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Help !

Help ! est un film musical britannique de Richard Lester sorti en 1965 et mettant en scène les Beatles. La bande originale, composée de sept chansons, est parue en disque sous le même titre. Contrairement au premier film avec les Fab Four, qui a pour toile de fond la Beatlemania et le travail quotidien du groupe, Help ! est une œuvre de pure fiction, mais le film conserve l’humour burlesque typiquement britannique de son prédécesseur.

SYNOPSIS

Swami Clang (Leo McKern), le grand prêtre d’une mystérieuse secte orientale découvre soudain la disparition d’une bague sacrée indispensable à son culte. Elle devrait se trouver au doigt d’une jeune femme promise au sacrifice de la déesse Kaili. Mais il se trouve que c’est Ringo, le batteur des Beatles, qui la porte à son doigt. Plus tard, on apprend qu’il l’a reçue à travers une lettre de fan. Déterminé à rechercher l’anneau et à sacrifier la femme, le grand prêtre, la prêtresse Ahme (Eleanor Bron) et plusieurs membres de la secte dont Bhuta (John Bluthal) vont entamer la « chasse aux Beatles » tout autour du monde (de Londres aux Alpes autrichiennes et aux Bahamas), afin de récupérer cette bague. Après plusieurs essais ratés de voler l’anneau (tronçonneuse, canne à lancer, distributeurs piégés, et ascenseurs magnétisés), la secte confronte Ringo aves ses compères dans un restaurant indien. Il apprend que s’il ne la redonne pas, il sera la prochaine victime à être sacrifiée. Ringo découvre alors que l’anneau est coincé sur son doigt et qu’il lui est totalement impossible de le retirer.

Ensuite, ils cherchent un bijoutier pour l’enlever mais les outils que ce dernier utilise finissent en mille morceaux. Dans un effort désespéré d’enlever l’anneau, la bande recourt aux services de deux scientifiques délirants, Foot (Victor Spinetti) et son assistant Algernon (Roy Kinnear), qui veulent dominer le monde. Leur laboratoire est plein d’équipements faits en Angleterre et Foot dédaigne tout ce qui est britannique. Quand son équipement s’avère n’exercer aucun effet sur l’anneau, Foot décide qu’il doit obtenir l’anneau par ses propres moyens. Avant qu’il ne puisse le faire, Ahme entre avec un pistolet rose Walther P-38, sauve le groupe et retourne avec eux dans leur maison commune.

Ahme, maintenant amie avec le groupe, les prévient que sa sœur, qui avait été choisie pour être sacrifiée à Kaili, est maintenant hors de danger. Ringo est désormais la prochaine victime promise au sacrifice. Ahme propose à Ringo de lui injecter un breuvage magique qui rétrécirait son doigt afin que l’anneau puisse se dégager. Alors qu’elle prépare l’injection, la bande à Kaili commence à marteler sur les portes. Effrayée, Ahme laisse tomber l’aiguille dans la jambe de Paul qui commence à rétrécir. Les membres de la secte entrent par effraction dans la maison et un combat s’ensuit. Ahme décide de se sauver. Ringo est recouvert avec de la peinture rouge qui, de ce fait, ruine son plus beau costume. En effet, pour accomplir le sacrifice dans les règles de l’art, il faut avant toute chose que Ringo soit recouvert de peinture rouge. Les Beatles sont tirés de ce mauvais pas par l’intervention de Foot et d’Algernon, mais ces derniers les menacent à leur tour pour que leur soit remis l’anneau. Le retour à la taille normale de Paul crée une diversion qui permet à John de mettre les deux scientifiques en déroute.

Dès lors, les quatre compères sont pourchassés d’un côté par Clang et ses hommes de main, de l’autre par Scott et Algernon. Heureusement, ils peuvent toujours compter sur le soutien d’Ahme. Après un séjour touristique dans les Alpes, qui leur permet d’interpréter She’s Got a Ticket to Ride, les Beatles s’aperçoivent qu’ils sont toujours pourchassés et vont donc demander protection à Scotland Yard. Le surlendemain, ils enregistrent quelques titres de leur prochain album en plein air, sous la protection de plusieurs tanks et de militaires embusqués. Clang et ses hommes répliquent par tout un arsenal de canons et bazookas, changeant le lieu d’enregistrement en véritable champ de bataille. Les Beatles abandonnent le studio improvisé aux premières détonations et trouvent refuge dans un tank piloté par Ahme. Ce dernier est finalement touché par un bazooka, mais l’équipage a eu le temps d’abandonner le véhicule au moment où il traversait une meule de foin. Supposés morts par Clang et ses troupes, les Beatles bénéficient d’un peu de repos, qu’ils vont passer à Buckingham Palace. Une fois en lieu sûr, John, Paul et Georges ne peuvent s’empêcher de faire remarquer à Ringo qu’ils ont tous trois risqué leurs vies, et exigé la protection de Scotland Yard pour préserver un simple doigt, inutile de surcroît puisque sa disparition ne l’empêchera pas de jouer de la batterie. Mais Ringo refuse obstinément de se séparer de son annulaire.

