
Informations sur l’album
- Pays : International
- Support : CD
- Label : Parlophone
- Numéro de série : 337 9612
- Mixage : Mono
- Date de publication : 12/09/2005
Track-listing de l’album
Disque n°0
Disque n°1
Description de l’album
Chaos and Creation in the Backyard est un album solo de Paul McCartney paru en 2005. Pour le produire, le musicien choisit Nigel Godrich, qui a également travaillé avec Radiohead. Celui-ci apporte beaucoup au processus créatif en n’hésitant pas à remettre l’artiste en question. Il lui suggère ainsi de laisser son groupe de côté pour jouer de la plupart des instruments sur l’album, comme il l’avait fait sur son premier album solo.
D’un point de vue stylistique, cet album marque un retour à une musique proche des compositions de McCartney autour des années 1965 à 1968. L’album est très intimiste, avec des air très doux et aucun morceau vraiment agité comme sur l’opus précédent, Driving Rain.
La critique accueille particulièrement bien cet album qui est, selon elle, son meilleur depuis plusieurs années. Il est par ailleurs nommé pour quatre Grammy Awards. D’un point de vue commercial, s’il n’atteint nulle part la première place des ventes, il entre en revanche dans de nombreux tops 10, finissant 6e aux États-Unis et dixième au Royaume-Uni. Selon EMI, l’album s’est vendu à plus d’1,3 millions d’exemplaires dans le monde
Le communiqué de presse officiel anglais
« Chaos And Creation In The Back Yard, » Paul McCartneys 20th studio recording since The Beatles, marks an end to a nearly four-year hiatus since his last studio recording, 2001s platinum certified « Driving Rain ». The new 13-track album is produced by Nigel Godrich (Radiohead, Travis and Beck) and was recorded in London and Los Angeles over the course of the past two years. Its release coincides with the September 16th launch of McCartneys all new 37-city « US » Tour, his fastest selling concert tour ever.
« Chaos And Creation In The Back Yard » is a return to the basics for McCartney. The album successfully fuses his undeniable song writing talents with his unparalleled musicianship. In fact, McCartney is credited with playing the majority of the instruments on the album, which is somewhat reminiscent of « McCartney » (1970) when he was credited with playing all of the instruments. They include the drums, guitar, bass, keyboards, as well as many of the less traditional instruments such as block flute, harmonium and flugelhorn.
« Chaos And Creation In The Back Yard » is a mix of up-tempo piano driven McCartney instant classics such as Fine Line and Promise To You Girl and more introspective darker tracks such as At The Mercy, Too Much Rain and Riding To Vanity Fair. One of the many highlights is a track entitled, Jenny Wren, which Paul describes as « daughter of Blackbird, » as well as Follow Me, which McCartney debuted at The Glastonbury Festival, while on his 04 Summer European Tour.
But « Chaos And Creation In The Back Yard » would not have been either if not for the suggestion of now legendary Beatles producer Sir George Martin. Familiar with Nigels credentials and with his published desire to work with an established artist, Paul made the call that finally put the two together in the studio. The collaboration seemed an unlikely one and thus the rumours began. What type of album was McCartney making ?
« I did not want to rush this album, » said McCartney, who despite repeated inquiries, touring commitments and pressure from his record label, managed to maintain his focus. « I think it was worth the wait though. The music became more interesting over time and Im really proud of what we did. »
The results are evident throughout. The songs are sonically robust, the instrumentation and orchestration first rate and the chemistry between Paul and Nigel apparent. The album has an organic feel reminiscent of Pauls first solo release, « McCartney » (1970) and some of The Beatles later recordings.
« We really made a lot of it up as we went along, » added McCartney. « Id try something and if it didnt work Id try something else until it did. It was like making a go-cart in the backyard. »
« When Paul and I got together we had a common goal, » said Godrich. « We wanted to make a great album that was true to Paul. I think thats exactly what we did. »
Le communiqué de presse officiel français
Chaos And Creation In The Back Yard, le vingtième album de Paul McCartney depuis la séparation des Beatles, va paraître presque quatre ans après Driving Rain, certifié platine en 2001. Réunissant quatorze morceaux, Chaos And Creation In The Back Yard a été co-produit par Nigel Godrich (Radiohead, Beck, Air) et Paul McCartney, et enregistré à Londres et Los Angeles au cours des deux dernières années. Sa publication va coïncider avec le lancement de sa nouvelle tournée américaine de 37 dates, dont les billets se sont vendus encore plus rapidement que dhabitude.
Chaos And Creation In The Back Yard est un retour à lessentiel pour Paul McCartney. Lalbum amalgame avec succès son incontestable talent de songwriter et une musicalité sans équivalent. En fait, Paul est crédité en tant quinstrumentiste principal sur le disque, comme dans le cas de McCartney, son premier album solo paru en 1970 ! Sur Chaos And Creation In The Back Yard, il joue de la batterie, de la guitare, de la basse et des claviers, ainsi que des instruments moins traditionnels tels que la flûte à bec, lharmonium ou le bugle.
Chaos And Creation In The Back Yard regroupe des chansons rapides dominées par le piano, telles que Fine Line et Promise To You Girl, qui sonnent comme des classiques à la première écoute, ainsi que des titres plus sombres et introspectifs comme At The Mercy, Too Much Rain ou Riding To Vanity Fair. Deux des nombreux temps forts du disque sont Jenny Wren que Paul décrit comme la sur de Blackbird, et Follow Me dont il a donné la primeur au public de Glastonbury lété dernier, au cours de sa tournée européenne.
Mais Chaos And Creation In The Back Yard naurait certainement pas existé sans une suggestion du légendaire producteur des Beatles, Sir George Martin. Nignorant rien du travail de Nigel Godrich et ayant eu vent de sa volonté de travailler avec un artiste établi, Paul lui a finalement téléphoné pour quils se retrouvent en studio. La collaboration semblait improbable et la rumeur sest développée : quel genre de disque Paul McCartney était-il donc en train denregistrer ?
Je ne voulais pas faire cet album trop vite, déclare Paul McCartney qui, malgré des demandes incessantes, ses tournées et la pression de sa maison de disques, est parvenu à rester concentré. Je pense que cela valait la peine dattendre. La musique est devenue de plus en plus intéressante et je suis vraiment heureux de ce quon a fait.
Le résultat parle de lui-même. Au plan sonore, les chansons sont particulièrement robustes, linstrumentation et lorchestration sont de première classe, et lalchimie entre Paul et Nigel est évidente. Le disque possède un caractère organique qui rappelle son premier album solo (McCartney en 1970) et les derniers enregistrements des Beatles.
Lalbum a vraiment avancé au jour le jour, ajoute Paul McCartney. Jessayais quelque chose et si ça ne marchait pas, je tentais autre chose jusquà ce que ça fonctionne. Cétait comme construire un kart dans larrière-cour.
Paul et moi nous sommes associés avec un objectif commun bien précis, explique Godrich. Nous voulions enregistrer un grand disque de Paul McCartney, qui lui soit fidèle, et le représente le plus honnêtement possible. Et cest exactement ce quon a fait.
Les chroniques de disques
Chronique de la FNAC
Il faut avoir lhonnêteté de le reconnaître : on sattendait à tout sauf à ça. Le nouvel album solo de Paul McCartney, son vingtième depuis la fin des années 60 et la séparation des Beatles, est un monument : une pure merveille. Par respect envers ses trois ex-collègues (dont deux reposent, on lespère, en paix), on nécrira pas que « Chaos And Creation In The Backyard » est la suite du White Album ou d »Abbey Road » mais on tient à affirmer sans retenue quil sinscrit dans la lignée de « McCartney », « Ram » ou « Flowers in the Dirt », trois de ses plus prestigieux prédécesseurs.
À force de jouer et rejouer un répertoire exceptionnel à base de chansons des Beatles (et quelques-unes des Wings) sur les scènes du monde entier, Paul McCartney, la soixantaine revigorante, a décidé de relever son niveau perso en acceptant de faire équipe avec Nigel Godrich. Réputé exigeant, le producteur émérite des exploits de Radiohead, Beck ou Air a poussé le compositeur le plus illustre de lhistoire de la pop dans ses retranchements, refusant certaines de ses chansons et imposant une production et des arrangements ascétiques afin de mieux mettre en valeur les rescapées. Cest ce qui donne à « Chaos And Creation In The Backyard » son lustre vintage, alors quil a été mis en boîte, plutôt rapidement, avec toute la technologie actuelle. Très en voix, fier de ses textes forts, McCartney alterne titres rock (« Fine Line », « Promise To You Girl »), échappées acoustiques (« Jenny Wren », « A Certain Softness ») et morceaux ambitieux (« Riding to Vanity Fair », « Anyway »), tous transcendés par une instrumentation simple mais efficace dont cet homme-orchestre est responsable puisquil joue pratiquement de tous les instruments.
Pour bien remettre les pendules à lheure, Macca se lâche au plan de lécriture pure comme dans la formidable « English Tea » et signe avec « This Never Happened Before » sa plus belle chanson-aveu depuis… « The Long And Winding Road ».
Chronique des Inrocks
Sous un titre légèrement ronflant, Chaos and Creation in the Backyard, Paul McCartney publie le 13 septembre prochain son vingtième album depuis la séparation des Beatles, il y a trente-cinq ans. Cest sur les bons conseils de George Martin quil a décidé den confier la réalisation à Nigel Godrich (Radiohead, Beck, Air), lequel a eu la riche idée de proposer à Macca de renouer avec de vieilles habitudes en jouant lui-même de la plupart des instruments. Composé de treize titres lumineux où Paulo retrouve souvent la grâce mélodique et la limpidité musicale des grands jours, cet album humble et raffiné figure dores et déjà parmi le haut de la pile de son inconstante discographie solo. McCartney, qui vient de fêter ses 63 ans, aura peaufiné sa copie entre Londres et Los Angeles au cours des deux dernières années, nhésitant pas à se laisser bousculer par un Godrich dirigiste et nullement intimidé par les états de service de son client. « Certaines des chansons ont évolué dans le bon sens grâce à lui, confiait récemment McCartney, il ma sorti de mon confort pour mamener vers un peu plus de danger et de remise en question. » A peine son album sorti, Macca embarquera pour une nouvelle tournée de trente-sept dates aux Etats-Unis.
Le Coffret CD + DVD « Chaos and Creation In The Backyard »
Une des originalités concernant la sortie de cet album est le fait quil devrait être disponible en plusieurs versions. Cest ainsi que outre la version vinyl 33 T (pour les collectionneurs et les nostalgiques), seront commercialisées une version CD, et une version comprenant, outre le CD, un DVD.
Si de par la passé les fans des Beatles (en groupe et en solo) ont appris à se méfier des DVD et CD Bonus offerts lors des publications de disques (on se souviendra du CD Bonus « Fly On the Wall » accompagnant « Let It Be Naked » ou du bien piètre DVD accompagnant le dernier CD de Ringo Starr, Choose Love), il semblerait que cette fois, si on en croit la description du produit fourni par EMI-Hollande, que le DVD soit à la hauteur de ce que lon peut exiger de lex-bassiste des Fab Four.
