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L’image la plus représentative qu’ont à l’esprit la majorité des gens lorsque l’on évoque les Beatles c’est celle de quatre musiciens en costume/cravate avec leurs instruments dont la fameuse batterie Ludwig Black Oyster 4 fûts de Ringo avec sa grosse caisse arborant le nom du groupe en grosses lettres noires.
Pour la grande majorité d’entre eux, ce cliché mémorisé de la fameuse batterie reste identique de photos en photos, d’années en années. A leurs yeux, seules la tenue vestimentaire et la longueur des cheveux de Ringo semble changer avec le temps. Mais pour les fans soucieux du moindre détail et batteur de surcroît, les changements concernant l’instrument de prédilection de Ringo change avec les années et plus particulièrement le fameux logo Ludwig/The Beatles qui, indéniablement, fait partie de la légende du plus grand groupe du monde !
C’est pourquoi, j’ai jugé utile et intéressant, en tant qu’inconditionnel de Ringo Starr et batteur du groupe The Boatles, de réaliser un article sur l’histoire des différentes peaux de grosse caisse, portant le logo Ludwig/The Beatles, utilisées par Richard Starkey
L’origine du logo « Ludwig/The Beatles », connu dans le monde entier, reste directement liée à l’histoire de la première peau de grosse caisse de Ringo où il apparaît. En avril 1963 à Londres, Ringo Starr, accompagné de Brian Epstein, se rendent dans l’un des plus grands magasins de percussions de la ville : Drum City. C’est ici que Ringo acquiert sa première batterie Ludwig, un modèle Black Oyster avec une grosse caisse de 20″.
A l’époque, les batteries sont des instruments coûteux et Ludwig est une marque de prestige importée des Etats-Unis. Ivor Arbiter, patron de Drum City et flairant la bonne affaire propose un deal plus promotionnel qu’autre chose. Il se propose d’échanger son nouveau kit Ludwig contre l’ancienne batterie Premier de Ringo, à la condition que le logo Ludwig soit inscrit sur la peau de la grosse caisse. Inutile de préciser que Ivor Arbiter est dépositaire de la marque depuis peu ! Brian Epsteinn’y voit aucune objection mais demande en retour à ce que le nom du groupe soit également inscrit sur la grosse caisse et ce, « en bien plus gros que votre logo Ludwig ! ». Arbiter conclu l’affaire sur-le-champ et, d’après ses propres déclarations, il aurait conçu le fameux logo « The Beatles » sur place ! Après être aller chercher une feuille de papier dans son bureau, il griffonna plusieurs esquisses de logo avec pour seule instruction de Brian Epstein de faire ressortir le mot « Beat ». Sur l’un d’eux, Arbiter a isolé le mot »Beat’ en prolongeant le « B » et en abaissant la queue du « T », laissant au reste des lettres symétriquement la même taille.
La conception du fameux logo Beatles qui deviendra mondialement célèbre vient d’être approuvée par Brian Epstein et Ringo Starr. Son inscription sur une peau de grosse caisse Ludwig Weather Master, juste en dessous du sticker de la marque américaine, sera réalisée par Eddie Stokes, un artiste-peintre dont l’atelier se situe à proximité de Drum City. Le 12 mai 1963, à l’occasion de l’enregistrement de l’émission Thank Your Lucky Stars, Ringo Starr reçoit sa première batterie Ludwig Black Oyster. La légende peut commencer….
Courant octobre 1963, suite aux diverses manipulations de la grosse caisse générées par les nombreux concerts, le sticker « Ludwig » commence à s’écailler et à s’ébrécher. Sur certains clichés réalisés le 4 octobre 1963, lors de la prestation des Beatles à l’émission Ready Steady Go !, l’on peut remarquer (avec un œil attentif) que le « g » . Il se détériore tellement qu’avant même que les Beatles aient pu achever leur tournée d’automne (13 décembre), il ne reste plus que les lettres « Lu » .
