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John Lennon en 1973 : Des souvenirs affectueux des Beatles et une réunion envisageable

Au lendemain de la séparation des Beatles en 1970, John Lennon est longtemps resté l’un des plus virulents critiques de son propre passé au sein du groupe. Dans plusieurs interviews, il n’hésitait pas à qualifier les Beatles de « gros bâtards » ou à souligner à quel point il se sentait bridé sur la fin. Pourtant, à mesure que le temps passait, Lennon a nuancé ses propos, affirmant qu’il gardait des souvenirs bien plus tendres de sa carrière avec les Fab Four et qu’il n’excluait pas totalement l’idée d’une éventuelle réunion. Dans ce qui suit, nous examinerons les raisons du changement de ton de John Lennon, les déclarations qu’il a faites à ce sujet au début des années 1970, ainsi que les perspectives des autres Beatles — et plus particulièrement George Harrison — qui, pour sa part, ne souhaitait aucunement replonger dans le tourbillon « fabuleux » des sixties.

Du ressentiment initial à la possibilité d’une réunion

 Le climat de tension immédiat après la séparation

Lorsque les Beatles se séparent officiellement en 1970, chacun des membres exprime un certain ras-le-bol ou une volonté de prendre son indépendance artistique. John Lennon, en particulier, n’hésite pas à se montrer cinglant envers ses anciens compagnons et le groupe en tant qu’entité. Dans une célèbre interview donnée à Rolling Stone à la fin de la même année, il n’épargne pas les Beatles :

« Des putains de gros bâtards, c’est ce qu’étaient les Beatles. […] Il faut être un salaud pour réussir […]. »

Ce ton dur reflète sa colère accumulée, que l’on peut mettre en lien avec l’atmosphère tendue de la fin des sixties : les conflits internes (notamment autour du management Allen Klein contre la famille Eastman), les divergences artistiques, mais aussi le fait que Lennon se trouve désormais embarqué dans une synergie bien plus fusionnelle avec Yoko Ono. Très vite, il se plait à souligner à quel point il se sent délivré de l’univers Beatles pour avancer avec Ono dans ses projets, parfois avant-gardistes ou militants.

Un regard plus doux au début des années 1970

Pourtant, dès 1973, on perçoit un revirement. Dans le livre We All Shine On: John, Yoko, and Me d’Elliot Mintz, ami et confident de Lennon dans cette période, Lennon confie que ses souvenirs du groupe sont désormais « tous affectueux » et qu’il n’exclut pas formellement l’idée d’une réunion :

« C’est tout à fait possible, oui. Je ne sais pas pourquoi diable nous ferions ça, mais c’est possible. »

Dans ces déclarations, il précise avoir dépassé la rancœur et les regrets. Lui qui, deux ans plus tôt, jetait des critiques acerbes sur Paul McCartney et sur l’inertie qu’il ressentait dans le groupe, nuance désormais ses propos. Il ajoute :

« Non, non, tous mes souvenirs sont maintenant doux et les blessures sont toutes cicatrisées. […] Si nous le faisons, nous le faisons. Si nous enregistrons, nous enregistrons. »

Un ton nettement plus conciliant qui coïncide peut-être avec l’apaisement de certains différends et la stabilisation de sa relation avec Yoko Ono (malgré un bref épisode de séparation appelé « le week-end perdu »).

Les raisons du changement d’avis de John Lennon

Le temps qui guérit les blessures

Il est probable qu’à l’heure où Lennon prononce ces mots (en 1973), il ait pris un peu de distance et relativisé la cause de ses amertumes. Le groupe n’existait plus, chacun menait sa propre carrière. Rien ne l’obligeait plus à se battre contre l’entité Beatles, ni à justifier sa fuite vers Ono et ses projets en solo. Cette libération psychologique lui a sans doute permis de se souvenir plus tendrement de l’époque où, avec Paul, George et Ringo, ils révolutionnaient la pop.

La perspective d’un avenir différent

« C’est tout à fait possible » — Lennon admet qu’un enregistrement ou un concert, tôt ou tard, pourrait voir le jour. Il ignore le bien-fondé d’une telle initiative, mais n’écarte pas le scénario. Faut-il y voir un simple désir de calmer l’opinion publique ? Ou une curiosité sur ce que pourraient redevenir quatre musiciens à l’alchimie unique ? Difficile à dire. Toujours est-il que, contrairement à la posture tranchante de 1970, Lennon fait ici preuve d’une flexibilité nouvelle.

L’avis de George Harrison : une position tranchée contre la réunion

Harrison ne veut pas relancer la Beatlemania

Si Lennon envisage vaguement la perspective d’une reformation, George Harrison s’avère beaucoup plus fermé sur la question. Il voit dans la supplication d’une partie du public — « Reformez les Beatles ! » — un désir de retomber dans l’hystérie collective, qu’il perçoit comme artificielle et oppressante. Harrison, déjà agacé d’être considéré comme le « troisième homme » pendant les années Beatles, s’était pleinement épanoui dans sa carrière solo (par exemple avec l’album All Things Must Pass).

