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Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : mar. 4 mai 2021 16:29
par davidg
'John Lennon/Plastic Ono Band' est peut-être le seul sommet atteint par un ex-Beatles sans refaire les Beatles. John Lennon y a dévoilé une partie de lui qui n'était pas (assez) connue avant. Album brillant pas sa simplicité et par son désir de se contenter de l'essentiel sans passer par les filières de remplissage habituelles. Il n'y a presque pas de refrain, de solo, d'instruments extérieurs au groupe de base, pas de chœurs  ni contre chant, juste 11 chansons à l’état pur. Je dirais que Lennon y invente la rigueur punk, new wave et alternative. 50 ans après il s'écoute aussi naturellement qu'alors et aurait pu envahir l'Amérique au milieu des années 50. C'est aussi un album à textes avec une rigueur intellectuelle.
Alors est-ce que Lennon est allé trop loin? Il est allé très loin en tout cas.
Ensuite il a changé de direction et a pris moins de risque. Et puis il n'a eut que dix ans de survie, c'est pas des masses.

Tout ceci étant dit, vos critiques sont aussi bienvenues, enfin j'entends par là que le jour où tout le monde aimera ce disque, je ne l'écouterais certainement plus.

Quant au nouveau coffret je l'ai reçu aujourd'hui. Pour l'instant je me contente du premier CD, la suite viendra plus tard. et j’adhère complètement aux commentaires de JB. Le mix sonne encore mieux que celui de 2000 qui était déjà bien. 'I Found Out' par exemple passe très bien.
 
 
 

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : mar. 4 mai 2021 16:37
par los paranoias
C’est le disque de l’éternel gamin Lennon, qui répète que ça y est, je suis moi, j’ai changé, j’existe, tout est clair, je plaide coupable de n’avoir pas compris avant, mais maintenant c’est fini, je ne ferai plus le con.
Ce sera le cas dans d’autres disques, sous d’autres habillages.
Je me demande si le Lennon (puisqu’il ne parlait globalement plus que de lui) de « Scared » (oublions les cuivres...) n’est pas plus fidèle à ce qu’il était réellement. Et au fond, du coup, plus humain, dans sa lucide détresse.
POB, c’est je casse mon image. Bon.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : mar. 4 mai 2021 17:27
par JB+
davidg a écrit : mar. 4 mai 2021 16:29Tout ceci étant dit, vos critiques sont aussi bienvenues, enfin j'entends par là que le jour où tout le monde aimera ce disque, je ne l'écouterai certainement plus.
C'est fou ça !
Ça me dépasse.
Un peu de réflexion, avec votre permission, et un avis moins sous le choc.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : mer. 5 mai 2021 15:21
par JB+
JB+ a écrit : mar. 4 mai 2021 17:27
davidg a écrit : mar. 4 mai 2021 16:29Tout ceci étant dit, vos critiques sont aussi bienvenues, enfin j'entends par là que le jour où tout le monde aimera ce disque, je ne l'écouterai certainement plus.

 
C'est fou ça !
Ça me dépasse.
Un peu de réflexion, avec votre permission, et un avis moins sous le choc.

 
Voici donc un commentaire reposé quant à cette phrase ahurissante. Car il s'agit d'une prise de position. Une création artistique écartée pour cause de succès populaire, ou du moins, de belle appréciation par une généreuse poignée d'amateurs.

Quand Lennon a enregistré le LP 'Plastic Ono Band', c'était une suite aux singles, à  'Instant Karma'. Klaus Voormann se souvient de sessions dynamiques, enjouées. En simple, John Lennon enregistrait ses nouvelles chansons.

Ok jusque là ?

Ensuite, tout ceci a été trié, mixé et pressé sur un LP Apple, vendu partout (ou presque).
Et ?
Cet album, 'John Lennon-Plastic Ono Band', n'a pas été publié à un seul exemplaire, destiné à une seule personne. De fait, les appréciations ont divergé, divergent encore. S'il bénéficie, en moyenne, d'une telle cote d'amour c'est simplement parce qu'il s'agit d'un disque réussi. Avec quelques bricoles (Well Well Well) qui ne défigurent pas le tableau. Ça fait partie du truc, bref...


C'est un LP du passé qui a encore de l'avenir, mais pas de réel présent. Pas dans le contexte de la pop actuelle, celle de 2021. Un coffret, certes, et un bon, mais il s'agit de vieilleries. Comme si, en 1970, on te parlait d'un box set réunissant les vedettes des années 1920.