Dune durée de 50 minutes approximativement, ce DVD sera au format multi-zone (PAL et NTSC) et sera au format audio 5.1 . Le contenu sera le suivant :
- -un documentaire de 30 minutes intitulé Between Chaos and Creation
- un reportage de 5 minutes sur lenregistrement de « Fine Line », premier titre extrait de « Chaos and Creation in the Backyard »
- un film danimations dune durée de 10 minutes, intitulé Line Art, et sonorisé par trois pièces instrumentales inédites : Anyway, At the Mercy and Vanity Fair
- un clip dune durée de 5 minutes, intitulé How Kind of You
Lensemble de ces documents vidéos seront au format MPEG-2, pour une visualisation en 16:9.
Parallèlement à ces séquences vidéos, figurera sur ce disque, une lalbum au format LPCM Stereo, ainsi que la chanson « Fine Line » au format « DTS 5.1 Surround »
Linterview de Paul McCartney publiée dans EPOK (magazine de la FNAC)
A 63 ans, il sort Chaos and Creation in the Backyard, son meilleur album depuis 10 ans. Entre mélodie et mélancolie, lex-Beatle défend lhéritage laissé par les « quatre garçons dans le vent ».
En confiant ses nouvelles chansons au producteur Nigel Godrich, collaborateur de Radiohead et Beck, Paul McCartney a retrouvé, à lâge de 63 ans, une seconde jeunesse. Sur son nouvel album, lancien Beatle assume enfin pleinement ce lourd héritage, et retrouve la perfection mélodique qui a fait sa réputation. Humble et mélancolique, Chaos and Creation in the Backyard simpose en douceur comme son meilleur album en dix ans.
Quelles ont été les circonstances de la composition de Chaos and Creation in the Backyard, ce nouvel album ?
Quand on écrit, on cherche une direction. Je trouve fascinant de ne jamais savoir ce qui nous attend au tournant. Par exemple, jai composé At the Mercy en découvrant des accords de piano que je navais jamais utilisés, ce qui est toujours un bon démarrage. La plupart du temps, il faut attendre longtemps avant de voir ce qui vient. Parfois, linspiration provient dun endroit vraiment étrange. Ce processus de découverte permanente, cest ce que jaime dans lécriture de chansons.
Cest la première fois depuis votre album solo, en 1970, que vous jouez de tous les instruments sur un disque.
Au départ, je souhaitais enregistrer cet album avec mon groupe de scène. Mais le producteur Nigel Godrich voulait essayer de me faire jouer de différents instruments moi-même. Cétait assez difficile dexpliquer aux musiciens que je naurais pas besoin deux, mais comme ce sont des types bien, ils mont dit : « Nous ferons ce qui sera le mieux pour lalbum. »A larrivée, jai joué quasiment toutes les parties instrumentales. Ce nest pas ce que je fais habituellement, mais cest ce qui donne son unité au disque. Je voulais travailler avec quelquun de très bon, reconnu parmi les meilleurs producteurs actuels. Cest George Martin qui ma orienté vers Nigel. Après avoir entendu son travail avec Radiohead, Travis et Beck, je me suis dit : « Ce type est bon. » Quand jai annoncé que jallais travailler avec lui, certains ont pensé que ça allait donner un album expérimental et électronique. Or, le jour de notre rencontre, Nigel ma dit : « Je veux faire un album qui te ressemble. », ce qui ma paru un bon début.
Il sagit dun album très proche de ce que vous faisiez avec les Beatles.
Cest vrai, certains de ces titres auraient pu être enregistrés avec les Beatles. Jen suis arrivé à un point dans ma vie où je me suis dit : « Ok, cest mon style. Je lai inventé avec les Beatles. Un tas de groupes font référence à ce son là, pourquoi naurais-je pas le droit dy revenir moi aussi ? » Jai pris la décision de ne pas avoir honte de mes racines. Aujourdhui, en concert, je chante énormément de titres des Beatles, bien plus quà lépoque des Wings. Cest rafraîchissant de ne pas trop se demander ce quon va jouer, tant quil sagit de bonnes chansons.
Paul McCartney raconte l’album :
Ainsi Paul, un autre nouvel album. Aprės tout ce temps, tu as encore la pêche, la même exaltation pour sortir un nouveau CD ?
Paul McCartney : sortir un CD nest pas mon truc favori parce que tu laisses partir to bébé. Le faire, toute la création, cest génial. Le sortir est un peu plus difficile, tu dois penser à la promotion et faire ceci, cela et ce nest pas nécessairement pour ca que tu las fait puis tu laisses aller et les gens ont des opinions que tu napprouves pas forcément ; quelquun ma dit lautre jour « Une de ces chansons parle de ça et ça nest-ce pas ? » Jai répondu « Non ». Cetait comme : oh Mmn Dieu, ces trucs-là vont recommencer maintenant mais jai pris mon pied en faisant lalbum et lidée de le sortir est super parce que les gens lachèteront, mes fans lachèteront, tu sais, mais tous les blas-blas que lon va entendre, ce nest vraiment pas ma tasse de thé.
Si chaque album que tu fais représente un nouveau et différent challenge, quel était le challenge pour celui-ci ? (NB Nigel = le producteur Nigel Godrich).
Tu sais, cest la chose la plus étrange même avec les Beatles tu pensais « OK on a fait un chouette album », disons Revolver ou quelque chose de ce genre et on pensait « Maintenant on sait comment faire les albums. Ca va être facile ». Tu ty remets pour faire le suivant puis cest « Comment on fait ça ? Et il faut vraiment te remuer pour te défoncer à nouveau, javais pour habitude de toujours écouter le dernier album juste pour voir où on en était. Cest différent à chaque fois, je men suis aperçu à chaque fois, je ne sais pas comment faire ça mais je suis content. Je ne voudrais pas savoir comment le faire, tu sais. Cette fois, le challenge était de faire quelque chose de bon. En fait, je me disais « Je vais faire un bon album ». En principe tu te dis « Jespère que jen ferai un bon » ou « jaimerais en faire un bon ». Jai vraiment pris le taureau par les cornes cette fois et je me suis dit « Je vais faire un très bon album » parce que je savais que javais lintention de faire une tournée et je pensais « Je vais revenir sur scène avec un très bon album qui me plaira vraiment, jai donc rencontré Nigel et il a accepté, cétait le genre de truc quil avait envie de faire, donc on sy est mis ».
En sais-tu un peu plus, après toutes années passées à écrire des chansons pop géniales, doù viennent les chansons ? Te poses-tu la question ?
Euh, oui, tu te poses toujours la question et je ne veux pas savoir. Cest ce qui est bien. Je ne tiens pas vraiment à savoir parce que cest ce qui rend les choses fascinantes, ne rien avoir, être assis, prendre ta guitare puis après une heure ou deux tu as quelque chose qui ressemble à une chanson, si ça marche, puis quelquun vient te dire « Jaime bien celle-là », ou quelque chose du genre et cest comme « Wow, yes ! », cest comme faire un grand gâteau ou quelque chose comme ça, je nai aucune idée doù ça vient. Ca vient de mon amour pour la musique, je crois que cest le point de départ. Il ny a pas longtemps je discutais avec Keith Richards et il disait « Tu sais, mec, on a commencé par écouter de la musique, on ne pensait pas à en écrire ou à chanter. On ne faisait que lécouter ». Et il avait raison tu sais, puis on a commencé à jouer et à chanter puis éventuellement écrire. Je pense que ça vient de cet amour que lon a découter de la musique, ce quon pense être de la bonne musique et ça crée quelque chose de beau en toi. Tout le monde aime la musique, ressent ce quelle crée en nous. Cest une sorte de mysticisme. Pourquoi ces combinaisons de vibrations nous font-elles tant deffet ? Comment affectent-elles nos émotions ? Je veux dire, je ne peux pas écouter God Only Knows sans que les larmes me montent aux yeux. Cest juste une de ces chansons pour moi. Cest tellement spécial, tu sais, et cest aussi lié aux paroles, aux changements daccords, à lenregistrement mais cest mystique tu sais, alors jaime ça, jaime vraiment ce que je fais et quand quelquun me dit « Pourquoi fais-tu encore ça ? » et, tu sais « tes pas blasé ? Ten as pas marre ? » Je réponds « Non ». Parfois jaimerais lêtre, je pourrais partir en vacances. Mais jaime ça, jaime vraiment ça. Je suis vraiment impatient de partir en tournée aux States parce quon a le retour du public, je ne sais pas ce quil se passe, je ne sais pas comment ça marche et je pense que si tu demandes à dautres comment ils font leur musique, il y a une sorte délément mystique en cela, ce que je pense être génial. Je veux dire, quelle chance de retrouver ça dans ton boulot, au lieu de tennuyer, de faire des mondanités. Je me sens être terriblement chanceux.
Comment ta voix et ta tonalité ont-elles changé, si toutefois cest le cas, avec les années ?
Oui ma voix a changé, jécoute les vieux disques et je me rends compte que ma voix est différente mais ce qui est drôle cest que lorsque je chante certaines de ces anciennes chansons en live, je les chante encore dans la même tonalité. Lorsque jai fait Live8 quelquun a dit « Helter Skelter est encore dans la même tonalité ? » Jai répondu « Oui ». Je pense très innocemment à la façon de chanter, ce que beaucoup ne font pas et vous parleront de la façon de chanter à partir du diaphragme mais tout cela me vient naturellement, je pense ; je crois que le truc du diaphragme est vrai mais jai un avis très basique sur la façon de chanter. Cest du genre « Fais-le. Ny pense pas trop et débrouille-toi, donc je my mets et ça a toujours été comme ça. Je me souviens enregistrer, euh, ça devait être Kansas City avec les Beatles et jétais (raclement de gorge) je vais leeeeee faire cétait comme, tu dois sortir de la peau de cette personne qui parle assez sensiblement et tu dois ty mettre (cris) « Bon ! Bon ! » et tu dois y aller et javais pour habitude de dire « ça vient de me traverser lesprit et jen parlais à John et (chante) je ne sais pas, ça me vient à lesprit. Je me souviens avoir eu des problèmes avec (chante) « Kansas City » et je ne pouvais pas laisser passer, puis il est arrivé à Abbey Road et a dit « ça te traverse lesprit cest ça ? » « oui ». (chante) « Bon je » et cest tout ce que je sais, ce genre de truc stupide qui te traverse lesprit et je suis sûr que cest pas vrai mais cest assez pour moi puis je suis allé à mon ancienne école qui est maintenant un centre artistique àLiverpool, LIPA, une école dont je moccupe et jy aidais des gamins, certains des gamins paroliers, nous étions en classe vocale et ils ont eu une grande discussion, montrant ce qui se passe là-dedans, comme le larynx et autres et je leur ai dit « Je pense que vous feriez mieux de laisser tomber ça parce que si javais su comment tout cela fonctionne, jaurais commis beaucoup derreurs. Je veux dire, jy pense comme étant un tube qui ressort au sommet de la tête. » Donc, quelle était la question ? Ma voix a-t-elle changé ? Je pense que oui avec la maturité, je pense quelle doit changer mais cest toujours dans la même tonalité et je pense encore la même chose pour ce qui est de la façon de faire, tout simplement tu te lèves et tu ty mets. Et tu sais, ça ma rendu grand service depuis plusieurs années.
