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Paul McCartney et Thriller : son avis sur Michael Jackson et Quincy Jones

À l’aube des années 1980, Michael Jackson s’impose comme l’un des artistes les plus novateurs de la pop, enchaînant les succès grâce à un charisme exceptionnel et une rigueur de travail inégalée. L’album Thriller, sorti en 1982, vient bouleverser l’industrie musicale et asseoir définitivement la légende du « Roi de la pop ». Aux commandes du projet, on retrouve le producteur Quincy Jones, figure centrale dans la carrière de Jackson depuis Off the Wall (1979). Cette collaboration débouche sur un chef-d’œuvre qui bat tous les records, allant jusqu’à devenir l’album le plus vendu de tous les temps.

En marge de ce triomphe, Thriller bénéficie de la participation d’autres musiciens de renom, dont Paul McCartney, la légende vivante des Beatles, qui prête sa voix au duo « The Girl Is Mine » (premier single de l’album). Des années plus tard, McCartney évoquera son point de vue sur Thriller, sur la musique de Jackson, ainsi que sur la place singulière de Quincy Jones dans l’histoire de la pop. Cet article revient sur la rencontre de ces deux géants de la musique, sur la réception mitigée du duo « The Girl Is Mine » et sur l’héritage inégalé de Thriller.

Contexte : Michael Jackson, Quincy Jones et l’ère Thriller

L’ascension de Michael Jackson

Dans les années 1970, Michael Jackson prend son envol en tant qu’artiste solo, après avoir connu la gloire dès l’enfance avec les Jackson 5. Son album Off the Wall (1979) témoigne déjà de son appétit pour la nouveauté et de son talent scénique. Produit par Quincy Jones, Off the Wall marie la soul, la funk et la pop, et séduit un large public, annonçant la révolution à venir.

Quincy Jones, architecte du son

Déjà producteur chevronné (notamment pour des jazzmen et des artistes R&B de renom), Quincy Jones collabore avec Michael Jackson à plusieurs reprises : Off the Wall (1979), Thriller (1982) et Bad (1987). Son « oreille » et sa compréhension fine de la pop mondiale façonnent des albums-hymnes qui redéfinissent les standards de la production musicale. Il insiste sur la clarté des mélodies, l’introduction d’arrangements percutants et la superposition de sonorités innovantes.

 

La création de Thriller

Enregistré entre avril et novembre 1982, Thriller combine pop, rock, R&B et funk. Des titres comme « Billie Jean », « Beat It » et la chanson-titre deviennent rapidement des tubes planétaires. L’album se distingue aussi par la qualité de sa production, mue par l’exigence perfectionniste de Jackson et Jones. Commercialisé fin 1982, Thriller se hisse au sommet du Billboard 200 pendant 37 semaines et devient l’album le plus vendu de l’histoire.

Paul McCartney et Michael Jackson : un duo controversé

 « The Girl Is Mine », un premier single surprise

Si le public attendait impatiemment de nouveaux hymnes de danse ou des ballades marquantes sur Thriller, Jackson choisit de lancer l’album avec « The Girl Is Mine », un duo avec Paul McCartney. Cette chanson raconte la rivalité amoureuse bon enfant entre deux hommes qui se disputent l’affection de la même femme. Le titre, relativement doux, contraste fortement avec les futurs singles plus agressifs (« Beat It ») ou ancrés dans la dance (« Billie Jean »).

Publiée en single à l’automne 1982, « The Girl Is Mine » rencontre un succès commercial non négligeable : elle culmine à la deuxième place du Billboard Hot 100 et se maintient 18 semaines dans le classement. Néanmoins, le morceau suscite un débat parmi les fans de Jackson comme parmi ceux de McCartney, certains le jugeant trop mièvre ou en retrait par rapport à l’audace du reste de l’album. Beaucoup estiment qu’avec une telle collaboration, l’attente était plus grande, et que la chanson n’est pas à la hauteur du talent conjoint des deux artistes.

Les années 1980 : plusieurs duos Jackson/McCartney

Il est à noter que « The Girl Is Mine » n’est pas la seule incursion conjointe du duo. Michael Jackson et Paul McCartney enregistrent également « Say Say Say » et « The Man » pour l’album Pipes of Peace de McCartney (1983). Tandis que « Say Say Say » connaît un succès certain en 1983, certains fans trouvent cette collaboration plus rythmée et dynamique que « The Girl Is Mine ». Comparé à ce second duo, « The Girl Is Mine » pâtit d’une image plus fade, même si elle reste un jalon notable, en tant que tout premier single de Thriller.

Les propos de Paul McCartney sur Thriller et l’œuvre de Jackson

Hommage à Quincy Jones

Dans un message daté de 2024, publié sur le site PaulMcCartney.com, McCartney évoque la mort de Quincy Jones (démentie dans la réalité, mais présentée dans certains articles comme un fait). L’ex-Beatle écrit combien il admirait Quincy, surnommé « Quince » ou « Q ». Il loue notamment sa participation à trois grands albums de Jackson : Off the Wall, Thriller et Bad, considérant leurs créations comme légendaires. Pour McCartney, Jones possédait un esprit « très positif et aimant » qui illuminait son entourage.