 

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : mer. 5 mai 2021 19:05
par nowhere man
L’écoute de cet album dès sa sortie provoqua chez moi un choc émotionnel dont je ne suis toujours pas remis.
Je n’imaginais pas en posant à nouveau un orteil à l’intérieur de ce site (après une absence d’une quinzaine d’années) qu’un fil concernant POB soit alimenté par autant de posts désinvoltes et voire méprisants.
Je n’ai ni le courage ni les compétences pour répondre.
Je m’en remets à une critique écrite 18 ans après la sortie de l’album par Christian LEBRUN. Elle correspond largement à mon ressenti.
Il insiste en particulier avec bonheur sur les deux sommets de l’album : "Working Class Hero " plus que jamais pertinent et "God" tellement prémonitoire que ça en est effrayant.
Bonne lecture.

“PLASTIC ONO BAND
John Winston Lennon, gosse de Liverpool, au père enfui, à la mère absente puis tuée accidentellement, orphelin pour l’éternité. Et le premier album du John Lennon officiellement orphelin de la plus fameuse tribu du rock’n’roll s’ouvre ainsi sur la solennelle amertume de Mother (« Tu m'as eu mais moi je ne t'ai jamais eue ») et se clôt par My Mummy ’s Dead, ballade ploink-ploink d’une tristesse absolue.
Non, rien n’a pu exorciser cette frustration originelle, pas même les Beatles, et surtout pas dans leur ultime période mégalo-mystique où ils étaient en passe de devenir les gourous du monde. I Found Out (Eurêka) règle violemment ce compte-là, avant que Working Class Hero - monument – ne retrouve la tonalité fière et tragique du Dylan période blues-du-pays-minier pour expliciter cette nouvelle lucidité : que l’on fasse carrière de Beatle ou de ramasse-miettes, «they», «ils», ceux de la bourgeoisie exercent leur pesanteur sur chaque moment de ta vie, ne ratent pas une occasion de te rappeler que tu n’es qu’un « foutu plouc». Justement, « ils » ne l’ont pas loupé ces dernières années pour ses diverses sorties avant-gardistes et pacifistes en compagnie de Yoko Ono. Alors John Lennon se replie en terrain connu (rock’n’ roll basique, ballades virginales) avec des alliés sûrs (les fidèles Klaus Voorman et Ringo Starr mis en son par le brillantissime Phil Spector, producteur phare du rock ante-psychédélique). Piano somptueux ou guitare saturée propulsent l’inimitable écho de ces mots d’impudique détresse, d’implacables ruptures, de ces cris, même, qui, influence du primal scream libérateur du Dr Janov (mais Twist and Shout et autres, n’était-ce déjà pas la même chose?), viennent souvent achever le salutaire vomissement et l’affaire vire au sublime. Rocks réinventés (Remember, Well, Well, Well) et accalmies suprêmes (Love, Look at Me) conduisent à l’autre pilier du disque, God, véritable générique final des sixties, incinération personnelle de leurs illusions, à finir par les Beatles, par un Lennon à son meilleur. « Le rêve est fini... » cet accent d’infinie nostalgie et de renaissance mêlées ne pouvait tromper. Combien pourtant se refusèrent encore longtemps à le croire... »

Christian LEBRUN (en 1988 un an avant son décès accidentel)

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : mer. 5 mai 2021 20:03
par davidg
JB+ a écrit : mer. 5 mai 2021 15:21
JB+ a écrit : mar. 4 mai 2021 17:27
davidg a écrit : mar. 4 mai 2021 16:29Tout ceci étant dit, vos critiques sont aussi bienvenues, enfin j'entends par là que le jour où tout le monde aimera ce disque, je ne l'écouterai certainement plus.
C'est fou ça !
Ça me dépasse.
Un peu de réflexion, avec votre permission, et un avis moins sous le choc.
Voici donc un commentaire reposé quant à cette phrase ahurissante. Car il s'agit d'une prise de position. Une création artistique écartée pour cause de succès populaire, ou du moins, de belle appréciation par une généreuse poignée d'amateurs.
Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai voulu dire. Tout d'abord j'ai écrit cette phrase en plaisantant, si quelqu'un a prit ça pour du mépris, j'en suis sincèrement désolé. Mais surtout je ne songeait pas aux albums à succès en général mais juste à cet album qui ne se maquille pas et qui ne porte pas de cravate.
Mais bon, même incomprise, ma remarque a fait avancer la discussion.

