En 1991, Paul McCartney ouvre son album Unplugged (The Official Bootleg) avec Be-Bop-A-Lula, un classique de Gene Vincent qui l’a profondément marqué. Ce titre, pierre angulaire du rock ‘n’ roll, fut l’un des premiers disques achetés par McCartney et influença sa carrière. Sur Unplugged, il lui rend hommage dans une version acoustique intime, renouant avec ses racines musicales et l’énergie brute de ses débuts.
Le 13 mai 1991 au Royaume-Uni et le 4 juin 1991 aux États-Unis, Paul McCartney publiaitUnplugged (The Official Bootleg), un album live capturant l’énergie brute et l’intimité d’une performance acoustique exceptionnelle. En ouverture de cet album, McCartney choisit d’interpréterBe-Bop-A-Lula, un titre de Gene Vincent qui résonne comme une pierre angulaire du rock ’n’ roll et de l’histoire musicale des Beatles.
Sommaire
Une chanson fondatrice
Enregistrée par Gene Vincent le 4 mai 1956 à Nashville,Be-Bop-A-Lulaa marqué une génération en devenant un classique du rock. Son succès fut immédiat, atteignant la septième place du classementBillboardaux États-Unis et la seizième place au Royaume-Uni en août de la même année. Cette chanson fut l’une des premières à influencer les futurs Beatles, notamment John Lennon et Paul McCartney.
John Lennon lui-même affirma avoir jouéBe-Bop-A-Lulalors de la fameuse fête paroissiale de St Peter’s Church à Woolton, Liverpool, le 6 juillet 1957. Ce jour-là, il rencontra Paul McCartney, qui l’impressionna en jouant une sélection de morceaux, dontTwenty Flight Rockd’Eddie Cochran et plusieurs titres de Little Richard.
Une influence indélébile sur McCartney
Pour Paul McCartney,Be-Bop-A-Lulareprésente bien plus qu’une simple chanson. Elle est l’emblème de sa découverte du rock ’n’ roll. Dans une interview de 2017, il se remémore l’émotion qui l’avait saisi lorsqu’il acheta son premier disque :
«Be-Bop-A-Lulafut le tout premier disque que j’ai acheté. J’avais économisé mon argent de poche et je suis allé en centre-ville à Liverpool. Il y avait un petit magasin appelé Currys, qui était en réalité un magasin d’appareils électriques, mais à l’arrière, il y avait un petit rayon disques. C’est là que je l’ai trouvé. Je suis rentré chez moi et je l’ai écouté en boucle.»
McCartney évoque aussi un certain Brian Casser, membre du groupe Cass and the Cassanovas, qui lui recommanda la chanson. Pour lui, le disque était si marquant qu’il en garde une image forte : « Cette chanson est pour moi associée à la couleur violette, à cause de l’étiquette violette du label Capitol sur le disque 78 tours. »
L’empreinte deBe-Bop-A-Lulachez les Beatles
Bien que jamais enregistrée officiellement par les Beatles en studio, la chanson faisait partie de leur répertoire de scène dans leurs jeunes années. Un enregistrement live datant de décembre 1962, avec Fred Fascher au chant, fut inclus en 1977 surLive! at the Star-Club in Hamburg, Germany; 1962.
Les Fab Four eurent également l’occasion de rencontrer Gene Vincent en 1962, lors de leurs séjours à Hambourg et à Liverpool. Le 1er juillet 1962, ils partagèrent l’affiche avec lui au Cavern Club. Mike McCartney, le frère de Paul, se souvient de cette rencontre :
« Gene Vincent était la tête d’affiche et il savait que mon frère était important. C’est pourquoi il a tenu à se faire prendre en photo avec lui. Gene était en cuir intégral, comme Marlon Brando dansL’Équipée sauvage, et chantaitBe-Bop-A-Lulaavec son fameux effet d’écho. Mais dans la foule, les jeunes n’attendaient qu’une chose : voir les Beatles monter sur scène.»
Un retour aux sources avecUnplugged
C’est presque naturellement que Paul McCartney choisit d’ouvrirUnplugged (The Official Bootleg)avecBe-Bop-A-Lula. Enregistré le 25 janvier 1991 pour l’émissionMTV Unplugged, l’album présente une ambiance intime et dépouillée, mettant en valeur l’émotion brute de chaque titre.
L’interprétation deBe-Bop-A-Lulapar McCartney est un hommage direct à ses racines musicales. Entouré d’une formation acoustique comprenant Linda McCartney aux percussions, Hamish Stuart à la basse acoustique, Robbie McIntosh à la guitare, Paul « Wix » Wickens au piano et Blair Cunningham à la batterie, il redonne vie à ce standard du rock.
L’héritage deBe-Bop-A-Luladans le parcours de McCartney
McCartney ne cessa jamais de clamer son amour pour cette chanson. En 1982, lorsqu’il participa à l’émissionDesert Island Discsde la BBC,Be-Bop-A-Lulafigura parmi les huit titres qu’il choisirait d’emporter sur une île déserte.
John Lennon, lui aussi, enregistra une version de la chanson en 1974, incluse sur son albumRock ’N’ Rollen 1975. Une autre prise de cette session figure dans le coffretJohn Lennon Anthologyde 1998.
Pour McCartney,Be-Bop-A-Lulan’est pas qu’une chanson du passé, c’est un symbole de la naissance du rock et d’une époque révolue mais toujours vibrante. En 1991, en l’interprétant surUnplugged, il ne faisait pas que revisiter un classique : il renouait avec l’étincelle qui l’avait un jour propulsé sur la scène du rock mondial.
