappelle que la véritable satisfaction ne peut être trouvée qu’en nous-mêmes, dans notre relation avec le divin. Cette chanson, bien que moins connue que d’autres titres de l’album, est un témoignage poignant de la quête spirituelle de Harrison, de sa lutte pour se libérer des illusions du monde matériel et pour trouver la paix intérieure.

Un Écho au Cheminement Personnel de Harrison

En incluant “Try Some, Buy Some” dans son propre album, George Harrison fait de cette chanson un reflet de son propre cheminement. Après la séparation des Beatles, il s’est de plus en plus tourné vers la spiritualité, cherchant à comprendre le sens de la vie au-delà du succès et de la célébrité. Cette chanson, avec ses questionnements et ses affirmations, est une illustration parfaite de cette quête, de ce besoin de transcender les limites du monde matériel pour atteindre une vérité plus profonde.

Le fait que la chanson ait été initialement écrite pour Ronnie Spector ajoute une couche de complexité à son interprétation. En réappropriant ce morceau, Harrison semble dire que, même lorsque l’on écrit pour les autres, on finit toujours par parler de soi, par dévoiler une part de son âme. C’est ce qui rend “Try Some, Buy Some” si fascinante : c’est une chanson à la fois universelle et profondément personnelle, où chaque mot, chaque note, semble chargé d’une signification particulière.

Un Message à Méditer

Plus de cinquante ans après sa création, “Try Some, Buy Some” continue de résonner avec force. C’est un rappel que la quête de sens est un voyage intérieur, une exploration qui ne se termine jamais vraiment. George Harrison, avec sa sincérité et sa profondeur, nous invite à réfléchir sur nos propres aspirations, sur ce que nous cherchons réellement dans la vie.

Car, comme il le dit si bien, essayer et acheter ne suffisent pas ; il faut aller au-delà, pour découvrir ce qui se cache vraiment derrière le voile des apparences.

Paroles de la chanson

Way back in time
Someone said try some
I tried some
Now buy some – I bought some . . .
Oh Oh Oh
After a while
When I had tried them
Denied them
I opened my eyes and
I saw you . . .
Not a thing did I have
Not a thing did I see
‘Till I called on your love
And your love came to me
OH OH OH OH OH OH
Through my life
I’ve seen gray sky,
Met big fry,
Seen them die to get high . . .
Oh Oh Oh
And when it seemed that I would
Always be lonely
I opened my eyes and I saw you
Not a thing did I feel
Not a thing did I know
‘Till I called on your love
And your love sure did grow
OH OH OH OH OH OH
Won’t you try some
Baby won’t you buy some
Won’t you try some
Baby won’t you buy some

Traduction de la chanson

Il y a longtemps,
Quelqu’un a dit d’essayer un peu,
J’ai essayé un peu,
Maintenant, achète un peu – j’en ai acheté…
Oh oh oh…
Au bout d’un moment,
Quand je les avais essayés,
Les avais refusés,
J’ai ouvert les yeux et
Je t’ai vue…

Je n’avais rien,
Je ne voyais rien,
Jusqu’à ce que j’appelle ton amour,
Et ton amour est venu à moi.
OH OH OH OH OH OH

Tout au long de ma vie,
J’ai vu des ciels gris,
Rencontré de gros bonnets,
Je les ai vus mourir pour planer…
Oh oh oh…
Et quand il semblait que je serais
Toujours seul,
J’ai ouvert les yeux et je t’ai vue.
Je ne ressentais rien,
Je ne savais rien,
Jusqu’à ce que j’appelle ton amour,
Et ton amour a vraiment grandi.
OH OH OH OH OH OH

Ne veux-tu pas essayer un peu ?
Bébé, n’en achèterais-tu pas un peu ?
Ne veux-tu pas essayer un peu ?
Bébé, n’en achèterais-tu pas un peu ?

“The Day the World Gets ‘Round” : Un Appel à la Conscience Collective de George Harrison

Dans l’album “Living in the Material World” (1973), George Harrison aborde de nombreux thèmes personnels et spirituels. Mais avec “The Day the World Gets ‘Round”, il s’attaque à une problématique plus globale : celle de la responsabilité collective face aux souffrances du monde. Ce titre, empreint d’une intensité rare, est un appel à la solidarité, à l’empathie et à l’action, dans un monde trop souvent indifférent aux injustices qui l’entourent.

Un Cri du Cœur face à l’Indifférence

Dans “The Day the World Gets ‘Round”, George Harrison exprime sa frustration face à l’apathie générale qui semble dominer la société. The day the world gets ’round / To understanding where it is, chante-t-il avec une émotion palpable, implorant l’humanité de prendre conscience de sa situation et d’agir pour améliorer les choses. Le ton de la chanson oscille entre la supplication et le reproche, comme si Harrison était à la fois découragé par l’inaction des gens et déterminé à les réveiller de leur torpeur.

Il évoque ici les souffrances causées par la guerre, la pauvreté, et l’égoïsme, des thèmes qui lui tiennent particulièrement à cœur. Depuis les années 60, Harrison s’est engagé dans diverses causes humanitaires, notamment avec le Concert for Bangladesh en 1971, le premier grand concert caritatif de l’histoire, organisé pour venir en aide aux réfugiés bengalis. “The Day the World Gets ‘Round” est en quelque sorte la continuation de ce combat, un rappel que chacun a le pouvoir et le devoir d’agir pour un monde meilleur.

Une Musique Épousant le Message

La musique de ce morceau est volontairement sobre, presque austère, pour laisser toute la place au texte et à l’émotion qu’il véhicule. Les accords de piano, joués avec lenteur et gravité, confèrent une atmosphère solennelle, presque méditative. La voix de Harrison, posée et sincère, semble porter tout le poids de la douleur du monde. L’arrangement minimaliste, sans fioritures, met en avant la puissance des paroles et l’authenticité de l’interprétation.

Contrairement à d’autres titres plus orchestrés de l’album, “The Day the World Gets ‘Round” privilégie une approche dépouillée, pour souligner la gravité du propos. Les notes de guitare acoustique, les touches discrètes de piano et les chœurs subtils créent une atmosphère introspective, propice à la réflexion. Ce choix musical reflète la volonté de Harrison de parler directement au cœur de l’auditeur, sans artifice ni embellissement.

