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Sam Mendes adapte les Beatles au cinéma : un film pour chaque Beatle

Sam Mendes prépare une tétralogie cinématographique ambitieuse sur les Beatles, avec quatre films centrés sur chacun des membres du groupe. Prévue pour 2028, cette fresque promet une immersion émotionnelle et historique inédite, portée par un casting audacieux et des scénaristes de renom.

Quand le Septième Art convoque les Quatre de Liverpool, c’est tout un pan de l’histoire culturelle mondiale qui se prépare à revivre, sublimé par une plume britannique exigeante et un regard cinématographique d’orfèvre. Sam Mendes, réalisateur auréolé d’un Oscar, s’attaque à un projet aussi audacieux que captivant : raconter l’histoire des Beatles en quatre films distincts, centrés chacun sur un membre du groupe. Les noms des comédiens sont désormais connus, et ceux des scénaristes, tout juste dévoilés, promettent une fresque narrative d’une ampleur rare.

Une ambition hors normes au service d’une légende

Difficile de surévaluer l’importance de ce projet. Jamais encore une production cinématographique n’avait tenté d’explorer la mythologie des Beatles à travers quatre longs-métrages dédiés, projetés successivement sur quatre semaines. Prévue pour avril 2028, cette fresque cinématographique ambitionne d’embrasser toute la complexité humaine, artistique et historique de l’odyssée Beatles, en s’attardant sur les trajectoires individuelles de John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr.

Le projet est porté par Sir Sam Mendes, cinéaste britannique dont la maîtrise narrative n’est plus à démontrer. Révélé au monde entier avec American Beauty, Mendes a depuis signé des œuvres aussi variées que Revolutionary Road, 1917 ou deux James Bond (Skyfall et Spectre). Il y a chez lui cette capacité rare à marier l’intime et le spectaculaire, à conjuguer profondeur psychologique et élégance formelle. Il semble dès lors l’homme idéal pour se saisir d’un tel matériau, à la fois chargé de mémoire et brûlant de symboles.

Un casting jeune, audacieux et habité

Les rumeurs allaient bon train depuis plusieurs mois, mais c’est désormais officiel : Paul Mescal incarnera Paul McCartney, Harris Dickinson prêtera ses traits à John Lennon, Joseph Quinn (connu notamment pour son rôle dans Stranger Things) campera George Harrison, tandis que Barry Keoghan, acteur magnétique et déroutant, endossera le rôle de Ringo Starr.

Ces choix témoignent d’une volonté manifeste de s’éloigner de l’imitation servile ou du simple mimétisme. Chacun de ces comédiens, bien qu’encore jeune, possède une sensibilité, une énergie propre, susceptible de révéler des facettes moins connues des Beatles. Il ne s’agira pas de rejouer A Hard Day’s Night ou Help! à la sauce contemporaine, mais bien d’explorer les dynamiques intérieures, les conflits, les amitiés et les ruptures qui ont façonné la légende.

Une équipe d’écriture triée sur le volet

Mais la véritable révélation de ce mois de mai 2025, c’est l’annonce des trois scénaristes retenus pour cette tétralogie, tous britanniques, tous reconnus pour leur exigence et leur talent à sonder les psychés les plus complexes. Leur présence à bord du projet confirme la volonté de Mendes de proposer une lecture nuancée, littéraire, presque théâtrale, de la saga Beatles.

Premier nom révélé : Jez Butterworth. Auteur dramatique de renom, lauréat du Tony Award pour Jerusalem (considérée comme l’une des plus grandes pièces anglaises du XXIe siècle), Butterworth est également un habitué du grand écran, ayant travaillé sur Spectre avec Mendes, ainsi que sur Le Mans 66 (Ford v Ferrari) et le dernier Indiana Jones. Son écriture dense, viscérale, n’a pas son pareil pour évoquer les tensions souterraines et les fractures intimes.

À ses côtés, Peter Straughan. Oscarisé cette année pour Conclave et déjà acclamé pour La Taupe (Tinker Tailor Soldier Spy), Straughan possède une rare capacité à capter l’invisible, à transcrire les non-dits, les silences et les regards lourds de sens. On lui doit également l’adaptation magistrale de Wolf Hall, série historique de la BBC, qui prouve son aptitude à lier rigueur historique et intensité dramatique.

