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Le jour où John Lennon annonça son départ aux autres Beatles

La séparation des Beatles est indéniablement une nouvelle qui a bouleversées des générations de fans. En effet, depuis le début des années 60, le groupe a fait danser, chanter filles et garçons, de tous les âges, lors des concerts, mais aussi à chaque édition de nouvel album du groupe… Mieux, le groupe a toujours veillé à donner de lui une image “lisse” de quatre garçons soudés, et “gentillets” malgré quelques soucis de drogue…  

Cependant, à la fin des années 60, la fin du groupe semble se profiler. John Lennon annonce à ses proches, avant le concert pour le festival de Toronto, qu’il désire quitter le groupe… et le 20 septembre 1969, John Lennon officialisera sa décision aux trois autres Beatles, et cela à l’occasion d’une réunion qui se tient en présence d’Allen Klien, qui vient de procéder à une renégociation avec EMI et Capitol.

Les Beatles, c’est fini

Le 20 septembre 1969, les Beatles sont réunis à Londres, autour d’Allen Klein. Klein a en effet réussi, après de longs pour-parler à négocier un nouveau contrat avec EMI/Capitol, autour des chansons des Beatles. Au courant de la volonté de John a quitter le groupe depuis le concert de Toronto, il a persuadé John de rester calme et de ne surtout pas officialiser publiquement cette volonté, lui expliquant qu’il allait dans l’intérêt de tous de ne pas en parler. 

Le nouveau contrat sera signé ce jour là, avec en préambule l’annonce par Lennon de sa volonté à quitter le groupe.

Le nouveau contrat des Beatles

Depuis mai 1969, Allen Klein travaille pour le compte des Beatles, avec un seul et leit-motiv : augmenter les royalties des Beatles. En effet, depuis quelques temps déjà, les finances de chaque Beatles sont au plus bas, et sans parler d’une situation financière précaire des membres, les économies ne sont pas au beau fixe, et cela magré le fait que les Beatles puissent avoir respecté leurs engagement auprès de EMI,  en livrant des disques tels que Sgt. Pepper’s, Magical Mystery Tour, le Double Blanc, Yellow Submarine….

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Il est à noter que la publication du Double Blanc en novembre 1968 a propulsé EMI dans les meilleurs labels musicaux, les faisant passer de 28 % de part de marché à plus de 40 %… le Double Blanc avait de plus générer un chiffre d’affaires  à sa sortie de plus de 900 000 livres ! Avec la publication prochaine de Abbey Road, inutile de le dire, Klein avait beaucoup d’atouts en main, et il a su les jouer en faveur du groupe.

 

Klein s’en sort plutôt bien : par exemple il arrive à faire passer les royalties du groupe sur le marché américain de 17,5 % à 25 %… et pour arriver à ses fins, et à de tels résultats, il n’hésite pas à menacer ses interlocuteurs de EMI, de fin de collaboration avec les Beatles.  Le label EMI, quant à lui, pose aussi des conditions drastiques et dans ce contrat, exige que les Beatles, en groupe ou en solo, publient au moins deux nouveaux albums tous les ans, jusqu’en 1976, avec des royalties fixées à 58 cents par album jusqu’en 1972, et 72 cents à partir de 1972.

Signature du contrat avec Allein Klein… Que penser du pouce vers le bas de McCartney….

Parmi les autres conditions obtenues par Klein dans ce contrat, la possibilité pour Apple de fabriquer et vendre les disques des Beatles aux Etats-Unis, étant entendu que EMI conserverait les enregistrements, mais Capitol fabriquerait les disques au nom de Apple. Apple profiterait alors de la différence entre les coûts de fabrication et de détail… même si cela peut paraître anodin, ce fut la première fois que les Beatles, en qualité de groupe, pu avoir la main sur la façon dont leurs disques étaient fabriqués, et distribués… Financièrement, cela améliora la situation du groupe en 1971, lorsque l’intégralité du catalogue fut réédité par Apple… et Apple, jusqu’en 1976 pu avoir aussi des revenus réguliers.

La rencontre du 20 septembre 1969

Le 20 septembre 1969, ce contrat est donc signé par les Beatles. Malgré de très grandes réserves quant à Klein, Paul McCartney, apposera ce jour là sa signature aux côté de celles de Ringo Starr et John Lennon. George Harrison, de son côté, absent car en visite chez sa mère au Cheshire, il signera le contrat quelques jours plus tard.

On constatera que Yoko Ono assiste aussi à cette réunion qui se tient dans les bureaux de Apple sur Savile Row.