Une Prise de Position Sociale et Politique

Avec ce titre, George Harrison dépasse le cadre de la chanson spirituelle ou romantique pour s’engager pleinement dans le domaine social et politique. Il dénonce l’égoïsme et l’indifférence, en particulier de la part des puissants, mais aussi des citoyens ordinaires. With eyes wide open they can’t see, chante-t-il, critiquant ceux qui, bien que conscients des problèmes, choisissent de détourner le regard. Cette critique est d’autant plus poignante qu’elle vient de quelqu’un qui, ayant atteint les sommets de la célébrité, pourrait facilement se désintéresser des réalités du monde.

La chanson évoque également les espoirs déçus de la génération des années 60. Après les rêves d’un monde meilleur portés par les mouvements contre-culturels, les luttes pour les droits civiques et la fin de la guerre du Vietnam, Harrison constate que le monde n’a pas vraiment changé, que les mêmes inégalités et injustices perdurent. And when you’ve seen beyond yourself / Then you may find peace of mind is waiting there, nous dit-il, rappelant que le véritable changement commence par la prise de conscience individuelle.

Un Engagement Humanitaire Constant

Ce n’est pas la première fois que George Harrison aborde des thèmes humanitaires dans sa musique. Dès le début des années 70, il s’est distingué par son engagement en faveur des plus démunis. Le Concert for Bangladesh, organisé avec Ravi Shankar, a été un tournant dans sa carrière, prouvant qu’il était possible de concilier musique et militantisme. Ce concert, qui a réuni des artistes tels que Bob Dylan, Eric Clapton et Ringo Starr, a permis de récolter des fonds considérables pour les réfugiés victimes de la guerre au Bangladesh.

Avec “The Day the World Gets ‘Round”, Harrison poursuit ce travail de sensibilisation, utilisant sa musique comme un moyen d’interpeller et de mobiliser. Son message est clair : nous sommes tous responsables du sort de la planète et de ses habitants. La chanson, bien que moins connue que d’autres de son répertoire, reste une pièce maîtresse de son engagement pour la paix et la justice.

Une Actualité Brûlante

Plus de cinquante ans après sa sortie, “The Day the World Gets ‘Round” résonne toujours avec une pertinence troublante. Les crises environnementales, les conflits armés, les inégalités croissantes sont autant de défis auxquels notre monde est confronté aujourd’hui. Le message de George Harrison, loin d’être dépassé, est plus actuel que jamais. Il nous invite à sortir de notre indifférence, à prendre conscience de notre pouvoir d’action, et à œuvrer pour un monde plus juste et plus solidaire.

Comme il le dit si bien dans la chanson : The day the world gets ’round / To understanding where it’s gone wrong. Ce n’est qu’en prenant conscience de nos erreurs collectives et en y remédiant que nous pourrons espérer un avenir meilleur. Ce morceau, par sa simplicité et sa sincérité, nous rappelle que chacun de nous a un rôle à jouer, et qu’il n’est jamais trop tard pour agir.

“The Day the World Gets ‘Round” est plus qu’une simple chanson : c’est un appel à l’éveil et à la responsabilité collective, un message de solidarité et d’espoir dans un monde en quête de sens.

Paroles de la chanson

The day the world gets ’round
to understanding where it is,
Using all it’s found,
to help each other, hand in hand

The day the world gets ’round
to understanding where it’s gone
Losing so much ground
killing each other, hand in hand
Such foolishness in man
I want no part of their plan – OH NO

If you’re the destructive kind
Now I’m working from day to day
As I don’t want to be like you
I look for the pure of heart
And the ones that have made a start,

But Lord, there are just a few
who bow before you,
in silence they pray,

Oh how they pray for the day the

world gets ’round

Using all they’ve found
To help each other, hand in hand

The Day The World Gets ‘Round

Traduction de la chanson

Le jour où le monde comprendra
Où il se trouve,
En utilisant tout ce qu’il a trouvé
Pour s’entraider, main dans la main.

Le jour où le monde comprendra
Où il est allé,
Perdant tant de terrain,
Se tuant les uns les autres, main dans la main.
Quelle folie chez l’homme,
Je ne veux pas faire partie de leur plan – OH NON.

Si tu es du genre destructeur,
Maintenant je travaille jour après jour
Car je ne veux pas être comme toi.
Je cherche les cœurs purs
Et ceux qui ont déjà commencé.

Mais Seigneur, il n’y en a que peu
Qui s’inclinent devant toi,
En silence ils prient,

Oh comme ils prient pour le jour où
Le monde comprendra.

En utilisant tout ce qu’ils ont trouvé
Pour s’entraider, main dans la main.

Le jour où le monde comprendra.

“That Is All” : La Déclaration de George Harrison sur l’Amour Inconditionnel

Avec “That Is All”, la chanson qui clôt l’album “Living in the Material World” (1973), George Harrison livre une œuvre d’une intensité émotionnelle rare. Ce morceau, à la fois simple et poignant, exprime l’amour sous sa forme la plus pure : inconditionnelle, dévouée et sans attente. Il s’agit d’un adieu, mais aussi d’une prière, d’une méditation sur le sens de l’amour dans une vie marquée par les contradictions et les défis de l’existence matérielle.

Une Déclaration d’Amour Épurée

Dès les premiers mots de “That Is All”, Harrison plonge l’auditeur dans un univers de sincérité et de vulnérabilité. That is all I want to say / Our love could save the day, chante-t-il avec une douceur infinie. La simplicité de ces paroles contraste avec la profondeur des émotions qu’elles véhiculent. Ce n’est pas l’amour romantique et passionné que Harrison décrit ici, mais un amour universel, spirituel, qui transcende les relations humaines pour toucher à l’essence même de la vie.

La musique, délicate et apaisante, soutient cette atmosphère de recueillement. Les accords de guitare, les touches de piano et les harmonies subtiles enveloppent la voix de Harrison, créant une ambiance presque sacrée. On retrouve ici l’influence des chants dévotionnels indiens, avec une approche minimaliste et introspective. Chaque note semble être choisie avec soin, chaque mot résonne comme une prière, un hommage à l’amour sous toutes ses formes.

