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George Harrison : les chansons où il règle ses comptes avec les Beatles

George Harrison, souvent perçu comme « le silencieux » des Beatles, a exprimé sa frustration à travers plusieurs chansons incisives après la dissolution du groupe. De « Sue Me, Sue You Blues », dénonçant les conflits juridiques, à « I, Me, Mine », critique des egos surdimensionnés, Harrison a réglé ses comptes en musique. Malgré ces tensions, le temps a apaisé les rancœurs, et ses chansons témoignent aujourd’hui de son talent et de son rôle clé au sein des Beatles.


Lorsque l’on évoque The Beatles, on pense immédiatement à l’harmonie musicale et à l’incroyable alchimie qui régnait au sein du groupe. Pourtant, derrière cette image idyllique, se cachent des tensions, des conflits d’ego et des frustrations profondes. Parmi les quatre Fab Four, George Harrison a longtemps été considéré comme « le silencieux », un surnom qui ne lui rend pas justice. Car si Harrison était moins enclin à la surenchère médiatique que ses compagnons, il n’en était pas moins doté d’un humour mordant et d’une capacité à délivrer des piques acerbes, aussi bien dans ses interviews que dans ses chansons.

Lors de ses années au sein des Beatles, Harrison a souvent eu l’impression de jouer les seconds rôles, cantonné à quelques contributions musicales au profit du tandem Lennon-McCartney. Mais après la dissolution du groupe, il a eu tout le loisir d’exprimer son ressenti, notamment à travers des morceaux où il règle ses comptes avec ses anciens camarades.

Retour sur les chansons les plus incisives de George Harrison envers les Beatles.

« Sue Me, Sue You Blues » : le dégout du conflit juridique

Après l’éclatement des Beatles, la camaraderie qui unissait autrefois les membres du groupe s’est rapidement transformée en guerre judiciaire. Paul McCartney, déterminé à rompre définitivement avec le groupe, engage des procédures légales pour sortir du contrat qui le liait aux autres Beatles. Ce combat judiciaire exaspère Harrison, qui y voit une triste conclusion à leur aventure musicale.

Dans « Sue Me, Sue You Blues », sorti en 1973, George exprime son désarroi face à cette avalanche de poursuites et contre-poursuites : « All that’s left is to find yourself a new band » (« Il ne te reste plus qu’à te trouver un nouveau groupe »). Le titre dénonce avec ironie l’absurdité de cette bataille juridique et le cynisme des enjeux financiers qui ont dépassé la musique et l’amitié qui les liait jadis.

« Wah-Wah » : la frustration à son comble

Composée en pleine période de tensions avec McCartney, « Wah-Wah » reflète l’épuisement et l’agacement que ressentait Harrison face à ses partenaires. Lors d’une session d’enregistrement houleuse en 1969, excédé par l’attitude autoritaire de McCartney, Harrison quitte le studio en pleine session et rentre chez lui, où il compose ce morceau.

Dans son autobiographie I, Me, Mine, il explique que le titre fait référence à une migraine provoquée par les tensions du groupe : « You’re giving me a bloody headache » (« Vous me filez un putain de mal de tête »). Musicalement explosif, le morceau, porté par une orchestration survoltée, incarne parfaitement le chaos et la nervosité qui régnaient au sein des Beatles à cette époque.

« Run of the Mill » : la désillusion d’un groupe en plein naufrage

Composée en 1970, « Run of the Mill » est sans doute l’une des chansons les plus poignantes de Harrison sur la fin des Beatles. Contrairement aux morceaux explicitement critiques comme « Sue Me, Sue You Blues », cette chanson dresse un constat amer mais subtil de l’état du groupe, avec des paroles mélancoliques qui traduisent une profonde déception.

Dans un entretien avec Derek Taylor en 1979, Harrison explique que ce titre a été inspiré par les tensions chez Apple Corps, la société de production des Beatles, et par les conflits incessants avec McCartney. Il décrit un groupe miné par les dissensions internes, où les liens d’amitié ont cédé la place à des batailles d’ego et à des luttes de pouvoir.

« I, Me, Mine » : la critique des ego surdimensionnés

Dernier morceau enregistré par The Beatles avant leur séparation, « I, Me, Mine » est une véritable charge contre l’individualisme qui gangrenait le groupe. Dans sa biographie, Harrison décrit ce titre comme une méditation sur l’ego et l’illusion du « moi ».

Les paroles, répétant incessamment « I, me, mine » (« Moi, moi, moi »), sont une critique féroce des luttes intestines qui ont précipité la fin du groupe. Lennon, en particulier, est visé par ces paroles mordantes, lui qui était connu pour son caractère tranché et son besoin de dominer les débats.

George Harrison : un règlement de comptes musical mais apaisé

Si ces morceaux sont parfois virulents, ils ne sont pas pour autant dénués d’une certaine sagesse et d’une forme de résignation. Contrairement à Lennon et McCartney, qui ont multiplié les attaques frontales par chansons interposées, Harrison a préféré exprimer sa déception et sa frustration de manière plus nuancée.

Avec le temps, les tensions se sont apaisées. Ringo Starr et Paul McCartney étaient présents au chevet de Harrison lorsqu’il luttait contre le cancer, preuve que, malgré les blessures et les déceptions, l’amitié et le respect mutuel finissent par l’emporter.

Ainsi, ces chansons restent avant tout le témoignage d’une époque tumultueuse et d’un artiste qui, longtemps resté dans l’ombre de ses illustres camarades, a su s’imposer comme un auteur-compositeur majeur de son temps.

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