'A Day in the Life / The Run Out Groove : The Beatles : paroles, traduction, histoire... : Les Beatles : paroles, traduction, histoire...

A Day in the Life / The Run Out Groove : The Beatles : paroles, traduction, histoire...

 

Information sur la chanson : 

  • Crédits : Lennon / McCartney
  • Durée : 5:33
  • Producteur : George Martin
  • Ingénieur : Geoff Emerick, Phil McDonald, Richard Lush
(banniere

Les paroles de la chanson

I read the news today oh boy
About a lucky man who made the grade
And though the news was rather sad
Well I just had to laugh
I saw the Photograph

He blew his mind out in a car
He didn’t notice that the lights had changed
A crowd of people stood and stared
They’d seen his face before
Nobody was really sure
If he was from the House of Lords

I saw a film today oh boy
The English Army had just won the war
A crowd of people turned away
But I just had to look
Having read the book
I’d love to turn you on

Woke up, fell out of bed
Dragged a comb across my head
Found my way downstairs and drank a cup
And looking up I noticed I was late
Found my coat and grabbed my hat
Made the bus in seconds flat
Found my way upstairs and had a smoke
Somebody spoke and I went into a Dream

I read the news today oh boy
Four thousand holes in Blackburn, Lancashire
And though the holes were rather small
They had to count them all
Now they know how many holes it takes to fill the Albert Hall
I’d love to turn you on

La traduction française de la chanson

J’ai lu les nouvelles aujourd’hui
Un homme chanceux qui a réussi à s’en sortir
Et bien que la nouvelle soit plutôt triste
Il fallait bien que je me mette à rire
J’ai vu la photo

Il s’est fait sauter la cervelle dans une voiture
Il n’a pas remarqué que les feux avaient changé
Une foule de gens se tenait debout et regardait fixement
Ils avaient déjà vu son visage auparavant
Personne n’était vraiment sûr
S’il venait de la Chambre des Lords

J’ai vu un film aujourd’hui
L’armée anglaise venait de gagner la guerre
Une foule de gens s’est détournée
Mais il fallait que je regarde
Ayant lu le livre
J’aimerais t’allumer

Je me suis réveillé, je suis tombé du lit
J’ai passé un peigne sur ma tête
J’ai trouvé le chemin des escaliers et j’ai bu une tasse
Et en levant les yeux, j’ai remarqué que j’étais en retard
J’ai trouvé mon manteau et attrapé mon chapeau
J’ai pris le bus en quelques secondes
J’ai trouvé le chemin de l’étage et j’ai fumé une cigarette
Quelqu’un a parlé et j’ai fait un rêve

J’ai lu les nouvelles aujourd’hui, oh là là
Quatre mille trous à Blackburn, dans le Lancashire
Et bien que les trous soient plutôt petits
Ils ont dû tous les compter
Maintenant ils savent combien de trous il faut pour remplir l’Albert Hall
J’aimerais t’allumer

L’histoire de la chanson

Attention, chef-d’œuvre !

“A Day in the Life” est très souvent considéré comme le joyau de la couronne de “Sgt. Pepper”. C’est, en tout cas, le morceau le plus extraordinaire dans sa conception et le plus riche en contenu. Cette œuvre est la juxtaposition de deux morceaux inachevés : le premier signé par John, auquel a été ajouté un deuxième imaginé par Paul (qui constitue la partie centrale). Cette tentative de combinaison avait déjà été tentée par les Beatles quelques mois auparavant sur “She Said, She Said” (album “Revolver”), mais il s’agissait alors de deux morceaux de John.

Cette apothéose de l’album est un parfait exemple de la collaboration qui existait entre John et Paul pour la composition d’un morceau. Même si ce genre d’exemple au moment de l’enregistrement de “Sgt. Pepper” devenait assez rare. À noter qu’à l’origine, “A Day In The Life” aurait dû avoir comme titre “Good News Today”, puis “In the Life of”.

Avec “A Day in the Life”, en l’espace de 5 minutes et 32 secondes, John et Paul ont transformé ce standard en une œuvre majeure et incontournable de la musique du XXe siècle, alors même qu’ils ne savaient ni lire, ni écrire une partition.

