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Deux semaines pour découvrir “Venus and Mars” de Wings

Comme vous le savez sans doute, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, l’album “Venus and Mars” des Wings va faire l’objet d’une réédition. Parce que nous adorons ce disque, nous avons décidé durant les 13 jours qui viennent, de vous proposer un article par jour dédié à chaque chanson. Vous allez pouvoir découvrir les petits secrets de chacun des titres de cet album. On vous embarque aujourd’hui dans la découverte générale de l’album. Rendez-vous demain pour la suite !


Sorti en mai 1975, Venus And Mars est le quatrième album studio de Wings, succédant à l’énorme succès de Band On The Run (1973). Après avoir consolidé sa carrière post-Beatles avec un album qui le voyait triompher malgré les embûches, Paul McCartney devait prouver que ce succès n’était pas un coup de chance.

Ambitieux et éclectique, Venus And Mars mélange rock, ballades, jazz, music-hall et expérimentation, traduisant parfaitement l’appétit musical insatiable de McCartney. L’album marque également l’arrivée d’une nouvelle formation du groupe, intégrant Jimmy McCulloch à la guitare solo et Joe English à la batterie. Malgré une réception critique plus mitigée que son prédécesseur, il devient un succès commercial retentissant, atteignant la première place des charts des deux côtés de l’Atlantique.

L’enregistrement : Entre Abbey Road, la Nouvelle-Orléans et Los Angeles

Des sessions fragmentées et un groupe en mutation

L’enregistrement de Venus And Mars commence en novembre 1974 à Abbey Road Studios, où Wings enregistre les premières versions de Letting Go, Love In Song et Medicine Jar. Mais très vite, McCartney décide de déplacer les sessions aux Sea Saint Studios de la Nouvelle-Orléans en janvier 1975, un choix dicté autant par l’inspiration musicale que par des avantages fiscaux.

« Je voulais enregistrer dans une ville avec une vraie âme musicale, et la Nouvelle-Orléans s’est imposée naturellement. Mais on s’est vite rendu compte que le Mardi Gras était en cours pendant notre séjour ! »
— Paul McCartney, Melody Maker, 1975

Cependant, tout ne se passe pas sans heurts : Denny Laine rencontre des difficultés à obtenir un visa pour les États-Unis et Geoff Britton, batteur fraîchement recruté, quitte le groupe après des tensions avec Jimmy McCulloch. Il est remplacé par Joe English, un batteur originaire d’Atlanta qui s’intègre immédiatement à la dynamique du groupe.

Des influences locales et des sessions prestigieuses

La Nouvelle-Orléans insuffle à l’album une énergie unique, même si peu d’influences musicales locales transparaissent directement dans les morceaux. Toutefois, Wings collabore avec plusieurs artistes locaux lors de sessions informelles, notamment Dr. John, Professor Longhair et Allen Toussaint.

Après les sessions de la Nouvelle-Orléans (de janvier à février 1975), l’album est finalisé à Wally Heider Studios à Los Angeles, où sont enregistrés les overdubs de cuivres, chœurs et cordes.

McCartney adopte également une méthode de travail plus structurée qu’à l’accoutumée :

« J’avais écrit toutes les chansons à l’avance, sous la forme d’un long parchemin qui déroulait l’album comme une fresque musicale. Je n’avais jamais autant planifié un disque, sauf peut-être pour le medley d’Abbey Road. »
— Paul McCartney, Melody Maker, 1975

Un autre moment clé de la production de l’album est l’organisation d’une conférence de presse sur un bateau à vapeur sur le Mississippi, où Wings joue plusieurs morceaux inédits en avant-première. Cet événement marque une étape importante dans la promotion de l’album.

Un album aux multiples visages

Contrairement à Band On The Run, qui était plus homogène dans son style pop-rock, Venus And Mars est un disque foisonnant et expérimental, alternant morceaux rock, ballades romantiques et pastiches de music-hall.

Les morceaux emblématiques

  • Venus And Mars / Rock Show : Une introduction en deux temps, avec un début planant suivi d’un rock énergique célébrant la vie en tournée.
  • Listen To What The Man Said : Le plus grand succès de l’album, un morceau pop enjoué agrémenté du saxophone de Tom Scott.
  • Letting Go : Une composition sombre et hypnotique, enrichie d’arrangements de cuivres puissants.
  • Magneto And Titanium Man : Un hommage aux comics Marvel, confirmant l’esprit ludique de McCartney.
  • You Gave Me The Answer : Un pastiche des années 30, dans la veine de Honey Pie et Your Mother Should Know.
  • Call Me Back Again : Une ballade bluesy mettant en avant la voix puissante de McCartney.
  • Treat Her Gently – Lonely Old People / Crossroads : Un final mélancolique et ironique, où McCartney intègre une reprise du générique du soap britannique Crossroads.

Sortie et réception

L’album sort aux États-Unis le 27 mai 1975 et au Royaume-Uni le 30 mai 1975. Il est accompagné d’un important travail promotionnel, incluant un concert privé sur un bateau à vapeur sur le Mississippi et un lancement médiatique fastueux à Los Angeles.

L’album atteint la première place des charts aux États-Unis et au Royaume-Uni.  Certifié platine dès août 1975.  Trois singles sont extraits :

  • Listen To What The Man Said (#1 aux USA, #6 au Royaume-Uni)
  • Letting Go (faible performance commerciale)
  • Venus And Mars / Rock Show (#12 aux USA, mais absent du classement britannique)

Toutefois, si le public adhère largement, la critique est plus nuancée. Certains reprochent à l’album d’être trop hétérogène et moins percutant que Band On The Run. D’autres louent cependant la richesse des arrangements et la diversité des styles explorés.

« Un album ambitieux mais inégal. McCartney s’amuse avec les genres, parfois brillamment, parfois de manière plus brouillonne. »
— Rolling Stone, 1975

L’héritage de Venus And Mars

Avec du recul, Venus And Mars apparaît comme un disque audacieux, qui reflète l’état d’esprit de McCartney dans les années 70 : un artiste explorateur, qui refuse de se limiter à un seul style.

Tournée Wings Over The World (1975-76) : L’album donne naissance à une tournée mondiale qui attire plus de 600 000 spectateurs aux États-Unis. 🎨 Un artwork iconique : La pochette, représentant deux boules de billard éclairées dans une ambiance cosmique, devient une image emblématique des années 70. 🎼 Rééditions et reconnaissance tardive : Si l’album est souvent éclipsé par Band On The Run, il est régulièrement réévalué et apprécié pour sa diversité et son ambition.

En fin de compte, Venus And Mars incarne le génie créatif de McCartney, toujours prêt à repousser les frontières musicales et à surprendre son public. Moins immédiat que son prédécesseur, il demeure un jalon essentiel dans la discographie de Wings et l’histoire du rock des années 70.


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