Tout le monde connaît The Rooftop Performance, mais l’histoire du tout dernier concert réel des Beatles est tout aussi fascinante.
En plus de raconter une nouvelle histoire sur le dernier album des Beatles, Let It Be, le film de Peter Jackson, The Beatles : Get Back de Peter Jackson nous a également offert la présentation ultime du dernier spectacle public des Fab Four.
Le concert sur le toit a fait l’objet de légendes. John, Paul, George et Ringo (et en prime Billy Preston) sur le toit, jouant tous ensemble devant un vrai public pour la toute dernière fois.
Mais ce concert impromptu, interrompu par la police, sur le toit du siège d’Apple n’était pas le dernier “vrai” concert des Beatles.
Leur dernier vrai spectacle a eu lieu trois ans plus tôt, de l’autre côté de l’Atlantique, à San Francisco.
Voici tout ce que vous devez savoir sur le dernier concert officiel des Beatles.
Sommaire
Quand et où a eu lieu le tout dernier concert des Beatles ?
Le dernier concert des Beatles a eu lieu le 29 août 1966, au Candlestick Park de San Francisco, en Californie.
Ils sont entrés sur scène pour jouer leur set d’une demi-heure à 21h27.
C’était le dernier des 18 concerts d’une tournée de 13 dates en Amérique du Nord, le groupe jouant deux concerts à certaines dates.
Les Beatles avaient joué à Chicago, Detroit, Cleveland, Washington DC, Philadelphie, Toronto, Boston, Memphis, Cincinnati, St Louis, New York, Seattle et Los Angeles en un peu plus de deux semaines avant de venir à San Francisco.
Quel était le prix du billet pour le dernier concert des Beatles ?
Le prix des billets pour le tout dernier concert des Beatles était de 4,50 $ à 6,50 $ (38,75 $ à 60 $ en tenant compte de l’inflation).
Cela représente environ 1,50 £ à 2,40 £ (28,75 £ à 44,50 £ en monnaie actuelle).
Quelle a été l’affluence au tout dernier concert des Beatles ?
On pourrait penser que tous les concerts des Beatles après Beatlemania se sont déroulés à guichets fermés, mais ce n’était pas le cas.
Il y avait 25 000 personnes dans les gradins, et 7 000 billets pour le spectacle n’ont pas été vendus.
Les Beatles ayant reçu une rémunération fixe de 50 000 dollars et Tempo Productions ayant dû engager un orchestre pour ménager le syndicat local des musiciens, la société a en fait perdu de l’argent sur le spectacle.
Malgré les sièges invendus et les murmures de déclin, Brian Epstein a déclaré que la tournée se comparait “phénoménalement bien” à leur tournée américaine de 1965, ajoutant que “lorsque nous partirons, 400 000 personnes auront vu cette série de spectacles”.
Les Beatles savaient-ils qu’il s’agirait de leur tout dernier concert en direct – et pourquoi ont-ils arrêté les tournées ?
Malgré la sortie de ce qui était sans doute leur meilleur album, Revolver, 1966 a été une année incroyablement difficile pour les Beatles.
En février, John Lennon est interrogé sur son intérêt pour la religion par l’Evening Standard.
“Le christianisme va disparaître”, dit Lennon sans se soucier des conséquences. “Il va disparaître et rétrécir. Je n’ai pas besoin de discuter de ça, j’ai raison et on me donnera raison.
“Nous sommes plus populaires que Jésus maintenant ; je ne sais pas ce qui disparaîtra en premier : le rock’n’roll ou le christianisme. Jésus était très bien, mais ses disciples étaient épais et ordinaires. C’est eux qui le déforment qui le ruinent pour moi.”
Le truc, c’est que personne ne s’en souciait vraiment à l’époque. Ce n’est que lorsque l’interview a été réimprimée dans le magazine américain pour adolescents Datebook avec une citation tirée de cette section que les gens se sont mis en colère.
Il y a eu des boycotts, des plaintes, et même des brûlages organisés de disques et de produits dérivés.
Pendant que tout cela se passait, le groupe passait un moment moins agréable lors de sa tournée au Japon et aux Philippines.
Ils sont restés bloqués dans leur hôtel à Tokyo après avoir reçu des menaces de mort, et ont été bousculés par l’armée et forcés de remettre une partie de leur argent à Manille après avoir manqué un événement social organisé par la Première Dame Imelda Marcos.
Le groupe n’était donc pas dans le meilleur état d’esprit lorsqu’il s’est rendu aux États-Unis.
Brian Epstein les avait précédés début août pour s’excuser des commentaires de Lennon, et Lennon lui-même a donné une conférence de presse à l’Astor Tower Hotel le 11 août.
“Je ne suis pas anti-Dieu, anti-Christ ou anti-religion”, a déclaré John. “Je ne disais pas que nous étions plus grands ou meilleurs […] Je ne disais pas ce qu’ils sont en train de dire que je disais.
“Je suis désolé d’avoir dit ça, vraiment, je n’ai jamais voulu que ce soit un truc anti-religieux. D’après ce que j’ai lu ou observé, le christianisme me semble se rétrécir, perdre le contact.”
Les excuses ont aidé – les interdictions ont été levées et les brûlages de disques annulés – mais cela causait encore beaucoup de tensions.
Pendant ce temps, des émeutes raciales ont lieu en Amérique. Alors que le mouvement des droits civiques prend de l’ampleur, des forces racistes et réactionnaires comme le Ku Klux Klan réagissent.
Le groupe refusait depuis longtemps de jouer devant des publics ségrégués, ce qui le plaçait dans la ligne de mire de certains. L’opposition des Beatles à la guerre du Vietnam suscite également la controverse.