Entre Dévotion et Résignation

Le refrain de la chanson, répété comme un mantra, évoque la dévotion totale de l’artiste envers l’amour et la spiritualité. That is all I’m standing here with my love, affirme Harrison, comme pour dire que, malgré les aléas de la vie, l’amour reste la seule constante, la seule vérité à laquelle il se raccroche. Mais il y a aussi, dans cette insistance, une forme de résignation, une acceptation des limites de l’humain face à l’immensité de ce sentiment.

En écrivant cette chanson, Harrison semble vouloir rappeler que l’amour, qu’il soit dirigé vers une personne, vers Dieu ou vers l’humanité, est ce qui donne un sens à l’existence. C’est un thème récurrent dans son œuvre, que l’on retrouve notamment dans “My Sweet Lord” ou “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)”. Mais ici, l’approche est plus intimiste, plus personnelle, comme s’il s’adressait directement à son cœur, dans un murmure presque confessionnel.

Une Interprétation Ambiguë

Bien que la chanson soit souvent interprétée comme une déclaration d’amour romantique, il est évident que Harrison y exprime quelque chose de plus profond. Les paroles, d’une simplicité apparente, laissent entrevoir une réflexion sur l’amour divin, sur la quête d’unité avec le tout. All the love you’ve given me / It helps me see what’s right, chante-t-il, évoquant la lumière apportée par cet amour, qui lui permet de distinguer le vrai du faux, l’essentiel du superflu.

Cette ambiguïté, entre amour humain et amour divin, donne à la chanson toute sa richesse. Harrison, qui a toujours cherché à concilier sa vie spirituelle avec sa vie d’artiste et d’homme, semble ici exprimer l’idée que, quelle que soit la forme que prend l’amour, il est la force qui nous guide, qui nous transforme et qui, en fin de compte, nous libère.

Une Mélodie Émotive

Musicalement, “That Is All” est l’une des plus belles compositions de George Harrison. La mélodie, douce et mélancolique, reflète parfaitement l’état d’esprit de l’artiste à ce moment de sa vie. On y retrouve l’influence des ballades des années 60, avec une touche de sophistication apportée par les arrangements de cordes et les chœurs discrets. La voix de Harrison, plus expressive que jamais, transmet toute la fragilité et la sincérité de ses sentiments.

Le pont instrumental, avec ses notes de guitare cristallines et ses accords suspendus, apporte une dimension presque méditative à la chanson. On a l’impression que le temps s’arrête, que chaque note est une respiration, un instant de grâce suspendu dans le vide. C’est un moment de pure émotion, où la musique semble toucher à l’indicible, à ce qui ne peut être exprimé que par le langage des sons.

Un Adieu et une Prière

En clôturant l’album avec “That Is All”, George Harrison semble vouloir laisser à son auditeur un message de paix et d’espoir. C’est un adieu, mais aussi une prière, une invitation à se tourner vers l’amour comme source de réconfort et de guérison. That is all / That is all, répète-t-il, comme un écho qui se perd dans le silence. Il y a dans ces mots une forme de plénitude, comme si, après toutes les épreuves et les questionnements, il avait trouvé la paix intérieure qu’il cherchait depuis si longtemps.

La chanson, bien qu’elle soit souvent passée inaperçue par rapport à d’autres titres plus célèbres de l’album, est une véritable perle cachée. Elle montre un Harrison vulnérable, mais serein, acceptant les paradoxes de la vie avec une sagesse acquise au fil des années. C’est cette authenticité, cette capacité à exprimer des émotions complexes avec une simplicité désarmante, qui fait de “That Is All” une œuvre intemporelle.

Un Message Universel

Plus de cinquante ans après sa sortie, “That Is All” résonne toujours avec une force particulière. Dans un monde souvent dominé par le chaos et l’incertitude, cette chanson nous rappelle que l’amour, sous toutes ses formes, reste la plus puissante des réponses. Harrison, avec son humilité et sa profondeur, nous invite à revenir à l’essentiel, à trouver dans l’amour le point d’ancrage qui nous permet de traverser les tempêtes de l’existence.

“That Is All” est bien plus qu’une simple ballade : c’est une leçon de vie, un témoignage d’amour universel et une invitation à trouver la paix en nous-mêmes, à travers la force incommensurable de l’amour.

Paroles de la chanson

That is all I want to say
Our love could save the day
That is all I’m waiting for
To try to love you more

That is all I want to do
To get right next to you
That is all I’m living for
Your love and nothing more
And that is all

Times I find it hard to say
With useless words getting in my way
Silence often says much more
Than trying to say what’s been said before

That is all I want from you
A smile when I feel blue
That is all I’m waiting for
Your love and nothing more
And that is all

Silence often says much more
Than trying to say what’s been said before

But that is all I want to do
To give my love to you
That is all I’m living for
Please let me love you more
And that is all

Traduction de la chanson

C’est tout ce que je veux dire,
Notre amour pourrait sauver la journée.
C’est tout ce que j’attends,
Essayer de t’aimer davantage.

C’est tout ce que je veux faire,
Être tout près de toi.
C’est tout ce pour quoi je vis,
Ton amour et rien de plus.
Et c’est tout.

Parfois, j’ai du mal à le dire,
Avec des mots inutiles qui se mettent en travers.
Le silence exprime souvent bien plus
Que d’essayer de dire ce qui a déjà été dit.

C’est tout ce que je veux de toi,
Un sourire quand je me sens triste.
C’est tout ce que j’attends,
Ton amour et rien de plus.
Et c’est tout.

Le silence exprime souvent bien plus
Que d’essayer de dire ce qui a déjà été dit.

Mais c’est tout ce que je veux faire,
Te donner mon amour.
C’est tout ce pour quoi je vis,
Laisse-moi t’aimer davantage.
Et c’est tout.

“Deep Blue” : Le Chant de George Harrison face à la Douleur et à la Perte

Sortie en 1971 en tant que face B du single “Bangla Desh”, la chanson “Deep Blue” est l’une des œuvres les plus poignantes et introspectives de George Harrison. Elle reflète un moment particulièrement difficile de sa vie, marqué par la souffrance de son père, Harold Harrison, gravement malade. Avec une honnêteté désarmante, Harrison y exprime son sentiment d’impuissance et sa peine face à la déchéance physique d’un être cher. Ce morceau, pourtant méconnu par rapport à d’autres de sa discographie, incarne parfaitement la capacité de l’ex-Beatle à transformer des expériences personnelles en œuvres musicales universelles.