Enfin, Jack Thorne complète ce triumvirat d’élite. Scénariste prolifique et polyvalent, il s’est illustré aussi bien à la télévision (avec la série Netflix Adolescence) qu’au théâtre (Harry Potter and the Cursed Child), sans oublier les trois films Enola Holmes. Collaborateur régulier de Mendes (il a récemment écrit The Motive and the Cue pour le West End), Thorne est reconnu pour sa finesse psychologique et sa profonde humanité.

Quatre films, quatre regards, une seule légende

Chaque film de la tétralogie sera centré sur l’un des membres du groupe, mais l’intelligence du projet réside dans son articulation narrative. Les films, bien que distincts, partageront des scènes communes — filmées du point de vue différent du Beatle concerné — permettant ainsi au spectateur de vivre les mêmes événements sous des angles émotionnels variés. Cette construction en miroirs, inspirée des récits chorals ou de certaines œuvres d’Akira Kurosawa, promet une expérience inédite au cinéma.

Par ailleurs, cette approche permet de dépasser le mythe collectif pour s’attarder sur les individus : leur enfance, leurs ambitions, leurs failles, leurs amours, leurs luttes personnelles. On pressent déjà que les films consacrés à Lennon et Harrison seront parmi les plus introspectifs, tandis que ceux dédiés à McCartney et Starr offriront peut-être une tonalité plus lumineuse — quoique tout aussi riche en nuances.

De Liverpool à l’éternité

Il est encore trop tôt pour dire quelle période chaque film couvrira exactement, mais tout indique que le spectre sera large : de la jeunesse dans le quartier de Woolton à la dissolution du groupe en 1970, sans oublier les multiples renaissances en solo. La ville de Liverpool, cœur battant du récit, sera elle aussi au centre du dispositif, non pas comme simple décor, mais comme matrice culturelle et affective.

Les producteurs ont laissé entendre que la musique jouera un rôle majeur, sans pour autant verser dans le jukebox movie. On ne s’attend donc pas à une suite de performances live ou de clips reconstitués, mais à une intégration subtile et signifiante des morceaux, en lien étroit avec l’état d’esprit des personnages.

On ignore encore si les chansons originales des Beatles seront utilisées, ou si une réinterprétation par les comédiens est envisagée. Quoi qu’il en soit, le travail d’adaptation musicale représentera un défi majeur, tant le répertoire des Fab Four est sacré pour des millions de fans.

Les attentes d’une génération

L’annonce de cette saga cinématographique arrive dans un contexte où la culture Beatles connaît une nouvelle renaissance. La sortie du morceau Now and Then en 2023 — fruit d’un enregistrement inédit de Lennon retravaillé par McCartney avec l’aide de l’intelligence artificielle — a provoqué un séisme émotionnel et médiatique. Le documentaire Get Back de Peter Jackson avait déjà ravivé la flamme, en montrant un visage plus humain, plus complexe du groupe à l’aube de sa séparation.

Le public est donc prêt. Et les attentes sont immenses. Car il ne s’agit pas seulement de raconter l’histoire des Beatles : il s’agit de dire ce qu’ils représentent encore aujourd’hui, dans un monde qui a changé, mais qui continue de vibrer à l’écoute de leurs accords.

Une œuvre événement à la croisée des chemins

Cette tétralogie signée Sam Mendes pourrait bien devenir un jalon majeur dans l’histoire du biopic musical, à la croisée de Walk the Line, Rocketman et Bohemian Rhapsody, mais avec une ambition narrative et artistique autrement plus grande. Plus qu’un hommage, c’est une relecture, une introspection, un voyage dans l’âme de quatre jeunes hommes devenus icônes malgré eux.

En choisissant de confier l’écriture à trois auteurs d’exception, Mendes affirme sa volonté de ne rien céder à la facilité. Il nous promet une œuvre dense, complexe, bouleversante. Une œuvre à la hauteur de l’écho planétaire que suscitent encore Lennon, McCartney, Harrison et Starr.

Le compte à rebours est lancé. Les Beatles vont une nouvelle fois conquérir le monde — sur grand écran cette fois. Et l’on a déjà hâte d’y être.