Même en mettant de côté la politique, le niveau de popularité des Beatles a longtemps dépassé la technologie de l’époque, et ce à plus d’un titre.
Tout d’abord, le groupe enregistre en studio des chansons comme “Tomorrow Never Knows” qu’il est impossible de reproduire sur scène.
Deuxièmement, les Beatles sont passés d’un groupe soudé jouant dans des salles comme le Star-Club de Hambourg et la Cavern de Liverpool à des stades en plein air avec une amplification médiocre mieux adaptée aux clubs et aux arènes.
Ce n’était pas génial dans le meilleur des cas, et ils devaient également faire face au son ininterrompu de dizaines de milliers de fans hurlants.
Les fans ne pouvaient pas les entendre correctement. Ils ne s’entendaient pas du tout eux-mêmes. “On jouait vraiment très mal”, dit Ringo. “Si j’ai rejoint les Beatles, c’est parce que c’était le meilleur groupe de Liverpool.”
Si l’on ajoute à cela de graves problèmes de contrôle de la foule à Cleveland et à Los Angeles, la sécurité du groupe se sentait sérieusement menacée, ainsi que leur réputation en tant que véritables musiciens.
George et John sont prêts à se retirer de la route. Ringo s’en lasse aussi. Paul était le dernier à résister.
“J’ai finalement accepté. J’avais essayé de dire : ‘Ah, les tournées, c’est bien, ça nous garde en forme. On a besoin de tourner et les musiciens ont besoin de jouer. Il faut que la musique reste vivante”.
“Je m’étais accroché à cette attitude quand il y avait des doutes, mais finalement j’étais d’accord avec eux.”
Ringo a ajouté : “On a beaucoup parlé à Candlestick Park du fait que ça devait cesser.
“Au concert de San Francisco, il semblait que ça pouvait être la dernière fois, mais je n’en ai jamais été sûr à 100% avant de rentrer à Londres. John voulait abandonner plus que les autres. Il a dit qu’il en avait assez.”
Donc même s’il n’y a jamais eu d’annonce officielle, le groupe savait que c’était la fin.
“Quand nous sommes arrivés au Candlestick Park, nous avons placé nos appareils photo sur les amplificateurs et les avons mis à l’heure”, raconte George.
“Nous nous sommes arrêtés entre les morceaux, Ringo est descendu de la batterie, et nous nous sommes placés face aux amplificateurs, dos au public, et nous avons pris des photos.
“On savait. ‘C’est fini, on ne le refera pas. C’est le dernier concert’ C’était une décision unanime.”
Quelle était la setlist du dernier concert des Beatles ?
- Rock and Roll Music
- She’s a Woman
- If I Needed Someone
- She’s a Woman
- Si j’avais besoin de quelqu’un
- Day Tripper
- Baby’s in Black
- I Feel Fine
- Yesterday
- I Wanna Be Your Man
- Nowhere Man
- Paperback Writer
- Long Tall Sally
Cela fait donc huit chansons de Lennon/McCartney, une de George Harrison (‘If I Needed Someone’) et des reprises de Chuck Berry (‘Rock and Roll Music’) et Little Richard (‘Long Tall Sally’) en ouverture et en clôture du spectacle.
Qui a assuré la première partie des Beatles lors de leur tout dernier concert ?
Les Beatles n’ont joué qu’une demi-heure au Candlestick Park, mais les fans en ont eu pour leur argent.
Le groupe était accompagné de Bobby Hebb, The Remains, The Cyrkle et The Ronettes.
Un enregistrement du dernier concert des Beatles a-t-il été publié ?
Le dernier concert des Beatles n’a jamais été diffusé légalement dans son intégralité.
De nos jours, la plupart des concerts sont enregistrés sur la table d’harmonie, juste au cas où, et filmés et enregistrés de manière illicite sous d’innombrables angles par les fans sur leurs téléphones.
En 1966, ce n’était évidemment pas le cas, et la plupart des concerts des Beatles n’ont jamais été conservés.
Les Beatles savaient cependant qu’il s’agissait de leur dernier concert et voulaient immortaliser ce moment.
Chacun des membres du groupe a pris un appareil photo avec lui pour prendre des clichés de leur dernier concert, et surtout, Paul a demandé à l’attaché de presse du groupe, Tony Barrow, de faire un enregistrement depuis le terrain lui-même.
L’enregistrement est malheureusement incomplet, car il ne comprend pas la fin du dernier numéro “Long Tall Sally”.
Paul a reçu la cassette, mais pas avant que Barrow n’en ait fait une deuxième copie, qu’il a gardée enfermée dans son bureau.
C’est à partir de cette cassette que sont apparus les bootlegs du concert, que vous pouvez certainement trouver si vous cherchez suffisamment.
Si vous entendez une version pirate du concert final qui se termine par “Long Tall Sally”, elle doit provenir de la copie de Paul ou de la mienne, mais nous n’avons jamais pu identifier le voleur de musique”, a déclaré Barrow.
Un concert des Beatles donné un an plus tôt est officiellement sorti en salle sous le titre The Beatles at Shea Stadium, bien que l’enregistrement soit à nouveau incomplet et que le son ait été renforcé, doublé et réenregistré pour le film.
Ce film a été réédité au cinéma avec le film Eight Days A Week de Ron Howard, mais des problèmes de droits font qu’il n’est toujours pas sorti en DVD.
Le seul “véritable” album live des Beatles est The Beatles at the Hollywood Bowl.
Ce document, tiré de trois concerts donnés en 1964 et 1965, est sorti à l’origine en 1977, avant d’être remasterisé et de faire l’objet d’une remasterisation CD en 2016, toujours pour accompagner le documentaire de Ron Howard.