Une Source de Douleur Personnelle

La genèse de “Deep Blue” remonte aux derniers mois de la vie du père de George Harrison, qui luttait contre une longue maladie. Le chanteur, profondément affecté par l’état de son père et par l’impossibilité de le soulager, se réfugia dans la musique pour exprimer son chagrin. When the sun is cold and the sky is grey / And the river’s flowin’ just the other way, chante-t-il d’une voix emplie de tristesse, utilisant des métaphores simples mais puissantes pour dépeindre le désespoir et le sentiment d’inversion des choses lorsque la douleur envahit la vie quotidienne.

La chanson évoque également le chaos émotionnel qui accompagne l’accompagnement d’un proche en fin de vie. Harrison décrit les allers-retours à l’hôpital, l’inquiétude permanente et l’incertitude face à l’avenir. And it’s only gonna break your heart in two / While you just sit there sighin’, confie-t-il, dévoilant la dure réalité de l’impuissance face à la souffrance d’autrui. Ces paroles touchantes capturent le désarroi de celui qui, malgré tout l’amour et la compassion qu’il peut éprouver, se sent démuni face à la maladie.

Une Mélodie Bluesy et Intimiste

Musicalement, “Deep Blue” se distingue par son style dépouillé, dominé par la guitare acoustique et la voix de Harrison, avec quelques accents de guitare slide en arrière-plan. Le rythme, proche du blues, reflète le titre du morceau, évoquant une tristesse profonde, presque insondable. Le choix de ce style musical n’est pas anodin : le blues, par sa nature même, est le genre qui exprime le mieux la douleur, le chagrin et la lutte intérieure. La voix de Harrison, posée et émotive, transmet une sincérité brute, presque vulnérable, loin des arrangements plus complexes de certaines de ses autres compositions.

La simplicité de l’orchestration met en valeur les paroles, qui sont au cœur de la chanson. Harrison n’a pas cherché ici à impressionner par des prouesses techniques ou des effets de production ; il livre simplement, avec une sobriété bouleversante, son expérience personnelle de la douleur. C’est ce dépouillement, cette absence de fioritures, qui donne à “Deep Blue” toute sa puissance émotionnelle.

Un Exutoire Musical

Pour George Harrison, la musique a toujours été un moyen d’exprimer ses émotions les plus profondes, de canaliser ses frustrations et ses angoisses. “Deep Blue” s’inscrit dans cette tradition d’écriture cathartique. Le chanteur a souvent parlé de la difficulté de concilier son image publique de pop star avec sa réalité personnelle, marquée par des drames et des conflits intérieurs. Ce morceau, loin des préoccupations spirituelles ou politiques qui ont souvent dominé son œuvre, est une plongée brute dans l’intimité de l’artiste, une confession en musique de sa propre vulnérabilité.

La création de “Deep Blue” a probablement été un moyen pour Harrison de faire face à son propre désespoir, de trouver une forme de réconfort en transformant sa souffrance en art. En ce sens, la chanson est plus qu’un simple témoignage ; c’est un exutoire, un moyen de transcender la douleur par la création. En écoutant ce morceau, on perçoit non seulement la tristesse de l’artiste, mais aussi sa tentative de trouver une forme de paix, de résilience, face à une situation qui le dépasse.

Un Message Universel

Bien que “Deep Blue” soit ancrée dans une expérience personnelle, elle porte un message universel. La douleur de voir un être aimé souffrir est une épreuve à laquelle beaucoup de gens peuvent s’identifier. La chanson parle de ces moments où, malgré tout notre amour et notre volonté de bien faire, nous sommes confrontés à nos propres limites, à notre incapacité à changer le cours des événements. It’s only gonna hurt you deep blue, répète Harrison, soulignant l’inéluctabilité de la souffrance face à la perte.

La chanson est aussi un rappel de l’importance de l’empathie et de la compassion. En partageant son expérience, Harrison invite l’auditeur à se reconnecter à ses propres émotions, à se souvenir que derrière chaque visage se cache une histoire, un chagrin, une lutte. C’est cette humanité partagée, cette capacité à ressentir la douleur des autres, qui rend “Deep Blue” si émouvante et intemporelle.

Une Œuvre Méconnue mais Incontournable

Malgré sa beauté et sa profondeur, “Deep Blue” reste l’une des chansons les moins connues de George Harrison. Son statut de face B et son style dépouillé l’ont peut-être tenue à l’écart des projecteurs. Pourtant, elle constitue une pièce essentielle pour comprendre l’homme derrière l’artiste, ses failles, ses doutes et sa quête incessante de sens. C’est une chanson qui, par sa sincérité et sa simplicité, touche directement au cœur, rappelant que la musique, au-delà du divertissement, peut être un puissant vecteur de vérité et de réconfort.

“Deep Blue” est bien plus qu’un simple morceau ; c’est un cri de l’âme, un témoignage de l’expérience humaine dans toute sa fragilité et sa beauté. Une écoute attentive révèle toute la puissance de cette œuvre, qui nous rappelle que, même dans les moments les plus sombres, la musique peut être un phare, une source de lumière et de guérison.

Paroles de la chanson

When the sunshine is not enough
To make me feel bright
It’s got me suffering in the darkness
That’s so easy come by on the road-side
Of one long life-time
It’s got me deep blue
You know I’m deep blue
When you stand there, watch tired bodies
Full of sickness and pain
To show you just how helpless you really are
When you get down to the truth
It hurts me
It’s got me deep blue
You know I’m deep blue
It’s got me deep blue
You know I’m deep blue
When I think of the life I’m living
Pray God help me: give me your light
So I can love you and understand
This repetition that keeps me here
Feeling deep blue
You know I’m deep blue
You know I’m deep blue
It’s got me deep blue
You know I’m deep blue
You know im deep blue
When the sunshine is not enough
To make me feel right
It’s got me suffering in the darkness
That’s so easy come by on the road-side
Of one long life-time
You know I’m deep blue
It’s got me deep blue
You know I’m deep blue
It’s got me deep blue
You know I’m deep blue

Traduction de la chanson

Quand le soleil ne suffit pas
À me faire sentir lumineux,
Il me fait souffrir dans l’obscurité,
Qui vient si facilement au bord de la route
D’une longue vie.
Je me sens si profondément bleu,
Tu sais, je suis profondément bleu.