John Lennon raconte :

Quand je suis rentré de Toronto, il y a eu des réunions avec Klein. Il m’a dit “Cool. Il y a encore beaucoup de choses à faire, c’est pas le moment de l’annoncer”.  Lors de cette réunion, Paul et moi discutions et systématiquement, dès qu’il proposait quelque chose pour le groupe, je disais “non, non, non”. Il fallait que je lui dise,et soudain, c’est sorti “Le groupe est fini, je pars”. Je voyais que Allen me suppliait de pas le dire. Paul et Allen m’ont regadé finalement et ils m’ont dit qu’ils étaient heureux de ne pas avoir à l’annoncer, un peu comme si ils voulaient que j’en parle, que j’en fasse un événement. je ne me souviens pas que paul ait dit “Ne le dit à personne”, il a dit un truc du style “Oh, cela signifie que rien ne s’est passé si on en parle à personne”.

Dans l’Anthology, Paul McCartney révèle :

J’avais dit à cette époque : “je pense que nous devrions revenir à de petits concerts : je pense que nous sommes un très bon petit groupe. nous devrions retourner à nos racines, et ensuite qui sait ce qui se passera. nous devrons sans nous adapter.” John m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit “Je pense que tu es stupide. Je ne dirai rien tant que nous n’aurons pas signé le contrat avec Capitol. Mais quand c’est fait, je quitte le groupe”.  Nos mâchoires se sont serrées, la discussion était close. 
Je dois avouer que  nous savions que sa relation avec Yoko était de plus en plus intense, et que John avait besoind ‘espace pour lui et Yoko. John a mis fin à la période Beatles, et il a débuté la période Yoko. Il ne voulait pas que les deux interfèrent. 
Je ne savais pas trop que dire. Nous devions réagir, à ce qu’il faisait, mais on voyait qu’il avait le contrôle de la situation. Je me souviens de lui disant : “C’est bizarre, en disant que je quitte le groupe, mais d’une certaine manière c’est très excitant. : “Tu veux dire partir”? C’est donc le groupe, puis … “C’est plus tard, comme il l’a fait l’a fait, que cela m’a vraiment dérangé.

 

 

 

Ringo Starr quant à lui raconte :

Après les débuts du Plastic Ono Band à Toronto, nous avons eu une réunion à Savile Row. Il a dit un truc du genre “Eh bien les gars, finissons en…” et nous avons tous dit “oui”.  on a dit “Oui” car de toutes façons on peut pas forcer les gens à rester ensemble. Ca aurait été du gâchis et des années de perdues. 
Personne était mal à l’aise pendant cette réunion.  On ne se battait pas. John pensait à partir, mais il voulait surtout que l’entité Beatles se casse. Ce n’était pas un simple “Je pars”.. c’était “C’est fini, c’est tout !”. 
Si ça c’était passé en 1965 ou en 1967, cela aurait éun choc volent. Maintenant, il s’agissait juste de “conclure le divorce”. Et John était toujours le plus rapide quand il s’agissait de mettre fin aux choses.

Ce 20 septembre 1969 se joua donc un moment décisif pour les Beatles… la prochaine étape allait se jouer en avril 1970, avec l’officialisation publique de la séparation des Beatles par Paul McCartney.

 

A propos de Allen Klein

Allen Klein est projeté à la tête d’Apple le 3 février 1969, alors que les Beatles commencent à entrer dans une tourmente financière difficile.  Dès le mois de mars 1969, Klein prend les commandes réelles des finances du groupe. Il commence tout d’abord par mettre un terme au contrat qui lie les Beatles à la NEMS, contrat qui n’a plus de raison d’être mais qui continue à coûter cher au groupe.   Après avoir pris la tête d’Apple, Klein devient manager du groupe, contre l’avis de McCartney, qui refusera de signer le moindre contrat d’engagement avec l’homme d’affaires new-yorkais…. qu’à cela ne tienne, Klein en fait abstraction, et continue son “oeuvre” : il renégocie les contrats des Beatles avec EMI et Capitol, et fait le grand ménage dans le personnel d’Apple Corps.

Les conditions financières avantageuses obtenues par Klein feront que Paul ne sera jamais incisif à son égard… jusqu’au jour où Klein, ayant besoin d’un disque pour respecter les contrats nouvellement signés pour les Beatles, se décide, avec l’accord de John et George, de confier les bandes de “Get back”, (session de janvier 1969) au producteur américain Phil Spector, qui en fera le disque “Let It Be”.  McCartney qui n’a pas été consulté se sent trahi, et se servira de cela pour justifier son départ des Beatles, le 10 avril 1970… Paul lancera d’ailleurs des poursuites à l’égard de ses trois amis des Beatles à la fin des années 1970, d’une part pour mettre fin juridiquement à l’entité Beatles, mais aussi pour se débarrasser de Klein. 

Klein décédera le 4 juillet 2009, des suites de la maladie d’Alzeimer.  

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