L’histoire d’amour entre John Lennon et Yoko Ono a toujours fasciné le public, tant pour sa passion que pour ses zones d’ombre. Si Lennon n’a jamais caché l’amour profond qu’il portait à Ono, leur relation n’était pas exempte de contradictions et de tensions. À travers les témoignages d’Elliot Mintz, ami proche du couple, et d’autres récits, on découvre un portrait plus complexe, où l’amour intense côtoyait des moments de cruauté.
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Un couple rempli de contradictions
Elliot Mintz, animateur radio et ami proche du couple dans les années 1970, évoque dans son livre We All Shine On : John, Yoko et moi les multiples facettes de la relation entre Lennon et Ono. Il décrit leur union comme celle de deux êtres profondément paradoxaux. Selon lui, ils possédaient à la fois des qualités remarquables et des défauts marqués :
« John et Yoko étaient des paradoxes, remplis à ras bord de contradictions internes », écrit Mintz. « D’un côté, ils peuvent être incroyablement sensibles, honnêtes, provocateurs, attentionnés, créatifs, généreux et sages. De l’autre, ils pouvaient être égocentriques, désespérés, vaniteux, mesquins et agaçants. »
Mintz ajoute que l’une des facettes les plus troublantes de Lennon était une cruauté choquante, qui pouvait parfois même se manifester envers Yoko Ono, pourtant l’amour de sa vie.
La cruauté de Lennon : un comportement récurrent
Le comportement parfois cruel de John Lennon n’était pas nouveau, comme en témoigne son premier mariage avec Cynthia Lennon. Leur séparation a été brutale. Alors qu’elle était en vacances en Italie, Lennon lui a fait savoir qu’il souhaitait divorcer par l’intermédiaire d’un ami commun, Alex Mardas. Dans son livre John, Cynthia décrit l’impact émotionnel de cette annonce :
« Mes genoux ont lâché. Je me sentais épuisée et malade. Tout ce que je pouvais penser à ce moment-là, c’était la lâcheté de John qui envoyait son chien de salon parce qu’il ne pouvait pas m’affronter. Bien plus qu’une simple dérobade, c’était sinistre et cruel. »
Cette froideur et cette distance émotionnelle de Lennon envers ses proches se sont manifestées à plusieurs moments de sa vie.
Une séparation temporaire orchestrée par Yoko Ono
En 1973, la relation entre Lennon et Ono atteint un point de rupture. Ono, épuisée par leur proximité constante, demande à Lennon de prendre ses distances. Elle raconte cet épisode dans le livre The Love You Make : An Insider’s Story of The Beatles :
« Une nuit, John et moi étions couchés dans le Dakota, et John n’arrêtait pas de dire à quel point il était malheureux, qu’il avait besoin de s’éloigner. Je lui ai dit que nous avions été ensemble vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant cinq ans et que j’avais besoin d’un peu de temps pour moi. »
Lennon accepte sa suggestion et passe les 18 mois suivants à Los Angeles, une période souvent désignée comme son « week-end perdu ». Ce laps de temps, marqué par des excès d’alcool et des bagarres, est une phase tumultueuse où Lennon semble s’égarer loin de l’équilibre qu’il avait trouvé avec Ono.
Yoko Ono et la réconciliation : l’amour plus fort que les conflits
Malgré les moments de cruauté et les tensions, le couple parvient à surmonter ses épreuves. Après le « week-end perdu », Lennon et Ono se retrouvent et renouent avec une nouvelle dynamique. Leur relation, bien que complexe et parfois toxique, reste une des unions les plus emblématiques de l’histoire de la musique.
Comme Mintz le résume dans son ouvrage :
« Leur amour était une énigme, un mélange d’intensité, de créativité et de chaos, mais il était indéniable. »
Un génie marqué par ses contradictions
La personnalité de John Lennon, tout comme sa musique, était marquée par des paradoxes. Capable d’un amour profond mais aussi d’une cruauté déstabilisante, Lennon reste une figure complexe. Ces récits permettent de mieux comprendre les défis qu’il a affrontés dans sa vie personnelle et les tensions qui ont traversé son couple avec Yoko Ono. À travers ces contradictions, on perçoit également un homme en quête de lui-même, oscillant entre amour, vulnérabilité et turbulences émotionnelles.