A ce sujet et avant de présenter Ringo sur scène, John Lennon a pour habitude de lui « balancer » un de ces jeux de mots dont il a le secret, en employant le mot « Loo » (mot argot anglais désignant les toilettes). Ce n’est pas vraiment ainsi qu’Ivor Arbiter, dépositaire Ludwig, envisageait la promotion de la marque ! Ainsi, la peau de grosse caisse retourne chez Drum City qui fait à nouveau appel à Eddie Stokes, chargé cette fois de peindre le logo de la marque… avec une taille légèrement supérieure ! On peut la découvrir notamment dans l’émission Sunday Night at the London Palladium enregistrée le 12 janvier 1964.
La dernière apparition publique de ce premier logo intervient le 4 février 1964 à Paris avec la dernière prestation des Beatles à l’Olympia. A ce jour, personne ne sait ce qu’elle est devenue et n’a jamais été présentée dans un quelconque catalogue de vente aux enchères.
En janvier 1964, le staff des Beatles prépare leur premier séjour aux Etats-Unis. Ivor Arbiter, patron du Drum City de Liverpool est à nouveau sollicité pour fournir une nouvelle peau de grosse caisse avec un logo tout neuf. Comme précédemment, c’est Eddie Stokes qui se charge de peindre le nom du groupe (sans oublier celui de Ludwig). Pour se faire, Drum City lui fournit une peau Remo Weather King de taille 20″. Ivor Arbiter, également dépositaire de la marque Remo, avait trouvé là une bonne idée publicitaire lui permettant de faire » d’une pierre deux coups » ! Pour info, les Remo sont reconnaissables grâce à leur petit logo en forme de couronne situé à environ un centimètre du bord haut de la peau. Le nouveau logo peint par Stokes est plus large, prenant quasiment toute la largeur de la grosse caisse et le lettrage est plus épais. Ses tracés légers de contours réalisés au crayon à papier avant de peindre sont actuellement toujours visibles sur cette grosse caisse vieille de 40 ans !
Pour leur premier séjour américain, il est décidé que les Beatles voyageraient de façon allégée. La décision est donc prise comme quoi Ringo n’emporterait pas son kit complet, seulement sa caisse claire, ses cymbales et la nouvelle peau avec le nouveau logo. Une seconde batterie serait achetée sur place dès leur arrivée aux Etats-Unis le 7 février 1964. La raison est toute simple, l’acquisition d’une seconde batterie aurait été de toute façon nécessaire. En effet, dès leur retour des USA, les Beatles débuteront le tournage de leur premier film : A Hard Day’s Night. Comme les chansons l’accompagnant doivent être enregistrées parallèlement, un premier kit est donc nécessaire aux studios d’Abbey Road et un second sur les différents lieux du tournage. Ainsi, le samedi 8 février 1964 vers 13h30, une nouvelle batterie Ludwig est livrée directement aux CBS Studios de New-York par Manny’s Music Store, un magasin de musique situé à Manhattan. Les Beatles participant à la célèbre émission Ed Sullivan Show doivent répéter leur première apparition « live » prévue dans la soirée du 9 février et enregistrer leur troisième prestation dont la diffusion est prévue pour le 23 février. Cependant, une erreur s’est produite dans la commande : c’est un modèle White Marine Pearl qui est livré à la place du modèle Black Oyster. Cela n’empêche pas pour autant les répétitions d’avoir lieu. Le dimanche 9 février dans la matinée le problème est résolu et le bon modèle arrive enfin à destination. Ainsi, en début d’après-midi, la nouvelle peau avec le logo The Beatles est installée sur la grosse caisse peu avant l’enregistrement de leur troisième prestation et quelques heures avant leur première apparition « live » dans le Ed Sullivan Show.
Vous savez maintenant pourquoi, pour les 8 et 9 février 1964, il existe des photos de Ringo jouant sur une batterie blanche, puis sur une Black Oyster sans logo « The Beatles » et enfin sur une Black Oyster avec le logo version n°2 ! Ce dernier est utilisé durant la totalité du premier séjour américain du groupe, à savoir : les trois prestations à l’Ed Sullivan Show (9 et 16 février), un concert au Coliseum de Washington DC (11 février ) et deux concerts au Carnegie Hall de New-York (12 février).
Les Beatles sont de retour à Londres le 22 février 1964 et la nouvelle batterie de Ringo sera entreposée dans les studios d’Abbey Road. Elle sera utilisée peu après pour le tournage du film A Day’s Night. En ce qui concerne cette seconde peau de grosse caisse, elle ne sera revue publiquement que pour une vente aux enchères chez Sotheby’s en 1984.