« Les gens veulent nous revoir comme des Divinités, comme si nous n’avions jamais grandi ou changé. Ils ne se soucient pas de nous, ils ne pensent qu’à ce qu’ils peuvent ressentir eux-mêmes. »
(Après des propos similaires, Harrison résume son point de vue sur le fait qu’il se refuse à ressusciter un passé lointain.)

La fin d’une époque

Aux yeux de Harrison, tourner la page signifiait s’émanciper des pressions de la Beatlemania et de la dynamique interne qui l’avait souvent frustré. Dès lors, même si Lennon ou McCartney s’ouvraient à l’idée d’une performance commune, Harrison incarne un net refus. Dès 1973, il qualifie ces espoirs de fans d’illusions, préférant nettement continuer sa route en solo ou collaborer individuellement avec Ringo, Lennon ou McCartney, mais pas dans une renaissance formelle des Beatles.

De la colère à la tendresse : John Lennon et ses souvenirs

Une réconciliation tardive avec son passé

La déclaration de Lennon selon laquelle il ne garde que « des souvenirs affectueux » tranche radicalement avec ses diatribes de 1970. Loin de qualifier les Beatles de « plus grands bâtards du monde », il souligne désormais la chaleur de son parcours, peut-être en lien avec la maturité acquise ou le fait d’avoir canalisé son énergie dans des projets plus pacifistes. De plus, il a une nouvelle perspective sur l’idée d’équipes créatives : Ono reste au centre de son univers, mais il n’est plus obligé de diaboliser son ancienne famille musicale pour légitimer son art.

Les coulisses du possible

Les rumeurs de reformation ou de sessions collectives n’ont jamais réellement cessé, surtout dans la période 1973-1976. Mais, outre Harrison, de nombreux facteurs logistiques et financiers (question de droits, relations contractuelles), voire l’ego de chacun, rendaient cette hypothèse très compliquée. L’humeur plus apaisée de Lennon laissait tout de même présager que, si jamais un miracle survenait, il ne l’aurait pas totalement boudé.

L’héritage de cette vision de Lennon

Un nouvel éclairage sur la dissolution

Ces propos révèlent que, malgré ses critiques acrimonieuses d’après-séparation, Lennon n’a pas toujours cru en la nécessité de rompre définitivement avec l’histoire des Beatles. Les rancœurs provenaient souvent d’un dégoût pour le système, le management, et le piège du statut d’icônes, plutôt qu’une détestation profonde de son groupe initial.

Les regrets potentiels

A posteriori, le public pourrait se demander s’il y eut un moment concret où la reformation aurait réellement pu se matérialiser, avant l’assassinat de Lennon en 1980. Selon de nombreux témoignages, les divergences restaient fortes. Harrison n’y croyait pas et, même si Lennon se déclarait plus serein, la dynamique n’était pas propice. Ces spéculations nourrissent la légende, mais le fait demeure : le groupe ne s’est jamais réuni officiellement, hormis quelques collaborations sporadiques (notamment sur des albums de Ringo ou de George).

En 1973, John Lennon, qui autrefois fustigeait la machine Beatles, affirme désormais qu’il entretient « des souvenirs affectueux » de ce chapitre. S’il n’excluait pas la possibilité d’une reformation, rien ne se concrétise, notamment à cause de la ferme opposition de George Harrison et de l’indifférence/un refus d’autres parties. Ce tournant montre un Lennon moins en colère, plus bienveillant envers le groupe qui l’a fait connaître. Pour autant, l’histoire se solde sans réunion officielle, et les espoirs des fans demeurent lettres mortes. Les propos de Lennon témoignent ainsi du passage du ressentiment initial à une certaine nostalgie positive, une attitude libérée de rancune, alors que l’option d’un retour scénique s’avérait toujours plus chimérique. En fin de compte, l’essentiel des Beatles restera figé dans la magie des sixties, avec un John Lennon reconnaissant, après coup, l’importance et la chaleur de cette aventure inoubliable.

Cet article répond aux questions suivantes :

  • Qu’a déclaré John Lennon en 1973 à propos d’une réunion des Beatles ?
  • Quels étaient les sentiments de John Lennon envers les Beatles peu après leur séparation ?
  • Pourquoi George Harrison s’opposait-il à une réunion des Beatles ?
  • Comment John Lennon décrivait-il sa collaboration avec Yoko Ono après la séparation des Beatles ?
  • Quelles critiques John Lennon a-t-il formulées à l’égard des Beatles dans les années suivant leur séparation ?

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