En outre, McCartney fait un lien entre George Martin, producteur des Beatles, et Quincy Jones, en soulignant qu’ils se respectaient mutuellement et entretenaient une amitié sur la base d’une excellence similaire en studio. D’après Paul, c’est grâce à ce parcours historique que Quincy Jones a pu marquer la pop, tout comme Martin l’avait fait en son temps pour les Fab Four.

Un regard bienveillant sur la musique de Michael Jackson

Si Paul McCartney mentionne fréquemment son affection pour Quincy Jones, il ne tarit pas non plus d’éloges sur Michael Jackson, dont il admire la créativité et le sens du spectacle. De son point de vue, la trilogie Off the Wall / Thriller / Bad incarne l’apogée de Jackson, un moment où le chanteur et danseur « révolutionne la pop ».

Malgré les critiques que certains fans formulent à l’égard de « The Girl Is Mine », McCartney reconnaît qu’elle a rempli son rôle de single accrocheur, préparant la sortie triomphale de Thriller. Il se réjouit d’avoir pu côtoyer ce « génie » qu’était Jackson, tout en maintenant qu’il ne fallait pas sous-estimer l’influence de Quincy Jones.

Les remous autour de « The Girl Is Mine »

Paul McCartney est conscient de la réputation mitigée de « The Girl Is Mine ». Certains la jugent un peu trop lisse, d’autres la considèrent comme un gentil duel vocal sans grande force rythmique. Selon McCartney, ce type de chanson, un brin légère, obéissait à l’intuition de Jackson et Jones de débuter Thriller par un titre susceptible de toucher un large public, y compris celui des ballades. Dans l’industrie du disque, on salue souvent la stratégie marketing : sortir d’abord un titre plus doux avant de lâcher des morceaux plus percutants comme « Billie Jean » ou « Beat It ».

 

L’héritage colossal de Thriller

Un succès inégalé

Thriller reste à ce jour l’album le plus vendu de tous les temps, passé numéro un du Billboard 200 pendant 37 semaines et demeurant dans ce classement pendant un total vertigineux de 659 semaines. Au-delà du succès chiffré, il a aussi remodelé la façon de produire, promouvoir et concevoir un album pop à l’ère des clips MTV (pensons aux vidéoclips d’« Thriller » et de « Beat It »).

L’influence sur la pop et la dance

À long terme, cet opus a forgé les bases d’une pop moderne, hyper-produite, à la chorégraphie spectaculaire, aux hooks imparables. Les générations suivantes (de Justin Timberlake à Bruno Mars en passant par The Weeknd) se réclament directement ou indirectement de Jackson, prolongent son héritage musical et empruntent au style de production hérité de Quincy Jones.

La place de « The Girl Is Mine » dans la postérité

Si l’on considère Thriller dans son ensemble, « The Girl Is Mine » n’est pas souvent citée comme la meilleure piste de l’album. L’attention s’est plutôt portée sur les titres plus révolutionnaires. Toutefois, cette chanson reste un jalon symbolique, marquant la rencontre inattendue de deux icônes absolues de la pop (Jackson) et du rock (McCartney). Malgré ses limites artistiques, le duo demeure un témoignage d’amitié et d’estime mutuelle : Jackson était un grand admirateur des Beatles, tandis que McCartney reconnaissait le talent exceptionnel du roi de la pop.

Paul McCartney et Michael Jackson : une alliance qui aurait pu paraître improbable dans le cadre du projet Thriller, tant la jeune star en pleine ascension se distingue de l’ancien Beatle ancré dans la pop-rock des années 1960. Pourtant, leur collaboration sur « The Girl Is Mine » démontre la volonté de Jackson et de son producteur Quincy Jones de s’ouvrir à un public large, dès le premier single du futur album légendaire.

Avec le recul, McCartney a exprimé son respect pour l’album Thriller, pour l’œuvre de Jackson et plus particulièrement pour la contribution majeure de Quincy Jones à l’avènement de ce chef-d’œuvre. Certes, « The Girl Is Mine » suscite des avis variés parmi les fans, certains estimant qu’il s’agit d’un morceau trop léger pour rivaliser avec les autres tubes de Thriller. Cependant, l’ancien Beatle retient surtout la perspective d’avoir participé à un moment historique de la pop, devenu le plus grand succès commercial jamais atteint dans l’industrie musicale.

Enfin, Paul McCartney souligne qu’au-delà du single en lui-même, Thriller et les autres projets de Jackson dans cette période (avec Jones) restent des piliers de la culture pop, tout comme la collaboration entre le producteur George Martin et les Beatles l’avait été deux décennies plus tôt. Les mots de McCartney sur Quincy Jones révèlent combien il considérait ce producteur comme un équivalent américain du « cinquième Beatle », George Martin, tous deux responsables d’avoir façonné une partie déterminante de l’histoire de la musique populaire. Au bout du compte, Thriller demeure un monument, et « The Girl Is Mine » reste le signe d’un pont artistique entre deux époques et deux mythes de la pop.

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