David a.k.a DD

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : mer. 5 mai 2021 20:47
par ALLIGATOR
Je n'ai pas connu cet album depuis après demain...on va dire depuis un certain nombre de décennies.

Tout comme je descends Press to Shit,je descends son aïeul.

Une poignée de bons morceaux,une poignée de PQ.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : jeu. 6 mai 2021 08:59
par nowhere man
davidg a écrit : mer. 5 mai 2021 20:03
Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai voulu dire. Tout d'abord j'ai écrit cette phrase en plaisantant, si quelqu'un a prit ça pour du mépris, j'en suis sincèrement désolé. Mais surtout je ne songeait pas aux albums à succès en général mais juste à cet album qui ne se maquille pas et qui ne porte pas de cravate.
Mais bon, même incomprise, ma remarque a fait avancer la discussion.
Mon post ne vous concernait pas. Je l'avais compris tel que vous le décrivez. JB a cafouillé. Sur ce coup-là ce serait plutôt JB- . Nul n'est parfait (à part Lennon sur POB :) )

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : jeu. 6 mai 2021 10:13
par JB+
nowhere a écrit :jeu. 1 janv. 1970 04:08
davidg a écrit : mer. 5 mai 2021 20:03
Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai voulu dire. Tout d'abord j'ai écrit cette phrase en plaisantant, si quelqu'un a prit ça pour du mépris, j'en suis sincèrement désolé. Mais surtout je ne songeait pas aux albums à succès en général mais juste à cet album qui ne se maquille pas et qui ne porte pas de cravate.
Mais bon, même incomprise, ma remarque a fait avancer la discussion.
Mon post ne vous concernait pas. Je l'avais compris tel que vous le décrivez. JB a cafouillé. Sur ce coup-là ce serait plutôt JB- . Nul n'est parfait (à part Lennon sur POB :) )

 
Ok, j'admets l'erreur d'appréciation, le cafouillage.
Sans rancune, j'espère.
 

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : jeu. 6 mai 2021 11:05
par nowhere man
ALLIGATOR a écrit : mer. 5 mai 2021 20:47 Une poignée de bons morceaux,une poignée de PQ.
ALLIGATOR a écrit : sam. 24 avr. 2021 10:10
En face ... All things must pass m'invite pour une écoute agréable.
C'est donc plus le fond que la forme qui vous insupporte.
ATMP objectivement contient des paroles d'une redoutable crétinerie.
On y découvre également le plagiat du siècle.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : jeu. 6 mai 2021 11:36
par ALLIGATOR
Il y a eu plagiat sur Abbey Road et j'adore ce disque.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : jeu. 6 mai 2021 12:34
par JB+
ALLIGATOR a écrit : jeu. 6 mai 2021 11:36 Il y a eu plagiat sur Abbey Road et j'adore ce disque.
Maintes fois mis en exergue ici-même, les emprunts (passés sous silence) des Beatles.
En voici un, 1967 pour l'original, 1969 pour 'Don't Let Me Down'.

https://www.youtube.com/watch?v=lFIqkW4PiDY

Le 45 tours de 1967 :

Image

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : jeu. 6 mai 2021 13:28
par los paranoias
Y a pire comme plagiat !