Analyse de texte :

“A Day in the Life” débute sobrement : “I read the news today, oh boy” (Aujourd’hui, j’ai lu un truc dans les journaux), sur une mélodie de guitare acoustique qui arrive aux oreilles de l’auditeur juste après la fin des applaudissements pour la représentation du “Sgt. Pepper”. Une sorte de rappel dramatique après un spectacle divertissant…

Le deuxième couplet évoque un homme qui “blew his mind out in a car”. Ce passage fut coécrit avec Paul et s’inspire d’un article du “Daily Mail” datant de mi-décembre 1966. L’article parlait d’un accident qui avait coûté la vie à Tara Brown, héritier de la famille Guinness. Proche des Beatles et des Stones, il avait notamment assisté aux séances d’enregistrement de “Revolver” quelques mois avant son décès, à 21 ans.

Cependant, John a admis qu’il n’avait pas utilisé les circonstances réelles de l’accident pour les paroles. Ainsi, contrairement à ce qui est dit dans la chanson, Tara Brown n’a pas vraiment “éclaté son crâne”, même s’il est mort instantanément de “multiples lacérations du cerveau dues à des fractures du crâne”, selon le rapport d’autopsie. De même, “He didn’t notice that the lights had changed” est une invention.

Ce couplet alimenta les rumeurs sur la prétendue mort de Paul dans un accident de voiture pendant l’enregistrement de “Pepper”.

Dans le troisième couplet, John fait référence à son expérience cinématographique dans le film de Richard Lester “How I Won the War”, évoquant un film où “l’armée anglaise venait juste de gagner la guerre”.

Le quatrième et dernier couplet de la chanson, signé Lennon, s’inspire d’un autre article du “Daily Mail” (du 17 janvier 1967) qui évoque les “4 000 trous” dans les rues de Blackburn, Lancashire. Ce chiffre provenait d’une enquête sur l’état des routes commandée par la municipalité.

John a également été inspiré par un autre article du journal sur un chanteur se produisant à l’Albert Hall, d’où la fusion des deux sujets : d’un côté les 4 000 nids-de-poule, et de l’autre cette célèbre salle londonienne.

La partie centrale écrite par Paul évoque un souvenir d’enfance à Liverpool : son trajet en bus pour aller à l’école, fumant une cigarette avant d’entrer en classe.

Les allusions à la fumée et au rêve rappellent inévitablement la drogue. En particulier, le vers “I’d love to turn you on” qui a conduit à l’interdiction de la chanson sur la BBC. McCartney a admis que “A Day In The Life” était une provocation délibérée, même si c’était la seule de l’album.

Comme souvent, les Beatles, et en particulier John pour cette chanson, se sont inspirés de faits divers.

Musiciens ayant participé à l’enregistrement

Paul McCartney : voix principale, piano, basse
John Lennon : voix principale, piano, guitare rythmique acoustique,
George Harrison
Ringo Starr : piano, bongos, maracas, batterie
Malcom Evans : piano, voix, sonnerie de réveil
George Martin : piano, harmonium
Erich Gruenberg : violon
Granville Jones : violon
Bill Monro : violon
Jurgen Hess : violon
Hans Geiger : violon
D. Bradley : violon
Lionel Bentley : violon
David McCallum : violon
Donald Weekes : violon
Henry Datyner : violon
Sidney Sax : violon
Ernest Scott : violon
John Underwood : violon
Gwynne Edwards : violon alto
Bernard Davis : violon alto
John Meek : violon alto
Francisco Gabarro : violoncelle
Dennis Vigay : violoncelle
Alan Dalziel : violoncelle
Alex Nifosi : violoncelle
Cyril MacArther : contre-basse
Gordon Pearce : contre-basse
John marson : harpe
Roger Lord : oboe
Cliford Seville : flûte
David Sanderman : flûte
David Mason : trompette
Monty Montgomery : trompette
Harold Jackson : trompette
Raymond Brown : trombone
Raymond Premru : trombone
T. Moore : trombone
Michael Barnes : tuba
Basil Tschaikov : clarinette
Jack Brymer : clarinette
N. Fawcett : basson
Alfred Waters : basson
Alan Civil : cor
Neil Sanders : cor
Tristan Fry : tympan, percussions

(banniere avant enregistrement)

L’enregistrement de la chanson

19 janvier 1967 : enregistrement de 4 prises.
20 janvier 1967 : mixage de la prise 4. Création des prises 5, 6 et 7.
3 février 1967 : ajout d’overdubs à la prise 6.
10 février 1967 : enregistrement des overdubs de l’orchestre symphonique.
22 février 1967 : enregistrement de la prise partielle 9.
Version finale : mixage des prises 6, 7 et de la prise 9.