Quand tu restes là, à regarder les corps épuisés,
Plein de maladie et de douleur,
Ça te montre à quel point tu es vraiment impuissant
Quand tu touches à la vérité,
Ça me fait mal.
Je me sens si profondément bleu,
Tu sais, je suis profondément bleu.

Je me sens si profondément bleu,
Tu sais, je suis profondément bleu.

Quand je pense à la vie que je mène,
Je prie Dieu : aide-moi, donne-moi ta lumière,
Pour que je puisse t’aimer et comprendre
Cette répétition qui me retient ici,
Me faisant sentir si profondément bleu.
Tu sais, je suis profondément bleu.
Tu sais, je suis profondément bleu.

Je me sens si profondément bleu,
Tu sais, je suis profondément bleu.
Tu sais, je suis profondément bleu.

Quand le soleil ne suffit pas
À me faire me sentir bien,
Il me fait souffrir dans l’obscurité,
Qui vient si facilement au bord de la route
D’une longue vie.
Tu sais, je suis profondément bleu.
Je me sens si profondément bleu.
Tu sais, je suis profondément bleu.
Je me sens si profondément bleu.
Tu sais, je suis profondément bleu.

“Miss O’Dell” : Légèreté et Humour dans la Discographie de George Harrison

Sortie en 1973 en face B du single “Give Me Love (Give Me Peace on Earth)”, la chanson “Miss O’Dell” est un morceau atypique et amusant dans le répertoire de George Harrison. Contrairement aux thèmes spirituels et introspectifs qui dominent son œuvre de cette période, ce titre se distingue par son ton léger et humoristique. Inspirée par sa secrétaire et amie Chris O’Dell, cette chanson est une bouffée d’air frais, témoignant du sens de l’humour et de l’autodérision de Harrison, même en pleine effervescence créative.

Une Déclaration Amicale et Ludique

Chris O’Dell, l’inspiration derrière la chanson, était une figure bien connue dans l’entourage des Beatles. D’abord assistante pour le label Apple Records, elle devint par la suite proche de George Harrison et de nombreux autres musiciens de l’époque. “Miss O’Dell” est une sorte de déclaration d’amitié amusante, où Harrison se moque gentiment de sa propre situation et de la vie parfois absurde qu’ils menaient dans le cercle restreint du rock’n’roll. I’m the only one down here who’s got nothing to say / About the war or the rice / That keeps going astray on its way to Bombay, chante-t-il avec un sourire dans la voix, évoquant des problèmes logistiques bien réels auxquels il faisait face lors de ses efforts pour aider le Bangladesh.

Le ton détaché et l’humour pince-sans-rire de Harrison contrastent avec le contenu plus grave de ses autres chansons de cette période, marquées par ses préoccupations spirituelles et humanitaires. Ici, il se permet de prendre du recul, de plaisanter sur les petites frustrations du quotidien, montrant ainsi une facette plus légère et accessible de sa personnalité. La chanson est aussi une manière pour Harrison de rappeler que, malgré sa réputation de Beatle spirituel et sérieux, il savait aussi se laisser aller et profiter de l’instant.

Une Mélodie Entraînante et Un Style Décontracté

Musicalement, “Miss O’Dell” est un morceau folk rock simple et entraînant, porté par une guitare acoustique enjouée et une rythmique légère. La voix de Harrison, décontractée et souriante, donne l’impression qu’il s’amuse vraiment en enregistrant ce titre. Le refrain, avec son éclat de rire final, montre à quel point la chanson était avant tout une blague musicale, un moment de spontanéité capturé en studio.

L’ambiance du morceau est résolument optimiste, avec une mélodie facile à retenir et des paroles pleines de clins d’œil et de sous-entendus. C’est un style que l’on retrouve rarement dans les autres œuvres de Harrison, plus connues pour leur profondeur et leur complexité. Pourtant, cette simplicité et cette légèreté apparente font de “Miss O’Dell” une chanson particulièrement attachante, qui se distingue par son authenticité et sa fraîcheur.

Un Regard Amusé sur la Vie de Star

Le texte de “Miss O’Dell” est rempli d’allusions à la vie trépidante et souvent absurde des stars du rock. Harrison se moque des situations rocambolesques auxquelles il est confronté, qu’il s’agisse de tentatives de joindre des amis au téléphone ou de suivre l’actualité du monde, tout en jonglant avec ses propres responsabilités. So I’m sitting here with myself / Wondering what to do / Yes, I sure wish I knew / How to get through to you, chante-t-il, évoquant avec humour les difficultés à gérer les relations personnelles dans un univers où tout semble constamment démesuré.

Cette chanson montre un Harrison capable de rire de lui-même, de ses préoccupations et de ses propres contradictions. Bien qu’il se soit engagé dans des causes humanitaires d’envergure, comme le Concert for Bangladesh, il n’hésite pas à rappeler, avec autodérision, qu’il reste avant tout un homme avec ses doutes et ses petites frustrations. C’est cette capacité à alterner entre profondeur et légèreté qui rend sa musique si humaine et si attachante.

Un Exercice de Style et de Spontanéité

L’enregistrement de “Miss O’Dell” est marqué par une spontanéité et une authenticité rares. Harrison, dans un éclat de rire à la fin de la chanson, montre qu’il ne prend pas ce titre trop au sérieux, qu’il s’agit avant tout d’un moment de détente et de plaisir. Ce rire, resté dans la version finale, est devenu emblématique de l’esprit de la chanson, rappelant que, même au sommet de sa carrière, Harrison savait encore s’amuser et ne pas se prendre au sérieux.

Cet aspect ludique et presque improvisé du morceau reflète aussi une certaine liberté artistique. Harrison, loin des contraintes de la production musicale traditionnelle, se permet ici d’explorer un registre plus léger, presque décalé, offrant ainsi à ses fans un aperçu d’un George Harrison plus décontracté et accessible. “Miss O’Dell” devient ainsi un témoignage de l’importance de l’humour et de la légèreté dans une carrière artistique souvent associée à des thèmes sérieux et introspectifs.

Une Chanson à Part dans le Répertoire de Harrison

Bien que “Miss O’Dell” n’ait jamais été un grand succès commercial, elle reste une chanson chérie par de nombreux fans de George Harrison. Son caractère unique, sa légèreté et son humour en font un morceau à part dans son répertoire, un moment de pure joie et de spontanéité qui contraste avec la gravité de certaines de ses autres compositions.