La chasse aux Beatles devient de plus en plus acharnée : attaqués de toutes parts, que ce soit au palais de la Reine, dans la rue ou dans le plus proche bistrot, les quatre compères s’en sortent toujours in extremis soit grâce à l’intervention d’Ahme qui doit également veiller à ne pas se trahir après des siens, soit grâce à celle de la police. Ils finissent par se déguiser et par sauter dans le premier avion en partance, lequel les mène tout droit aux Bahamas. L’occasion pour eux d’interpréter une nouvelle chansons tout en flirtant avec de belles créatures, jusqu’à ce que les troupes de Clang se remettent à leur poursuite.

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Après avoir pour la énième fois pris la poudre d’escampette, les Beatles finissent par changer de stratégie sous l’impulsion de John et se mettent à la recherche du temple où doit avoir lieu le sacrifice. Clang a en effet déplacé le temple aux Bahamas pour répondre aux exigences du sacrifice. En essayant de retrouver l’endroit qu’Ahme leur avait brièvement dévoilé en tentant de les cacher, les Beatles et le chef de Scotland Yard tombent dans un piège tendu par Clang. Dans la confusion qui s’ensuit, Georges prend la fuite, tandis que Ringo se fait enlever par Scott et Algernon, eux aussi embusqués. Il est tiré d’affaire grâce à Georges qui parvient à immobiliser la voiture des deux scientifiques.

Le chef de Scotland Yard décide de mettre en œuvre un plan censé neutraliser Clang et ses hommes. La police leur tend des embuscades où l’appât n’est autre qu’un des Beatles déguisé en Ringo Starr. Néanmoins, le véritable Ringo Starr se fait finalement kidnapper. Croyant à un coup de Clang, la police prend du retard à interroger les prisonniers, alors que les vrais coupables sont Scott et Algernon. Ringo est ligoté à l’arrière de leur bateau, tandis que Scott s’apprête à l’opérer pour lui enlever l’anneau. Ahme profite que les deux scientifiques soient à l’intérieur du bateau en train de réparer le stérilisateur pour libérer Ringo, mais elle se fait pincer au moment où elle va injecter de nouveau un produit au batteur. En reconnaissant un jus obtenu par distillation d’orchidées rarissimes, Scott et Algernon abandonnent la chasse à l’anneau et récupèrent le produit à la place. Ahme et Ringo prennent la fuite au moment où Scott s’aperçoit qu’il aurait besoin d’un participant de la secte pour lui traduire ce qui est écrit sur l’échantillon qu’il vient d’obtenir. Mais en sautant du bateau, ils tombent entre les mains des hommes de Clang.

Ringo et Ahme reprennent leurs esprits sur une plage où ils sont tous les deux immobilisés. Les partisans de la secte ont installé la statue de Kaili sur la plage et sont en train de recouvrir Ringo de peinture rouge. Ce dernier paraît livré à lui-même quand il s’aperçoit que les hommes de Clang se sont embusqués sur la plage pour pallier toute attaque extérieure. Alors que Clang commence à réciter les prières d’usage face à la statue de Kaili, le reste des Beatles, le chef de Scotland Yard et la Royal Bahamas Police Force se dirigent en courant vers Ringo qui a réussi à se dégager en partie des ses cordages. Ce dernier perd alors l’anneau en faisant un geste d’avertissement à ses amis. Enfin libéré de toute menace, Ringo finit par se dégager avant de passer l’anneau au doigt de Clang qui, trop absorbé par son rituel ne s’est aperçu de rien. Il rejoint le reste des Beatles tandis que la police se jette sur les hommes embusqués, et qu’une Ahme vengeresse se précipite vers Clang avec le couteau sacrificiel à la main.

Le film s’achève avec une bataille générale entre la police et les troupes de Clang, sous l’accompagnement de la chanson Help!, qui servait également d’ouverture au film.