Où as-tu enregistré Chaos and Creation in the Backyard ?
On a commencé par enregistrer lalbum dans les studios préférés de Nigel parce que je ne suis pas un gars du son. Je suis de lautre coté du micro et il est important pour lui découter dans un environnement auquel il est habitué ou qui lui convient, je lui ai donc dit « Bon, où veux-tu travailler ? » ou quelque chose de ce genre et il ma répondu « Rak à Londres les anciens studios Mickey Most ». Jai répondu « Cest génial, jy ai déjà travaillé et jaime bien » puis à Ocean Way à Los Angeles qui est lun de ses grands studios préférés dans lequel je nai jamais travaillé mais il ma dit « Oh, cest une grande pièce. Jaime vraiment le son de cette pièce. Il se passe quelque chose de magique dans cette pièce. » Alors jai répondu « ça me va » une bonne excuse pour aller à L.A. Donc ici et là, Air Lyndhurst, Air Studios. Jai déjà travaillé ici mais cétait vraiment, la raison était que ce sont les studios dans lesquels Nigel aime travailler et cest lui lhomme du son, je me soumets à ça.
Lalbum a-t-il été enregistré dun trait ou en plusieurs fois ?
Cétait arrêter et recommencer. Je voulais juste passer deux semaines dans les studios Rak pour voir comment ça se passait entre Nigel et moi parce quon aurait très bien pu ne pas sentendre et après deux semaines et ça aurait donné : laisse tomber, je ne veux pas faire ça, mais en fait ça cest bien passé. Jai vraiment aimé travailler avec lui et on a fait ensemble quelques titres sympas qui sont encore sur lalbum puis nous avons fait un break et chacun de nous réfléchissait quand nous devrions faire la suite puis je crois quon a travaillé un mois, quon sest à nouveau arrêtés, puis un autre mois, on sarrêtait donc je pense que ça a dû nous prendre deux ans mais je nen suis pas tout à fait certain. Peut-être quen tout ça nous a pris quatre ou cinq mois mais étalés sur une longue période.
Quelle musique écoutais-tu lorsque tu faisais lalbum ?
Jai écouté différentes choses. Un de mes amis, Nitin Sawnhey, que jaime bien et jaime ce quil fait, je suis allé à quelques concerts et jai écouté un peu ce quil faisait puis jai envoyé tout ça à Nigel et lui ai dit « Cest peut-être le genre de choses que jaimerais faire ». Et il a immédiatement répondu « Non, je ne crois pas ». « Bon, daccord ». Il me dit « Non, je veux que ce soit toi. Tu peux oublier tous les autres. Je veux que ce soit toi. » Il a ajouté Je pense que cest ce que les gens veulent entendre. Concentre-toi sur ce que tu fais et fais-le bien. Jai écouté dautres personnes qui étaient des pointures mais ce nétait pas leur musique. Je veux dire par exemple quelquun comme Nat King Cole où la voix est très présente, si je vais acheter un disque jaime entendre celui qui la fait, vraiment entendre chaque petite syllabe et cétait ce que Nigel voulait que je fasse. Je lui ai envoyé le disque de Nitin et il a dit « Non, ça cest Nitin, cest de la bonne musique mais nous ne voulons pas suivre cette voie, ça doit être toi ».
Tu écoutes autre chose lorsque tu es vraiment pris dans le système de lenregistrement ?
Jécoute tout le temps de la musique mais ce nest pas nécessairement dans loptique de lutiliser pour ce que je suis en train de faire. Parfois oui. Tu ne peux pas ten empêcher. Si jécoutais quelquun comme Neil Young je pourrais penser « Ouais, jaimerais faire un titre en acoustique. » mais ça ne va généralement pas plus loin. Je ne pense pas vouloir quil soit canadien ou dans le style de Neil. Ca sera juste une vague partie de quelque chose mais jécoute beaucoup de musique et cest tellement varié que ça ne pourrait pas minfluencer pour lalbum.
Nigel Godrich (Radiohead etc) est le producteur. Est-il vrai que Sir George Martin (le producteur des Beatles) ta recommandé de travailler avec lui ?
Oui. Je ne savais pas qui allait produire lalbum mais je savais que je voulais le meilleur mais je ne savais pas qui cétait, jai donc pensé « Bon, jaimerais vraiment que ce soit George Martin » mais il ne fait plus de productions, son fils Giles en fait et George supervise les projets mais il ne produit pas, je lai appelé et lui ai dit « Je pense faire un nouvel album. Jai déjà quelques chansons. Qui me recommandes-tu ? Qui penses-tu être le meilleur ? » Il ma rappelé une semaine plus tard et ma dit « Jai parlé avec Giles et avec dautres personnes et il nous semble que ça devrait être Nigel Godrich. Je sais ce que fait Radiohead et jaime particulièrement leurs sons, cest super et cest très important pour Travis et moi, je savais quil avait fait cet album « The Invisible Band », donc jaime ce quil fait, particulièrement le son, on sest donc rencontrés pour savoir si on avait le même genre de choses en tête et cétait bien ça. Je pense quil est allé un peu plus loin que moi et a dit « Je veux aussi que ce soit un super album mais nous devons nous concentrer sur toi, jy ai réfléchi, jen ai discuté avec dautres personnes. Que voudriez-vous sur un album de Paul McCartney ? Voudriez-vous que ça sonne comme lui, un bon album de cette sorte ? » Donc oui, tout est venu de George.
En quoi lapproche de Nigel Godrich pour faire un disque était-elle différente de la tienne ?
A la base cétait pratiquement similaire sauf que la chose importante, je pense, était lorsque jai commencé à faire lalbum ces deux semaines à Rak. Je suis arrivé et lui ai dit « Tu sais, jaimerais travailler avec mon groupe parce que cest mon équipe et on en a parlé lors de la dernière tournée. Tu sais je suis impatient dattaquer les prochaines chansons. Nigel a répondu « Tu sais, jy ai pensé. Jaimerais te sortir de ta zone de sécurité. Ces gars, cest ta zone de sécurité et tu sais ce que tu fais avec eux. Jaimerais te sortir de cette zone » Il sest donc révélé quapparemment il voulait que je joue de la batterie par exemple alors que Abe, mon batteur, est maintes fois meilleur batteur que moi mais Nigel voulait cette sorte de fibre anglaise, ce que jai et je ne suis pas un grand batteur mais jai la fibre, donc jécoute. Jaime bien jouer de la batterie mais cest la fibre que jai. Alors il a dit : « Je veux essayer ça, vas-y ! » On a juste essayé sur une des chansons que javais faite avec le groupe et il a dit « Cest ce que je voulais dire, cest ce que je recherche » alors petit à petit jai vraiment dû dire, jétais très gêné mais jai dû dire aux gars « Bon, il veut quon fasse comme ça et cest le producteur donc je ne peux vraiment pas refuser, non tu dois travailler avec mon groupe ». Jai dit « Quen pensez vous ? » et ils étaient vraiment cools. Ils ont juste dit « Fais ce que tu veux pour faire un disque. On ira en tournée. On le jouera mais quoiquil en soit pour le faire, vas-y et fais-le. » Cest donc ce quon a fait et je pense que cest la grande différence que Nigel a apportée, comment jaurais pu le faire avec le groupe, je pense, mais cest une grande différence, ça a change lambiance de lalbum et ça voulait dire que jétais hors de ma zone de sécurité. Cétait comme « Oh mon Dieu, je vais devoir jouer de la batterie. Oh mon Dieu, je dois faire ça. Je vais devoir penser à tout ! » au lieu de « Bon tu fais ce morceau-là », donc ça la vraiment fait, cétait beaucoup plus de travail pour moi, je pense quil a eu raison de faire ça.
As-tu eu des divergences ou des disputes avec Nigel Godrich ?
Je pense que oui. Japportais quelques chansons et Nigel disait ce genre de chose Ouais, jaime pas trop ça et tu sais, cétait comme, je pensais Tu sais, ça aurait été dans dautres conditions, je me serais cassé, aurais réfléchi, bien, je vais le faire, cest aussi simple que ça. » mais avec lui cétait comme « Pourquoi tu naimes pas ça ? »Il répondait « regarde, ça semble un peu ringard, tu as fait mieux que ça. » et cétait assez décontracté et il ny avait rien du genre béni oui-oui, ce qui est assez facile dans ma position. Les gens peuvent dire ce genre de choses « bon, tu es celui qui sait » mais travailler avec un bon producteur, tu sais, ils diront comme Nigel « Je ne suis pas vraiment satisfait de cette chanson. On ne fait pas celle-la ». Alors il barre ces chansons puis dautres choses puis il dit « jaime la ligne douverture » et je dis « OK ».On en est presque venus à une grande tension parce que jen avais marre. Je disais « Dis-moi ce que tu naimes pas. Ne dis pas simplement que tu naimes pas. Sois explicite. Regardons les paroles. Il répondait daccord, bon, jaime la ligne douverture. Je répondais OK, on garde. Il disait mais je naime pas ce qui suit. Cest barbant. Je répondais OK, on barre. On a fait ça, on a tout passé en revue puis jai dit Que recherches-tu ? Il répondait « cest barbant, je lai déjà dit. » « OK, Mmm » On a eu quelques moments comme ça. Je crois que le pire moment a été lorsque jétais à la basse, je faisais la basse dune chanson etje me sentais bien (chante) et jétais vraiment bien. « OK, allons-y » Et juste avant que je massoies, que jaie le son, tout ça, je savais vaguement ce que jallais faire sur ce morceau puis Nigel a vraiment choisi son moment pour dire : « Tu sais cette chanson quon faisait lautre jour, je pense que cest de la merde ». Jai répondu « OK très bien, de toutes façons on continue avec la basse » et bien entendu je continue (siffle) « Plungerino, OK, bon (chante) « Quest-ce que ça veut dire que tu ne laimes pas ? » « Je naime vraiment pas, cest de la merde ». Jai répondu « Bien, tu sais quoi Nigel, ce nétait pas le meilleur moment. Jallais juste, tu aurais pu attendre que jaie fait ça » et cétait une de ces fois, jétais juste, je lai perdu, je veux dire, je ne me mettais pas en colère mais je perdais toute confiance, je pensais « Oh la chanson est de la merde, nest-ce pas ? Super ! » Il répondit « Je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça, je ne pensais pas que ça te ferait du mal ». Jai répondu « Bon, réfléchis encore tu sais, parce que ça ma heurté », ce fut le moment pivot de lalbum et jai dit « OK, daccord » Le lendemain « Faisons cette basse. Il est entré, je lai intercepté assez en colère puis on a remis ça. Et jai dit « Ecoute, ce nétait vraiment pas le moment et tu sais, je suis habitué a George Martin, un vrai diplomate, « Paul, ne crois-tu pas, peut-être… ? » Je répondais « non, je ne crois pas ». Il disait « Bon, peut-on essayer. Et on pourrait peut-être… ? » George est comme ça. Fabuleux. Donc je pense que Nigel a beaucoup appris. On a tous les deux appris avec cet album et on a remis ça ensemble. Maintenant on savait où on en était et cétait « OK si tu naimes pas dis-le moi mais pas juste avant que je fasse une prise. Et soyons très spécifiques. Quest-ce que tu naimes pas ? » On a fait ça avec toutes les chansons et il y a une chanson quon a totalement refaite, cest une chanson intitulée Riding to Vanity Fair. Elle est sur lalbum et on la faite, il a dit « je naime pas ça, je naime pas la mélodie, je naime pas blah, blah, blah », donc je suis allé dans le studio et jai dit « Daccord, OK. Que penses-tu de ça ? » « Wow, bien meilleur ». Jai donc tout re-écrit et ça nallait pas affecter lalbum mais ça la fait et beaucoup de gens remarquent cette chanson, donc ce quil a fait était définitivement bien mais a causé quelques moments de tension mais cétait bien quon le fasse. Jaime bien mieux cette chanson maintenant que lorsque je suis arrivé avec.
