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Découvrir Londres avec les Beatles

St-John’s Wood est un quartier tranquille de Londres où l’allure sage et distinguée des façades témoigne de l’aisance des résidants. Tous les jours, des centaines, voire des milliers de touristes y affluent pour se livrer à un étrange rituel. L’élément principal du décor est un passage piétonnier délimité par les bandes blanches peintes sur l’asphalte.
Le scénario est invariable. Madame s’engage dans le passage en adoptant des allures de communiante qui s’avance vers l’autel, pendant que monsieur, posté de l’autre côté de l’avenue, appareil photo à la main, la photographie consciencieusement. Lorsque madame atteint le trottoir, elle s’empare de l’appareil et son conjoint traverse la rue pour se faire croquer à son tour en train de piétiner le passage clouté. Sitôt le rituel terminé, ils sont remplacés par un autre couple ou une poignée d’amis, voire par un groupe de touristes qu’un autocar à débarqués au coin de la rue. Ils ont 70, 45 ou 16 ans. Ils viennent de l’Arkansas, de Mumbaï, de Buenos Aires ou de Drummondville, et le non-initié chercherait en vain le monument remarquable qui les incite à se faire tirer le portrait dans cet endroit plutôt banal.
Mais nous ne sommes pas dans n’importe quelle avenue de Londres. Nous sommes à l’intersection de Grove End et Abbey Road, un endroit immortalisé sur la pochette du disque Abbey Road, où l’on aperçoit les mythiques Beatles traverser l’avenue éponyme, sous l’oeil bienveillant d’un policier. Juste en face, le numéro «3» héberge encore les fameux Abbey Road Studios, où le plus célèbre groupe pop du monde a enregistré plusieurs albums, notamment Love me do, en 1962, Abbey Road, en 1969, et Let it be, en 1970.

Abbey Road est la dernière étape d’un circuit à pied (peut-être vaudrait-il mieux parler de pèlerinage) qui m’a amené dans tous les endroits considérés comme les principaux jalons de la carrière londonienne de John, George, Paul et Ringo.
Le périple avait débuté trois heures plus tôt dans Soho Street, devant un immeuble qui abrite les studios d’animation dans lesquels on a tourné le film Yellow Submarine. De là, nous avons traversé Soho Square, un charmant jardin public où des Londoniens, manifestement échappés de leurs bureaux pour la pause du midi, pique-niquaient ou se prélassaient tout simplement sur le gazon. En bordure de ce parc se dresse l’édifice de MPL Productions (pour McCartney Paul and Linda), qui est la plus grande compagnie de production musicale indépendante du monde, avec un catalogue de 25 000 titres. L’entreprise est la propriété de Paul McCartney, dont le studio d’enregistrement personnel est aménagé au sous-sol.
Toutes ces explications nous sont dispensées, avec force détails, par Richard Porter, un petit quadragénaire à l’accent impossible (Manchester? Birmingham?) qui, entre autres titres de gloire, porte ceux de fondateur du British Beatles Fan Club et d’auteur du Guide to the Beatles London. Lorsqu’il ne passe pas ses après-midi à guider des touristes sur les traces du fameux quatuor, Richard Porter met à jour son site www.beatlesnews.com.
Nous étions une vingtaine, venus des États-Unis, du Pakistan, d’Argentine et du Québec. Notre guide nous a dévoilé plusieurs péripéties connues du parcours londonien des Beatles. De Soho Square, il nous a entraînés vers St. Anne’s Court, une charmante ruelle où sont situés les studios Trident. Le quatuor y a notamment enregistré Hey Jude en 1968. De là, nous avons mis le cap sur Carnaby Street, où, pendant les années 60, les Beatles, mais aussi Jimmy Hendrix, les Rolling Stones et bien d’autres vedettes pop, s’approvisionnaient en tenues extravagantes à la boutique de John Stephen. La rue avait été popularisée par un long article du magazine Time publié en 1968 sous le titre Swinging London. Elle reste l’artère piétonne la plus tendance de la capitale.
De là, Richard nous a entraînés au Palladium, où l’apparition du quatuor au spectacle télévisé Sunday Night at the London Palladium, le 13 octobre 1963, avait déclenché cette frénésie qu’on a baptisée «beatlemania». L’arrêt suivant a été Saville Row, la rue des tailleurs sur mesure aux tarifs exorbitants qui recrutent leurs clients au sein de l’aristocratie et du monde des affaires. Mais pour un «beatlemaniaque», seul le «numéro trois» présente un intérêt, parce que c’était, de 1968 à 1972, l’adresse de la compagnie de disques Apple et que le quatuor y a donné un mémorable concert sur le toit.
De Saville Row, nous avons bifurqué vers New Bond Street, qui a servi de cadre à un des films tournés par le quatuor (que les puristes me pardonnent: je ne me souviens plus lequel), et qui est aujourd’hui une des rues les plus élégantes de la capitale britannique. Chanel, Salvatore Ferragamo, Ralph Lauren, Boucheron, toutes les grandes marques du luxe y ont pignon sur rue. C’est que, mine de rien, ce Beatles London walking tour n’est pas seulement un pèlerinage qui intéressera les adeptes des Beatles. C’est aussi une excellente façon de découvrir à pied le centre-ville de la capitale britannique.

Source : André Désiront / La Presse

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