FICHE TECHNIQUE

  • Titre : Help!
  • Réalisation : Richard Lester
  • Scénario : Marc Behm et Charles Wood
  • Directeur artistique : Ray Simm
  • Costumes : Julie Harris, Dinah Greet
  • Directeur Photo : David Watkin
  • Son : Dickie Bird
  • Montage : John Victor Smith
  • Musique : John Lennon, Paul McCartney, George Harrison
  • Direction musicale : George Martin, Ken Thorne
  • Maquillage : Betty Glasgow
  • Effets spéciaux : Cliff Richardson
  • Producteur : Walter Shenson
  • Distribution : United Artists
  • Budget : $1 500 000 (environ)
  • Pays : Grande-Bretagne
  • Langue : Anglais
  • Format : Couleurs – 16:9
  • Genre : Comédie, film musical
  • Durée : 92 minutes (1 h 32)
  • Date de sortie : Avant-première : 29 juillet 1965 au London Pavilion – Sortie en salle : 1er août 1965

DISTRIBUTION

  • John Lennon : John
  • Paul McCartney : Paul
  • George Harrison : George
  • Ringo Starr : Ringo
  • Leo McKern : le grand prêtre Swami Clang
  • Eleanor Bron : la prêtresse Ahme
  • John Bluthal : le prêtre Bhuta
  • Victor Spinetti : le professeur Foot
  • Roy Kinnear : Algernon, l’assistant de Foot,
  • Patrick Cargill : l’inspecteur de Scotland Yard
  • Zienia Merton : Marie-Lise

LANCEMENT DU FILM

En 1965, les Beatles sont au sommet de leur popularité, ils ne peuvent se déplacer sans être accompagnés par des foules de groupies en délire. Ils demeurent toutefois fidèles à eux-mêmes et restent décontractés. C’est à cette époque que le réalisateur Richard Lester va faire des Beatles des acteurs. Après A Hard Day’s Night, il avait tourné Le Knack… et comment l’avoir (The Knack… and How to Get It) avec lequel il récolte en 1965 la palme d’or au festival international du film de Cannes. Son film suivant constituera une nouvelle épopée avec les Beatles, sous le titre Help!, et certains critiques n’hésiteront pas à qualifier le tout de trilogie. Le réalisateur ne voulait ni d’un documentaire romancé, comme cela avait déjà été fait avec A Hard Day’s Night, ni d’un film sur leur vie privée. Il opte donc pour une intrigue. Richard Lester a en charge la mise en scène. Ringo Starr, qui avait été couvert d’éloges pour sa prestation dans A Hard Day’s Night pour la qualité et le naturel de son jeu, tiendra le rôle principal. Avec son ami Joe McGrath, Lester conçoit une intrigue étonnante : Ringo, se croyant atteint d’une maladie mortelle, embauche un tueur à gages pour qu’il l’assassine soudainement et sans douleur. Le lendemain, il apprend qu’il y a eu une erreur de diagnostic, mais il n’arrive pas à joindre son meurtrier. Le tout est émaillé de gags hilarants. Malheureusement, un autre film tourné au même moment, Les Tribulations d’un Chinois en Chine avec Jean-Paul Belmondo, possède exactement la même intrigue. Le scénariste Marc Behm, auteur de polars américain installé en France, qui a travaillé sur Charade avec Audrey Hepburn, est donc chargé d’imaginer une autre histoire : Ringo est toujours en péril, mais cette fois-ci parce qu’il détient sans le savoir une bague sacrée, faisant de lui la victime d’un sacrifice perpétré par une secte orientale maladroite dirigée par Leo McKern. Sentant que le résultat ne fait pas assez « british », Lester demande à Charles Wood, scénariste sur ses films, d’y mettre son grain de sel.

Durant le tournage, qui a lieu aux Twickenham Film Studios et à Obertauern1 pour les scènes de montagne, le film s’appelle simplement Beatles Two. Puis il est question de le nommerEight Arms To Hold You en rapport avec une statue visible dès les premières images ; ce titre est refusé par le groupe, prétextant qu’il est impossible de composer une chanson sur un tel sujet . Finalement, ce sera Help!, un titre qui s’avère possible à utiliser seulement en raison du point d’exclamation présent en 5e caractère. À partir de ce titre, John Lennon compose en urgence, un après-midi d’avril 1965 et avec l’aide de Paul McCartney, une chanson qui va devenir un tube mondial. Paul McCartney travaille pour sa part, tout au long du tournage, sur un nouveau titre qu’il rejoue sans arrêt dès qu’il est proche d’un piano. La mélodie de ce Scrambled Eggs (œufs brouillés) est si évidente, que le bassiste des Beatles se demande si elle est bien de lui où si elle n’existe pas déjà. Le titre de cette chanson deviendra finalement Yesterday.