OK, maintenant quon a parlé de morceaux spécifiques, parlons de lalbum, chanson par chanson, la première Fine Line. Quelle est linspiration derrière cette chanson ?
Cétait juste la ligne douverture. « Theres a fine line between recklessness and courage » (Il y a une ligne subtile entre la témérité et le courage) Tu sais, tu vois des gens qui y vont (chante) « Waaah » et tu penses « cest comme ca que tu fais et parfois cest insensé et casse-cou mais ils pensent quils ont été courageux donc cette réflexion était vraiment mon point de départ et jai suivi cette idée que tu dois choisir ce que tu vas être, téméraire ou courageux, donc les paroles sont basées sur ça. Puis je me suis assis au piano et jai commencé cette sorte de halètement, restant très simple, puis le petit crochet (chante) « Fine line, its a fine line » est venu alors jai apporté ça au studio à Los Angeles et je la travaillais et il y a un petit riff autour de Fine line (chante) et quand jai joué ça jai fait une faute, jai joué une mauvaise note a la basse et Nigel a dit « Cest super. Tout à fait ça. » Jai dit « en fait, ce nétait pas la bonne note ». Il dit « Non, non, vérifie, écoute ». « Ooh, je vois ce que tu veux dire ». Je ne suis pas allé là où on mattendait. Cétait supposé être un Fa dièse et jai fait un Fa et ça a pris une tournure intéressante. Cétait comme Ah, OK, cest bon. Ca apporte une petite note doriginalité aux paroles et à la mélodie, alors on a assemblé le tout.
La deuxième est How Kind of You. Choix intéressant de terminologie…
Cest quelque chose que jai fait il y a longtemps mais jy ai récemment porté plus dattention peut-être, comme la façon dont les gens parlent, les phrases quils utilisent et jai un couple de vieux amis bourges anglais qui, au lieu de dire « Thats very nice of you » (cest très gentil de ta part)ou « Thanks a lot » (merci beaucoup), ce que jentendais dans mon enfance – disent « How kind of you » (comme cest aimable à vous), jai donc commencé avec cette phrase et cette idée globale « How kind of you to think of me when I was out of sorts » (Comme cest aimable à vous davoir pensé à moi lorsque je ne me sentais pas très bien) au lieu de « Thanks very much for thinking of me when I wasnt feeling too good » (Merci beaucoup davoir pensé à moi quand je nétais pas dans mon assiette), ce qui est la manière ordinaire de le dire. Jaime cette sorte de langage légèrement élégant, donc je lai imaginée du point de vue de quelquun comme ça, écrivant une lettre de remerciement. « How kind of you to think of me. It was very nice… » etc, etc. Ce nétait pas au sujet de quelque chose de particulier, juste mamuser avec ce langage puis essayer dy ajouter une mélodie plus rock and roll, pop, pour mieux y coller et tout est parti de la phrase How kind of you.
How Kind of you était-elle terminée lorsque tu as commencé à enregistrer ou as-tu dû la travailler en studio ?
On la travaillée en studio. Cen était une que jai apporté comme une sorte de, je ne me souviens pas de la tonalité (chante) « How kind of you to think of me, when I was out of sorts », cétait comme un bourdonnement et une sorte dharmonium (chante) « how kind of you to think of me ». On la juste mise dans une sorte de terre oubliée, comme une terre indienne (chante) « When I was out of sorts », ça a donc changé sa nature dy intégrer lharmonium donc elle est devenue comme une sorte de continent indien, puis cette chanson pop assise à son sommet puis on y a ajouté de la batterie vers le milieu et de la basse sur une sorte dair des années 60, me rappelant presque les Doors, une sorte de deux battements étranges ; mais oui, elle a évolué en studio.
Jenny Wren est la suivante : comment as-tu écrit cette chanson ?
Avec Jenny Wren cest une de ces choses. Jaime jouer de la guitare en acoustique donc jai fait des choses telles que Blackbird, Mother Natures Son, – Calico Skies plus récemment juste parce que jaime joue de la guitare en acoustique. Cest agréable. Des millions dautres personnes et moi aimons faire cela. Jétais à Los Angeles et jétais dhumeur « Je veux partir et jouer de la guitare dans un endroit gigantesque » donc je suis allé dans lun des canyons, super paysage, loin du trafic et de tout, jai trouvé un petit endroit et je me suis assis et jai commencé à jouer de la guitare et jétais, quand tu joues Blackbird cest en deux parties, Blackbird, au lieu de juste (joue) gratter tu fais un peu de picking (joue) et tu as les deux notes, jessayais de jouer quelque chose de similaire donc cétait comme (joue) donc javais toujours les deux notes, comme une ligne de basse et une petite mélodie (joue) et lorsque jy suis arrivé, cétait cool parce que ça aurait dû être (joue) plus en accord majeur parce que ça a toujours été dans laccord majeur jusquici (joue) mais cétait vraiment sympa et la chose cool était que quand je lai jouée, une autre note est venue (joue), cette petite note est venue par erreur (chante) et jétais un petit peu fasciné. « OK, bien » (chante) « Like most other girls, Jenny Wren could sing, but a broken heart took her song away… » (Comme beaucoup dautres filles, Jerry Wren pourrait chanter mais un cur brisé a emporté sa chanson…). Cest ce genre de choses que jaime et je me suis bien amusé, jai écrit la base dehors, dans le canyon, beau temps, je suis rentré à la maison le soir et je me suis assis avec les filles alors quon préparait le dîner, je lai chantée et je lai jouée.
Et qui est Jenny Wren en réalité ?
Tu sais cétait, cest personne. Cest comme beaucoup de mes trucs, cest une chose fabriquée. Mais cest drôle parce que je parlais avec quelquun hier et je disais combien jaime Dickens, je lis beaucoup Dickens. Elle en parlait pour dautres raisons. Et cette personne me dit « Ah Jenny Wren. Notre amie commune » qui est ce personnage dans le livre de Dickens « Our Mutual Friend » (Notre ami commun) et cest une petite fille très cool avec quelque chose de magique, qui voit le bien dans les choses et je pense quinconsciemment ça ma rappelé doù ça mest venu mais pour moi cétait juste lié à Blackbird, au roitelet : le roitelet est lun des mes oiseaux préférés, petit oiseau anglais, cest le plus petit oiseau anglais et je me sens toujours privilégié lorsque jen vois un parce quils sont très peureux et cest juste « Ah ! », donc un amalgame de tout cela. Cest mon oiseau favori et au lieu den faire un oiseau, une fois encore comme pour Blackbird, plus précisément cette fois jen ai fait une femme, tu sais, une fille. Je me suis bien amusé à faire cette chanson.
La chanson suivante est intitulée At The Mercy.
Jai écrit At The Mercy un jour de repos à Los Angeles. Parfois, lorsque tu enregistres un album, tu commences à ressentir ce que le producteur et toi recherchent et quelle sorte de nouvelle chanson devrait convenir avec ce qui a déjà été enregistré. Celle-ci a été écrite quelque chose comme un dimanche alors que jétais de repos pour le week-end. On avait travaillé toute la semaine. Alors le dimanche jai pensé « Oh, jaimerais arriver au studio avec celle-là demain » et javais quelque chose de totalement nouveau quil navait jamais entendu et que je navais jamais entendu non plus. Juste très, très fraîche ! Je tapotais sur le piano et il y avait un ou deux accords que jaimais bien, des accords légèrement plus sombres que ceux que jai pour habitude de jouer. Puis cette phrase mest revenue. Beaucoup de gens font ça quand ils écrivent, ils laissent les choses arriver, ça peut être « Scrambled Eggs, Baby o var, Babys legs Oh no ver, Man of here, Man of Fire » puis tout dun coup tu pars sur « Ooh Man of Fire that could be a direction you know (ooh Man of Fire ça pourrait être un bon truc) et avec moi cest devenu « At the Mercy », A la merci de quoi ? A la merci dune route embouteillée. A la merci dune route embouteillée et je ny attachais aucune signification mais une des choses que jaime pour mes chansons cest quaprès les avoir écrites tu peux y apporter une signification. Je parlais à Heather de celle-ci et elle ma dit « Whoa ! Pour moi à la merci dune route embouteillée ». Souviens-toi quelle a perdu sa jambe dans un accident. Tu sais cest très approprié. Cétait le genre de choses auxquelles je pensais, aux surprises que la vie peut te réserver, tout va bien puis soudainement « Oh non ! » et cest une scène similaire à celle de Maxwells Silver Hammer. Sauf que celle-là était une sorte de comédie sombre basée sur cette idée : tu ne sais jamais ce qui tattend au tournant. Donc At The Mercy cest ça, je lai apportée à Nigel le lendemain et lui ai dit « Que penses-tu de ça ? » Il a répondu « Génial, génial » Cest devenu sa chanson préférée. On la donc travaillée, à la base il fallait trouver un ou deux accords qui soient suffisamment sombres pour faire passer ce genre de message que la vie peut te réserver des surprises et quest-ce quon fait ? Je ne sais pas, restons déterminés quoiquon fasse.
Quelle inspiration se cache derrière la chanson suivante, Friends to Go ?
