Quand George Harrison parlait de sa collaboration avec Jeff Lynne

Avant de cofonder Electric Light Orchestra, Jeff Lynne et son groupe, The Idle Race, ont regardé George Harrison et les Beatles enregistrer une partie de The White Album en 1968.

Lynne n’avait aucune idée qu’il retournerait en studio avec George, qui lui avait demandé spécifiquement de produire Cloud Nine en 1987. George ne se doutait pas que la personne qu’il avait traitée d’imitateur des Beatles deviendrait l’un de ses plus proches amis.

George Harrison pensait qu’il était “un peu ironique” qu’il aime travailler avec Jeff Lynne

Lors d’une rare interview accordée en 1987 à Entertainment Weekly, George a expliqué qu’il était un peu ironique qu’il aime travailler avec Lynne.

“Dans un article des années 1970, lorsque l’auteur décrivait une chanson d’ELO passant à la radio, vous disiez, presque dédaigneusement, ‘On dirait les Beatles’. Maintenant, ironie des ironies, vous avez fini par travailler avec Jeff Lynne”, a fait remarquer Entertainment Weekly à George.

“C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai essayé d’avoir Jeff Lynne, parce qu’il connaissait… Bon, la plupart des gens connaissaient les Beatles, mais lui les connaissait vraiment”, a expliqué George. “Et je cherchais à travailler avec quelqu’un qui connaîtrait mon passé et ne le négligerait pas, mais que je respecterais aussi, en tant qu’auteur et producteur. Mais c’est un peu ironique, je sais.

“Je pense qu’à cette époque, j’étais un peu sensible à ce genre de choses, car je venais de me faire épingler au tribunal pour l’autre chanson [‘My Sweet Lord’ et ses similitudes avec ‘He’s So Fine’]. Toutes les chansons que j’écoutais à la radio ressemblaient à d’autres chansons, et pourtant j’ai dû passer par cette galère.”

George n’avait pas tort. Au moins, il a réalisé son erreur plus tard. La relation entre George et Lynne s’est terminée bien mieux qu’aucun d’entre eux n’aurait pu l’imaginer.

George a demandé à Lynne de partir en vacances en Australie avec lui la première fois qu’ils se sont rencontrés.

En 2020, Lynne a dit à Louder Sound que George avait besoin d’un producteur pour Cloud Nine et a cherché Lynne personnellement. Depuis leur brève rencontre en 1968, Lynne n’avait pas croisé le chemin de l’ex-Beatle. Lynne était nerveuse. Pendant ce temps, George avait mis de côté ses précédents préjugés sur Lynne. Il a réalisé que Lynne était potentiellement la seule personne dans l’industrie musicale qui le comprenait, lui, les Beatles, et au-delà.

” George cherchait à ce que je travaille avec lui sur Cloud Nine [1987] “, raconte Lynne. “Dave Edmunds m’a transmis le message, puis m’a conduit chez George. C’était comme un palais géant, un endroit incroyable – et un peu effrayant quand vous entrez pour rencontrer un des Beatles pour la première fois.

“Nous sommes allés faire un tour dans les tunnels sous les jardins, ces charmants petits canaux sur lesquels on pouvait pagayer, puis nous sommes entrés dans le studio et George m’a fait écouter quelques-uns des morceaux sur lesquels il travaillait.”

George avait une question sérieuse pour Lynne avant qu’ils n’aillent plus loin.

“Il a dit : ‘Avant de commencer, ça te dirait de partir en vacances ? Pourquoi pas l’Australie ? C’était à la fin de 1986”, explique Lynne. “Nous sommes devenus de bons copains pendant ce voyage. Je pense qu’il voulait juste savoir si nous allions bien nous entendre. Il avait eu assez d’animosité dans le passé. Quand nous sommes rentrés, toute l’Angleterre était gelée.

“George et moi avons commencé à faire ces morceaux, et j’en ai co-écrit quelques-uns avec lui [dont ‘When We Was Fab’]. C’était juste un plaisir fabuleux.” Lynne avait raison ; George devait être sûr que Lynne était la bonne personne avec qui collaborer. Il avait besoin d’apprendre à connaître Lynne. Il a trouvé une âme soeur.

George a déclaré que c’était un défi et un plaisir d’écrire des chansons avec Lynne.

Lors d’une interview accordée en 1987 à Entertainment Tonight, George a expliqué qu’il devait apprendre à connaître Lynne avant de travailler avec lui. Après cela, George a déclaré que travailler avec le producteur était un défi et un plaisir.

“Lorsque vous avez écrit seul pendant si longtemps, il est difficile de s’asseoir soudainement avec quelqu’un. Je pense que vous devez vraiment connaître la personne, et ce sont toutes les choses qui ne comptent pas vraiment dans la chanson qui sont importantes.

Il est important que je sache ce que cette personne ressent, si elle pense que je suis un idiot, si elle pense que ces accords sont nuls, ou toutes les peurs et les paranoïas que vous pouvez avoir en disant simplement : “Tiens, faisons ça”. Vous ne voulez pas que quelqu’un tombe à la renverse et dise : “De quoi tu parles ?”.

“Je pense qu’il est important que vous appreniez à vous connaître jusqu’à ce que vous n’ayez pas peur de l’inhibition, que vous ne soyez pas gêné de vous ridiculiser, et que vous puissiez commencer.

“Je pense qu’avec Jeff, je connaissais beaucoup de ses chansons et je pouvais m’y identifier… et il s’agissait juste d’apprendre à le connaître un peu plus, et ce n’était pas facile, mais c’était vraiment amusant parce que Jeff travaillait tellement dur pour écrire une chanson.

“On passait la première partie et on passait à la suivante, et il revenait en arrière, et il disait que cette partie pourrait être un peu mieux. C’est un vrai travailleur acharné, et cela m’a fait réfléchir un peu plus à ce que nous faisions, mais nous avons eu des moments où c’était juste amusant aussi.

“Je voulais quelqu’un qui m’aide à faire mon disque, je ne voulais pas quelqu’un qui m’aide à faire son disque”, poursuit George.

George et Lynne continuent à travailler ensemble au sein des Traveling Wilburys et au-delà. Ils sont devenus très proches. Depuis la mort de George en 2001, Lynne a sauvegardé l’héritage de George. Il a contribué à l’intronisation de George au Rock & Roll Hall of Fame. Maintenant, il est apparu dans le nouveau clip de “My Sweet Lord”.

George savait qu’il pouvait faire confiance à Lynne ; il fallait juste qu’il s’attache à lui. C’est ce qu’il a fait.