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Yoko Ono et John Lennon : la séparation qui a marqué leur couple”

Pourquoi Yoko Ono a décidé de se séparer temporairement de John Lennon

Dans l’histoire du couple mythique formé par John Lennon et Yoko Ono, le « week-end perdu » – qui dura en réalité 18 mois, de 1973 à 1975 – reste l’un des épisodes les plus commentés et controversés. Après plusieurs années de vie commune, le duo emblématique se sépare temporairement : Lennon part à Los Angeles, tandis qu’Ono reste à New York. À l’origine, c’est Ono elle-même qui, épuisée par la présence constante de son mari, l’encourage à faire un break. Cet épisode met en évidence les tensions qui se nouent dans un couple où cohabitent deux personnalités puissantes, chacun avec son œuvre artistique, ses ambitions et sa sensibilité.

Le témoignage d’Elliot Mintz, ami proche du couple, apporte de précieux éclairages : Yoko se plaint en effet de « distractions » et d’« entraves » dans son travail, tandis que John, de son côté, s’estime délaissé. Cette brève séparation, bien que douloureuse, joue un rôle dans l’évolution de leur relation et leur permettra de se retrouver, un an et demi plus tard, sur de nouvelles bases. Ci-dessous, nous explorons plus en détail les différentes étapes qui ont mené à cette rupture provisoire, ce qu’ont confié Lennon et Ono sur cette période, ainsi que l’environnement personnel dans lequel Lennon a tenté de se débrouiller hors de l’ombre de Yoko.

Le couple Lennon-Ono avant la rupture

Une union fusionnelle et controversée

Depuis leur mariage en 1969, John Lennon et Yoko Ono incarnent un couple avant-gardiste, mêlant art conceptuel, militantisme pacifiste et musique pop. Leur union est rapidement devenue un objet de fascination : la presse à scandale voit en Ono la « briseuse » des Beatles, tandis qu’une partie du public la tient responsable de la dissolution du groupe. Sur le plan privé, au contraire, Lennon revendique son amour pour Yoko, proclamant qu’elle lui apporte un souffle créatif inédit.

Les années d’après-Beatles : un nouveau départ

Après la séparation officielle des Beatles en 1970, Lennon se consacre à ses albums solos, souvent réalisés en binôme avec Ono, au sein du Plastic Ono Band. Cette collaboration exacerbe leur désir d’autonomie et de liberté artistique : Ono, plasticienne et musicienne expérimentale, souhaite affirmer sa voix. Lennon, quant à lui, s’engage de plus en plus politiquement (manifestations pour la paix, chansons engagées comme « Imagine »). Leur relation se nourrit d’un activisme commun, mais cette fusion peut aussi se révéler étouffante au quotidien, comme Ono l’admettra plus tard.

Les signes précurseurs de la rupture (1973)

Le témoignage d’Elliot Mintz

À partir de 1973, l’animateur de radio Elliot Mintz, ami proche, reçoit régulièrement des appels tardifs du couple en crise. Ono lui confie alors ses doutes, expliquant que Lennon « se met en travers de [son] chemin » et qu’il ne comprend pas l’importance de ses projets personnels. Elle lui répète qu’elle a « parfois besoin d’être seule ». De son côté, Lennon se plaint de ne plus partager de moments intimes avec Ono, déplorant le fait qu’elle lui refuse du temps libre ensemble.

Ces discussions ponctuelles confirment un éloignement émotionnel : Yoko se sent étouffée par la proximité incessante de John, et John ne supporte pas que sa femme se détourne de lui pour mener à bien ses activités artistiques ou ses initiatives militantes.

Le constat d’une impasse

Dans plusieurs appels, Ono formule le désir de prendre ses distances pour mieux se consacrer à son travail et retrouver un équilibre. Elle souligne la difficulté pour Lennon d’être un simple « mari » : depuis ses années Beatles, il a toujours été au centre de l’attention, incapable de gérer la moindre contrariété. Yoko, quant à elle, aspire à être reconnue sur le plan créatif, et non seulement comme la conjointe excentrique de Lennon.

L’annonce de la séparation : « Pourquoi n’irais-tu pas à Los Angeles ? »

La décision radicale d’Ono

D’après la biographie The Love You Make : An Insider’s Story of the Beatles de Steven Gaines et Peter Brown, Yoko Ono relate la scène où, allongée aux côtés de John, elle lui lance qu’ils ont besoin de s’éloigner l’un de l’autre pour un temps. Elle lui propose de partir pour Los Angeles, suggérant qu’elle-même restera à New York. À ce moment-là, Lennon exprime lui aussi un certain mal-être, reconnaissant qu’il est malheureux et qu’il souhaiterait prendre l’air.