Ce qui est drôle à propos de certaines chansons est que lorsquon les écrit on pense être quelquun dautre (il prend la guitare). Je veux dire que lorsque je faisais The Long and Winding Road je pensais que jétais Ray Charles. (la chante). En fait, son enregistrement avec les Beatles na absolument rien à voir avec Ray Charles. Mais dans ma tête jétais lui. Je jouais du Ray. Et pour Friends to Go jai réalisé que je jouais du George Harrison. Donc pour moi ça commençait à sonner comme une chanson de George Harrison. Jécrivais avec cette idée dans ma tête, ça ressemblait à (chante) « Ive been waiting on the other side for your friends to leave so I dont have to hide. » (Jattendais de lautre côté que mes amis sen aillent afin de plus avoir à me cacher)
Tu sais toute cette séquence (joue) je peux voir George la faire (chante) Ive been waiting on the other side for friends to go ». Donc cétait ça. Tu sais cétait juste sasseoir pour écrire et limpression que George venait me rendre visite et jai continué à écrire en pensant George pourrait lavoir écrite, cétait sympa. Cétait comme une sorte de chanson amicale à écrire. Je continuais à imaginer que jétais dans une sorte de logement social, là où ces gens vivaient, dans une sorte de bloc dappartements et jétais comme de lautre côté, les regardant et attendant quils partent pour que je puisse entrer. Je ne sais pas pourquoi, un psychiatre pourrait probablement bien samuser sur celle-ci.
La chanson numéro 6 est English Tea, un titre qui fait sourire…
Cest euh, les paroles disent très maniéré, très moi et je pense que cest vraiment moi. Les Beatles ont fait une sorte de musique anglaise, après quils se soient défaits de leurs racines, de leurs influences américaines. Tu sais beaucoup de nos trucs au début étaient « Some other guy now » et tu sais le pur rythm and blues quon aimait (chante Twist and Shout) venait directement dAmérique. Puis nous avons commencé à jouer des choses qui nous ressemblaient plus et ce genre de chose cest particulièrement moi, cette sorte de English Tea. Une fois encore cétait cette fascination pour la façon dont les gens parlent, la façon dont certains Anglais parlent. Mais lidée a commencé, jétais en vacances et si tu veux une tasse de thé, tu ne fais pas ce que tu fais en Angleterre, dire « une tasse de thé sil vous plait », ils demandent toujours « quelle sorte de thé ? »Tu sais en Angleterre jamais personne ne te demandera « quelle sorte de thé ? » Maintenant ils le font mais dans le temps on ne te demandait jamais « quelle sorte de thé ? » Ca aurait été « que voulez-vous dire ? une tasse de thé. ». Donc maintenant ils disent « quelle sorte de thé ? » et tu dois répondre « English Breakfast tea » puis ils disent « OK, OK » et quand on te lapporte tu sais que tu as une tasse de thé ordinaire. Donc je pensais que cest ahurissant dappeler ça thé anglais mais je pense que cest original pace quon ne dit pas ça. Jai donc commencé à jouer avec cette idée de thé anglais. Puis, comme je lai dit, il y a un Anglais plus âgé auquel je pense qui, au lieu de dire « Do you want a cup of tea ? » (Voulez-vous une tasse de thé ?) pourrait dire « Would you care for a cup of tea ? » (Aimeriez-vous une tasse de thé ?) cest juste la façon dont ils le disent et jaime ça. « Would you care ? » et dans ce cas « Would you care to sit with me for a cup of English tea ? » (Aimeriez-vous vous asseoir auprès de moi pour une tasse de thé ?).Donc je suis vraiment parti sur cette façon succédanée de parler, ce langage édulcoré que jaime. Je pense que cest très sympathique, très anglais, et je me suis même arrangé pour travailler sur le mot « peradventure » (par hasard) dont je suis très fier. Comme jai pas mal lu Dickens, ça mest venu de… je crois quil y a un mot « peradventure » et je pense, comme je lai dit, lavoir lu dans Dickens (tu y trouves tous ces mots anciens). Puis jai pensé « jespère ne pas mêtre trompé car je lai mis dans la chanson ». Do you know the game croquet … Per adventure we might play … You know I thought Oh I hope this is right I looked it up in the dictionary, : peradventure – perhaps, maybe Yes ! (« Vous connaissez le jeu de croquet… pourrions-nous y jouer par hasard ? » Tu sais je pensais « Oh jespère que cest ça ». Jai regardé dans le dictionnaire « par hasard – peut-être » « Oui »)
Je pensais Oh super je suis quasiment sûr que peu de gens mettent ça dans une chanson. Puis aussi « Do you know the game croquet, peradventure we might play, Very gay Hip hooray » (Vous connaissez le jeu de croquet, peut-être pourrions-nous y jouer. Très gai Hip Hurrah) tu sais le vieux sens du mot « gai » donc cétait sympa, cétait ce croquet, très anglais, les pelouses, les roses trémières, les roses, très Alice au Pays des Merveilles, javais aussi ça en tête, qui nous a beaucoup influencé John et moi, pour lécriture des chansons. Lucy in the Sky with Diamonds, cest Alice pour nous (chante) Picture yourself… ». Toute lidée de « Picture yourself » (Imagine-toi), tu sais dans un bateau sur une rivière, très Alice, très Lewis Carroll, cest juste la façon que jaime décrire ça, une petite chanson très fruitée.
Too Much Rain vient ensuite. Doù vient cette chanson ?
La véritable inspiration de Too Much Rain est Smile, une chanson que Charlie Chaplin a écrite, peu de gens savent que cest lui qui la écrite, tu penses généralement à lui en tant que comédien mais ça ma toujours fasciné dapprendre quil avait écrit cela, une belle chanson. Le bon vieux Charlie la écrite. Je pense que cétait pour un film, Les Temps Modernes ou quelque chose du genre, cest ça ? Cest une belle chanson et lidée de Smile (chante), « Smile even though your heart is breaking Smile when your heart is breaking do do » (souris même quand ton cur se brise, souris quand ton cur est brisé). Cétait une allusion à quand tu te sens très mal, tu sais quand tu ne vas pas du tout cette chanson te remonte le moral. La chanson Smile te fait cette sorte deffet, te pousse, tu te sens bien parce que tout ira bien. Donc cétait ça. Je pense aussi que dune certaine façon je pensais à ma femme Heather qui a connu beaucoup de moments difficiles dans sa vie et le refrain dit ce genre de choses « Ce nest pas juste dans une vie. Beaucoup trop de pluie ». Cétait cette sorte dinspiration et je ne suis jamais vraiment spécifique, je ne dirais jamais exactement de quoi il sagit puis ça prend de lampleur et cest pour tous ceux qui ont connu trop de moments difficiles dans leur vie. Et cest vrai pour un nombre affolant de gens. Mais cétait ça, cétait juste une sorte daide.
Prochaine sur la liste, Certain Softness.
Pour moi, Certain Softness est une chanson damour. Jaime la musique brésilienne, jaime cette sorte de rythmique, latino et les choses de ce genre. Je pense que cest sexy, très romantique, en fait jétais en vacances où jécris beaucoup parce que jai beaucoup de temps. Cest bien moi, je suis en vacances pour travailler ! Je ny pense pas comme du travail, cest plus… jaime bien traîner. Jétais en Grèce, sur un bateau, et cette musique latino est venue en moi. Jai juste trouvé de bons accords et lidée dune certaine douceur dans ses yeux et dune certaine tristesse ma hanté. Cest le genre de chanson damour que jai écouté et que jaime car jaime bien les trucs rétro, cest tellement bien fait. Jai beaucoup dinfluences davant mon époque, davant celle de mon père, les gens comme Fred Astaire, des gens comme ça que jécoute et que jaime vraiment. Parfois tout cela remonte en moi et devient une nouvelle chanson, si jai de la chance. Cétait une de celles-la et jaime beaucoup la façon dont on la enregistrée, qui est très simple. Cétait juste moi jouant de la guitare et on a décidé de lessayer. Ca se passait à LA et le joueur de bongo, Joey, était assis sur le plancher et le guitariste était assis par là, et javais une guitare, cétait juste deux guitares et les bongos, cétait très informel. Mais on a fait une bonne prise puis on est partis de là et ça donne un son très intimiste sur le disque. Jaime vraiment le son de cet enregistrement.
Comment as-tu travaillé le titre 9, Vanity Fair, en studio ?
Vanity Fair javais à lorigine un tempo assez rapide, je lavais comme (joue et chante), I bit my tongue (je me tais). Cétait comme (joue et chante) cétait toutes sortes de saccades et très rapide et je suis arrivé un soir et toutes ces choses avaient reposé un peu et on a dit OK allons-y juste pour (joue et chante « I bit my tonge ». Jétais comme submergé (joue) on la jouée ce qui a totalement changé lambiance mais cétait celle que Nigel naimait pas (chante) « I bit my tongue… » Cétait toutes ces phrases courtes alors il ma encouragé à essayer de trouver autre chose donc ça sest terminé en gardant la première ligne, celle quil aimait (chante) « I bit my tongue. I never talked too much…. » (je me tais, je nai jamais trop parlé) et on a joué beaucoup plus doucement les deux lignes suivantes et « Where did it get me ? Where did it get me ? » (Où cela ma-t-il amené ? Où cela ma-t-il amené ?) Jai juste travaillé ça, garder le genre de signification lorsque tu approches quelquun amicalement et qui nen a rien à faire, te rejette et ce nest pas envers quelquun de particulier, cest à ropos des gens qui sont comme ça, on en rencontre tous dans la vie, tu tentends bien avec quelquun et « Well, I bit my tongue, I didnt talk too much » et cest une de ces chansons ou tu rends la monnaie de leur pièce à ces gens en écrivant une chanson à propos deux et à quiconque se sent concerné, les gens qui sont juste une sorte de berck et cétait ça ouais, on a fait le fond musical mais on naimait pas la chanson de base. On aimait ce morceau. Cétait sympa, sombre et un peu triste. Nigel a fait des trucs avec des échos, ce genre de trucs zarbi mais on la retravaillée dans le studio et on a continué à la travailler jusquà ce quon aime toutes les paroles et toute la mélodie et à la fin jai dit OK Attendez une minute. Cest une bonne chanson maintenant ». parce quelle allait être écartée de lalbum. Elle nallait pas être dessus et quand on a fini cétait « OK on aime celle-là maintenant » et elle est revenue sur lalbum donc tout ce travail en valait la peine.
Et la suivante est Follow Me.
Follow Me est une de ces chansons qui sécrit presque toute seule. Tu sais parfois tu te sens bien dans ta vie, pas toujours mais tu as eu de la chance. Tu te sens bien (joue) et jai en fait fait quelque chose lorsque jai chanté Let It Be et je pensais « Cest sympa davoir une chanson comme ça parce que cest presque religieux mais cest très édifiant, tu sais. « There will be an answer, let it be, » etc. (joue) Cest en Do, en ouvert (chante) « When I find myself, in times of trouble »,donc je patouillais autour de ça et je pensais au même genre de chose. Quest-ce que cest ? Cest juste quelquun de très important dans ta vie ou cest son esprit de bontéou autre, quelque chose de géant donc cétait juste. « You lift up my spirits, you shine on my song, whenever Im empty, you make me feel whole, I can rely on you to guide me through any situation, hold up the sign that reads, Follow Me » (Tu me redonnes courage, tu brilles sur ma chanson, chaque fois que je suis au plus profond tu me remontes, je peux compter sur toit pour me guider dans toutes sortes de situation, tenant cette pancarte qui dit « suis-moi »). Allons-y les gars, tout le monde sy met. Cest une de ces chansons qui sécrit toute seule une fois que tu ty mets. Cétait comme : tu fais ça, cest super, tu mas donné la voie, juste linspiration.