Focus sur les scéraistesSCÉNARISTES

Jez Butterworth

Né en 1969 à Londres, Jez Butterworth est l’un des dramaturges les plus respectés de sa génération. Il s’impose en 2009 avec la pièce Jerusalem, véritable chef-d’œuvre du théâtre britannique contemporain, salué pour sa langue poétique et sa peinture féroce de l’Angleterre rurale. Collaborateur régulier de grands cinéastes, il coécrit le scénario de Spectre aux côtés de Sam Mendes, avant de prêter sa plume à James Mangold pour Le Mans 66 et Indiana Jones et le Cadran de la destinée. Butterworth est un styliste, fasciné par la mythologie, la marginalité et les obsessions humaines. Son style lyrique et incarné devrait magnifier l’intensité dramatique du projet Beatles.

Peter Straughan

Originaire du nord-est de l’Angleterre, Peter Straughan a d’abord travaillé comme romancier et dramaturge avant de s’imposer à Hollywood. Il remporte l’Oscar du meilleur scénario adapté en 2025 pour Conclave, tiré du roman de Robert Harris. Déjà nommé pour La Taupe (Tinker Tailor Soldier Spy), son écriture se caractérise par une précision chirurgicale, une grande intelligence des dialogues et une compréhension aiguë des intrigues denses. Il est aussi l’auteur de l’adaptation de Wolf Hall, fresque historique de la BBC acclamée pour sa rigueur narrative. Straughan est un orfèvre du récit psychologique et politique.

Jack Thorne

Né en 1978 à Bristol, Jack Thorne est un touche-à-tout de génie. Il s’illustre à la télévision (Skins, The Accident, Adolescence), au théâtre (Harry Potter and the Cursed Child), ainsi qu’au cinéma (Wonder, The Aeronauts). Ses récits abordent souvent la marginalité, les troubles de la jeunesse, les fractures sociales. Sa collaboration avec Sam Mendes sur The Motive and the Cue — une pièce autour du monde du théâtre shakespearien — a été unanimement saluée. Thorne sait faire surgir l’émotion sans pathos, et insuffler une tendresse bouleversante aux drames les plus rugueux.

Zoom sur les acteurs

Paul Mescal – Paul McCartney

Révélé par la série Normal People (2020), Paul Mescal est devenu l’un des visages les plus prometteurs du jeune cinéma britannique. Né en 1996 en Irlande, il impressionne par sa vulnérabilité à fleur de peau et son intensité silencieuse. Son rôle dans Aftersun (2022) lui vaut une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. L’incarner en McCartney, mélodiste génial, charmeur et perfectionniste, exige une subtilité que Mescal est parfaitement à même de livrer. À 29 ans au moment du tournage, il partagera avec son personnage une jeunesse teintée de mélancolie, d’énergie et de générosité.

Harris Dickinson – John Lennon

Né à Londres en 1996, Harris Dickinson s’est illustré dans des rôles audacieux et variés, de Beach Rats à Triangle of Sadness. Son regard tranchant, son port altier et sa capacité à incarner les contradictions humaines en font un choix idéal pour interpréter Lennon : à la fois génie provocateur, poète désenchanté et figure de révolte. Dickinson a cette intensité calme et ce magnétisme trouble qui rappellent le Lennon post-Revolver, tiraillé entre célébrité et quête de vérité.

Joseph Quinn – George Harrison

Encore peu connu du grand public avant Stranger Things (où il interprète Eddie Munson), Joseph Quinn a rapidement conquis critiques et spectateurs par son naturel et sa sensibilité. Né en 1993 à Londres, Quinn est un acteur introspectif, idéal pour explorer la profondeur spirituelle et la discrétion élégante de George Harrison. À la croisée du rock, de la mystique et de la méditation, son personnage exige un jeu intérieur, silencieux, presque méditatif – un registre où Quinn excelle.

Barry Keoghan – Ringo Starr

Barry Keoghan, acteur irlandais né en 1992, s’est imposé par ses choix radicaux et sa présence singulière à l’écran. Il crève l’écran dans The Killing of a Sacred Deer, Les Banshees d’Inisherin ou encore Saltburn, où son excentricité maîtrisée fascine. Étrange et attendrissant, son jeu oscille entre innocence et étrangeté – qualités précieuses pour incarner un Ringo Starr souvent mal compris, mais pilier discret de la cohésion des Beatles. Avec son visage atypique et son sens du timing, Keoghan pourrait bien offrir une des performances les plus inattendues du projet.

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