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : jeu. 6 mai 2021 15:40
par JB+
los paranoias a écrit : jeu. 6 mai 2021 13:28 Y a pire comme plagiat !
Pas mal d'autres emprunts, en plus de ceux ultraconnus.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : jeu. 6 mai 2021 19:55
par davidg
nowhere man a écrit : jeu. 6 mai 2021 08:59
davidg a écrit : mer. 5 mai 2021 20:03
Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai voulu dire. Tout d'abord j'ai écrit cette phrase en plaisantant, si quelqu'un a prit ça pour du mépris, j'en suis sincèrement désolé. Mais surtout je ne songeait pas aux albums à succès en général mais juste à cet album qui ne se maquille pas et qui ne porte pas de cravate.
Mais bon, même incomprise, ma remarque a fait avancer la discussion.
Mon post ne vous concernait pas.
J'avais bien compris.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : ven. 7 mai 2021 15:19
par Marook
Étonnant de constater combien ce premier album (on oublie les galéjades crétino-crétine et le live balloche.) de Lennon divise.
Les pros convoquent, sans sommation, l’intégrité, l’honnêteté, le dépouillement, la simplicité, le droit à l’essentiel, etc.
Ils ne manquent pas non plus de convoquer le post-punk, Dylan, l’approche intellectuelle, le croqueur de bourgeois, l’avant-gardiste, l’aventurier, etc.
Oui, mais.
Oui, mais ce LP est chiant.
Infiniment chiant.
Lourd et pesant.
Sans palette de nuances.
Le piano n’a ici rien de somptueux, il n’est rien d’autre que basiquement minimaliste.
Les guitares saturées ou pas sont flemmardes.
Les textes parfois lénifiants.
Les compos furieusement moyenne quand elles ne sont pas épouvantables (encore les deux rocks bouche trous)
Et le sentiment qui domine ici n’est pas l’urgence, mais "le va comme je te pousse".
Ceci dit, c’est parfois rigolo.
Long John pousse sa gueulante contre sa daronne, mais néglige Julian ou tente de faire son Dylan, mais réussi surtout à faire rire lui qui se vautrait dans le luxe avec gourmandise.
Sans rire, POB est une sinécure.
Une œuvre de cureton déprimé en mal de sensation.
Le Mac, pendant ce temps, se fendait la poire dans sa baignoire avec un album honnête.
Georgio,le fils, maudit, ramenait les deux grands à plus de modestie avec un ATMP sublime, délicat, racé et classieux bien qu’un peu trop enrobé.
John est un géant avec les Beatles.
Restons en là.
Faites vos choix. Messieurs, Dames.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : ven. 7 mai 2021 21:25
par los paranoias
Imagine, en dépit de quelques compos faiblardes (mais par rapport à POB, celles-ci sont-elles pires?) a plusieurs mérites:
-pas trop spectorisé (l’interminable « I don’t wanna be a soldier » davantage, on dirait un peu une jam de George sur ATMP...)
-les compos issues de la période Beatles sont au niveau.
-un titre devenu intemporel, le seul des ex-beatles à atteindre ce statut.
-une équipe de musiciens ad hoc.
-des solos mémorables (Harrison à son meilleur, Hopkins enlumineur magique)
-pas de choeurs déplorables (voir les albums ultérieurs)
-pas de cuivres à ras le bitume (walls and bridges, ouille)
-un sax de bonne facture (Curtis), ce n’est pas Whatever gets you thru the night
-une voix habitée, à l’occasion réellement émouvante.
-un album où l’on respire, musical, ce n’est pas le blockhaus aride de POB
Bref, c’est l’album qui m’a fait espérer... une suite haut de gamme, inspirée, qui ne vint jamais, et que l’assassinat a interdit. On ne saura jamais ce que John aurait pondu ensuite.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : sam. 8 mai 2021 10:17
par Lerinmaha
los paranoias a écrit : ven. 7 mai 2021 21:25Bref, c’est l’album qui m’a fait espérer... une suite haut de gamme, inspirée, qui ne vint jamais, et que l’assassinat a interdit. On ne saura jamais ce que John aurait pondu ensuite.
C'est peut-être pas plus mal.
Milk and Honey ....Franchement !
On parle de Lennon.
Le mec qui dans les sixties avec son pote à mis la musique populaire a un niveau émotionnel tel que tout la planète s'est agenouillée.

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : sam. 8 mai 2021 10:52
par Dod
En effet....

Rien de transcendant également, a mes yeux, dans Double Fantasy, hormis Watching thé wheels
Rien de génial non plus dans les démos du Dakota

La source était elle tarie ? On ne saura jamais, Ce qu on sait c'est que cette période 75 80, reclue puis au grand jour, est globalement laborieuse
Même la chanson pour Ringo, life begins at 40, n a même pas le niveau d une chanson pour Ringo !

Lennon est-il allé trop loin avec POB

Posté : sam. 8 mai 2021 11:08
par JB+
Dod a écrit : sam. 8 mai 2021 10:52 En effet....

Rien de transcendant également, a mes yeux, dans Double Fantasy, hormis Watching thé wheels
Rien de génial non plus dans les démos du Dakota

La source était elle tarie ? On ne saura jamais, Ce qu on sait c'est que cette période 75 80, reclue puis au grand jour, est globalement laborieuse
Même la chanson pour Ringo, life begins at 40, n a même pas le niveau d une chanson pour Ringo !

 
Deux chansons toutefois : 'Beautiful Boy', accomplie, ambiance asiatique à l'anglaise, très bien vu quant au sujet (Sean).
Et 'Grow Old With Me'. Musicalement, c'est niveau Beatle John, comme s'il avait ressorti un truc des sixties. C'est resté au niveau maquette, malgré un remix avec les cordes écrites par George Martin.