Comment as-tu travaillé Promise to you Girl ?
Ca a commencé au piano. Je voulais juste… cest une chanson en deux parties de piano. La main droite joue la mélodie puis la basse a un rôle bien défini au lieu de juste improviser des accompagnements, donc cétait comme un petit problème mathématique essayant de trouver comment je pourrais faire ça et jai juste commencé à chanter (chante). « Gave my promise to you, girl. I dont wanna take it back. » (je tai donné ma parole, je ne veux pas la reprendre). Puis cest devenu une sorte de chanson Motown, je pouvais entendre les tambourins et les chooka, chooka, chooka, je pouvais entendre les gars de la Motown, The Funk Brothers faisant les churs « You and me, side by side, we know how to save the world. » (Toi et moi, côte à côte, nous savons comme faire pour sauver le monde). En réalité, à lorigine, ça ne létait pas, cétait légèrement moins positif. Je ne me souviens pas comment cétait mais ce nétait pas ça, « we know how to save the world. » De toutes façons, on a travaillé sur ce titre aux airs de la Motown (chante). « That is why I gave my promise to you girl, » second verse, diddly, diddly der. Puis javais cette autre chose qui commence (chante) « Looking through the backyard of my life, Time to sweep the fallen leaves away, Gave my promise to you girl. » (Je revois le jardin de ma vie, il est temps de balayer les feuilles mortes, je tai donné ma parole). Et cest aussi la fin. Cest en fait deux petites chansons mises ensemble et on la faite en studio, cétait en multi-pistes parce que cétait juste moi qui jouait, je pense que jai commencé au piano, ensuite jai mis la basse, un peu de batterie puis Nigel a commencé à mencourager à jouer de la guitare donc cest devenu un peu plus compliqué, un ensemble de petites choses mais je pense que ça sonne comme un groupe.
Le numéro 12 est This Never Happened Before. Parle-nous de cette chanson.
Une fois encore cétait, Its Never Happened Before est une chanson damour et tu sais, je suis un amoureux, pas un combattant comme ils disent. Je pense que cest une chose vraiment importante dans le monde et on en parle, on le chante beaucoup, tu connais certainement Silly Love Songs, quest-ce qui ne va pas dans le message ? Jaime ça, jaime faire ça, donc cest une vraie chanson damour. Elle sest écrite un peu toute seule, cest juste (chante) « Im very sure its never happened to me before. » (Je suis certain que ça ne mest jamais arrivé auparavant). Ca aide toujours davoir des cordes et les cordes en ouverture du couplet y ont leur place et ça tinstalle avec ta mélodie et tu te sens aller quelque part, cest ce qui est arrivé, jai écrit et enregistré. Cest lune des premières choses quon a fait à Rak avec Nigel, cétait une des choses qui nous permettrait de voir si on pouvait travailler ensemble et jai pensé « Cest bon. On va en faire quelque chose ». Celle-ci et Follow Me sont réellement les deux premières sur lesquelles Nigel et moi avons travaillé et une belle petite histoire à ce propos, jétais en Amérique, je me faisais faire un massage et je lai jouée et la fille qui mavait fait le massage a dit « Oh, jaime cette chanson, elle est magnifique » puis elle ma dit quelle allait se marier donc je la lui ai envoyée quelques semaines plus tard, elle mavait donné la date de son mariage, jai pris son numéro et je lui ai envoyé une petite lettre disant « Si vous aimez tellement cette chanson, pourquoi ne pas la passer lors de votre mariage ? », et jai dit « mais ça peut faire un bon bootleg » « donc passez-la et renvoyez-la moi. Vous ne pouvez pas la garder mais je vous enverrai lalbum quand on laura terminé » et cétait génial, très charmant. Ils ont fait ça. Ils se sont mariés et ça a été leur première danse. Cest très romantique mais cest très mignon car elle vient de menvoyer une lettre, me remerciant, me parlant du mariage, de son mari et elle a juste écrit cette petite ligne, elle disait « Nous avons passé un super moment. On a ri, pleuré » et je crois que ça résume cette chanson pour moi.
Le « dernier » titre est Anyway.
(Chante) « Anyway, anyway » yeah, ça commence avec le petit couplet (chante) « If you need me, wont you call me ? » (si tu maimes, tu mappelles). Puis cest allé tout seul et une fois encore javais cette impression, pourquoi as-tu ces impressions ? Je ne sais pas mais javais limpression que cétait comme le sud profond de lAmérique, comme Charleston, Savannah, quelque chose à voir avec les cordes peut-être. Il y avait quelque chose qui me rappelait Randy Newman. Une fois encore ça ne lui ressemblait pas du tout mais au moment où je faisais ça, javais cette impression. Puis il y a ces autres cordes qui arrivent vers le milieu du couplet, qui étaient Oooh, ça a vraiment commencé à minspirer. (chante) « Only love is strong enough to take it on the chin, » (Seul lamour est assez fort pour ne pas se laisser abattre) et cest légèrement parti dans une autre direction qui a donné ceci (chante) « Anyway, anyway, you can make that call. » (de toutes façons, de toutes façons, tu peux appeler). Quand elle a été écrite, je lai prise et amenée à Los Angeles où il y avait larrangeur pour les cordes, on fait appel àdeux personnes pour les cordes, lune delles est David Campbell, il se trouve que cest le père de Beck, ou il se trouve que Beck est son fils, puis on fait appel un autre gars, Joby Talbot, qui est aussi très bon, cest notre gars anglais, donc je lai apportée à David et on a fait un petit arrangement sur les cordes et ça a ficelé le tout, et ça a donné une sorte de ballade : Anyway.
Anyway nest pas vraiment la dernière chanson. Il y a un instrumental caché en 3 parties qui termine lalbum…
On avait bien avancé sur lalbum. On avait presque terminé puis on a pensé « Si on commençait lalbum avec quelque chose pour rien, pas comme une chanson ? Commençons-le avec une sorte de jam, un bruit, juste quelque chose pour capter lattention puis on attaque la première chanson », puis on a dit « OK, super » et jaime toujours ça, tu te fous de tout et tu te lances « OK faisons quelque chose complètement différent ». Ce nest pas une chanson, ce nest pas une chose, on joue un peu et Nigel dit « Pourquoi pas quelques idées, chansons et on les jouera. Ca ne doit pas nécessairement être long. On verra laquelle marche » puis il dit « allez-y, faite deux trucs. Puisque vous y êtes pour un, autant en faire deux » puis jai pensé « OK, je vais en faire trois, juste pour lui montrer ». Le piano était là et jai commencé un premier truc, deuxième petit truc et jai dit « OK jai une ou deux idées » et il dit « OK, ça le fera » alors on a enregistré le premier morceau de piano. (Chante) juste rien du tout, juste face à toi, tirant la langue, on samusait. Cétait comme si les adultes sétaient barrés, tu sais, ils nous avaient laissé seuls dans le studio donc « OK on y va » puis je me suis mis à la batterie, je tapais dessus et on a enregistré en lespace de dix minutes, bon, peut-être une heure mais on a juste fait les trois et à la fin, au lieu den choisir un pour le début, on les a assemblés et on les a mis a la fin.
Quelle est lhistoire derrière le titre de lalbum ?
Tu sais, tu cherches toujours un titre une fois que tu as terminé un album. Lalbum des Beatles Abbey Road aurait dû sintituler Everest puis soudainement ça na pas semblé être une bonne idée et on a décidé de lintituler Abbey Road, une fois que tu las, tu te sens bien donc je cherchais et une fois quon a eu terminé lalbum et Promise To You Girl (chante) « Looking through the backyard of my life, » jai pensé « Backyard ». ça semble être bon pour un album, juste Backyard. Jai appelé Nigel et lui ai dit « Que penses-tu de Backyard ? » il a répondu « cest bon mais pas très intriguant. Cest un peu percutant mais pas très intriguant. Pourquoi ? Quest-ce que ça veut dire ? Tu sais Donc OK Je lai rappelé le lendemain et javais eu lidée de peut-être lintituler « Looking in the Lyrics ». Dans Fine Line il est dit quil y a un long chemin entre le chaos et la création donc jai pensé « OK, peut-être chaos et création feraient un bon titre mais ça semblait un peu trop monumental, Chaos et création, le livre des ecclésiastiques, tu sais, cétait un peu trop bourge puis jai pensé « In the Backyard » et cette sorte de chose aussi et ça vient de Promise To You Girl alors jai rassemblé ces deux petits bouts de phrase et arrêté de plaisanter et dêtre trop prétentieux on en a parlé puis il ma envoyé un message : « Tu sais, cest bien, cest bien adapté car lalbum a été un peu ça, chaos, création, cest du fait-maison, cest un peu dans ta cour tu sais. « Oui, on prend ça » Puis il ma juste envoyé un texto « Oui, jaime ça, ça convient bien, oui ». Et voila lhistoire.
En conclusion, Paul, que ta apporté de faire cet album ?
Tu sais, davoir fait cet album, jai un disque que jaime et cest ce que jai entrepris. Je voulais être capable davoir un disque que je voudrais jouer et si dautres personnes laimaient ce serait un bonus, donc, oui, jai un disque que jaime.
Et que penses-tu ça apportera à lauditeur gagnera qui lécoutera ?
Je nai jamais vraiment pensé à ce quun disque apporte aux gens parce que cest très difficile. Tu commences à vouloir quils te donnent des choses quils ne te donneront pas. Donc il y a longtemps jai appris, faire quelque chose que jaime puis les gens y apportent leur propre interprétation et ça me va. Le principal est quil me plaise et jaime celui-là.
Questions réponses avec Paul McCartney
Faire le jardin ? Enlever les mauvaises herbes ? Qui pourrait demander plus ? Mais ne vous attendez pas à ce que Paul McCartnery lève le pied quand il aura 64 ans. Juste un an avant lâge quil a immortalisé en chanson, McCartney est fin prêt pour la sortie du 20ème album de sa carrière post-Beatles et pour sa grande tournée aux Etats-Unis. « Chaos and Creation in the Backyard » arrive dans les bacs le 13 septembre sous le label de Capital records aux Etats-Unis et sous celui dEMI partout ailleurs dans le monde. McCartneys US Tour, comme il lappelle, commencera le 16 septembre à The American Airlines Arena à Miami. Mais ce chevalier liverpoolien du royaume ne se confine pas dans le cycle classique album-tournée-album tournée. Lété dernier, McCartney était sur la scène du célèbre festival de Glastonbury et a joué en hommage à ses copains maintenant décédés : John Lennon et George Harrison.