Elle rappelle aussi l’importance de Chris O’Dell, qui, en tant qu’assistante, amie et témoin privilégiée de l’univers des Beatles, a inspiré non seulement cette chanson, mais a également laissé une empreinte durable sur l’entourage du groupe. Sa présence, ainsi que celle d’autres figures de l’entourage des Beatles, montre à quel point les relations personnelles et les amitiés ont influencé la création artistique de Harrison.

Un Souvenir de l’Âge d’Or du Rock

En fin de compte, “Miss O’Dell” est un morceau à savourer pour ce qu’il est : un instantané léger et humoristique d’une époque révolue, où même les plus grandes stars du rock savaient s’amuser et se moquer d’elles-mêmes. C’est un témoignage de l’esprit d’un George Harrison qui, malgré ses préoccupations spirituelles et ses engagements sérieux, n’a jamais perdu sa capacité à rire et à profiter des moments de complicité avec ses amis.

“Miss O’Dell” est une célébration de la simplicité, de l’amitié et de la joie de vivre, un rappel que, derrière la légende, il y avait un homme capable de s’amuser et de partager des moments de bonheur avec ceux qu’il aimait.

Paroles de la chanson

I’m the only one down here
Who’s got nothing to say
About the war
Or the rice
That keeps going astray on its way to Bombay
That smog that keeps polluting up our shores
Is boring me to tears
Why don’t you call me, Miss O’Dell?

I’m the only one down here
Who’s got nothing to fear
From the waves
Or the rice
That keeps rollin’ on right up to my front porch
The record player’s broken on the floor
And Ben, he can’t restore it
Miss O’Dell

I can tell you
Nothing new
Has happened since I last saw you

I’m the only one down here
Who’s got nothing to say
About the hip
Or the dope
Or the cat with most hope to fill the Fillmore
That pushing, shoving, ringing on my bell
Is not for me tonight
Why don’t you call me, Miss O’Dell?

Why don’t you call me, Miss O’Dell?

Traduction de la chanson

Je suis le seul ici en bas
À n’avoir rien à dire
Sur la guerre
Ou le riz
Qui se perd en route vers Bombay.
Ce smog qui continue de polluer nos côtes
M’ennuie à mourir.
Pourquoi ne m’appelles-tu pas, Miss O’Dell ?

Je suis le seul ici en bas
À n’avoir rien à craindre
Des vagues
Ou du riz
Qui continue de rouler jusqu’à mon perron.
Le tourne-disque est cassé sur le sol,
Et Ben, il ne peut pas le réparer,
Miss O’Dell.

Je peux te dire
Qu’il n’y a rien de nouveau
Depuis la dernière fois que je t’ai vue.

Je suis le seul ici en bas
À n’avoir rien à dire
Sur le hip
Ou la drogue
Ou ce type plein d’espoir pour remplir le Fillmore.
Ces gens qui poussent, bousculent et sonnent à ma porte,
Ce n’est pas pour moi ce soir.
Pourquoi ne m’appelles-tu pas, Miss O’Dell ?

Pourquoi ne m’appelles-tu pas, Miss O’Dell ?

“Bangla Desh” : George Harrison et la Naissance de la Musique Humanitaire

En 1971, George Harrison sort le single “Bangla Desh”, une chanson qui a marqué l’histoire de la musique par son engagement humanitaire. Composée en réponse à la crise humanitaire qui sévissait au Bangladesh (alors Pakistan oriental), cette chanson est bien plus qu’un simple morceau : c’est un cri de ralliement, un appel à la solidarité internationale face aux souffrances d’un peuple dévasté par la guerre et la famine. Harrison, en tant que premier artiste à organiser un concert caritatif d’envergure, a posé avec “Bangla Desh” les fondations d’un mouvement qui allait influencer des générations de musiciens engagés.

Un Contexte de Crise Humanitaire

En 1971, le Bangladesh est en proie à une guerre de libération contre le Pakistan occidental, entraînant des violences massives, des déplacements de population et une crise humanitaire d’une ampleur considérable. Des millions de réfugiés se retrouvent dans des camps en Inde, dans des conditions précaires. Ravi Shankar, ami proche de Harrison et natif de la région, lui fait part de cette situation dramatique et sollicite son aide. Profondément touché par les récits de son ami, Harrison décide de mettre sa notoriété et sa musique au service de cette cause.

“Bangla Desh” est le fruit de cette prise de conscience. En quelques jours, Harrison écrit, enregistre et publie cette chanson, dont les profits sont destinés à venir en aide aux réfugiés. Le morceau est simple, direct, mais chargé d’émotion. Harrison y décrit la souffrance du peuple bangladais et appelle le monde à ne pas rester indifférent. My friend came to me / With sadness in his eyes / Told me that he wanted help / Before his country dies, chante-t-il avec une urgence palpable, exprimant l’inquiétude de Shankar et l’urgence de la situation.

Un Appel à l’Aide Internationale

La structure de “Bangla Desh” est à la fois narrative et incitative. Harrison raconte comment il a été sensibilisé à la cause, puis interpelle directement ses auditeurs : Now won’t you lend your hand and understand?, leur demande-t-il, les incitant à se mobiliser. Ce n’est pas seulement une chanson pour sensibiliser, mais un véritable appel à l’action. La répétition du refrain, avec son injonction insistante de « Bangla Desh, Bangla Desh », martèle le nom de ce pays méconnu à l’époque, le propulsant sur la scène internationale.

Le choix de chanter le nom du pays est significatif. En 1971, peu de gens en Occident savaient où se trouvait le Bangladesh ou ce qui s’y passait. En répétant ce mot, Harrison force l’auditeur à prêter attention, à se renseigner, à s’impliquer. La chanson, par sa simplicité et son refrain accrocheur, devient ainsi un outil de sensibilisation efficace, touchant des millions de personnes à travers le monde.

Le Concert for Bangladesh : Un Moment Historique

La sortie de la chanson “Bangla Desh” est suivie, quelques semaines plus tard, par le Concert for Bangladesh, organisé au Madison Square Garden de New York le 1er août 1971. Cet événement, qui réunit des artistes de renom tels que Bob Dylan, Eric Clapton, Ringo Starr et Leon Russell, est le premier concert caritatif d’une telle ampleur. Il marque le début d’une ère où la musique devient un vecteur puissant de changement social et de mobilisation humanitaire.