Arrêtons-nous un instant et récapitulons.

En cette fin d’année 1966, l’album “Revolver” domine les charts mondiaux. Cette position consacre une évolution dans leur style à tous les niveaux. Une porte s’est entrouverte ; reste à découvrir ce qui se cache derrière…

Autre point notable, comme mentionné précédemment, les liens entre les Beatles et la drogue se renforcent. Nous sommes au début de la période “psychédélique”, et le LSD est omniprésent.

Mais l’essentiel est que les “gars de la Mersey” ont enfin et définitivement abandonné leurs obligations scéniques. Pour la première fois en quatre ans, les Beatles vont avoir du temps libre. D’abord, pour prendre des vacances bien méritées après la frénésie de la Beatlemania, puis, grâce à EMI, pour se consacrer sans limite à leur prochain album.

Toutes les conditions sont réunies pour la création du chef-d’œuvre de la pop musique qu’est “Sgt. Pepper’s”.

Sa réalisation demandera 9 mois, dont 5 en studio, et coûtera 25 000 £, un montant record pour l’époque.

À titre de comparaison, le premier LP des Fab Four avait été enregistré en une seule journée, pour seulement 400 £.

Vers de nouveaux horizons…

Comme mentionné plus haut, les Beatles s’accordent d’abord quelques semaines de repos, qu’ils mettront néanmoins à profit.

C’est à cette période que les Fab Four cessent d’être quatre musiciens vêtus et coiffés de la même manière pour devenir quatre personnalités distinctes et affirmées, tout en conservant une parfaite harmonie.

Chaque Beatle se consacre à une activité qui lui tient à cœur. Ainsi, John participe au tournage du film “How I Won the War” de R. Lester. George, quant à lui, se perfectionne au sitar avec Ravi Shankar et voyage en Inde (prémices du “White Album”).

De son côté, Ringo passe des vacances tranquilles en famille. Paul, débordant de créativité, compose même la bande originale d’un film (“The Family Way”) avec l’aide de George Martin.

…Pour un nouveau type d’album.

Le 24 novembre 1966, les Beatles se retrouvent, frais et dispos, aux studios d’Abbey Road pour commencer l’écriture de leur nouvel album.

Les séances démarrent avec “Strawberry Fields Forever”, une chanson que John a ramenée de son tournage. Jusqu’au milieu de janvier 1967, l’essentiel du travail se concentre sur cette chanson ainsi que sur “Penny Lane”. Ces deux titres, étant les plus avancés, sortiront en single sous la pression d’EMI.

Par la suite, “A Day In The Life” et le thème de “Sgt. Pepper’s” voient le jour. Puis viennent “Good Morning, Good Morning” et “Being for the Benefit of Mr. Kite”. Chaque chanson est continuellement retravaillée, les Beatles faisant preuve d’une créativité débordante et d’une profusion d’idées.

Le 29 mars, le titre officiel de l’album est annoncé. Ensuite, tout s’accélère.

Le 12 mai, la radio libre “Radio London” obtient l’autorisation de diffuser l’intégralité de l’album sur les ondes.

Une semaine plus tard, une fête est organisée pour la presse au domicile de Brian Epstein. L’album est officiellement lancé.

Le 20 mai, c’est au tour de la BBC de présenter “Sgt. Pepper’s” à ses auditeurs, à l’exception de “A Day In The Life”, exclue pour “encouragement à la consommation de drogues”.

Le 1er juin 1967, l’album sort finalement en Angleterre (et le 2 aux États-Unis).

Mais les Beatles sont déjà loin de toute cette effervescence. La créativité bat son plein… tant de choses à explorer ! Après une apparition à l’émission “Our World” pour interpréter “All You Need Is Love”, les Beatles poursuivent sur la lancée de “Pepper” pour concevoir la bande-son du “Magical Mystery Tour”.

Mais cela, c’est une autre histoire…

Laissons “A Day in the Life” se terminer avec un fracas de notes de piano qui résonne longuement, quelques secondes de silence, et soudain, un titre caché… Ce morceau est souvent désigné par les fans des Beatles comme “The Run Out Groove”.

Ce titre caché et non crédité a été enregistré le 21 avril 1967. Il est composé d’une bande sonore inversée et d’un pitch de 15 kHz, un moment de détente pour nos Fab Four.

La contribution de chacun des Beatles

Paul McCartney : 40 % / John Lennon : 60 %

Téléchargements 

(banniere fin de page)