En février, il jouait au Super Bowl XXXIX à Jacksonville, Floride. Lorsquil a été appelé pour rejoindre le mouvement mondial de prise de conscience du Live8 en juillet, McCartney était partout. Dans un autre domaine de créativité, McCartney publiera le 4 octobre « High in the Clouds », pour les livres denfants des éditions Penguin, en collaboration avec lauteur Philip Ardagh et avec lanimateur Geoff Dunbar. Mais pour les fans de longue date de McCartney, concentrons-nous dabord sur sa musique.
Sur « Chaos », lartiste reprend le rôle de multi-instrumentiste qui faisait la particularité de « McCartney », son premier projet post-Beatles – sorti il y a 35 ans – et de « McCartney II » sorti dix ans plus tard. – pour ajouter du piquant au challenge de McCartney, cest son premier retour en studio depuis quatre ans, après la sortie de « Driving Rain » en 2001, qui fut une modeste performance sur le marché par rapport aux standards exigeants de McCartney. En interview avec Billboard à la veille de la sortie de « Chaos and Creation in the Backyard », McCartney précise que les seuls challenges dont il a maintenant besoin sont ceux quil se fixe lui-même. Avant cette interview, Billboard a écouté la copie presse du nouvel album, crédité sous un pseudonyme pour des raisons de sécurité.
Q : Je crois que les gens seront surpris de voir que cest ton 20ème album en solo.
PAUL : Je suis moi-même surpris car je ne compte pas le nombre dalbums que jai faits, je fais juste le suivant et il me plaît. Il y a toujours des gens pour dire « Tu sais que ça fait 40 ans depuis les Beatles ? » et je réponds « Fiche-moi la paix » ou « tu as fait 3000 concerts », je dis « jamais ». Bien sûr, plus les années passent, plus les chiffres augmentent. Mais ça na pas vraiment dimportance pour moi que ce soit le 30ème ou le 3000ème. Mais en même temps cest plutôt impressionnant.
Q : Comment sest passée ta première rencontre avec le producteur Nigel Godrich ?
PAUL : Nos idées étaient étonnamment similaires. Je crois que jai dit « Je vais faire un super album » au lieu de dire « Jaimerais faire un bon album », je vais me mettre la pression et me motiver » et il a répondu « si je le fais avec toi, il faut que ce soit toi ». Jai suggéré quelques trucs que jécoutais à ce moment-là dont nous pourrions nous inspirer et il a dit « Non, on a suffisamment dinspiration, les gens veulent un album qui sonne comme toi. » Nous avons donc décidé de passer deux semaines dans les studios Rak à Londres pour voir si on pouvait travailler ensemble ou si on ne pourrait pas du tout nous entendre. Ca semble avoir bien marché. La première semaine, je suis arrivé avec mon groupe, pensant que cétait la façon dont on devait travailler mais il a commencé à faire savoir vers la fin de la semaine quil voulait, comme il la fait dailleurs, me mettre hors de ma zone de sécurité, faire quelque chose qui soit différent.
Q : En quoi ?
PAUL : Il a dit « Jaime ta façon de jouer de la batterie » Jai répondu « Jai un des meilleurs batteurs du monde, Abe (Laboriel) » il a répondu « Oui, mais cest assez rassurant. Tu connais ces gars, ils te connaissent. Jaimerais essayer de faire quelque chose sans eux. » Jaime jouer de la batterie, jaime jouer sur beaucoup dinstruments. Jai beau ne pas être le meilleur batteur du monde mais il aime ma façon de jouer. Je me souviens de ce que me disait Elvis Costello sur ma façon de jouer de la batterie. Il sest avéré que cétait ce quil voulait et jai dû dire aux gars du groupe « Ecoutez, on jouera ça en live mais jespère que vous comprendrez » Ils ont été vraiment cool et on sest mis en route.
Q : Tu as parlé dElvis Costello avec qui tu as collaboré sur lalbum « Flowers in the Dirt » (en 1989) et il semble que ce soit ton meilleur album depuis celui-ci. Y a-t-il un lien, en termes damener quelquun de nouveau qui soit prêt à te dire ce qui va et ce qui ne va pas ?
PAUL : je pense que cest probablement vrai. Quelquun que tu respectes, qui a son propre respect dans la communauté et qui est assez franc pour te dire : « Non, on peut faire mieux que ça ». Ce qui est amusant, jaime toujours ça, mais ce quil se passe quand tu arrives à une certaine position, les gens penseront naturellement, dans un sens, que quoique tu dises tu auras raison. Mais dans beaucoup de domaines dans lesquels je travaille, les tournées ou le bureau, si tu pouvais assister à lune de nos réunions, tu entendrais : « OK, qui a une bonne idée ? Que faisons-nous maintenant ? » Jaime vraiment le travail en équipe.
Q : lorsque tu rencontres de nouvelles personnes, pas seulement au bureau mais aussi dans la vie, tu dois mener la conversation. Tu dois savoir quun nombre affolant de personnes sont très intimidées à lidée de te rencontrer.
PAUL : Oui cest vrai. Ca serait comme lorsque jai rencontre Phil Everly. Cétait un tel personnage pour moi lorsque jétais jeune que jai été stupide et lui ai dit « euh…. Jétais toi…. John était Don… » et toutes sortes didioties et il était vraiment gêné. Je suis très conscient de ça même avec les gens chez le marchand de journaux. Je vais un peu ce que lon fait à Liverpool (en plaisantant) « Voila, je ne voudrais pas vous créer dennuis » ou autre. Je suis face à eux et ils disent « Oh, il est comme tout le monde » et on est vite à laise. Cest très commode dans des situations telles que celle-ci. Les gens sattendent toujours à ce que tu te ballades en limousine mais il marrive de prendre les transports en commun si cest plus facile et ça surprend les gens, donc je prends parfois le bus. Certaines personnes me remarquent et cette femme noire me dit « Hey, vous êtes Paul McCartney ? », elle parlait assez fort. Jai répondu « Oui mais je ne veux pas vous créer dennuis » et elle a rit. Je lui ai dit « si vous voulez me parler, venez vous asseoir à côté de moi. » Cest ce quelle a fait et elle ma raconté sa vie, quelle allait rendre visite à sa sur, etc.
Q : Bientôt une nouvelle tournée aux Etats-Unis laisse penser que tu vas bien tamuser maintenant.
PAUL : A la fin de ma dernière tourne américaine, les promoteurs ont dit : « on pourrait en faire plus, prolongez-la ». Parce que je ne pars pas en tournée pour plus de trois mois, car ça devient ennuyeux pour moi et ça devient vraiment une corvée. Nous faisons des tournées de trois mois, ce qui est déjà beaucoup, nous avons un jour de concert, un jour de repos, cest assez relax par rapport à notre rythme de travail.
Q : penses-tu jouer plus de « nouvelles vieilles » chansons ?
PAUL : oui, jen ai trouvé quelques-unes je dois dire, ce sera la surprise. Cest lun de mes grands plaisirs maintenant parce que je résistais à jouer des chansons des Beatles. Cétait comme si je mettais une croix sur le passé mais jai réalisé que le public les aimait, ça ne les gêne pas que tu fasses ça – tout au contraire en fait. Mais jai trouvé que, lors de la dernière tournée américaine, des choses telles que « Hello Goodbye », que je navais chantée en live auparavant était très entraînante pour moi et pour le public. Donc cest devenu un grand bonus. Il y a quelques chansons que jai jouées en Europe mais jamais sur le sol américain et je pense à quelques autres que je nai jamais jouées avant donc ça veut dire que cest très frais.
Sold On Song
Le 28 Juillet 2005, dans le cadre de la promotion de « Chaos and Creation in the Backyard », Paul McCartney donnait un concert au studio 2 dAbbey Road. Nous vous présentons ci-dessous un mini-dossier sur cet événement.
Nous vous livrons ci-dessous la set-list de ce concert exceptionnel donné au studio 2 dAbbey road devant un parterre de 50 personnalités :
- Friends To Go
- In Spite Of All The Danger
- Twenty Flight Rock
- Things We Said Today
- Too Much Rain
- How Kind Of You
- Band On The Run
- Fine Line
- Lady Madonna
- English Tea
- Heartbreak Hotel
- Jenny Wren
- Ive Got A Feeling Follow Me
- Blackbird
- Mellotron samples / Strawberry Fields Forever
- Anyway
- Jamming Track Finale
Interview présente dans le livret promo fraçais (EMI/JS)
Comment vous sentez-vous maintenant que lalbum est terminé et prêt à sortir ?
PM : Publier lalbum nest pas le moment que je préfère car cest comme laisser partir votre bébé. Lenregistrer, par contre, est passionnant. Le publier est plus difficile. Il faut penser à la promotion et ce nest pas forcément ce quil y a de plus motivant. Mais jai adoré faire ce disque et jaime lidée quil sorte car les gens vont pouvoir lentendre.
Lorsque vous vous apprêtez à enregistrer un nouvel album, en passez-vous toujours par le même processus ?
PM : Cest très étrange, même avec les Beatles, on se disait : « OK, on a fait un grand disque, maintenant on sait comme il faut faire, ça va être facile. » Et puis on sy remettait et on se disait : « Comment fait-on ça ? » Alors jécoutais toujours le disque précédent pour voir où on en était. Cette fois, le challenge était de faire quelque chose de bon. Je me suis dit que jallais enregistrer un bon disque. Habituellement, je me disais : « Jespère quil sera bon » ou « Jaimerais en faire un bon ». Cette fois, jai mis un point dhonneur à en enregistrer un bon et je me suis dit que jallais le faire car il était peut-être question que je tourne à nouveau et autant le faire avec un album dont je suis fier.
PM : En fait, je ne veux pas savoir car cest ce qui la rend fascinante. Ne rien avoir, être juste assis là, prendre la guitare et puis, après une heure ou deux, avoir une chanson, et si elle fonctionne, il ya des gens qui vont vous dire « Jaime bien celle-là. » Je ne sais pas doù ça vient. Certainement de mon amour pour ce que je considère comme de la grande musique, celle qui remplit dun extraordinaire sentiment daise lorsquon lécoute. Tous ceux qui aiment la musique connaissent ce sentiment et ce quil a de spécial. Cest mystique. Pourquoi créer ces combinaisons de vibrations, pourquoi affectent-elles tant 7 Comment affectent-elles vos émotions ? Ce que je veux dire cest que je ne peux pas entendre « God Only Knows » sans ressentir une très vive émotion. Ca a à voir avec les mots, avec les changements daccord, cest mystique. Les gens me demandent pourquoi je continue, mais cest parce que jadore ça. Nest ce pas formidable de faire un métier qui procure ce genre de sensation ? Jai beaucoup de chance.
Comment décririez-vous le disque ?