May Pang, un intermédiaire inattendu

Ono organise donc, de façon presque orchestrée, l’éloignement de Lennon avec May Pang, l’assistante personnelle du couple. Pang et Lennon entament alors une relation amoureuse. Cet épisode, surnommé « le week-end perdu » (en référence à un roman de Charles Jackson sur la dérive d’un alcoolique), durera en réalité 18 mois. Pendant cette période, Lennon se retrouve principalement à Los Angeles, enchaînant soirées arrosées et collaborations parfois chaotiques (notamment avec Phil Spector) pour diverses sessions d’enregistrement.

La vie de Lennon pendant le « week-end perdu » : la difficile autonomie

Un musicien dépendant de l’entourage

Comme le souligne Elliot Mintz, Lennon n’avait que très peu l’habitude de gérer seul ses affaires quotidiennes. Devenu star dès son adolescence, il s’était toujours reposé sur les Beatles, Brian Epstein, Yoko Ono et d’autres figures de soutien. À Los Angeles, sans cette structure familière, il oscille entre fêtes excessives, collaboration musicale improvisée, et crises de mélancolie. Yoko n’est plus là pour canaliser ses élans ou l’orienter vers des projets concrets.

Les virées nocturnes et les frasques publiques

Les anecdotes abondent sur les frasques de Lennon dans les clubs ou les studios de L.A. Il fréquente beaucoup Harry Nilsson, Ringo Starr et Keith Moon, un entourage prompt aux excès d’alcool et de substances. Les incidents se multiplient : disputes, chaos en studio, confusion dans ses enregistrements d’albums comme Walls and Bridges ou des tentatives (avortées) de sessions avec Phil Spector. Lennon avouera plus tard avoir traversé cette période dans un état second, tout en éprouvant un manque grandissant pour Yoko.

Le retour au foyer : la fin du « week-end perdu » (1975)

Vers la réconciliation

Après un an et demi de séparation, Lennon revient à New York en 1975. Selon les témoignages, Ono l’aurait alors accueilli, entamant une nouvelle phase de leur relation. Le contexte a évolué : Yoko a pu développer certains projets artistiques sans l’omniprésence de John, et celui-ci a pris conscience que l’équilibre conjugal qu’il avait avec Ono lui manquait. Ils traversent un temps de discussions pour déterminer les nouveaux termes de leur vie commune, plus respectueux de leurs espaces mutuels.

Une union renforcée jusqu’à la mort de Lennon

Les événements ultérieurs montrent que cette réconciliation sera durable : le couple retrouve une certaine harmonie, particulièrement après la naissance de Sean Lennon en octobre 1975. Lennon se met en retrait de la scène musicale pour se consacrer à la vie de famille, tandis qu’Ono poursuit sa carrière artistique, profitant d’une reconnaissance croissante dans le milieu de l’art contemporain. Cette renaissance du couple durera jusqu’au tragique assassinat de John Lennon en décembre 1980.

L’épisode du « week-end perdu » de John Lennon et Yoko Ono, survenu dans la première moitié des années 1970, s’inscrit dans une dynamique conjugale où chacun se sentait à la fois nécessaire à l’autre et piégé dans une proximité trop étouffante. Yoko Ono, fatiguée par la présence constante de Lennon, lui suggère de partir à Los Angeles pour qu’elle-même puisse se recentrer sur ses activités créatives. John, désemparé, part alors en compagnie de May Pang et s’enlise dans une vie nocturne à la fois palpitante et destructrice.

Ces 18 mois de rupture, si douloureux pour Lennon, ont finalement servi d’électrochoc : l’éloignement lui a montré à quel point il dépendait de Yoko, mais aussi à quel point celle-ci avait besoin d’espace pour s’exprimer. Lorsqu’il revient à New York en 1975, le couple se reforme plus uni, acceptant chacun les besoins et le champ d’expression de l’autre. Cet épisode, qui aurait pu mettre un terme définitif à leur mariage, devient en réalité un tournant : l’un et l’autre sortent de cette période plus conscients de leurs désirs et de leurs limites. Ils resteront ensemble jusqu’à la tragédie de 1980, scellant ainsi l’image d’un couple tour à tour fusionnel et complexe, dont la force tenait aussi à sa capacité à traverser des crises majeures.

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