Eh bien, ça y est… il aura fallu attendre 26 ans et après des années de procédures juridiques pour que les archives du très célèbre F.B.I. concernant Lennon ne soient plus frappées du sceau de la confidentialité… Le professeur Jon Wiener, historien à l’Université d’Irvine en Californie, et auteur du livre » Come Together » , signe donc sa première victoire contre l’Administration Américaine.
En effet, c’est suite à cet ouvrage publié en 1984, que Wiener a voulu aller plus loin dans la vie de la Rock star. Aussi, suivant les bruits selon lesquels Lennon faisait l’objet d’une surveillance étroite lors de ses années de militantisme, il a demandé au F.B.I. de publier les documents rédigés lorsque ce dernier était espionné. Cependant, le Bureau Fédéral d’Investigation faisant la sourde oreille, a préféré ignoré sa demande… aussi, John n’a pas hésité un instant et a saisi la Justice Américaine, et pour cette quête s’est fait épaulé par la Ligue Américaine de Protection des Droits Civils de Sud Californie, et c’est après non moins de 14 ans de paperasserie et d’imbroglios juridiques qu’un dossier de 300 pages sur Lennon a été publié par le F.B.I. qui s’est vu en outre condamné à verser des dommages et intérêt de l’ordre de 204.000 $ (soit l’équivalent de 1.000.000 de FRF).
LE CONTENU DES ARCHIVES DU F.B.I.
Avant la consultation du dit dossier, rappelons le, classé » Secret National « , le suspense était à son comble : quels nouveaux renseignements et anecdotes allions-nous apprendre sur John, sur sa vie, ses proches, sa femme….
Hélas, le suspens fut de très courte durée : le dossier avoisinant quand même les 300 pages n’est qu’un recueil de généralités insignifiantes. Le résultat fut d’ailleurs si décevant que Mark Rosenbum, directeur de la Ligue Américaine de Protection des Droits Civils de Sud Californie, et pour l’occasion avocat de Wiener a confié dans le numéro de » The Dailly News » du 26 Septembre 1997 : » …ces documents montrent que l’enquête du F.B.I. était conduite comme l’aurait fait un journaliste de publication à scandale, et démontre bien que le F.B.I. n’avait rien de mieux à faire que d’enregistrer les énonciation d’un perroquet, ou que d’écouter des bavardages et autres sous-entendus de rock star qui afficheraient des opinions politiques trop marquées… « , et à Wiener, instigateur de l’action en justice d’ajouter : » … le F.B.I. est supposé arrêter des criminels et des terroristes, et non pas d’espionner des personnes qui ont des opinions politiques différentes de celle du Président. « .
Le contenu de l’enquête est aussi confidentiel que les paroles des chansons de John. Ainsi au gré des pages, on en apprend un peu plus sur certains amis de John, et en particulier sur ceux qui militent pour la paix : c’est notamment le cas de cette fille nommée Linda et qui dressa un perroquet à dire » Right on ! « chaque fois qu’un homme politique avait fini son allocution. On y apprend aussi que le 26 Avril 1972, John avait participé à une réunion avec des gauchistes américain en vu d’une intervention au Congrès National Républicain d’Août 1972.
Un autre dossier daté du 7 Février 1972 nous apprend que John et Yoko auraient financé à hauteur de 75.000$ une formation politique gauchiste, chargée de remettre en question la politique et le gouvernement en place à cette époque là au États Unis .
La lecture de ces dossiers est cependant intéressante. En effet de par son silence, on s’aperçoit que Lennon dans les années 71-72 ne s’est livré à aucun fait répréhensible, car rappelons que l’objet de cette surveillance étroite était de surprendre Lennon en détention de drogue… tel en était du moins la principale motivation le la Police new-yorkaise qui a travaillé conjointement avec le F.B.I. dans cette affaire, que l’on appelle déjà aux États Unis le » Lennongate « .
300 PAGES D’ENQUÊTE : UNE GOUTTE D’EAU DANS L’OCÉAN :
Lorsque l’on interroge l’avocat de Wiener, il avoue qu’au delà du faible intérêt que peuvent représenter ses révélations, il s’agit surtout de constater que l’Etat Américain s’il s’est livré à des violations de l’intimité de ses citoyens, est désormais soumis à la Justice et doit répondre de ses actes….
Cependant Mark Rosenbum constate qu’il ne s’agit que d’une partie des archives, une petite partie selon lui, et dont la majorité des feuillets a été soigneusement censurée pour en masquer le contenu….
Mais que le F.B.I. soit rassuré : Wiener a décidé pour l’instant de ne plus poursuivre le F.B.I, car pour lui il est indéniable qu’il est impossible de prouver l’existence de documents qui n’auraient jamais dû exister