PM : Il est à la fois très profond et très simple. Nous ne voulions pas quil soit surproduit. Jai travaillé avec Nigel Godrich qui est un très bon producteur et lun comme lautre, navons jamais perdu notre objectif de vue. Cest un album très personnel. Je suis très fier des chansons. A la différence de mes autres disques, je joue beaucoup dinstruments sur celui-là : du piano, de la guitare, de la basse et même du bugle.
Et George Martin vous a aidé à ouvrir un nouveau chapitre avec un nouveau producteur. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce point ?
PM : Je ne savais pas qui prendre pour produire lalbum, mais je voulais le meilleur, tout en ne sachant pas exactement qui il était. En fait, je voulais George Martin mais il ne produit plus. Je lui ai téléphoné pour lui dire que javais lintention denregistrer un nouvel album et lui ai demandé qui il considérait comme le meilleur producteur. Il ma rappelé une semaine plus
tard pour me dire que le nom qui revenait le plus était celui de Nigel Godrich. Je connaissais
On a entendu dire que vous aviez mis deux ans à faire lalbum, est-ce vrai ? PM : On a mis beaucoup de temps mais on nétait pas constamment en studio. On y est resté un mois, puis on a arrêté deux mois, et on y est retourné un mois. En fait, lenregistrement a pris quatre ou cinq mois sur une période de deux ans. Nous nétions pas pressés. Lidée était de réussir le disque sans se précipiter. Nigel et moi avons dû apprendre à connaître nos styles respectifs et en trouver un commun. On y est arrivé et nous avons tous les deux apprécié de travailler ensemble. Il sait ce quil veut et nhésitait pas à le dire quand il nobtenait pas satisfaction. Il a été très bénéfique pour moi. Il a fallu que je fasse des choses qui nous plaisaient à tous les deux, cétait une bonne façon de travailler.
Avez-vous le sentiment que Nigel, en tant que producteur, vous a poussé à en faire plus ?
PM : Oui. Vous savez, Il ya des chansons que jamenais et Nigel me faisait comprendre quelles ne lemballaient pas. Je me disais alors que si le contexte avait été différent, je serais parti mais je préférais lui demander pourquoi il naimait pas. Et Il me répondait que javais déjà fait mieux, et cétait vraiment bien. Un bon producteur aurait dit la même chose que Nigel : « Je naime pas vraiment cette chanson. Ne la faisons pas. » Lambiance a commencé à devenir lourde parce que jen ai eu un peu marre. Je lui ai demandé de me dire ce quil naimait pas, dêtre plus spécifique. Il ma dit : « OK, jaime le premier vers. » Et je lai coché. « Mais je naime pas ceux daprès, ils mennuient. » OK, on les barre. Vous savez, il y a eu quelques moments assez intenses parmi lesquels un en particulier : jétais assis en train de me préparer pour enregistrer une partie de basse, de la stick bass sur une chanson, et je me sentais bien. Javais le son, tout était OK, je connaissais ma partie et puis Nigel, choisissant le moment parfait, sest mis à me dire : « Tu sais cette chanson quon a faite lautre jour, je la trouve nulle. » Alors je lui ai fait : « Oh, oui. OK, super, bon, on verra. Continuons avec cette basse. » Mais bien sûr je me suis mis à cogiter tout en jouant. Je lui ai demandé : « Comment ça tu ne laimes pas ? » Il a répondu : « Je ne laime vraiment pas, elle est nulle. » Je lui ai alors rétorqué : « Bien, Nigel, tu sais quoi, ce nest pas exactement le meilleur moment pour me dire ça. » Puis jai perdu mes moyens. Je nétais pas furieux mais jai perdu mon assurance. Ca a été le moment charnière de lenregistrement et je lui ai dit : « OK, jai compris. » Le lendemain, je suis arrivé en studio, jai enregistré la partie de basse en une prise, un peu furieux, et on a commencé à remettre les choses en place ensemble. Je lui ai dit : « Franchement, ce nétait pas le moment idéal. » Je pense que Nigel a beaucoup appris. On a tous les deux énormément appris durant lenregistrement et on a commencé à remettre les choses en place ensemble. A partir de là, on a vraiment su où on en était et je lui ai dit : « OK, si tu naimes pas une chanson, dis-le moi mais pas juste avant que jenregistre une prise. Et sois plus spécifique. »
Et donc les meilleures chansons seraient nées de ces moments de tension ?
PM : Il yen a une quon a refaite complètement. Elle sappelle « Riding To Vanity Fair ». On a travaillé dessus et Nigel disait : « Je naime pas ça, je naime pas la mélodie, je naime pas ci. » Alors je lui ai dit : « Daccord, OK. Et comment trouves-tu ça ? » « Woaw, beaucoup mieux » ma-t¬il répondu. Alors jai tout réécrit. La chanson a failli ne pas figurer sur lalbum mais elle y est aujourdhui. Et donc il a eu raison de procéder de la sorte mais il y a eu un ou deux moments difficiles à vivre. Cest bien quon en soit passés par là. La chanson me plaît plus que quand je lai apportée.
Que pouvez-vous dire sur ce titre, « Chaos And Creation ln The Backyard » ?
PM : Vous savez, on cherche toujours un titre quand on a terminé un disque. « Abbey Road », des Beatles, aurait dû sappeler « Everest », et on a soudain réalisé que ce nétait pas une très bonne idée et on a choisi « Abbey Road ». Quand on a trouvé le bon titre, on le sent. Je cherchais quelque chose lorsquun vers de « Promise To You Girl » mest venu à lesprit : « Looking through the backyard of my life ». Je me suis alors dit que « Backyard » était pas mal comme titre dalbum, facile à se rappeler, mais pas très excitant. Et puis jai pensé lappeler « Looking ln The Lyrics ». Dans « Fine Line », je chante « II y a un long chemin entre le chaos et la création » et je me suis alors dit que « Chaos And Creation » pourrait être un bon titre mais il sonnait un peu trop massif. Puis jai songé à « ln The Backyard », qui vient de « Promise To Vou Girl », et jai finalement mis les deux ensemble. Ca passe alors au second degré et ce nest plus prétentieux. Ca convient bien, et cest également ce que pense Nigel car cest vraiment ce quest lalbum : le chaos, la création, et son côté fait à la maison, dans le jardin de derrière.
Et vous avez joué la plupart des instruments. Est-ce la première fois depuis lalbum IMcCartney » ?
PM : Oui, « McCartney » et « McCartney Il sont deux disques sur lesquels jai joué la plupart des instruments et, effectivement, cest la première fois depuis. Nigel tenait à ce que je joue la batterie car il aime mon jeu. On a donc commencé comme ça et jai rajouté le reste. En fait, je ne me rappelle pas exactement de combien dinstruments jai joués, je suppose quil va falloir quon les compte.
Il est intéressant de constater combien votre voix a changé depuis vos pre¬miers enregistrements.
PM : Effectivement. Jécoute les vieux disques et ma voix est différente mais le plus drôle cest que lorsque je joue les anciennes chansons sur scène, cest toujours dans la tonalité dorigine. Jai une vision très simple de ma façon de chanter, du style « Vas-y fonce ». Et vous savez, ça me maintient en bonne position depuis des années.
Pouvez-vous nous parler du processus décriture de vos chansons. Quest¬ce qui vous inspire ?
PM : Avant tout, il faut que je sois dans le bon état desprit. Deuxièmement, Il me faut assez de temps pour écrire la chanson. Ensuite, ça peut partir de quelques mots, dune idée ou dune idée musicale. « English Tea » : jai remarqué que quand je me trouve à létranger … Vous savez en Angleterre on dit english tea. Nimporte où ailleurs il vous demande : « Quelle sorte de thé voulez-vous ? » Et il faut répondre : « English breakfast tea ». Cest celui-là que jaime, english breakfast. Alors je me suis dit que cétait intéressant. Cest comme ça quelle est arrivée. On commence à écrire une chanson simplement en pensant à des choses. Cest une inspiration, parfois des mots ou une mélodie. Vous élaborez à partir de là.
Savez-vous, en écrivant une chanson, quelle deviendra un tube ?
PM : Je pense quon essaye toujours de faire une chanson que les gens aimeront mais il faut que ce soit dabord quelque chose que jaime moi. Si je peux avoir les deux, cest OK. Jessaye seulement de faire une bonne chanson et si cest un tube, tant mieux.
Vous partez en tournée en septembre, en même temps que vous publiez lalbum. A quel genre de spectacle doit-on sattendre ?
PM : Ce sera un nouveau spectacle avec des chansons extraites du nouvel album ainsi que dautres que je nai jamais jouées en concert jusqualors, et peut-être aussi quelques vieilles des Beatles ou des Wings.
On a le sentiment que, depuis quelque temps, vous jouez de plus en plus de chan¬sons des Beatles. Pourquoi cela, et comment élaborez-vous votre set-list ?
PM : Vous savez, lorsque je me suis produit en tant que Wings pour la première fois, javais décidé de ne rien jouer des Beatles pour que le groupe forge sa propre identité. Mais dès que Wings a été reconnu en tant que tel, jai commencé à me dire, à propos des chansons des Beatles : « Elles sont bonnes ». Celles que je joue sont principalement celles que jai écrites. Alors jai estimé que cétait la bonne chose à faire. Le public les aime et je joue désormais plus de chansons des Beatles que par le passé.
PM : Étrangement, je ny pense jamais. Cest dû au fait que jaime tellement ce que je fais. Jarrêterais que si je naimais pas ça ou en avais marre, ou si le public naimait pas ça. On met les billets en vente pour quelques concerts en Amérique et on voit à quelle vitesse les salles se remplissent, ou si elles se remplissent. Cette fois, les billets se sont vendus en quinze minutes. Ce nest certainement pas un argument pour prendre sa retraite : cen est un pour continuer.
Toutes les choses qui vous sont arrivées dans votre vie ont-elles affecté votre écriture dune façon ou dune autre ?
PM : Il est difficile de dire ce qui affecte lécriture car on ne sait pas ce qui la affectée au départ. Je peux très bien écouter des chansons écrites lorsque javais 24 ans et les trouver très matures pour quelquun de cet âge. « Yesterday » est une chanson plutôt mature. Toujours est-il que vous ne savez pas vraiment ce qui affecte les choses. Cest une des raisons pour lesquelles jaime ça et continue : parce que je ne comprends pas tout.
Quaimeriez-vous que les gens retiennent de ce disque ?
PM : Je ne pense jamais vraiment à ce que je veux que les gens retiennent dun disque car cest trop difficile. Je publie un disque que jaime et cest ce que je voulais faire. Je voulais faire un disque que jaime écouter et si les gens laiment aussi, cest du bonus. Depuis longtemps, jai appris à faire les choses que jaime et les gens peuvent les interpréter à leur façon, et jaime ça. Le plus important est que le disque me plaise à moi, et jaime beaucoup celui-là.
Informations complémentaires
Producteur : Nigel Godrich