Le concert, dont les bénéfices ont été reversés à l’UNICEF, a permis de récolter des millions de dollars pour les réfugiés. Plus encore, il a démontré le pouvoir de la musique à sensibiliser et à mobiliser autour de causes humanitaires. George Harrison, en organisant cet événement, a ouvert la voie à d’autres initiatives similaires, comme le Live Aid en 1985 ou les concerts pour l’Afrique. “Bangla Desh” est ainsi bien plus qu’une chanson : c’est le manifeste d’un engagement, le symbole d’une musique au service de l’humanité.

Un Engagement Sincère et Personnel

Contrairement à d’autres artistes engagés, Harrison n’a jamais cherché à capitaliser sur son image de bienfaiteur. Son engagement pour le Bangladesh était avant tout personnel, motivé par son amitié avec Ravi Shankar et par sa sensibilité spirituelle. Harrison, qui avait toujours cherché à transcender les superficialités de la célébrité pour atteindre un sens plus profond de la vie, trouvait dans ce projet une manière de donner un sens concret à sa notoriété.

Le succès de “Bangla Desh” a également montré une autre facette de Harrison, celle d’un artiste capable de s’engager activement dans le monde, de mettre son art au service des autres. Son discours, loin d’être moralisateur, était empreint d’une sincérité qui a touché le public. Il ne s’agissait pas de faire la leçon, mais de partager une émotion, de faire comprendre l’urgence d’une situation qui ne pouvait plus être ignorée.

Un Héritage Durable

Près de cinquante ans après sa sortie, “Bangla Desh” reste une chanson emblématique, à la fois pour son message et pour l’impact qu’elle a eu sur le monde de la musique. En initiant le concept de concerts caritatifs, Harrison a montré qu’un artiste, même issu de l’industrie du divertissement, pouvait jouer un rôle significatif dans le changement social. Cette chanson, avec sa simplicité et son honnêteté, continue d’inspirer les musiciens et les militants à utiliser leur plateforme pour des causes plus grandes qu’eux-mêmes.

“Bangla Desh” n’est pas seulement un morceau de l’histoire musicale : c’est un rappel de ce que la musique peut accomplir lorsqu’elle est portée par la compassion et le désir de faire une différence. C’est un appel, toujours d’actualité, à ne pas détourner le regard, à agir et à se mobiliser pour ceux qui souffrent.

Paroles de la chanson

My friend came to me
With sadness in his eyes
He told me that he wanted help
Before his country dies
Although I couldn’t feel the pain
I knew I had to try
Now I’m asking all of you
To help us save some lives

Bangladesh, Bangladesh
Where so many people are dying fast
And it sure looks like a mess
I’ve never seen such distress
Now won’t you lend your hand, try to understand?
Relieve the people of Bangladesh

Bangladesh, Bangladesh
Such a great disaster, I don’t understand
But it sure looks like a mess
I’ve never known such distress
Now please don’t turn away, I wanna hear you say
Relieve the people of Bangladesh
Relieve the people of Bangladesh

Bangladesh, Bangladesh
Now it may seem so far from where we all are
It’s something we can’t reject
It’s something I can’t neglect
Now won’t you give some bread? Get the starving fed?
We’ve got to relieve Bangladesh
Relieve the people of Bangladesh
We’ve got to relieve Bangladesh

Now won’t you lend your hand and understand?
Relieve the people of Bangladesh

Traduction de la chanson

Mon ami est venu me voir
Avec de la tristesse dans les yeux.
Il m’a dit qu’il voulait de l’aide
Avant que son pays ne meure.
Même si je ne pouvais pas ressentir sa douleur,
Je savais que je devais essayer.
Maintenant, je vous demande à tous
De nous aider à sauver des vies.

Bangladesh, Bangladesh,
Où tant de gens meurent si vite,
Et cela ressemble vraiment à un chaos,
Je n’ai jamais vu autant de détresse.
Ne tendras-tu pas la main, essaie de comprendre ?
Soulage les habitants du Bangladesh.

Bangladesh, Bangladesh,
Un tel désastre, je ne comprends pas,
Mais cela ressemble vraiment à un chaos,
Je n’ai jamais connu une telle détresse.
S’il te plaît, ne détourne pas le regard, je veux t’entendre dire :
Soulage les habitants du Bangladesh.
Soulage les habitants du Bangladesh.

Bangladesh, Bangladesh,
Cela peut sembler si loin d’où nous sommes tous,
Mais c’est quelque chose que nous ne pouvons pas rejeter,
C’est quelque chose que je ne peux pas négliger.
Ne donnerais-tu pas un peu de pain ? Aide à nourrir les affamés.
Nous devons soulager le Bangladesh,
Soulager les habitants du Bangladesh.
Nous devons soulager le Bangladesh.

Ne tendras-tu pas la main et ne comprendras-tu pas ?
Soulage les habitants du Bangladesh.

La réédition de “Living in the Material World” 50eme anniversaire

À l’occasion du 50e anniversaire de *Living In The Material World*, l’œuvre iconique de George Harrison se pare de nouvelles couleurs sous la supervision de Dhani et Olivia Harrison. Cette réédition inclut un mixage exceptionnel réalisé par Paul Hicks, ingénieur de renom récompensé aux Grammy Awards, qui transcende l’album avec une clarté sonore jamais atteinte. Le résultat est un son plus éclatant, plus riche, et d’une dynamique saisissante. L’édition 50e anniversaire de *Living In The Material World* sera disponible dès le 15 novembre, sous les labels Dark Horse Records et BMG.**

La version Super Deluxe, limitée à seulement 5 000 exemplaires dans le monde, offre une immersion complète dans l’univers de Harrison. Elle comprend 2 CD, 2 LP, un Blu-ray avec mixage Dolby Atmos, ainsi que 12 enregistrements inédits. Un livret de 60 pages, enrichi de notes de pochette détaillées, de photographies et d’œuvres issues des archives personnelles de Harrison, accompagne ce coffret. Le tout est complété par un single 7 pouces contenant une version inédite de *Sunshine Life For Me (Sail Away Raymond)*, interprétée avec Robbie Robertson, Levon Helm, Garth Hudson et Rick Danko de The Band, aux côtés de Ringo Starr. Plusieurs éditions seront disponibles, dont un coffret Deluxe 2LP & 2CD, un vinyle coloré en édition limitée, et une version standard 1LP & 1CD, ainsi que sur les plateformes de streaming.**

