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McCartney et Ringo réunis : un film, un message, une légende

Paul McCartney et Ringo Starr se retrouvent autour de High in the Clouds, un film d’animation issu d’un conte signé McCartney. Une nouvelle preuve de leur lien artistique et humain, au service d’un message intergénérationnel et écologique.

Plus d’un demi-siècle après la dissolution des Beatles, Paul McCartney et Ringo Starr n’en ont pas fini avec leur propre légende. Leur collaboration, entamée dans les années 60 et jamais totalement interrompue, trouve aujourd’hui une nouvelle incarnation dans un projet inattendu : un film d’animation tiré d’un livre pour enfants signé McCartney. Bien plus qu’un simple projet artistique, cette réunion témoigne d’un lien indéfectible, d’une volonté partagée de préserver — et de prolonger — l’héritage Beatles.

Un tandem qui perdure depuis 1970

Lorsque les Beatles se séparent officiellement en avril 1970, Paul et Ringo choisissent des trajectoires musicales distinctes, mais ils ne rompent jamais le dialogue. Dès les années 70, Ringo invite Paul à participer à ses albums solo, notamment Ringo (1973) où McCartney compose et joue sur Six O’Clock. De son côté, Paul invite Ringo à plusieurs reprises en studio, et le duo partage la scène à de nombreuses occasions, la plus récente étant en décembre 2024 lors d’un concert londonien de la tournée Got Back.

Il y a entre eux une alchimie fraternelle, un respect mutuel profond. McCartney l’a souvent dit : « Ringo est le meilleur batteur pour moi. Il comprend où va une chanson avant même que je la finisse. » Quant à Starr, il considère McCartney comme « un frère d’âme » et confie volontiers que Paul a été pour lui un repère constant dans les bouleversements du post-Beatles.

« Now and Then » : l’impossible réunion devenue réalité

En 2023, le monde redécouvre la puissance du mythe Beatles grâce à Now and Then, ultime titre du groupe assemblé grâce à une technologie de séparation des pistes vocales mise au point par Peter Jackson. Le morceau, issu d’une démo inachevée de John Lennon enregistrée dans les années 70 au Dakota Building, est retravaillé avec un soin minutieux.

Paul y ajoute une basse et un solo de guitare ému. Ringo enregistre une batterie sobre et poignante. Les guitares de George Harrison, issues des sessions de 1995, sont intégrées au mix. Le résultat est saisissant : Now and Then ne sonne pas comme une résurrection artificielle, mais comme un adieu sincère.

Le morceau devient numéro 1 au Royaume-Uni et remporte le Grammy de la meilleure performance rock en 2024. C’est une revanche posthume pour Lennon et Harrison, et un triomphe personnel pour McCartney, dont la ténacité aura permis de refermer la boucle.

« High in the Clouds » : la magie des Beatles au service d’un conte moderne

Aujourd’hui, les deux survivants du plus grand groupe pop de l’histoire se retrouvent autour d’un projet aussi original que symbolique : un film d’animation adapté du livre pour enfants High in the Clouds, écrit par McCartney en 2005.

Le film, produit par MPL Communications (la société de McCartney), réunira une distribution vocale impressionnante : Céline Dion, Idris Elba, Hannah Waddingham, Jimmy Fallon, Himesh Patel, Pom Klementieff, Clémence Poésy, Alain Chabat… et bien sûr, Ringo Starr.

Cette œuvre raconte les aventures de Wirral, un jeune écureuil qui perd sa forêt natale détruite par les humains et part à la recherche d’un refuge, croisant sur sa route autant d’amis que de dangers. On y lit une fable écologique, une parabole sur la perte, la résistance et la solidarité — des valeurs chères à McCartney depuis toujours.

L’implication de Ringo dans ce projet ne relève pas du simple caméo : c’est un geste de fidélité, de transmission, mais aussi une célébration d’une longue fraternité artistique. Comme l’explique Variety, le film sera distribué par Sky au Royaume-Uni, et devrait bénéficier d’une sortie internationale à la hauteur de sa dimension symbolique.