C’est George Wilkins, un restaurateur australien qui en fait l’acquisition pour 4.200 livres sterling. Il l’a conservera durant dix ans avant de la remettre aux enchères en 1994.
Pas de répit pour les Beatles, à peine revenus des Etats-Unis le 22 février 1964, ils attaquent quelques jours après l’enregistrement de leur prochain album A Hard Day’s Night. Le tournage du film doit débuter le 2 mars. La décision est donc prise pour réaliser un nouveau logo sur une nouvelle peau. Il s’agit d’un modèle 20″ de marque Ludwig Weather Master et c’est encore Eddie Stokes qui le peindra de ses mains d’artiste. Par rapport à la peau précédente, quelques différences sont à relever : le nom du groupe est mentionné en caractère moins large et en ce qui concerne le logo Ludwig, les traits bas du » L » et du « G » sont plus étendus (celui du « L » allant en dessous du « d » et celui du « G » en dessous du « w »). Dès livraison, cette troisième peau (qui remplace la deuxième) est directement installée sur la nouvelle batterie de Ringo, fraîchement ramenée des Etats-Unis. On pourra notamment voir ce nouveau kit dans le film A Hard Day’s Night , mais également lors du concert du NME Poll Winners de Wembley le 26 avril 1964 et l’émission spéciale Around The Beatles enregistrée le 28 avril. Curieusement, elle refait une apparition furtive, l’année suivante, dans le film HELP ! lors de la séquence où les Beatles enregistrent You’re going to lose that girl. A ce jour, cette peau (version n°3) n’a jamais été proposée dans une vente aux enchères.
Le 2 mai 1964, les Beatles s’accordent un mois de repos bien mérité jusqu’au 31 mai où ils se produisent Prince Of Wales Theater de Londres. C’est que pour la première fois, Ringo utilise sa troisième batterie Ludwig. C’est toujours le modèle Black Oyster mais avec une grosse caisse de 22″ au lieu de 20″ comme celles précédemment utilisées. Il est facile de faire la distinction : une 20″ a huit tirants alors qu’une 22″ en possède dix (pour les non-initiés, les tirants sont les grosses vis de serrage placées autours du cerclage de la peau qui permettent de la tendre). Donc, comme le diamètre est plus grand, il faut réaliser une quatrième peau de façade. C’est encore Eddie Stokes qui peint ce nouveau logo sur une peau Remo Weather King. On peut apercevoir (en regardant bien) le logo Remo (représentant une couronne) situé au-dessus du logo « Ludwig ». Cette quatrième version ressemble beaucoup à la version n°1, hormis bien sûr le logo « Ludwig » et le fait que le « T » de « THE » soit situé juste au-dessus du « A » de « BEATLES » (il est un peu plus décalé vers la gauche sur la version n°1). Ringo utilisera ce nouveau logo pour toutes les apparitions des Beatles du 31 mai 1964 jusqu’au 1er août 1965 (date de l’enregistrement de l’émission télévisée Blackpool Night Out). Cette période comprend donc la tournée mondiale passant par le Danemark, la Hollande, Hong-Kong, l’Australie et la Nouvelle Zélande. Lors des cinq premiers concerts (de Copenhague à Adelaïde), c’est Jimmy Nicoll qui l’utilise jusqu’au retour de Ringo (hospitalisé à Londres pour une opération des amygdales) le 15 juin 1964 pour les concerts au Festival Hall de Melbourne (Australie). Ce kit est également utilisé pour le tournage du film HELP et lors de la tournée européenne de juin/juillet 1965.
En ce qui concerne la peau seule elle n’a jamais fait, à ce jour, l’objet d’une quelconque vente aux enchères. A l’exception de la séquence où le groupe enregistre You’re going to lose that girl dans le film HELP, on ne reverra jamais plus Ringo derrière une Ludwig Black Oyster avec une grosse caisse de 20″.