Réédition de Living in the material World de George Harrison

Tracklist Super Deluxe :

LP1/CD Disc 1
1. Give Me Love (Give Me Peace on Earth) (2024 Mix)
2. Sue Me, Sue You Blues (2024 Mix)
3. The Light That Has Lighted the World (2024 Mix)
4. Don’t Let Me Wait Too Long (2024 Mix)
5. Who Can See It (2024 Mix)
6. Living in the Material World (2024 Mix)
7. The Lord Loves the One (That Loves the Lord) (2024 Mix)
8. Be Here Now (2024 Mix)
9. Try Some Buy Some (2024 Mix)
10. The Day the World Gets ‘Round (2024 Mix)
11. That Is All (2024 Mix)

LP2/CD Disc 2
1. Give Me Love (Give Me Peace on Earth) (Take 18; Acoustic Version)
2. Sue Me, Sue You Blues (Take 5)
3. The Light That Has Lighted the World (Take 13)
4. Don’t Let Me Wait Too Long (Take 49; Acoustic Version)
5. Who Can See It (Take 93)
6. Living in the Material World (Take 31)
7. The Lord Loves the One (That Loves the Lord) (Take 3)
8. Be Here Now (Take 8)
9. Try Some Buy Some (Alternative Version)
10. The Day the World Gets ‘Round (Take 22; Acoustic Version)
11. That Is All (Take 24)
12. Miss O’Dell (2024 Mix)
13. Sunshine Life For Me (Sail Away Raymond) *CD Only*

7″ Single
1. Sunshine Life For Me (Sail Away Raymond)
2. Sunshine Life For Me (Sail Away Raymond) [Instrumental]

Blu-ray
Contient le mixage 2024 de l’intégralité des pistes de l’album, ainsi que plusieurs versions alternatives.

Living In The Material World**, le deuxième album solo de George Harrison après la séparation des Beatles, est une œuvre majeure qui explore des thèmes spirituels profonds, résonnant intensément auprès du public. Dès sa sortie en mai 1973, il se hisse rapidement en tête des classements américains, porté par le single *Give Me Love (Give Me Peace On Earth)*. Le magazine *Rolling Stone* le qualifie de « classique pop », louant sa profondeur et son éclat miraculeux.

Ce succès s’inscrit dans une période faste débutée avec *All Things Must Pass*, le triple album qui trône au sommet des charts américains début 1971. Peu après, George organise les légendaires concerts de bienfaisance au Madison Square Garden pour soutenir les réfugiés du Bangladesh, culminant avec un triple album live primé par un Grammy Award pour l’album de l’année.

Olivia Harrison confie :

« J’espère que vous redécouvrirez *Living in the Material World* ou que vous l’écouterez pour la première fois. En l’écoutant, partagez le souhait de George pour lui-même et pour l’humanité… Donne-moi l’Amour, Donne-moi la Paix sur Terre. »

Dhani Harrison ajoute :

« Nous sommes ravis de vous présenter enfin ce coffret 50e anniversaire de *Living in the Material World*. Pour ceux qui découvrent cet album : ce disque a été créé avec amour pour tous nos frères et sœurs sur cette Terre, ce système dualiste où nous vivons. Que la paix soit sur tous les êtres sensibles. »

Enregistré à une époque charnière de la carrière musicale de Harrison, *Living In The Material World* reflète son talent unique et son exploration inlassable de la vérité au-delà des préoccupations matérielles. Sa création débute fin 1972 aux Apple Studios, là où les Beatles avaient bouclé leur ultime projet, *Let It Be*. L’atmosphère des sessions transparaît dans chaque morceau, soutenue par un groupe de musiciens virtuoses, tels que Jim Keltner, Nicky Hopkins, Klaus Voormann et Jim Horn.

Pour comprendre cet album, il faut remonter à l’année 1971, marquée par l’implication de Harrison dans la crise humanitaire du Bangladesh. Après des mois de tractations et de préparatifs, il réussit l’exploit de réunir des artistes de premier plan comme Ravi Shankar, Ringo Starr, Eric Clapton et Bob Dylan pour deux concerts historiques au Madison Square Garden. « Ce fut une période très émotionnelle pour moi, car beaucoup de gens ont contribué à ce succès. Mais en même temps, j’étais en colère car, soyons honnêtes, la solution au problème du Bangladesh réside dans les mains des gouvernements, qui préfèrent dépenser des fortunes en armements plutôt que de sauver des vies », déclarait George.

Ces sentiments transparaissent dans ses compositions, dont les premières démos furent enregistrées à l’hôtel Plaza à New York fin 1971. Parmi elles, *Who Can See It* et une version embryonnaire de *Give Me Love (Give Me Peace On Earth)*, véritable appel au secours : « Aidez-moi à porter ce fardeau. »

La remastérisation de l’album, assortie de morceaux inédits, met en lumière cette période créative féconde. Le mixage apporte une clarté qui permet à *Living In The Material World* de résonner avec une intensité renouvelée en 2024. Face aux tumultes des réseaux sociaux et aux distractions politiques, l’aspiration de George à une élévation spirituelle s’impose avec force. Les thèmes abordés – méditation, quête de sens, illusions du matérialisme – trouvent aujourd’hui un écho puissant, en pleine ère de « mindfulness » et de recherche de paix intérieure.

« La plupart des gens luttent pour la célébrité, la richesse, ou le pouvoir – toujours. C’est leur ambition première dans la vie. Mais au final, la mort efface tout cela », expliquait George, conscient de ne pas s’exclure lui-même de cette quête. « J’écris beaucoup de choses pour me les rappeler à moi-même. »

En revisitant cet album dans ses nouvelles versions, l’intimité et la spiritualité des chansons se révèlent plus fortes que jamais. C’est le portrait d’un artiste en quête de vérité, composant avec un monde en perpétuelle mutation. Une œuvre authentique, chargée d’âme et de cœur, fidèle à son créateur.

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