Quand deux survivants deviennent les gardiens d’un mythe

Depuis la disparition de John Lennon (1980) et de George Harrison (2001), Paul McCartney et Ringo Starr incarnent à eux seuls la mémoire vivante des Beatles. Mais au lieu de figer cet héritage dans le formol de la nostalgie, ils choisissent de le faire vivre — de le réinventer, parfois de le remettre en question.

Ringo Starr, qui continue de tourner avec son All Starr Band, ne cesse de rappeler l’importance du plaisir et de la simplicité. À 84 ans, il reste l’ambassadeur cool de la galaxie Beatles. Il enchaîne les collaborations, les apparitions et les projets atypiques, comme cet engagement vocal dans High in the Clouds.

Quant à McCartney, il ne cesse de repousser les limites : albums solo, documentaires, rééditions somptueuses, tournées titanesques, et désormais, production cinématographique animée. Il s’impose comme l’un des créateurs les plus infatigables de sa génération, et sa volonté d’inclure Ringo dans ses projets n’est pas anodine. Elle dit quelque chose de son attachement profond à ce qui reste des Beatles : l’amitié.

La résonance d’un héritage multigénérationnel

Dans une récente interview accordée à Vice, Ringo Starr s’étonnait que tant de jeunes écoutent encore les Beatles :

« Chaque génération semble avoir sa propre découverte des Beatles. C’est incroyable. On nous joue encore à la radio. Les enfants, les musiciens, tout le monde s’intéresse à ce qu’on a fait. C’est si gratifiant. »

À l’ère du streaming, les Beatles dépassent désormais plusieurs milliards d’écoutes, toutes plateformes confondues. Leur pertinence artistique ne s’estompe pas — au contraire. Les rééditions comme celles de Revolver ou Rubber Soul en Dolby Atmos, les documentaires de Peter Jackson, ou encore les réinterprétations orchestrales témoignent d’un intérêt intact, d’une soif inextinguible.

Et dans cette pérennité, Paul et Ringo sont devenus bien plus que des vétérans : ce sont des guides, des passeurs de flambeau, des figures qui incarnent la possibilité de vieillir en musique sans perdre ni l’authenticité ni l’audace.

Un projet qui n’est pas une fin, mais un prolongement

High in the Clouds n’est pas un épilogue. C’est une continuation. Une façon pour McCartney de revenir à l’écriture narrative, à l’imaginaire enfantin, mais aussi de transmettre un message aux nouvelles générations : rêver, protéger, aimer. L’écologie, l’amitié, la perte d’un monde ancien — tous ces thèmes traversent aussi bien l’histoire de Wirral que celle des Beatles eux-mêmes.

Et c’est peut-être cela, le véritable miracle de ce projet : réussir à faire coexister le merveilleux et le réel, l’intime et l’universel, le passé et le futur.

Une dernière tournée à deux ?

Beaucoup s’interrogent désormais : McCartney et Starr remonteront-ils sur scène ensemble ? Un concert commun ? Une tournée d’adieux ? Une résidence ? Rien n’est annoncé. Et pourtant, les rumeurs s’intensifient depuis leur apparition surprise au Got Back Tour en 2024.

Et si High in the Clouds était aussi le prélude à un dernier grand événement live, une célébration ultime de leur lien inaltérable ? Ringo, toujours en forme, ne serait pas contre. Paul, perfectionniste, y songerait sans doute.

Une fidélité qui défie le temps

À 81 et 84 ans, Paul McCartney et Ringo Starr ne se contentent pas de faire revivre les Beatles. Ils les prolongent, les transforment, les réécrivent à l’aune d’une nouvelle époque. High in the Clouds n’est pas seulement un film : c’est un acte d’amour, une passerelle entre les générations, un énième geste poétique de ceux qui refusent de voir s’éteindre ce qu’ils ont allumé ensemble.

Et dans la voix de Ringo incarnant un personnage animalier, dans la plume de Paul tissant le destin d’un écureuil orphelin, il y aura sans doute un peu de John, un peu de George, et beaucoup de Beatles.

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