Le 13 août 1965, les Beatles débarquent à New-York pour leur tournée américaine d’été. A cette occasion, Ringo va inaugurer sa quatrième (et dernière) batterie Ludwig Black Oyster. La nouvelle peau qu’elle arbore est une 22″ de marque Ludwig Weather Master. Pour la première fois le logo « Ludwig » n’est pas peint à la main mais est remplacé par un sticker aux lettres plus larges. Curieusement, il est apposé de travers, en montant de la gauche vers la droite. L’inscription « THE BEATLES » est quant à elle légèrement différente de la version n° 4. En effet, le lettrage est plus large et le « T » de « THE » se situe entre le « A » et le « T » de « BEATLES ».
La première utilisation du nouveau kit de Ringo (batterie/peau) est faite à l’occasion de l’enregistrement de l’émission Ed Sullivan Show le 14 août 1965, la veille du concert mémorable au Shea Stadium où les Beatles se sont produits devant plus de 56.000 fans. Il l’utilisera durant toute la tournée américaine (Sam Houston Coliseum le 19 août 1965) et jusqu’à la fin octobre 1965. Apparemment, cette peau version n°5 serait actuellement entre les mains d’un collectionneur ayant tenu à garder l’anonymat.
Les 1er et 2 novembre 1965, les Beatles enregistrent une émission spéciale intitulée The Music Of Lennon & McCartney . Pour l’occasion Ringo utilise sa troisième batterie (sa première avec une grosse caisse de 22″) mais avec une nouvelle peau, la version n°6. Elle ressemble beaucoup à la version n°4 mais en regardant bien, l’on peut remarquer entre autre : l’absence du logo Remo, que l’inscription « BEATLES » est légèrement plus large (ceci est nettement visible en comparant la forme du « T ») et que la queue du « L » de « Ludwig » est plus longue.
Il s’agit d’une peau Ludwig Weather Master, un peu moins opaque que les précédentes. Ringo utilisera ce kit (batterie./peau) durant toute l’année 1966 ( concert de Cincinnati 21 août 1966) et jusqu’à la fin 1967 mais non de façon continue.
Cette peau version n°6 est temporairement remplacée, pour l’enregistrement de l’émission Our World Live le 25 juin 1967, par la fameuse peau « Love » à fond rouge qui sera ultérieurement également utilisée pour le film Magical Mystery Tour dont le tournage débute le 11 septembre 1967. Elle reprend du service pour l’enregistrement du vidéo-clip Hello Goodbye réalisé au Saville Theater de Londres le 10 novembre 1967 . Ensuite… on ne la reverra malheureusement plus jamais !
D’après Brian Gibson, ingénieur du son à Abbey Road en 1967, cette peau a été subtilisée à la même époque : « Quand les Beatles n’enregistraient pas, la batterie de Ringo était rangée, sans surveillance, dans un coin du studio avec sa fameuse peau « The Beatles ». Je pensais souvent qu’elle constituerait une belle pièce pour un collectionneur. Curieusement – et je vous assure que je suis innocent – nous sommes entrés un jour dans le studio et la peau avait disparue, vis de tension et cerclage laissé à même le sol. Par la suite, les Beatles ont réutilisé la peau rouge avec l’inscription « Love » en jaune. Ils ne voyaient aucune utilité à refaire faire une autre peau « The Beatles » puisque aucun concert n’était prévu à longue échéance ».
Voici la septième et dernière peau portant le logo « Ludwig / The Beatles ». Il s’agit d’une Ludwig Weather Master de taille 22″. A l’origine elle était prévue pour la nouvelle batterie Ludwig de Ringo, un modèle Hollywood Maple 4 fûts en finition érable (Ringo ayant conservé sa caisse claire Black Oyster). Toutefois, cette peau ne sera jamais installée, Ringo préférant carrément jouer sans. Elle fera néanmoins une apparition furtive d’une dizaine de seconde dès le début du film LET IT BE.
En septembre 1988, son propriétaire, George Peckham, la met en vente chez Sotheby’s. En 1969 il travaillait pour Apple et selon ses dires, c’est John lui-même qui lui offert cette peau. Estimée à 50.000 dollars, elle n’a pas atteint le prix minimum demandé. Remise en vente en 1992 , elle trouve enfin un acquéreur qui a tenu à garder l’anonymat et qui apparemment la possède toujours