Les Beatles emplissent à nouveau le grand écran, mais ce n’est plus le même type de frénésie qu’avec leur premier long métrage. On ne parle pas d’essoufflement de la Beatlemania, mais au contraire d’un réel mûrissement des individualités, de leur musique et également du public. Sur le plan cinématographique, les quatre acteurs en herbe conviennent parfaitement au film d’action et Richard Lester joue à fond cette carte-là. Les Beatles voulaient jouer la comédie, c’est chose faite avec Help! où l’humour « british » est roi. La poursuite et le burlesque sont les deux maîtres mots du film qui présente, à ce titre et sur une autre déclinaison, le même thème que leur premier long-métrage. Il y a bien des passages où le rythme s’essouffle un peu, mais le réalisateur rebondit rapidement. Il doit composer, lors du tournage, avec un groupe qui « fume de la marijuana dès le petit déjeuner », comme le racontera John Lennon, ce qui le rend difficilement accessible. Pour les extraits musicaux, indispensables dans un film musical, Richard Lester prend soin de placer les chansons inévitables à des moments et dans des décors où, loin de ralentir l’action, elles l’exaltent en la justifiant. Help! est sans doute un grand pas en avant, un déploiement d’imagination et l’intégration définitive du groupe dans le monde du cinéma. C’est ici un bel hommage rendu à la rencontre de deux arts, ceux d’un réalisateur et de musiciens de rock, tous cinq en quête d’un « autre chose » dans leurs spécialités respectives.

Dans un sondage effectué par le Melody Maker au milieu de l’été 1965, il s’avère que Ringo se taille la part du lion : 60 % des personnes interrogées estiment que c’est lui qui a le plus de présence dans le film. « Sir Laurence Olivier should watch for Ringo ! », prévient l’hebdomadaire. C’est cependant John Lennon qui retournera le premier, en solo, devant les caméras – toujours avec Richard Lester – pour le film How I won the war.

La première de Help!, qui a lieu le 6 juillet 1965, est impressionnante.

LES CRITIQUES

Les critiques au moment de la sortie du film furent positives, mais le film ne remportera pas un succès comparable à celui qu’avait rencontré A Hard Day’s Night. Son côté burlesque, absurde et frénétique fut d’un certain côté considéré comme le précurseur de la future comédie britannique des Monty Python, Monty Python’s Flying Circus. Le film a été très influencé par une série télévisée américaine du groupe The Monkees. Que l’on parle de l’absence de script ou, au contraire, de son côté envahissant, les critiques diamétralement opposées conduisent à la même remise en question des qualités cinématographiques du film, le talent musical du groupe restant pour sa part intact, bien que les Beatles soient moins libres et moins spontanés que dans leur premier long métrage. Les critiques ont dans l’ensemble apprécié le film, sur un plan cinématographique, sans doute davantage que le grand public.

Les Beatles eux-mêmes n’apprécièrent pas particulièrement le film, estimant qu’ils avaient été relégués au rang de figurants dans leur propre film, mais furent tout de même satisfaits du résultat. Par la suite, ils hésiteront à se lancer dans un autre projet cinématographique. En effet, Help! sera considéré comme leur dernier « vrai » film théâtral préétabli intégralement. Leur contrat envers United Artists pour un troisième film sera mené à bien en 1970 avec le documentaire Let It Be. En 1968, le dessin animé Yellow Submarine n’impliquera pas d’engagements contractuels car les vrais Beatles n’y jouent pas et ne font qu’une courte apparition de deux minutes dans la scène finale du film.

RÉÉDITION ET RESTAURATION DU FILM

Le 29 octobre 2007, Apple Corps/EMI réédite le film Help!, en version restaurée et remastérisée en deux disques : on retrouve sur le premier le film restauré en digital avec une bande son en 5.1 spécialement créée pour le DVD, et sur le deuxième, une heure de bonus. Est également publiée une édition limitée luxe qui contient une reproduction du script original de Richard Lester, un livre de 60 pages avec des photos rares prises sur le tournage du film et les notes de production du film.

MUSIQUE DU FILM

CHANSONS DES BEATLES

 

  • Help!
  • You’re Going to Lose That Girl
  • You’ve Got to Hide Your Love Away
  • Ticket to Ride
  • The Night Before
  • I Need You
  • Another Girl
  • She’s a Woman (jouée en arrière-plan au cours de la séquence dans les Alpes autrichiennes)
  • A Hard Day’s Night (jouée par un groupe d’Indiens)
  • I’m Happy Just to Dance with You (jouée par un groupe pendant la scène de la bicyclette)
  • You Can’t Do That (jouée pendant la séquence dans les Alpes autrichiennes)

TITRES CLASSIQUES

On peut également entendre dans le film :

  • La chevauchée de la Walkyrie, de Wagner, lors de la bataille chez les Beatles.
  • L’Ode à la joie de la Neuvième Symphonie de Beethoven, au moment de la confrontation de Ringo et du tigre.
  • L’Ouverture 1812 de Tchaïkovsky.
  • L’ouverture du Barbier de Séville de Rossini.

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